2 participants
Page 1 sur 1
Icon
Sasori S. Jötunheim
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Roi d'Althéa
Sasori Soren Jötunheim
feat Ryomen Sukuna de Jujutsu Kaisen
caractère
Tu es quelqu'un d'ambitieux, Sasori. Et ce n'est rien de le dire. Tu cherches une reconnaissance excessive de la part des autres pour flatter ton égo surdimensionné. Tu veux que l'on parle de toi, que ton prénom vogue sur les Océans et suscite de l'intérêt. Bon comme mauvais, cela n'a aucune importance. Les attentes que tu as de toi-même sont à un niveau que personne ne peut imaginer. Tu ne te mets aucune pression, tu fais cela pour le plaisir de te voir grandir et évoluer dans ce monde rempli de mystères. Il ne fait aucun doute que tu souhaites la puissance, mais tu as aussi ce vœu fou d'être immortel, afin que l'on se souvienne toujours de toi.
Tu possèdes une créativité débordante. Lorsqu'il s'agit d'imaginer la mort d'un ennemi, d'en torturer un pour le faire parler, tu t'avances le premier avec des idées abominables qui te font sourire. Parfois, rien ne semble te dégoûter, rien ne te fait tiquer une seconde. Tu gardes ce masque parfaitement contrôlé sur ton visage.
Cependant, sous ce maniaque du contrôle se cachent de terribles cicatrices que tu souhaites oublier.
Ta présence se remarque. Le charisme que tu dégages ne laisse personne indifférent. N'importe quelle critique que tu entendras, bonne ou mauvaise, te plaira, tout simplement parce que l'on parle de toi, ce qui veut dire que l'on fait attention à ton existence. Tu aimes jouer de ton apparence singulière, de ta voix forte et grave, pour attirer les yeux sur toi. La confiance que tu as en toi te permet certainement d'inspirer les autres et de leur donner envie de te suivre malgré ton caractère.
Ta façon de parler est souvent enjouée, hautaine, moqueuse ou bien dénuée d'intérêt. Tu as appris à exprimer par la voix le sentiment que tu veux transmettre et tu es un maître dans cet art. Tu es dans la catégorie de personnes qui obtiennent ce qu'elles veulent, par n'importe quel moyen. Déterminé et entreprenant, tu sauras courtiser une jolie dame, mais aussi te faire désirer jusqu'à satisfaire tes besoins.
Très peu altruiste en temps normal, tu agis seulement par intérêt personnel. Si tu peux obtenir quelque chose de la situation, tu aideras le plus malheureux sans-abri du coin. Il faut savoir que la moindre personne qui te sera redevable de n'importe quelle manière deviendra ta victime sur le long terme. Prudence lorsque l'on veut traiter avec toi, tu es dur en affaire et tenace.
Malgré tous ces traits angéliques cités plus haut, tu n'as qu'une parole. Une promesse est une promesse, et tu prends garde à ne jamais en faire trop depuis le drame de ta vie. Rares sont les personnes à qui tu tiens et après ce qui t'est arrivé, tu peux vite devenir protecteur, voire possessif. La crainte de les perdre un jour te tiraillera le ventre même si la pensée te traversera l'esprit l'espace d'une seconde.
Sur le coup d'une impulsion, tu es capable de foncer sur un ennemi et de le pulvériser de tes propres mains. Les combats, le sang, les bleus ne te font pas peur, bien au contraire, l'adrénaline est une drogue dont tu as besoin. Ton souci, c'est que tu as tendance à avoir le sang chaud lorsqu'il s'agit de donner des coups. Et encore plus lorsqu'une personne que tu aimes est en danger.
Tes humeurs sont terriblement changeantes. Un sourire, puis en une fraction de seconde, ton regard devient glacial et tu prends une distance considérable avec ton vis-à-vis. Ai-je déjà dit que tu es maniaque du contrôle ? Chaque émotion, chaque sentiment, tout semble calculé.
La fidélité amoureuse est un concept que tu as abandonné sur le bas côté. Frivole, volatile, sexuellement ardent (et c'est peu de le dire), tu passes d'une conquête à une autre aussi rapidement que tu changes de vêtements. Tu as peur de t'attacher et d'être, à nouveau, le seul qui reste à la fin.
Tu possèdes une créativité débordante. Lorsqu'il s'agit d'imaginer la mort d'un ennemi, d'en torturer un pour le faire parler, tu t'avances le premier avec des idées abominables qui te font sourire. Parfois, rien ne semble te dégoûter, rien ne te fait tiquer une seconde. Tu gardes ce masque parfaitement contrôlé sur ton visage.
Cependant, sous ce maniaque du contrôle se cachent de terribles cicatrices que tu souhaites oublier.
Ta présence se remarque. Le charisme que tu dégages ne laisse personne indifférent. N'importe quelle critique que tu entendras, bonne ou mauvaise, te plaira, tout simplement parce que l'on parle de toi, ce qui veut dire que l'on fait attention à ton existence. Tu aimes jouer de ton apparence singulière, de ta voix forte et grave, pour attirer les yeux sur toi. La confiance que tu as en toi te permet certainement d'inspirer les autres et de leur donner envie de te suivre malgré ton caractère.
Ta façon de parler est souvent enjouée, hautaine, moqueuse ou bien dénuée d'intérêt. Tu as appris à exprimer par la voix le sentiment que tu veux transmettre et tu es un maître dans cet art. Tu es dans la catégorie de personnes qui obtiennent ce qu'elles veulent, par n'importe quel moyen. Déterminé et entreprenant, tu sauras courtiser une jolie dame, mais aussi te faire désirer jusqu'à satisfaire tes besoins.
Très peu altruiste en temps normal, tu agis seulement par intérêt personnel. Si tu peux obtenir quelque chose de la situation, tu aideras le plus malheureux sans-abri du coin. Il faut savoir que la moindre personne qui te sera redevable de n'importe quelle manière deviendra ta victime sur le long terme. Prudence lorsque l'on veut traiter avec toi, tu es dur en affaire et tenace.
Malgré tous ces traits angéliques cités plus haut, tu n'as qu'une parole. Une promesse est une promesse, et tu prends garde à ne jamais en faire trop depuis le drame de ta vie. Rares sont les personnes à qui tu tiens et après ce qui t'est arrivé, tu peux vite devenir protecteur, voire possessif. La crainte de les perdre un jour te tiraillera le ventre même si la pensée te traversera l'esprit l'espace d'une seconde.
Sur le coup d'une impulsion, tu es capable de foncer sur un ennemi et de le pulvériser de tes propres mains. Les combats, le sang, les bleus ne te font pas peur, bien au contraire, l'adrénaline est une drogue dont tu as besoin. Ton souci, c'est que tu as tendance à avoir le sang chaud lorsqu'il s'agit de donner des coups. Et encore plus lorsqu'une personne que tu aimes est en danger.
Tes humeurs sont terriblement changeantes. Un sourire, puis en une fraction de seconde, ton regard devient glacial et tu prends une distance considérable avec ton vis-à-vis. Ai-je déjà dit que tu es maniaque du contrôle ? Chaque émotion, chaque sentiment, tout semble calculé.
La fidélité amoureuse est un concept que tu as abandonné sur le bas côté. Frivole, volatile, sexuellement ardent (et c'est peu de le dire), tu passes d'une conquête à une autre aussi rapidement que tu changes de vêtements. Tu as peur de t'attacher et d'être, à nouveau, le seul qui reste à la fin.
Date de naissance & âge
23/07/1526 (25 ans).
Signe astrologique
Ours.
Lieu de naissance
Althéa, Nordahl, Orvar.
Sexe
Masculin.
Orientation Sexuelle
Prétend l'hétérosexualité, mais certains hommes attirent son attention, malgré lui.Geb.
Statut Social
Célibataire.
Lieu de vie
Althéa, Nordahl, Orvar.
Classe sociale
Noble.
Titre
Seigneur de Nordahl.
Activité / métier
Seigneur de Nordahl, Charpentier de marine.
23/07/1526 (25 ans).
Signe astrologique
Ours.
Lieu de naissance
Althéa, Nordahl, Orvar.
Sexe
Masculin.
Orientation Sexuelle
Prétend l'hétérosexualité, mais certains hommes attirent son attention, malgré lui.
Statut Social
Célibataire.
Lieu de vie
Althéa, Nordahl, Orvar.
Classe sociale
Noble.
Titre
Seigneur de Nordahl.
Activité / métier
Seigneur de Nordahl, Charpentier de marine.
Facts
aime le rouge, la viande, le poisson, découvrir de nouvelles saveurs, voyager, découvrir, se battre, la nouvelle lune, la nourriture salée et douce, le café, prendre la mer et naviguer, prendre conscience de ta puissance, progresser, évoluer, grandir.
n'aime pas le blanc, l'été (il fait chaud, c'est chiant), perdre, promettre, peindre parce que ça lui rappelle des souvenirs douloureux, la nourriture épicée, être malade même si cela arrive rarement, rester trop longtemps au même endroit, stagner, avoir la sensation de ne faire aucun progrès.
n'aime pas le blanc, l'été (il fait chaud, c'est chiant), perdre, promettre, peindre parce que ça lui rappelle des souvenirs douloureux, la nourriture épicée, être malade même si cela arrive rarement, rester trop longtemps au même endroit, stagner, avoir la sensation de ne faire aucun progrès.
Physique
1m92 / Corpulence ; virile, musclée, carrée / Cheveux ; noirs en-dessous, roses au-dessus / Yeux ; rouge sang / Signes particuliers ; des tatouages noires sur son corps ; des ongles presque toujours vernis de noir ; des canines un peu plus longue que la moyenne ; une cicatrice semblable à un Dahlia rose au milieu de la poitrine.
23 JUILLET 1526
Il s’agit de l’histoire de Sasori Soren Jötunheim, fils d’un puissant allié d’Althéa. Cet homme, qui ne se refusait aucun plaisir de la vie, avait une femme et une maîtresse. Une abominable femme, qui cherchait le pouvoir, l’argent et une bonne place. Une maîtresse qui ne souhaitait que l’affection de cet homme et une place dans son cœur. Deux femmes diamétralement opposées qui ont donné naissance à deux fils, à seulement quelques jours d’écart.
Le père Jötunheim considérait ses deux enfants comme la prunelle de ses yeux, sans aucune différence. Après tout, quelle différence cela fait qu’un soit entièrement noble et l’autre qu’à demi ? Ils ont deux fois plus de chances de continuer la lignée des Jötunheim, et de le rendre fier.
Cependant, sa femme ne voyait pas du tout la chose du même œil. Jalouse, la mère de Soren faisait tout pour séparer les garçons dés que le père avait le dos tourné. Elle essayait par tous les moyens de montrer sa supériorité face à la maîtresse qui avait engendré un bâtard. Kiseki eut bien assez souvent les oreilles sifflantes, tant elle l'humiliait et l'insultait au quotidien. Elle qui avait espéré que Soren le déteste au moins autant qu'elle, l'effet inverse se produisait : il désirait protéger son cadet et l'éloigner de cette horrible sorcière. La vérité, c'était que cette femme s'occupait tellement de sa haine, qu'elle oublia de donner de l'amour à son fils. Ce dernier se tournait naturellement vers XX, la mère de Kiseki. Celle-ci se plaisait à l'appeler Sasori, et c'est naturellement qu'il se mit à chérir cette appellation jusqu'à en faire son prénom principal.
L'enfance de Sasori fut donc assez douce en soi, si on fait abstraction de sa génitrice, qui le détestait tout autant que Kiseki. Il aimait énormément sa maman d'adoption et ne se cachait pas pour le montrer. Déjà petit, il aimait provoquer et se sentir plus grand que les autres. Avec les autres enfants de son âge, il était du genre à mener tout le monde par le bout du nez et avoir ce charisme d'enfant énergique. Bien sûr qu'il est tombé sur plus fort que lui, mais cela ne l'a jamais arrêté. Bien au contraire, il s'est entraîné durement afin de pouvoir dépasser les plus vieux que lui et ainsi ne plus se faire intimider. Sa quête de puissance et de pouvoir a donc commencé très jeune.
AVRIL 1535. 8 ans.
Lorsque sa mère adoptive est décédée, il apprit à ses dépens ce qu'était la mort. Cela créa en lui un vide, un choc, un manque. Il changea suite à cette tragédie, il devenait plus sombre encore, comme s'il vivait dans un autre monde. Ce n’est que quelques jours plus tard que pour la première fois de sa vie, il formulait une requête à sa génitrice : l'emmener à Kanagawa pour s'initier aux arts martiaux, et se renseigner sur la culture. Il garda secret le fait de vouloir découvrir le pays d'origine de la mère de Kiseki.
En faisant la promesse à Kiseki qu'il reviendrait pour lui, après être devenu plus fort pour porter son clan sur un seul doigt, il prit donc le large en quête d'un nouvel horizon. Il n'était encore qu'un adolescent qui faisait ses premiers pas dans le monde des Puissants. Sa génitrice avait accepté de l'aider ; il ne savait pas pourquoi et restait méfiant envers elle. Cependant, il était quelqu'un d'assidu, et chaque jour, il travaillait toujours plus. Le manque de son frère jumeau se faisait ressentir mais c'est ce qui l'aidait à tenir bon.
MARS 1537. 10 ans.
Environ deux ans plus tard, il décidait de rentrer au bercail, avec une seule idée en tête : revoir Kiseki et lui faire un câlin. Il apprit à connaître malgré lui, sa génitrice, mais il ne l'aimait pas pour autant. Après tout, il s'était simplement servi d'elle. S'apercevoir que son fils était encore plus mauvais qu'elle, qu'il avait agi de cette façon dans l'unique but de pouvoir protéger son cher frère, la rendait folle. Extrêmement en colère. Jalouse. Avec une rancœur profonde, elle décidait de rester à Kanagawa un moment, laissant Sasori rentrer seul chez son père, à Nordahl.
Autant dire qu'après sa longue et interminable absence, Sasori était encore plus collant avec Kiseki. Il ne le lâchait pas et le surprotégeait comme une maman avec son poussin nouveau-né. Cela durait des semaines, puis des mois. Jusqu'à ce que la génitrice de Sasori rentre elle aussi à Orvar, avec l'espoir que son fils ait grandi, mûri, compris que Kiseki était un être faible et abject.
31 JUILLET 1540. 14 ans.
Tes yeux se posaient sur elle, cette femme qui t'avait donné la vie. Elle n'avait pas remarqué que tu l'observais, son regard à elle était tourné vers Kiseki. Une lueur de haine à l'état pur se baladait dans ses iris, tu savais qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle le détestait et toute autre émotion de cette famille, mais cela semblait empirer avec le temps. Tu te disais qu'il fallait qu'elle accepte, plus elle agissait comme ça, et plus tu aimais Kiseki. C'était étrange, mais il était ton jumeau, comme sorti de la même femme. Tu ne ressentais aucune différence vis à vis de lui, par conséquent, tu ne comprenais pas vraiment ce qu'elle ressentait. Ton père avait organisé une sorte de banquet, il y avait donc un regroupement de nobles en tout genre. Tout le monde mangeait, dansait, festoyait, et même si la présence de Kiseki faisait grimacer certains, par respect pour ton père, ils se contentaient de l'éviter.
Comme à ton habitude, tu te tenais près de ton frère, te retenant malgré toi de lui tenir la main comme si vous n'étiez encore que des enfants, tu n'avais cependant pas l'intention de le lâcher d'une semelle. Kiseki ne semblait pas à l'aise, mais tu ne savais pas quoi faire pour l'aider. Il s'éclipsa à un moment donné, pour manger et passer dans la salle de bains, tu fixais sa silhouette s'éloigner, puis s'effacer de ton champs de vision.
La nuit était bien entamée, cela devait faire une petite heure que tu discutais, riais et chahutais avec tes amis. Tu t'éclipsais rapidement pour chercher Kiseki qui avait juste disparu et n'était jamais revenu. Tu déambulais parmi la foule à sa recherche, mais commençais à paniquer alors que tu ne le voyais nulle part. Curieux et inquiet, tu te décidais de prendre le chemin vers la chambre de ton frère. Tu avais accéléré la cadence de marche, le cœur battant à tes tempes, et, sur le pas de la porte, tu n'en revenais pas. Kiseki était allongé sur le sol, dans une marre de sang et ne bougeait pas. Pour la première fois de ta vie, tu avais peur. Peur de faire un pas, pour te rendre compte qu'il ne respirait plus, qu'il t'avait quitté, que tu ne l'avais pas protégé. Tu étais paralysé, tu ne voulais pas y aller, tu avais envie de fuir, courir loin, déverser ta haine sur quelqu'un, peu importe qui.
Perdu dans ton esprit, tétanisé, tu sursautais lorsqu'une main se posa sur ton épaule. Prêt à tuer la personne venue. Une jeune femme que tu connaissais bien t'avait suivi, et passait son regard par-dessus ton épaule. Sa réaction ne se fit pas attendre, elle accourait vers Kiseki, et semblait te parler, mais tes oreilles bourdonnaient tellement que tu n'entendais pas. "SASORI !!" Son cri te ramena brutalement. "Il est vivant, juste blessé, ça devrait aller !" Ton sang n'avait fait qu'un tour à ce moment-là, cela te rassurait mais ta colère ne disparut pas pour autant. Avec un regard fou et un sourire mauvais, tu retrouvais le chemin de la salle de réception.
De nouveau dans le hall, tu parcourais la foule des yeux, à la recherche d'un potentiel coupable. Qui pourrait faire une chose pareille ? Qui ... ? Ton regard se portait sans le vouloir sur la silhouette de ta génitrice, aux côtés de ton père. Elle semblait bien guillerette, mais ce ne fut que lorsqu'elle croisa tes yeux, que tu compris. Tu venais de saisir ce qu'elle avait fait, pourquoi elle était si heureuse, libérée d'un poids. Ni une ni deux, tu fonças sur elle et utilisas toute ta force pour la propulser à quelques mètres plus loin. Ton père réagit immédiatement, te plaquant sur le sol en te hurlant dessus, il te demandait ce qu'il te prenait, pourquoi tu faisais ça devant les invités. Tu le regardais droit dans les yeux, la rage dans la gorge, tous les regards de la salle étaient tournés vers toi mais tu n'en avais rien à faire.
"Elle a essayé de tuer Kiseki !"
Autant dire qu'elle a failli mourir à son tour lorsque son père a appris cela. Sur le coup, il s'est tellement énervé qu'il a détruit une bonne partie de la salle. Nombreux sont ses amis qui ont du le retenir de l'étriper sur place. Au lieu de la tuer, il la plaçait dans une prison de la propriété en attendant de faire une enquête. Le rétablissement de Kiseki était plus long que prévu, elle avait utilisé quelques poisons pour ralentir sa guérison, mais il n'était plus en danger. Il fallait juste qu'il se réveille. Et. Lorsqu'il ouvrit les yeux, Sasori était là, près de lui, à attendre impatiemment. Il tournait beaucoup en rond mais refusait de le laisser. Il ne l'abandonnerait plus. Il se le jurait.
Et puis ... Tout le monde s'y attendait, après bien des questionnements, Kiseki avoua que la sorcière était la coupable.
31 juillet 1541. 15 ans.
Par attachement ou responsabilité, le père la laissait vivre dans la prison du domaine. Sasori n'était pas d'accord avec cela, elle méritait de mourir pour s'en être prise à son jumeau. Quelques années après l'événement traumatisant des garçons, Sasori n'en pouvait plus d'attendre, il se préparait à la détruire pour qu'elle ne nuise plus jamais à personne. Alors une nuit ... Il se faufila dans les couloirs afin de rejoindre les souterrains.
(TW SANG VIOLENCE MEURTRE) L'adrénaline commençait à monter doucement dans ton corps, chauffant peu à peu tes membres déjà brûlant avec la nuit d'été. Tu te glissais dans les couloirs comme les ombres dansantes des bougies allumées. Les petites flammes crépitaient, donnant une ambiance absolument parfaite pour ce que tu préparais. Tu espérais que ton père dorme à point fermé, que son intuition serait également éteinte pour ce soir. Il connaissait bien ses enfants, et tu avais du prendre sur toi pour être prêt, pour ne rien lui montrer, pas un seul changement de comportement qui aurait pu lui mettre la puce à l'oreille. Tu inspirais un grand coup avant de descendre les escaliers rapidement, ceux menant aux souterrains, où la sorcière était retenue captive.
Le corridor était sombre, très peu éclairé, le seul indice qui t'indiquait l'endroit où elle se trouvait exactement, était une petite lueur orangée qui s'échappait des barreaux. Tu t'approchais à pas de loup, sans bruit, c'était rare quand tu étais discret. En règle générale, on te voyait, on t'entendait, on te pressentait de loin. Pas ce soir-là. Elle fut donc surprise de lever les yeux, de t'apercevoir, elle ne savait pas ce que tu faisais là. Et dans son expression, sa posture, son regard, tu devinais qu'elle ne savait absolument pas à quoi s'attendre. Un large sourire se dessinait sur ton visage alors que tu attrapais les immenses barreaux de la cellule. Après un instant, tu ouvris tout simplement la cage, dans un silence morbide. Elle reculait au fond, effrayée. Tu ne faisais même pas de grandes enjambées pour la rejoindre, la cellule n'était pas non plus luxueuse.
Elle tentait de s'emparer de ton bras, posant ses doigts sales sur ta peau parfaite. Sans hésiter un seul instant, tu transperças sa main avec une dague, comme une vulgaire feuille tombée à l'automne. Le sang s'écoulait de la plaie, glissant le long de son bras, que tu te permis de lever pour pencher légèrement la tête, la fixant d'un air malsain. "Alors, tu ne t'y attendais pas, n'est-ce pas ? Et oui ! J'évolue ! Sans toi !" Son visage n'exprimait rien d'autre que de l'horreur, de la surprise et de la douleur. Elle essayait de prononcer des mots, mais sa voix ne sortait plus. Seules les larmes répondaient à ses échos silencieux. Ton sourire s'agrandissait devant ce spectacle.
Sa force n'était rien comparée à la tienne, elle ne faisait sans doute même pas un centième de tes dégâts. C'était pour dire à quel point elle était faible, sa seule force était dans sa fourberie, oui, elle n'avait que ça. Mais cela ne suffisait pas à te battre, te résister, t'affronter. Tes doigts attrapèrent le bas de son visage sans douceur et tirèrent dessus pour l'approcher de toi. "Qu'est-ce que tu ressens maintenant ? As-tu peur ?"
Parce qu'au moment où Kiseki s'est fait attaqué par cette sorcière, il devait être effrayé. Tes ongles s'enfoncèrent dans le visage de cette femme, jusqu'à déchirer sa peau, jusqu'à ce que le sang coule. Tu te retenais de l'arracher, tu voulais faire durer le plaisir. Son autre bras vint se poser sur ta gorge, essayant de la serrer, pour te faire reculer, vaciller, peut-être avait-elle voulu te faire lâcher prise. Cependant, tu haussas simplement les sourcils, légèrement surpris par sa tentative, et tu pouffas de rire. "Oi oi, qu'est-ce que tu essaies de faire ? Vas-y, continue. Pour voir qui est le plus fort." Tu posas alors ta main libre sur son cou à ton tour et commenças à resserrer ton emprise. "Ganbare, ganbare !" Tu l'encourageais à faire plus. "Essaie de m'arracher la tête pour voir !" Tu riais de la situation, elle faisait tout son possible, parce qu'elle savait que si elle ne faisait aucun effort, elle allait mourir. Pris dans un excès de folie, tu serras plus fort sa gorge, sentant exploser les muscles, le sang s'échappant de tes doigts. "Ar-rête ... Sas-" Elle n'eut pas le temps de terminer ton prénom que sa vie s’éteignait déjà.
Tu clignas des yeux, en penchant la tête, déçu. "Aaaah ~ Tu n'étais pas très résistante en fin de compte." Tu passas ta langue sur tes lèvres, le goût du sang de cette femme te parvenait, une grimace de dégoût déforma tes traits. Non pas à cause de la sensation, mais tout simplement parce que c’était le sien.
Fier de toi, tu remontas les marches pour retrouver la chambre de ton frère, dans laquelle tu entras sans frapper. Après tout, il faisait nuit noire. De toute façon, il avait l'habitude que tu viennes le voir sans raisons. Tu posas tes fesses sur son lit, quand il se réveilla enfin, paniqué par ton état. "Elle ne te fera plus jamais de mal, Kise. Je te protègerai."
La suite des actes de Sasori ne resta pas impuni. Lorsque son père apprit ce qu'avait fait son aîné, il ne sut comment réagir. Il vacillait entre la colère et la fierté. La colère d'avoir désobéi à ses ordres de ne pas aller la voir, de ne jamais lui adresser la parole, d'avoir tué sa propre mère. Mais il était également fier de le voir évoluer en grand frère modèle, en digne Héritier de Nordahl. Bien que son geste ait été plus que cruel et discutable, le père ne pouvait pas tout simplement bannir le seul fils qui tiendrait la lignée. Il aimait Kiseki bien évidemment mais il savait qu'il n’avait pas les épaules pour faire perdurer le clan.
SEPTEMBRE 1540. 15 ans.
La punition de Sasori a donc été de lire tous les ouvrages parlant de sa famille, mais aussi ceux d’Akielos. Ce fut long et tortueux, car au lieu de s’entraîner au combat, il devait raconter sa lecture à son père pour prouver qu’il avait bel et bien lu.
Bien que sur le début, ce fut une véritable torture, Sasori se découvrit une passion pour le voyage. Dans les récits qu’il avait lu, il s’était épris du désir de liberté et de découvertes en tout genre. Dés qu’il eut la possibilité, il apprit à naviguer, à lire des cartes, à se repérer même dans une tempête sournoise. Son père était fier de voir que son fils savait tirer parti de sa punition et qu’il devenait un Homme au fil du temps.
FEVRIER 1543. 17 ans.
C’est lors de son premier voyage qu’il tomba amoureux d’un homme de l’équipage, aux origines de Kanagawa, succombant à son talent pour la peinture et la douceur de ses gestes sur la toile. D'un rien, cet individu avait le don incroyable de faire un paysage aux allures réalistes et des portraits divins qui semblaient se mouver. Même si Sasori était quelqu’un de froid, il avait cette tendance à aller vers lui lors de ses moments artistiques, pour savourer la technique des yeux. Il l'observait, nuit et jour, pendant des semaines, même lorsque Chiaki dormait tandis que le sommeil désertait Sasori. Ce dernier restait loin de lui émotionnellement parlant, ce n'était en rien dans ses habitudes d'agir de cette façon, mais il était tout simplement fasciné.
Et ce qui devait arriver, arriva.
Plus les jours passaient, plus tu ressentais une chaleur inconnue au creux de ton ventre. Un sentiment de confort enveloppait tout ton être lorsque tu étais près de lui ou lorsque vous discutiez. Tu n'avais plus envie de partir, tu en oublias tes ambitions, ta famille, ton frère mais aussi la faim, l'ennui. Comme si le centre du monde, c'était lui. Sans doute qu'à ce moment-là, c'était le cas.
Les mois ont donc défilé, tu as disparu de la civilisation pendant plusieurs mois, quelque part à Kanagawa, partageant un quotidien calme et serein aux côtés de Chiaki. Il t'apprenait à peindre ; tu étais plutôt bon élève, et doué en plus de cela. Le temps passait vite malgré une vie simple et sans aventures. Parfois, lorsque tu y pensais, tu avais l'impression de n'avoir jamais vécu avant lui, de redécouvrir le monde, et de profiter des instants présents encore plus qu'avant.
Et … Bien que tu connaissais la mort, tu dus prendre conscience que tu n'y serais jamais assez préparé.
27 NOVEMBRE 1547. 22 ans.
Un jour, alors que tu étais parti dans les forêts avoisinantes chasser le gibier pour le repas du soir, tu sentis une odeur de brûler remonter et le parfum désagréable du sang. Ni une ni deux, tu te dirigeas vers le chalet de Chiaki en courant. Du sommet sur lequel tu te trouvais, tu pouvais voir d'immenses flammes détruire la maisonnette. Tu essayas de trouver la présence de Chiaki, mais la panique te rendait imperméable à ton environnement. Tu dévalas la pente comme un dératé, jusqu'à démolir la porte d’entrée du chalet et ainsi espérer que les flammes s'en échappent un peu. Tu ne craignais pas la douleur ni le feu sur le moment, tu ne voulais tout simplement pas perdre cet être devenu si cher à ton cœur. Il n'était pas là, tu ne le trouvais pas, pourtant, il devait certainement peindre à cette heure-ci.
Tu essayais de te calmer et concentrer ta raison. Cela te rappela la blessure de Kiseki, mais tu chassas ces images pour te focaliser sur la recherche du moine. Des traces de pas semblaient s'éloigner sur les hauteurs de la colline, tu les suivis, le cœur battant à tes tempes, les mains tellement serrées que tes ongles entraient dans ta chair. Plus tu t'approchais de la rivière, plus les traces de sang se faisaient nombreuses. Tu appréhendais, tu n'avais pas envie d'avancer et pourtant, tes pieds te conduisaient contre ta volonté sur le sentier.
Il était là, échoué sur le lit de la rivière, une entaille profonde au travers de son ventre, respirant difficilement, tenant fermement contre lui quelques rouleaux de papier, bien que beaucoup étaient éparpillés autour de lui. Tu t'approchas, saisissant alors sa main, la serrant, tu savais qu'il ne tiendrait pas longtemps, qu'il ne pourrait pas parler. Pourtant ... Pourtant ... Tu avais espéré, oui, tu prias de tout ton être les Dieux Célestes pour qu'on ne t'enlève pas Chiaki. Tu aurais voulu lui demander ce qu'il s'était passé, mais tu ne voulais pas le faire parler, l'épuiser plus que nécessaire, il avait du mal à rester conscient, il se battait malgré la douleur, malgré le sang se déversant dans l'eau claire. Il restait un peu plus longtemps pour toi. Tu le savais. "Sas-sori ... Je-" Une grimace déforma son visage angélique, tu serras un peu plus sa main, posant sa tête sur tes cuisses, ton autre main caressait ses cheveux avec une douceur insoupçonnée. "Je t'aime." L'ombre d'un sourire, un dernier soupir, il est parti.
Le temps semblait s'être arrêté. Tu ne pouvais rien faire, tu n'avais aucun pouvoir de guérison, ni même de résurrection. Tout ce qu'il te restait ; tes larmes brûlantes et un vide incommensurable.
Cette date marquait un terrible tournant dans la vie de Sasori. Ces cinquante-six derniers mois avaient été différents de ce qu’il avait connu. Cette histoire lui avait fait connaître la douceur, la chaleur d’une seule et même personne, la vie monotone de deux amants qui partagent le même désir. Sasori avait goûté à l’amour, et il se retrouvait à présent anéanti de l’avoir perdu. Il était resté près de la rivière quelques heures sans bouger, le corps froid de son amant sur ses genoux, devenant de plus en plus raide, de plus en plus morbide. Son regard carmin était perdu dans le vide, il ne savait pas quoi faire, ses repères venaient de s’effondrer en un seul battement de cils. La nuit était tombée depuis un moment déjà, Sasori avait tant bien que mal trouver la force de se lever, emportant bien évidemment avec lui, le corps sans vie de Chiaki, devenu blanc comme les premiers flocons de neige de leur premier hiver. Ses lèvres d’ordinaires rosées étaient à présent de la couleur d’un nuage d’été sans défauts. Ses yeux d’un bleu bouleversant resteraient cachés par ses paupières violettes pour l’éternité. Ses longues mains aux quelques cicatrices légères, vestiges de son ancienne vie sainte, ne toucheraient plus jamais son visage, son corps et ses tatouages.
Les pas lents et dénués de détermination, la démarche endeuillée, lourde, mesurée, comme calculée et apprise de nombreuses semaines avant, Sasori marchait vers le chalet, qui avait brûlé et était partiellement tombé ; le bois était noir, émietté ; les poutres formaient des obstacles un peu partout sur le sol. Cependant, il n’entra pas à l’intérieur, s’arrêtant simplement à quelques mètres pour constater les dégâts. Cet endroit aussi, avait disparu, comme si le destin voulait effacer toutes traces de ce qu’ils avaient vécu. Comme si tout n’avait été qu’un mirage. Une illusion.
Après avoir enterré le corps de Chiaki, non sans avoir versé quelques larmes silencieuses, Sasori plaça quelques pierres sur la terre fraîchement recouverte, laissant sa main quelques longues minutes sur l’une d’elles. Il ne savait plus combien de temps s’était écoulé, combien d’heures avaient passé depuis qu’il s’était levé du lit de la rivière pour la cérémonie. L’espace temporel n’avait plus de place dans son monde, il s’en fichait, il était simplement perdu. Et dans tous les sens du terme. Il n’avait pas non plus pris conscience qu’il était resté pas moins de trois jours sur la tombe de Chiaki, sans bouger, sans manger. Il n’attendait rien, ne voulait rien, restait inerte comme ça.
Il pensait très souvent au regard exceptionnel de son amant ; la manière dont il le fixait tous les jours, en faisant à manger, en le servant, fier de ses plats simples mais délicieux ; en travaillant sur ses peintures, l’aidant à perfectionner des techniques, exigeant mais heureux d’avoir quelqu’un à ses côtés pour partager sa passion ; en allant chasser ou pêcher ensemble, Chiaki le dévisageait toujours ébahi par ses capacités, sa force et son corps aussi beau qu’une statue.
Ce qui manquait certainement le plus à Sasori, c’était le contact physique. Ils avaient l’habitude de se toucher la main en marchant côte à côte, se frôler le bras en peignant (sans mentionner les nombreuses batailles, à se lancer les pinceaux, à se barbouiller le visage de couleurs), sentir le parfum de l’autre en se couchant dans le même lit, les caresses traçant le chemin des tatouages sur le corps de Sasori, formant des arabesques agréables et des frissons dressant ses poils. Leur moment privilégié à se découvrir encore et encore, faire l’amour des jours durant, sans se lasser ; les yeux de Chiaki dans ces moments d’intimité étaient uniques, la plus belle image que Sasori avait pu voir dans toute sa jeune vie mortelle. Il ne les oublierait pas. Il ne pourrait jamais les oublier. Encore fallait-il qu’il en ait la volonté, mais cette dernière semblait envolée. Sasori était une coquille vide, son âme s’était éteinte avec son premier amour, le seul de toute sa vie.
Tu ne te souvenais que de flashs. Allongé sur le sol poussiéreux du chalet qui avait brûlé, tu avais vaguement entendu une voix. Puis aperçu un visage. Tu avais imaginé la silhouette de Chiaki, ses cheveux noirs éparpillés autour de ses traits, ses incroyables yeux, d’un bleu envoûtant, se posaient sur toi, inquiets. Tu n’entendais pas ce qu’il te disait, mais cela suffisait à te faire sourire. Ta main se levait pour toucher sa joue. Ton cœur fit un bond lorsque tu te rendis compte que ta paume touchait vraiment quelque chose. Ensuite c’était flou, mais les bras de Kiseki étaient venus te serrer contre lui, de toutes ses forces. Puis, tu avais marché, sans vraiment savoir où tu allais, la voix presque oubliée de ton frère raisonnait dans tes oreilles même si tu ne comprenais pas ce qu’il disait. Tu avais mal. Tout ton corps te faisait horriblement mal, mais tu ne comprenais pas.
Lorsque tes deux yeux s’ouvrirent, tu reconnus le plafond de ta chambre, et lorsqu’ils visitèrent la pièce, tu pus aisément savoir que tu étais bel et bien dans cet environnement que tu avais connu pendant des siècles. Tu étais donc retourné dans la province de Mino, ta terre natale. Tu essayas de te relever, mais de nouveau, ton corps te faisait souffrir le martyr. Si c’était seulement cette enveloppe corporelle qui te faisait mal, tu pourrais facilement le supporter. Cependant ta douleur principale résidait dans ton cœur. Ce maudit organe que tu pensais endurcit et muet depuis ta naissance, à présent, tu le sentais, il était bien là, dans ta poitrine. Une plaie béante saignait abondamment de ce cœur, tu avais mal. Terriblement mal. Tu voulais l’enlever. Le retirer. Le jeter. Tu n’en voulais plus. Tu ne voulais plus sentir cette peine, cette souffrance. Tu étais Sasori, un Jötunheim, un puissant guerrier et fier combattant. Tu ne pouvais pas te laisser souffrir de cette façon, tu n’avais pas le droit. Revenir à Orvar te faisait prendre conscience de cela.
Tu avais réussi tant bien que mal à te lever, à quitter ces draps luxueux et propres pour te diriger devant ton immense miroir sur pied. Tu t’observais avec attention, tu avais perdu du poids, de la masse musculaire, ton teint était blafard, tu ne ressemblais pas à ce que tu avais imaginé. En fait, tu n’avais l’air de rien, d’un minable, d’un être pitoyable. Nerveusement, un rire moqueur s’échappait de tes lèvres. Dans le reflet, derrière toi, la silhouette silencieuse de Chiaki, qui te regardait avec attention. Son visage était triste, tiré par la fatigue, ses yeux avaient perdu en intensité, la couleur te paraissait bien fade. Ou peut-être que ce que tu détaillais si bien, n’était que ce que tu renvoyais. La colère t’envahissait, tu ne pouvais plus gérer ces émotions, tu ne savais plus comment agir, réagir. Tu commenças à avoir peur, ta détresse te rendait malade. Psychologiquement, c’était quelque chose que tu ne pouvais pas supporter. Ce cœur … Cette douleur … Ton cerveau assimilait bien trop rapidement les derniers événements ; Chiaki était mort. Oui, il était mort dans tes bras, avait rendu son dernier soupir allongé sur tes cuisses, et tu n’avais pas pu répondre à sa toute dernière déclaration. Quelques larmes coulaient le long de tes joues en te rappelant avec précision de cette scène, tes yeux remplis de démence fixaient cette silhouette invisible dans le miroir. Il ne ressemblait plus qu’à un mirage, il s’effaçait. Il disparaissait. Comme s’il n’avait jamais existé. Tu allais l’oublier ? Tu allais juste l’oublier comme ça …
Tu mis tes main dans tes cheveux, les serrant dans tes doigts, les arrachant presque. Cela te faisait mal, mais tu ne sentais quasiment pas cette pauvre douleur. Ton visage était mélangé entre la folie, la confusion, la frayeur de ne plus jamais être toi-même, la terreur de l’oublier au fil du temps … Tu souffrais. Tu souffrais beaucoup trop. Tu avais envie que ça s’arrête.
Kiseki est venu le trouver dans cet état. Il s’est immédiatement inquiété mais n’a pas osé poser de questions. Il le connaissait bien, Sasori, son frère, si fort. Il ne comprenait pas comment un être si fier pouvait être détruit de cette façon, il ne pouvait que s’inventer des théories. Il lui laisserait le temps de parler, de se remettre. Ce que Sasori ne permit pas. Kiseki avait un pouvoir hors du commun sur son frère, car ce dernier écoutait le moindre de ses conseils, le moindre de ses ordres. Aussi précieux que la prunelle de ses yeux, Kiseki représentait sa famille, et surtout la raison qu’il ne possédait pas en toute circonstance. Seulement, cette fois, Sasori semblait creuser un fossé avec son demi-frère et se concentrer sur ses entraînements. Il souhaitait, de toute évidence, reprendre du poids, du muscle, regagner son charisme et partir sur les Océans pour oublier. Il força sur son corps, sur son mental, il s’était endurci, était devenu encore plus … Sasori.
07 MAI 1549. 23 ans.
Sasori se réveillait, comme si une montagne était passée sur son corps. Il avait du mal à parler, à appeler quelqu’un, ne faisant que grogner de mécontentement en reprenant doucement conscience. Il prenait le temps de reconnecter tous les éléments nécessaires, il essayait de se rappeler doucement mais sûrement. Son caractère et sa fierté ne lui permettaient pas de rester tranquillement sans bouger trop longtemps ; se forçant à être plus concerné par son environnement, il pouvait facilement reconnaître la chambre de Kiseki. Que faisait-il ici et pas dans la sienne ? Il fronça les sourcils, et inspira avant de tenter de se redresser. Par réflexe, sa main se posa sur son torse et une douleur étrange le fit baisser les yeux. Une énorme cicatrice trônait sur le milieu de sa poitrine, il haussa les sourcils et serra les dents. Qui l’avait blessé à ce point ?
La cicatrice que Sasori avait à présent sur son corps ressemblait à un Dahlia aux teintes roses et rouges. Dans sa bouche, un goût affreusement pâteux, comme s’il avait mangé du sable. Que s’était-il passé ?
Plus les minutes passaient, et plus il ressentait une douleur intense se propager dans tout son être. Il ne savait pas exactement à quel endroit il avait mal, mais cela semblait se balader contre son gré, puis, son cœur se serrait. Et comme s’il venait d’avoir la révélation de sa vie, il se concentrait sur les battements, la pulsation de ses veines … Il les sentit et se rassura d’être vivant. Il voulut tout de même confirmer cette hypothèse, alors il se leva presque précipitamment du lit, mais tituba, et s’étala au sol. Des pas se firent entendre dans le couloir alors que Sasori prenait appui sur ses bras pour se relever. Il sentit alors deux paires de mains l’aider et le soutenir. Il releva les yeux vers les deux personnes qui se trouvaient à présent à ses côtés, des visages aux expressions plutôt difficiles à déchiffrer.
« Kise ? Père ? » Il était lui-même perplexe face aux deux personnes les plus importantes de sa vie, pourquoi le regardaient-il ainsi ? Il posa alors ses fesses sur le lit, comme obligé, vu que son corps ne tenait pas la route. Sasori attrapa la main de Kiseki, la serrant avec force, l’obligeant à rester à ses côtés, il refusait qu’il s’en aille, qu’il le laisse, qu’il l’abandonne. Ses yeux paraissaient confus une fraction de seconde avant de se focaliser de nouveau sur son frère. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Son regard passait alors sur son père, jusqu’à le dévisager intensément.
Tel un enfant, Sasori laissa son cadet s’occuper de lui, vérifier son état, sa blessure fraîchement refermée, il avait l’air de le regarder étrangement. Les doigts de l’aîné étaient accrochés au cadet, par le biais du tissu qui recouvrait son torse. Il ressemblait à un petit garçon, mais il voulait être sûr qu’il ne partirait pas. Malgré cela, l’esprit de Sasori semblait perdu quelque part, sans faire spécialement attention à ce qu’il se passait autour de lui, sans remarquer l’expression inquisitrice de son père sur lui, dans un coin de la pièce. Le verdict tomba alors comme un soulagement pour tout le monde : Sasori était hors de danger, il allait vivre. Un petit sourire fendit les traits indescriptibles du jeune Jötunheim. « Vous en doutiez vraiment ? » Sasori avait répondu ceci avec un petit air espiègle, comme si rien n’était arrivé auparavant. Lorsque son père posa la question que Kiseki retenait sur ses lèvres, une ambiance lourde s’empara de la chambre. Contre tout attente, le géant se rallongea sur le lit, comme préoccupé, les sourcils froncés, un air de nouveau absent. Puis, il se redressa sur ses coudes, cette position le fit grimacer, sa peau pliée au niveau de sa blessure. « Je ne me souviens pas. »
« La dernière chose dont je me souviens, c’est de mon voyage … A voir votre tête … Attendez, on est en quelle année ? » Sasori prit un air choqué lorsqu’on lui donnait la date exacte. Presque six ans de sa vie, éclipsées d’un petit geste de la main.
Avec ces événements, il resta, sur les ordres de Kiseki, au repos. Les deux frères, de nouveau, liés comme les doigts d’une seule main. Sa mémoire lui faisant défaut, Sasori ne voulut pas perdre son temps dessus, il voulait avancer et se projeter. Ses objectifs étaient les mêmes qu’avant sa blessure : devenir fort, protéger ses proches, manger à sa faim, prendre la mer. Cela rassura son entourage autant que ça l’inquiéta, mais le plus important, c’était qu’il était fidèle à lui-même.
La vérité était que tu te souvenais de tout, Chiaki, ton désespoir, ta chute, ta folie … Lorsque tu avais ressenti cette douleur lancinante serrer ton cœur, c’était uniquement parce que tu avais de nouveau vu la vie de Chiaki s’échapper, ressenti le vide provoqué par sa mort. Lorsque tu avais pris la main de Kiseki, tu avais aperçu dans un flash le visage souriant et sublime de Chiaki, mais surtout ses magnifiques yeux bleutés … Si tu l’avais tenu si fort, c’était en réalité la sensation de sa main devenant froide qui t’était revenue comme une gifle monstrueuse. Lorsqu’on t’annonçait que tu allais vivre, tu te sentis à la fois soulagé et lourd. Tes souvenirs t’avaient attaqué comme un tsunami déferlant sur tes remparts les plus solides. Lorsque ton père demanda finalement ce qu’il t’était arrivé, tu n’avais pas pu t’empêcher de mentir. Oui, mentir pour te protéger. Tu ne voulais pas en parler, le mentionner, tu voulais l’oublier pour te venger de son abandon. La vie de Kiseki était assez rempli de deuils et de morts, il était inutile d’en rajouter une couche. Alors, oui, tu avais tout simplement feint une amnésie. Tout le reste … Et bien, tu continuas de mentir, sans une once de culpabilité. Ce qui t’avait fait souffrir une fois ne reviendrait pas te hanter. Parce que cette blessure était le résultat de ta bêtise, de ta négligence sur le champs de bataille. Même si aujourd’hui tu as l’air d’être redevenu comme avant, une part de toi s’est éteinte avec lui. Tu es juste trop bon pour le cacher.
25 JUIN 1550
Sasori et Kiseki voyageaient à travers Cheldis, visitant chaque recoin, profitant de ces mois de « répit » pour se retrouver et enfin passer du temps ensemble. Réellement. Sasori suivait généralement les envies de son cadet. Après ce qu’il avait vécu, l’aîné voulait se remettre de tout ceci, dans le plus grand des silences. Il ne parlait jamais de son mensonge, et évoquait cette période sombre en esquivant parfaitement. C’était sûrement durant cette période qu’il renforça sa manière de mentir, inventant des mensonges aussi bien qu’il faisait entrer l’oxygène dans ses poumons.
Les deux frères étaient presque à la Cité d’Argos, afin de pénétrer dans la Tour, lorsqu’une invitation du père à rentrer au domaine leur parvint. Il était rare que leur paternel les convie de la sorte, alors s’il le faisait, ils se devaient de le faire sur le champ. Prenant une nuit pour se reposer dans une auberge du coin, un long chemin de retour allait être entrepris le lendemain.
JUILLET 1550
Une fois de nouveau sur Nordahl, un petit repas de famille attendait les deux frères le soir-même. Avec un peu d’anxiété, parce qu’il s’agissait tout de même du paternel Jötunheim, les petits plats étaient mis dans les grands lorsque les deux garçons se mirent à table. Après quelques minutes à se regarder en se demandant ce qu’il allait bien pouvoir dire, annoncer, un raclement de gorge et un petit sourire amusé se fit entendre à l’entrée de l’immense salle à manger. Le père semblait prendre un malin plaisir à garder un silence déstabilisant, jusqu’à être assis à sa place de chef de famille. “Ce soir, j’ai quelque chose à vous annoncer, mes enfants.” Sa voix grave, imposante, fit même taire le bourdonnement des moustiques. “Je voulais passer un petit moment avec vous, mes fils. Vous avez tellement grandi. Je n’ai été que spectateur de votre vie même si j'aurais voulu en faire plus. Je n’ai pas voulu vous gâter, je vous ai laissé faire ce que vous vouliez jusqu’à présent, mais il est temps de me décharger de certaines responsabilités. Je me fais vieux, et je pense que notre clan a besoin d’un bon coup de jeunesse en ces murs. Kiseki, je sais combien d’épreuves tu as traversées, je n’ai jamais agi pour que la vie t’apprenne à être prudent. Mais saches que j’ai toujours eu foi en toi, en tes décisions, en ton jugement. Tu ressembles énormément à Nadeshiko et chaque fois que je te regarde, je la vois, elle. Par la suite, je veux que tu continues d’accompagner ton frère, de le soutenir, d’être le pilier de sa vie sur lequel il pourra toujours s’appuyer sans qu’il ne s’affaisse sous son poids. Comprends-tu ?”
La discussion était plus sérieuse que ce à quoi les deux frères auraient pu s’attendre. Sasori avait un peu d’appréhension pour la suite, mais il couvrait son frère d’un regard chaleureux. Il était fier de son Kise, ravi de pouvoir le compter dans sa vie. “Sasori.” Le-dit Sasori se redressa droit comme un I et affronta le visage charismatique de son père. “Je ne peux pas dire que tu as été facile à vivre. Il y a beaucoup de choses que tu as faites par égoïsme.” L’aîné baissa les yeux, mimant une culpabilité inexistante. “Je ne t’en veux pas. La vie n’a pas été des plus simples, et peut-être que j’aurai du mieux t’encadrer dans ton évolution. L’épisode avec ta mère n’a rien arrangé, n’est-ce pas ? Cependant … C’est à toi de prendre la suite de Nordahl. Malgré ta cruauté adolescente, tu possèdes de grandes qualités de leader, et je ne doute pas que tu sauras comment gérer la suite du clan. Tu me ressembles tellement Sasori ... “ Il sembla bien mélancolique tout à coup, comme si regarder ses fils lui rappelait son parcours, sa propre jeunesse. "J'aimerais que tu prennes la tête de notre famille, Sasori.” Un silence répondit à ses paroles, aucun des deux enfants ne savait comment réagir, comment prendre la nouvelle. Jusque-là Sasori n’avait jamais eu de responsabilités, libre comme l’air, il comptait sur son père pour les affaires de la famille. Mais aujourd’hui, la tâche lui incombait et il devait l’accepter.
Il s’agit de l’histoire de Sasori Soren Jötunheim, fils d’un puissant allié d’Althéa. Cet homme, qui ne se refusait aucun plaisir de la vie, avait une femme et une maîtresse. Une abominable femme, qui cherchait le pouvoir, l’argent et une bonne place. Une maîtresse qui ne souhaitait que l’affection de cet homme et une place dans son cœur. Deux femmes diamétralement opposées qui ont donné naissance à deux fils, à seulement quelques jours d’écart.
Le père Jötunheim considérait ses deux enfants comme la prunelle de ses yeux, sans aucune différence. Après tout, quelle différence cela fait qu’un soit entièrement noble et l’autre qu’à demi ? Ils ont deux fois plus de chances de continuer la lignée des Jötunheim, et de le rendre fier.
Cependant, sa femme ne voyait pas du tout la chose du même œil. Jalouse, la mère de Soren faisait tout pour séparer les garçons dés que le père avait le dos tourné. Elle essayait par tous les moyens de montrer sa supériorité face à la maîtresse qui avait engendré un bâtard. Kiseki eut bien assez souvent les oreilles sifflantes, tant elle l'humiliait et l'insultait au quotidien. Elle qui avait espéré que Soren le déteste au moins autant qu'elle, l'effet inverse se produisait : il désirait protéger son cadet et l'éloigner de cette horrible sorcière. La vérité, c'était que cette femme s'occupait tellement de sa haine, qu'elle oublia de donner de l'amour à son fils. Ce dernier se tournait naturellement vers XX, la mère de Kiseki. Celle-ci se plaisait à l'appeler Sasori, et c'est naturellement qu'il se mit à chérir cette appellation jusqu'à en faire son prénom principal.
L'enfance de Sasori fut donc assez douce en soi, si on fait abstraction de sa génitrice, qui le détestait tout autant que Kiseki. Il aimait énormément sa maman d'adoption et ne se cachait pas pour le montrer. Déjà petit, il aimait provoquer et se sentir plus grand que les autres. Avec les autres enfants de son âge, il était du genre à mener tout le monde par le bout du nez et avoir ce charisme d'enfant énergique. Bien sûr qu'il est tombé sur plus fort que lui, mais cela ne l'a jamais arrêté. Bien au contraire, il s'est entraîné durement afin de pouvoir dépasser les plus vieux que lui et ainsi ne plus se faire intimider. Sa quête de puissance et de pouvoir a donc commencé très jeune.
AVRIL 1535. 8 ans.
Lorsque sa mère adoptive est décédée, il apprit à ses dépens ce qu'était la mort. Cela créa en lui un vide, un choc, un manque. Il changea suite à cette tragédie, il devenait plus sombre encore, comme s'il vivait dans un autre monde. Ce n’est que quelques jours plus tard que pour la première fois de sa vie, il formulait une requête à sa génitrice : l'emmener à Kanagawa pour s'initier aux arts martiaux, et se renseigner sur la culture. Il garda secret le fait de vouloir découvrir le pays d'origine de la mère de Kiseki.
En faisant la promesse à Kiseki qu'il reviendrait pour lui, après être devenu plus fort pour porter son clan sur un seul doigt, il prit donc le large en quête d'un nouvel horizon. Il n'était encore qu'un adolescent qui faisait ses premiers pas dans le monde des Puissants. Sa génitrice avait accepté de l'aider ; il ne savait pas pourquoi et restait méfiant envers elle. Cependant, il était quelqu'un d'assidu, et chaque jour, il travaillait toujours plus. Le manque de son frère jumeau se faisait ressentir mais c'est ce qui l'aidait à tenir bon.
MARS 1537. 10 ans.
Environ deux ans plus tard, il décidait de rentrer au bercail, avec une seule idée en tête : revoir Kiseki et lui faire un câlin. Il apprit à connaître malgré lui, sa génitrice, mais il ne l'aimait pas pour autant. Après tout, il s'était simplement servi d'elle. S'apercevoir que son fils était encore plus mauvais qu'elle, qu'il avait agi de cette façon dans l'unique but de pouvoir protéger son cher frère, la rendait folle. Extrêmement en colère. Jalouse. Avec une rancœur profonde, elle décidait de rester à Kanagawa un moment, laissant Sasori rentrer seul chez son père, à Nordahl.
Autant dire qu'après sa longue et interminable absence, Sasori était encore plus collant avec Kiseki. Il ne le lâchait pas et le surprotégeait comme une maman avec son poussin nouveau-né. Cela durait des semaines, puis des mois. Jusqu'à ce que la génitrice de Sasori rentre elle aussi à Orvar, avec l'espoir que son fils ait grandi, mûri, compris que Kiseki était un être faible et abject.
31 JUILLET 1540. 14 ans.
Tes yeux se posaient sur elle, cette femme qui t'avait donné la vie. Elle n'avait pas remarqué que tu l'observais, son regard à elle était tourné vers Kiseki. Une lueur de haine à l'état pur se baladait dans ses iris, tu savais qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle le détestait et toute autre émotion de cette famille, mais cela semblait empirer avec le temps. Tu te disais qu'il fallait qu'elle accepte, plus elle agissait comme ça, et plus tu aimais Kiseki. C'était étrange, mais il était ton jumeau, comme sorti de la même femme. Tu ne ressentais aucune différence vis à vis de lui, par conséquent, tu ne comprenais pas vraiment ce qu'elle ressentait. Ton père avait organisé une sorte de banquet, il y avait donc un regroupement de nobles en tout genre. Tout le monde mangeait, dansait, festoyait, et même si la présence de Kiseki faisait grimacer certains, par respect pour ton père, ils se contentaient de l'éviter.
Comme à ton habitude, tu te tenais près de ton frère, te retenant malgré toi de lui tenir la main comme si vous n'étiez encore que des enfants, tu n'avais cependant pas l'intention de le lâcher d'une semelle. Kiseki ne semblait pas à l'aise, mais tu ne savais pas quoi faire pour l'aider. Il s'éclipsa à un moment donné, pour manger et passer dans la salle de bains, tu fixais sa silhouette s'éloigner, puis s'effacer de ton champs de vision.
La nuit était bien entamée, cela devait faire une petite heure que tu discutais, riais et chahutais avec tes amis. Tu t'éclipsais rapidement pour chercher Kiseki qui avait juste disparu et n'était jamais revenu. Tu déambulais parmi la foule à sa recherche, mais commençais à paniquer alors que tu ne le voyais nulle part. Curieux et inquiet, tu te décidais de prendre le chemin vers la chambre de ton frère. Tu avais accéléré la cadence de marche, le cœur battant à tes tempes, et, sur le pas de la porte, tu n'en revenais pas. Kiseki était allongé sur le sol, dans une marre de sang et ne bougeait pas. Pour la première fois de ta vie, tu avais peur. Peur de faire un pas, pour te rendre compte qu'il ne respirait plus, qu'il t'avait quitté, que tu ne l'avais pas protégé. Tu étais paralysé, tu ne voulais pas y aller, tu avais envie de fuir, courir loin, déverser ta haine sur quelqu'un, peu importe qui.
Perdu dans ton esprit, tétanisé, tu sursautais lorsqu'une main se posa sur ton épaule. Prêt à tuer la personne venue. Une jeune femme que tu connaissais bien t'avait suivi, et passait son regard par-dessus ton épaule. Sa réaction ne se fit pas attendre, elle accourait vers Kiseki, et semblait te parler, mais tes oreilles bourdonnaient tellement que tu n'entendais pas. "SASORI !!" Son cri te ramena brutalement. "Il est vivant, juste blessé, ça devrait aller !" Ton sang n'avait fait qu'un tour à ce moment-là, cela te rassurait mais ta colère ne disparut pas pour autant. Avec un regard fou et un sourire mauvais, tu retrouvais le chemin de la salle de réception.
De nouveau dans le hall, tu parcourais la foule des yeux, à la recherche d'un potentiel coupable. Qui pourrait faire une chose pareille ? Qui ... ? Ton regard se portait sans le vouloir sur la silhouette de ta génitrice, aux côtés de ton père. Elle semblait bien guillerette, mais ce ne fut que lorsqu'elle croisa tes yeux, que tu compris. Tu venais de saisir ce qu'elle avait fait, pourquoi elle était si heureuse, libérée d'un poids. Ni une ni deux, tu fonças sur elle et utilisas toute ta force pour la propulser à quelques mètres plus loin. Ton père réagit immédiatement, te plaquant sur le sol en te hurlant dessus, il te demandait ce qu'il te prenait, pourquoi tu faisais ça devant les invités. Tu le regardais droit dans les yeux, la rage dans la gorge, tous les regards de la salle étaient tournés vers toi mais tu n'en avais rien à faire.
"Elle a essayé de tuer Kiseki !"
Autant dire qu'elle a failli mourir à son tour lorsque son père a appris cela. Sur le coup, il s'est tellement énervé qu'il a détruit une bonne partie de la salle. Nombreux sont ses amis qui ont du le retenir de l'étriper sur place. Au lieu de la tuer, il la plaçait dans une prison de la propriété en attendant de faire une enquête. Le rétablissement de Kiseki était plus long que prévu, elle avait utilisé quelques poisons pour ralentir sa guérison, mais il n'était plus en danger. Il fallait juste qu'il se réveille. Et. Lorsqu'il ouvrit les yeux, Sasori était là, près de lui, à attendre impatiemment. Il tournait beaucoup en rond mais refusait de le laisser. Il ne l'abandonnerait plus. Il se le jurait.
Et puis ... Tout le monde s'y attendait, après bien des questionnements, Kiseki avoua que la sorcière était la coupable.
31 juillet 1541. 15 ans.
Par attachement ou responsabilité, le père la laissait vivre dans la prison du domaine. Sasori n'était pas d'accord avec cela, elle méritait de mourir pour s'en être prise à son jumeau. Quelques années après l'événement traumatisant des garçons, Sasori n'en pouvait plus d'attendre, il se préparait à la détruire pour qu'elle ne nuise plus jamais à personne. Alors une nuit ... Il se faufila dans les couloirs afin de rejoindre les souterrains.
(TW SANG VIOLENCE MEURTRE) L'adrénaline commençait à monter doucement dans ton corps, chauffant peu à peu tes membres déjà brûlant avec la nuit d'été. Tu te glissais dans les couloirs comme les ombres dansantes des bougies allumées. Les petites flammes crépitaient, donnant une ambiance absolument parfaite pour ce que tu préparais. Tu espérais que ton père dorme à point fermé, que son intuition serait également éteinte pour ce soir. Il connaissait bien ses enfants, et tu avais du prendre sur toi pour être prêt, pour ne rien lui montrer, pas un seul changement de comportement qui aurait pu lui mettre la puce à l'oreille. Tu inspirais un grand coup avant de descendre les escaliers rapidement, ceux menant aux souterrains, où la sorcière était retenue captive.
Le corridor était sombre, très peu éclairé, le seul indice qui t'indiquait l'endroit où elle se trouvait exactement, était une petite lueur orangée qui s'échappait des barreaux. Tu t'approchais à pas de loup, sans bruit, c'était rare quand tu étais discret. En règle générale, on te voyait, on t'entendait, on te pressentait de loin. Pas ce soir-là. Elle fut donc surprise de lever les yeux, de t'apercevoir, elle ne savait pas ce que tu faisais là. Et dans son expression, sa posture, son regard, tu devinais qu'elle ne savait absolument pas à quoi s'attendre. Un large sourire se dessinait sur ton visage alors que tu attrapais les immenses barreaux de la cellule. Après un instant, tu ouvris tout simplement la cage, dans un silence morbide. Elle reculait au fond, effrayée. Tu ne faisais même pas de grandes enjambées pour la rejoindre, la cellule n'était pas non plus luxueuse.
Elle tentait de s'emparer de ton bras, posant ses doigts sales sur ta peau parfaite. Sans hésiter un seul instant, tu transperças sa main avec une dague, comme une vulgaire feuille tombée à l'automne. Le sang s'écoulait de la plaie, glissant le long de son bras, que tu te permis de lever pour pencher légèrement la tête, la fixant d'un air malsain. "Alors, tu ne t'y attendais pas, n'est-ce pas ? Et oui ! J'évolue ! Sans toi !" Son visage n'exprimait rien d'autre que de l'horreur, de la surprise et de la douleur. Elle essayait de prononcer des mots, mais sa voix ne sortait plus. Seules les larmes répondaient à ses échos silencieux. Ton sourire s'agrandissait devant ce spectacle.
Sa force n'était rien comparée à la tienne, elle ne faisait sans doute même pas un centième de tes dégâts. C'était pour dire à quel point elle était faible, sa seule force était dans sa fourberie, oui, elle n'avait que ça. Mais cela ne suffisait pas à te battre, te résister, t'affronter. Tes doigts attrapèrent le bas de son visage sans douceur et tirèrent dessus pour l'approcher de toi. "Qu'est-ce que tu ressens maintenant ? As-tu peur ?"
Parce qu'au moment où Kiseki s'est fait attaqué par cette sorcière, il devait être effrayé. Tes ongles s'enfoncèrent dans le visage de cette femme, jusqu'à déchirer sa peau, jusqu'à ce que le sang coule. Tu te retenais de l'arracher, tu voulais faire durer le plaisir. Son autre bras vint se poser sur ta gorge, essayant de la serrer, pour te faire reculer, vaciller, peut-être avait-elle voulu te faire lâcher prise. Cependant, tu haussas simplement les sourcils, légèrement surpris par sa tentative, et tu pouffas de rire. "Oi oi, qu'est-ce que tu essaies de faire ? Vas-y, continue. Pour voir qui est le plus fort." Tu posas alors ta main libre sur son cou à ton tour et commenças à resserrer ton emprise. "Ganbare, ganbare !" Tu l'encourageais à faire plus. "Essaie de m'arracher la tête pour voir !" Tu riais de la situation, elle faisait tout son possible, parce qu'elle savait que si elle ne faisait aucun effort, elle allait mourir. Pris dans un excès de folie, tu serras plus fort sa gorge, sentant exploser les muscles, le sang s'échappant de tes doigts. "Ar-rête ... Sas-" Elle n'eut pas le temps de terminer ton prénom que sa vie s’éteignait déjà.
Tu clignas des yeux, en penchant la tête, déçu. "Aaaah ~ Tu n'étais pas très résistante en fin de compte." Tu passas ta langue sur tes lèvres, le goût du sang de cette femme te parvenait, une grimace de dégoût déforma tes traits. Non pas à cause de la sensation, mais tout simplement parce que c’était le sien.
Fier de toi, tu remontas les marches pour retrouver la chambre de ton frère, dans laquelle tu entras sans frapper. Après tout, il faisait nuit noire. De toute façon, il avait l'habitude que tu viennes le voir sans raisons. Tu posas tes fesses sur son lit, quand il se réveilla enfin, paniqué par ton état. "Elle ne te fera plus jamais de mal, Kise. Je te protègerai."
La suite des actes de Sasori ne resta pas impuni. Lorsque son père apprit ce qu'avait fait son aîné, il ne sut comment réagir. Il vacillait entre la colère et la fierté. La colère d'avoir désobéi à ses ordres de ne pas aller la voir, de ne jamais lui adresser la parole, d'avoir tué sa propre mère. Mais il était également fier de le voir évoluer en grand frère modèle, en digne Héritier de Nordahl. Bien que son geste ait été plus que cruel et discutable, le père ne pouvait pas tout simplement bannir le seul fils qui tiendrait la lignée. Il aimait Kiseki bien évidemment mais il savait qu'il n’avait pas les épaules pour faire perdurer le clan.
SEPTEMBRE 1540. 15 ans.
La punition de Sasori a donc été de lire tous les ouvrages parlant de sa famille, mais aussi ceux d’Akielos. Ce fut long et tortueux, car au lieu de s’entraîner au combat, il devait raconter sa lecture à son père pour prouver qu’il avait bel et bien lu.
Bien que sur le début, ce fut une véritable torture, Sasori se découvrit une passion pour le voyage. Dans les récits qu’il avait lu, il s’était épris du désir de liberté et de découvertes en tout genre. Dés qu’il eut la possibilité, il apprit à naviguer, à lire des cartes, à se repérer même dans une tempête sournoise. Son père était fier de voir que son fils savait tirer parti de sa punition et qu’il devenait un Homme au fil du temps.
FEVRIER 1543. 17 ans.
C’est lors de son premier voyage qu’il tomba amoureux d’un homme de l’équipage, aux origines de Kanagawa, succombant à son talent pour la peinture et la douceur de ses gestes sur la toile. D'un rien, cet individu avait le don incroyable de faire un paysage aux allures réalistes et des portraits divins qui semblaient se mouver. Même si Sasori était quelqu’un de froid, il avait cette tendance à aller vers lui lors de ses moments artistiques, pour savourer la technique des yeux. Il l'observait, nuit et jour, pendant des semaines, même lorsque Chiaki dormait tandis que le sommeil désertait Sasori. Ce dernier restait loin de lui émotionnellement parlant, ce n'était en rien dans ses habitudes d'agir de cette façon, mais il était tout simplement fasciné.
Et ce qui devait arriver, arriva.
Plus les jours passaient, plus tu ressentais une chaleur inconnue au creux de ton ventre. Un sentiment de confort enveloppait tout ton être lorsque tu étais près de lui ou lorsque vous discutiez. Tu n'avais plus envie de partir, tu en oublias tes ambitions, ta famille, ton frère mais aussi la faim, l'ennui. Comme si le centre du monde, c'était lui. Sans doute qu'à ce moment-là, c'était le cas.
Les mois ont donc défilé, tu as disparu de la civilisation pendant plusieurs mois, quelque part à Kanagawa, partageant un quotidien calme et serein aux côtés de Chiaki. Il t'apprenait à peindre ; tu étais plutôt bon élève, et doué en plus de cela. Le temps passait vite malgré une vie simple et sans aventures. Parfois, lorsque tu y pensais, tu avais l'impression de n'avoir jamais vécu avant lui, de redécouvrir le monde, et de profiter des instants présents encore plus qu'avant.
Et … Bien que tu connaissais la mort, tu dus prendre conscience que tu n'y serais jamais assez préparé.
27 NOVEMBRE 1547. 22 ans.
Un jour, alors que tu étais parti dans les forêts avoisinantes chasser le gibier pour le repas du soir, tu sentis une odeur de brûler remonter et le parfum désagréable du sang. Ni une ni deux, tu te dirigeas vers le chalet de Chiaki en courant. Du sommet sur lequel tu te trouvais, tu pouvais voir d'immenses flammes détruire la maisonnette. Tu essayas de trouver la présence de Chiaki, mais la panique te rendait imperméable à ton environnement. Tu dévalas la pente comme un dératé, jusqu'à démolir la porte d’entrée du chalet et ainsi espérer que les flammes s'en échappent un peu. Tu ne craignais pas la douleur ni le feu sur le moment, tu ne voulais tout simplement pas perdre cet être devenu si cher à ton cœur. Il n'était pas là, tu ne le trouvais pas, pourtant, il devait certainement peindre à cette heure-ci.
Tu essayais de te calmer et concentrer ta raison. Cela te rappela la blessure de Kiseki, mais tu chassas ces images pour te focaliser sur la recherche du moine. Des traces de pas semblaient s'éloigner sur les hauteurs de la colline, tu les suivis, le cœur battant à tes tempes, les mains tellement serrées que tes ongles entraient dans ta chair. Plus tu t'approchais de la rivière, plus les traces de sang se faisaient nombreuses. Tu appréhendais, tu n'avais pas envie d'avancer et pourtant, tes pieds te conduisaient contre ta volonté sur le sentier.
Il était là, échoué sur le lit de la rivière, une entaille profonde au travers de son ventre, respirant difficilement, tenant fermement contre lui quelques rouleaux de papier, bien que beaucoup étaient éparpillés autour de lui. Tu t'approchas, saisissant alors sa main, la serrant, tu savais qu'il ne tiendrait pas longtemps, qu'il ne pourrait pas parler. Pourtant ... Pourtant ... Tu avais espéré, oui, tu prias de tout ton être les Dieux Célestes pour qu'on ne t'enlève pas Chiaki. Tu aurais voulu lui demander ce qu'il s'était passé, mais tu ne voulais pas le faire parler, l'épuiser plus que nécessaire, il avait du mal à rester conscient, il se battait malgré la douleur, malgré le sang se déversant dans l'eau claire. Il restait un peu plus longtemps pour toi. Tu le savais. "Sas-sori ... Je-" Une grimace déforma son visage angélique, tu serras un peu plus sa main, posant sa tête sur tes cuisses, ton autre main caressait ses cheveux avec une douceur insoupçonnée. "Je t'aime." L'ombre d'un sourire, un dernier soupir, il est parti.
Le temps semblait s'être arrêté. Tu ne pouvais rien faire, tu n'avais aucun pouvoir de guérison, ni même de résurrection. Tout ce qu'il te restait ; tes larmes brûlantes et un vide incommensurable.
Cette date marquait un terrible tournant dans la vie de Sasori. Ces cinquante-six derniers mois avaient été différents de ce qu’il avait connu. Cette histoire lui avait fait connaître la douceur, la chaleur d’une seule et même personne, la vie monotone de deux amants qui partagent le même désir. Sasori avait goûté à l’amour, et il se retrouvait à présent anéanti de l’avoir perdu. Il était resté près de la rivière quelques heures sans bouger, le corps froid de son amant sur ses genoux, devenant de plus en plus raide, de plus en plus morbide. Son regard carmin était perdu dans le vide, il ne savait pas quoi faire, ses repères venaient de s’effondrer en un seul battement de cils. La nuit était tombée depuis un moment déjà, Sasori avait tant bien que mal trouver la force de se lever, emportant bien évidemment avec lui, le corps sans vie de Chiaki, devenu blanc comme les premiers flocons de neige de leur premier hiver. Ses lèvres d’ordinaires rosées étaient à présent de la couleur d’un nuage d’été sans défauts. Ses yeux d’un bleu bouleversant resteraient cachés par ses paupières violettes pour l’éternité. Ses longues mains aux quelques cicatrices légères, vestiges de son ancienne vie sainte, ne toucheraient plus jamais son visage, son corps et ses tatouages.
Les pas lents et dénués de détermination, la démarche endeuillée, lourde, mesurée, comme calculée et apprise de nombreuses semaines avant, Sasori marchait vers le chalet, qui avait brûlé et était partiellement tombé ; le bois était noir, émietté ; les poutres formaient des obstacles un peu partout sur le sol. Cependant, il n’entra pas à l’intérieur, s’arrêtant simplement à quelques mètres pour constater les dégâts. Cet endroit aussi, avait disparu, comme si le destin voulait effacer toutes traces de ce qu’ils avaient vécu. Comme si tout n’avait été qu’un mirage. Une illusion.
Après avoir enterré le corps de Chiaki, non sans avoir versé quelques larmes silencieuses, Sasori plaça quelques pierres sur la terre fraîchement recouverte, laissant sa main quelques longues minutes sur l’une d’elles. Il ne savait plus combien de temps s’était écoulé, combien d’heures avaient passé depuis qu’il s’était levé du lit de la rivière pour la cérémonie. L’espace temporel n’avait plus de place dans son monde, il s’en fichait, il était simplement perdu. Et dans tous les sens du terme. Il n’avait pas non plus pris conscience qu’il était resté pas moins de trois jours sur la tombe de Chiaki, sans bouger, sans manger. Il n’attendait rien, ne voulait rien, restait inerte comme ça.
Il pensait très souvent au regard exceptionnel de son amant ; la manière dont il le fixait tous les jours, en faisant à manger, en le servant, fier de ses plats simples mais délicieux ; en travaillant sur ses peintures, l’aidant à perfectionner des techniques, exigeant mais heureux d’avoir quelqu’un à ses côtés pour partager sa passion ; en allant chasser ou pêcher ensemble, Chiaki le dévisageait toujours ébahi par ses capacités, sa force et son corps aussi beau qu’une statue.
Ce qui manquait certainement le plus à Sasori, c’était le contact physique. Ils avaient l’habitude de se toucher la main en marchant côte à côte, se frôler le bras en peignant (sans mentionner les nombreuses batailles, à se lancer les pinceaux, à se barbouiller le visage de couleurs), sentir le parfum de l’autre en se couchant dans le même lit, les caresses traçant le chemin des tatouages sur le corps de Sasori, formant des arabesques agréables et des frissons dressant ses poils. Leur moment privilégié à se découvrir encore et encore, faire l’amour des jours durant, sans se lasser ; les yeux de Chiaki dans ces moments d’intimité étaient uniques, la plus belle image que Sasori avait pu voir dans toute sa jeune vie mortelle. Il ne les oublierait pas. Il ne pourrait jamais les oublier. Encore fallait-il qu’il en ait la volonté, mais cette dernière semblait envolée. Sasori était une coquille vide, son âme s’était éteinte avec son premier amour, le seul de toute sa vie.
Tu ne te souvenais que de flashs. Allongé sur le sol poussiéreux du chalet qui avait brûlé, tu avais vaguement entendu une voix. Puis aperçu un visage. Tu avais imaginé la silhouette de Chiaki, ses cheveux noirs éparpillés autour de ses traits, ses incroyables yeux, d’un bleu envoûtant, se posaient sur toi, inquiets. Tu n’entendais pas ce qu’il te disait, mais cela suffisait à te faire sourire. Ta main se levait pour toucher sa joue. Ton cœur fit un bond lorsque tu te rendis compte que ta paume touchait vraiment quelque chose. Ensuite c’était flou, mais les bras de Kiseki étaient venus te serrer contre lui, de toutes ses forces. Puis, tu avais marché, sans vraiment savoir où tu allais, la voix presque oubliée de ton frère raisonnait dans tes oreilles même si tu ne comprenais pas ce qu’il disait. Tu avais mal. Tout ton corps te faisait horriblement mal, mais tu ne comprenais pas.
Lorsque tes deux yeux s’ouvrirent, tu reconnus le plafond de ta chambre, et lorsqu’ils visitèrent la pièce, tu pus aisément savoir que tu étais bel et bien dans cet environnement que tu avais connu pendant des siècles. Tu étais donc retourné dans la province de Mino, ta terre natale. Tu essayas de te relever, mais de nouveau, ton corps te faisait souffrir le martyr. Si c’était seulement cette enveloppe corporelle qui te faisait mal, tu pourrais facilement le supporter. Cependant ta douleur principale résidait dans ton cœur. Ce maudit organe que tu pensais endurcit et muet depuis ta naissance, à présent, tu le sentais, il était bien là, dans ta poitrine. Une plaie béante saignait abondamment de ce cœur, tu avais mal. Terriblement mal. Tu voulais l’enlever. Le retirer. Le jeter. Tu n’en voulais plus. Tu ne voulais plus sentir cette peine, cette souffrance. Tu étais Sasori, un Jötunheim, un puissant guerrier et fier combattant. Tu ne pouvais pas te laisser souffrir de cette façon, tu n’avais pas le droit. Revenir à Orvar te faisait prendre conscience de cela.
Tu avais réussi tant bien que mal à te lever, à quitter ces draps luxueux et propres pour te diriger devant ton immense miroir sur pied. Tu t’observais avec attention, tu avais perdu du poids, de la masse musculaire, ton teint était blafard, tu ne ressemblais pas à ce que tu avais imaginé. En fait, tu n’avais l’air de rien, d’un minable, d’un être pitoyable. Nerveusement, un rire moqueur s’échappait de tes lèvres. Dans le reflet, derrière toi, la silhouette silencieuse de Chiaki, qui te regardait avec attention. Son visage était triste, tiré par la fatigue, ses yeux avaient perdu en intensité, la couleur te paraissait bien fade. Ou peut-être que ce que tu détaillais si bien, n’était que ce que tu renvoyais. La colère t’envahissait, tu ne pouvais plus gérer ces émotions, tu ne savais plus comment agir, réagir. Tu commenças à avoir peur, ta détresse te rendait malade. Psychologiquement, c’était quelque chose que tu ne pouvais pas supporter. Ce cœur … Cette douleur … Ton cerveau assimilait bien trop rapidement les derniers événements ; Chiaki était mort. Oui, il était mort dans tes bras, avait rendu son dernier soupir allongé sur tes cuisses, et tu n’avais pas pu répondre à sa toute dernière déclaration. Quelques larmes coulaient le long de tes joues en te rappelant avec précision de cette scène, tes yeux remplis de démence fixaient cette silhouette invisible dans le miroir. Il ne ressemblait plus qu’à un mirage, il s’effaçait. Il disparaissait. Comme s’il n’avait jamais existé. Tu allais l’oublier ? Tu allais juste l’oublier comme ça …
Tu mis tes main dans tes cheveux, les serrant dans tes doigts, les arrachant presque. Cela te faisait mal, mais tu ne sentais quasiment pas cette pauvre douleur. Ton visage était mélangé entre la folie, la confusion, la frayeur de ne plus jamais être toi-même, la terreur de l’oublier au fil du temps … Tu souffrais. Tu souffrais beaucoup trop. Tu avais envie que ça s’arrête.
Kiseki est venu le trouver dans cet état. Il s’est immédiatement inquiété mais n’a pas osé poser de questions. Il le connaissait bien, Sasori, son frère, si fort. Il ne comprenait pas comment un être si fier pouvait être détruit de cette façon, il ne pouvait que s’inventer des théories. Il lui laisserait le temps de parler, de se remettre. Ce que Sasori ne permit pas. Kiseki avait un pouvoir hors du commun sur son frère, car ce dernier écoutait le moindre de ses conseils, le moindre de ses ordres. Aussi précieux que la prunelle de ses yeux, Kiseki représentait sa famille, et surtout la raison qu’il ne possédait pas en toute circonstance. Seulement, cette fois, Sasori semblait creuser un fossé avec son demi-frère et se concentrer sur ses entraînements. Il souhaitait, de toute évidence, reprendre du poids, du muscle, regagner son charisme et partir sur les Océans pour oublier. Il força sur son corps, sur son mental, il s’était endurci, était devenu encore plus … Sasori.
07 MAI 1549. 23 ans.
Sasori se réveillait, comme si une montagne était passée sur son corps. Il avait du mal à parler, à appeler quelqu’un, ne faisant que grogner de mécontentement en reprenant doucement conscience. Il prenait le temps de reconnecter tous les éléments nécessaires, il essayait de se rappeler doucement mais sûrement. Son caractère et sa fierté ne lui permettaient pas de rester tranquillement sans bouger trop longtemps ; se forçant à être plus concerné par son environnement, il pouvait facilement reconnaître la chambre de Kiseki. Que faisait-il ici et pas dans la sienne ? Il fronça les sourcils, et inspira avant de tenter de se redresser. Par réflexe, sa main se posa sur son torse et une douleur étrange le fit baisser les yeux. Une énorme cicatrice trônait sur le milieu de sa poitrine, il haussa les sourcils et serra les dents. Qui l’avait blessé à ce point ?
La cicatrice que Sasori avait à présent sur son corps ressemblait à un Dahlia aux teintes roses et rouges. Dans sa bouche, un goût affreusement pâteux, comme s’il avait mangé du sable. Que s’était-il passé ?
Plus les minutes passaient, et plus il ressentait une douleur intense se propager dans tout son être. Il ne savait pas exactement à quel endroit il avait mal, mais cela semblait se balader contre son gré, puis, son cœur se serrait. Et comme s’il venait d’avoir la révélation de sa vie, il se concentrait sur les battements, la pulsation de ses veines … Il les sentit et se rassura d’être vivant. Il voulut tout de même confirmer cette hypothèse, alors il se leva presque précipitamment du lit, mais tituba, et s’étala au sol. Des pas se firent entendre dans le couloir alors que Sasori prenait appui sur ses bras pour se relever. Il sentit alors deux paires de mains l’aider et le soutenir. Il releva les yeux vers les deux personnes qui se trouvaient à présent à ses côtés, des visages aux expressions plutôt difficiles à déchiffrer.
« Kise ? Père ? » Il était lui-même perplexe face aux deux personnes les plus importantes de sa vie, pourquoi le regardaient-il ainsi ? Il posa alors ses fesses sur le lit, comme obligé, vu que son corps ne tenait pas la route. Sasori attrapa la main de Kiseki, la serrant avec force, l’obligeant à rester à ses côtés, il refusait qu’il s’en aille, qu’il le laisse, qu’il l’abandonne. Ses yeux paraissaient confus une fraction de seconde avant de se focaliser de nouveau sur son frère. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Son regard passait alors sur son père, jusqu’à le dévisager intensément.
Tel un enfant, Sasori laissa son cadet s’occuper de lui, vérifier son état, sa blessure fraîchement refermée, il avait l’air de le regarder étrangement. Les doigts de l’aîné étaient accrochés au cadet, par le biais du tissu qui recouvrait son torse. Il ressemblait à un petit garçon, mais il voulait être sûr qu’il ne partirait pas. Malgré cela, l’esprit de Sasori semblait perdu quelque part, sans faire spécialement attention à ce qu’il se passait autour de lui, sans remarquer l’expression inquisitrice de son père sur lui, dans un coin de la pièce. Le verdict tomba alors comme un soulagement pour tout le monde : Sasori était hors de danger, il allait vivre. Un petit sourire fendit les traits indescriptibles du jeune Jötunheim. « Vous en doutiez vraiment ? » Sasori avait répondu ceci avec un petit air espiègle, comme si rien n’était arrivé auparavant. Lorsque son père posa la question que Kiseki retenait sur ses lèvres, une ambiance lourde s’empara de la chambre. Contre tout attente, le géant se rallongea sur le lit, comme préoccupé, les sourcils froncés, un air de nouveau absent. Puis, il se redressa sur ses coudes, cette position le fit grimacer, sa peau pliée au niveau de sa blessure. « Je ne me souviens pas. »
« La dernière chose dont je me souviens, c’est de mon voyage … A voir votre tête … Attendez, on est en quelle année ? » Sasori prit un air choqué lorsqu’on lui donnait la date exacte. Presque six ans de sa vie, éclipsées d’un petit geste de la main.
Avec ces événements, il resta, sur les ordres de Kiseki, au repos. Les deux frères, de nouveau, liés comme les doigts d’une seule main. Sa mémoire lui faisant défaut, Sasori ne voulut pas perdre son temps dessus, il voulait avancer et se projeter. Ses objectifs étaient les mêmes qu’avant sa blessure : devenir fort, protéger ses proches, manger à sa faim, prendre la mer. Cela rassura son entourage autant que ça l’inquiéta, mais le plus important, c’était qu’il était fidèle à lui-même.
La vérité était que tu te souvenais de tout, Chiaki, ton désespoir, ta chute, ta folie … Lorsque tu avais ressenti cette douleur lancinante serrer ton cœur, c’était uniquement parce que tu avais de nouveau vu la vie de Chiaki s’échapper, ressenti le vide provoqué par sa mort. Lorsque tu avais pris la main de Kiseki, tu avais aperçu dans un flash le visage souriant et sublime de Chiaki, mais surtout ses magnifiques yeux bleutés … Si tu l’avais tenu si fort, c’était en réalité la sensation de sa main devenant froide qui t’était revenue comme une gifle monstrueuse. Lorsqu’on t’annonçait que tu allais vivre, tu te sentis à la fois soulagé et lourd. Tes souvenirs t’avaient attaqué comme un tsunami déferlant sur tes remparts les plus solides. Lorsque ton père demanda finalement ce qu’il t’était arrivé, tu n’avais pas pu t’empêcher de mentir. Oui, mentir pour te protéger. Tu ne voulais pas en parler, le mentionner, tu voulais l’oublier pour te venger de son abandon. La vie de Kiseki était assez rempli de deuils et de morts, il était inutile d’en rajouter une couche. Alors, oui, tu avais tout simplement feint une amnésie. Tout le reste … Et bien, tu continuas de mentir, sans une once de culpabilité. Ce qui t’avait fait souffrir une fois ne reviendrait pas te hanter. Parce que cette blessure était le résultat de ta bêtise, de ta négligence sur le champs de bataille. Même si aujourd’hui tu as l’air d’être redevenu comme avant, une part de toi s’est éteinte avec lui. Tu es juste trop bon pour le cacher.
25 JUIN 1550
Sasori et Kiseki voyageaient à travers Cheldis, visitant chaque recoin, profitant de ces mois de « répit » pour se retrouver et enfin passer du temps ensemble. Réellement. Sasori suivait généralement les envies de son cadet. Après ce qu’il avait vécu, l’aîné voulait se remettre de tout ceci, dans le plus grand des silences. Il ne parlait jamais de son mensonge, et évoquait cette période sombre en esquivant parfaitement. C’était sûrement durant cette période qu’il renforça sa manière de mentir, inventant des mensonges aussi bien qu’il faisait entrer l’oxygène dans ses poumons.
Les deux frères étaient presque à la Cité d’Argos, afin de pénétrer dans la Tour, lorsqu’une invitation du père à rentrer au domaine leur parvint. Il était rare que leur paternel les convie de la sorte, alors s’il le faisait, ils se devaient de le faire sur le champ. Prenant une nuit pour se reposer dans une auberge du coin, un long chemin de retour allait être entrepris le lendemain.
JUILLET 1550
Une fois de nouveau sur Nordahl, un petit repas de famille attendait les deux frères le soir-même. Avec un peu d’anxiété, parce qu’il s’agissait tout de même du paternel Jötunheim, les petits plats étaient mis dans les grands lorsque les deux garçons se mirent à table. Après quelques minutes à se regarder en se demandant ce qu’il allait bien pouvoir dire, annoncer, un raclement de gorge et un petit sourire amusé se fit entendre à l’entrée de l’immense salle à manger. Le père semblait prendre un malin plaisir à garder un silence déstabilisant, jusqu’à être assis à sa place de chef de famille. “Ce soir, j’ai quelque chose à vous annoncer, mes enfants.” Sa voix grave, imposante, fit même taire le bourdonnement des moustiques. “Je voulais passer un petit moment avec vous, mes fils. Vous avez tellement grandi. Je n’ai été que spectateur de votre vie même si j'aurais voulu en faire plus. Je n’ai pas voulu vous gâter, je vous ai laissé faire ce que vous vouliez jusqu’à présent, mais il est temps de me décharger de certaines responsabilités. Je me fais vieux, et je pense que notre clan a besoin d’un bon coup de jeunesse en ces murs. Kiseki, je sais combien d’épreuves tu as traversées, je n’ai jamais agi pour que la vie t’apprenne à être prudent. Mais saches que j’ai toujours eu foi en toi, en tes décisions, en ton jugement. Tu ressembles énormément à Nadeshiko et chaque fois que je te regarde, je la vois, elle. Par la suite, je veux que tu continues d’accompagner ton frère, de le soutenir, d’être le pilier de sa vie sur lequel il pourra toujours s’appuyer sans qu’il ne s’affaisse sous son poids. Comprends-tu ?”
La discussion était plus sérieuse que ce à quoi les deux frères auraient pu s’attendre. Sasori avait un peu d’appréhension pour la suite, mais il couvrait son frère d’un regard chaleureux. Il était fier de son Kise, ravi de pouvoir le compter dans sa vie. “Sasori.” Le-dit Sasori se redressa droit comme un I et affronta le visage charismatique de son père. “Je ne peux pas dire que tu as été facile à vivre. Il y a beaucoup de choses que tu as faites par égoïsme.” L’aîné baissa les yeux, mimant une culpabilité inexistante. “Je ne t’en veux pas. La vie n’a pas été des plus simples, et peut-être que j’aurai du mieux t’encadrer dans ton évolution. L’épisode avec ta mère n’a rien arrangé, n’est-ce pas ? Cependant … C’est à toi de prendre la suite de Nordahl. Malgré ta cruauté adolescente, tu possèdes de grandes qualités de leader, et je ne doute pas que tu sauras comment gérer la suite du clan. Tu me ressembles tellement Sasori ... “ Il sembla bien mélancolique tout à coup, comme si regarder ses fils lui rappelait son parcours, sa propre jeunesse. "J'aimerais que tu prennes la tête de notre famille, Sasori.” Un silence répondit à ses paroles, aucun des deux enfants ne savait comment réagir, comment prendre la nouvelle. Jusque-là Sasori n’avait jamais eu de responsabilités, libre comme l’air, il comptait sur son père pour les affaires de la famille. Mais aujourd’hui, la tâche lui incombait et il devait l’accepter.
23 JUILLET 1526 Sasori Soren Jötunheim, tu nais dans une famille Noble. Ton père est le Seigneur de l'île de Nordahl, ta génitrice, son épouse, est une mage de feu redoutable, ton prénom est décidé par ton paternel : Soren. 7 jours après toi, Kiseki, ton demi-frère naît d'une autre mère.
1526-1535 Ton enfance se déroule sans vagues. Tu es un garçon particulier, très attaché à ton demi-frère et sa mère, que tu considères comme la tienne. Très jeune, tu es envoyé à Akielos avec Kiseki pour suivre les 6 mois d'enseignements religieux obligatoires. Tu adoptes le prénom Sasori au quotidien, l'appréciant de la bouche de ta mère adoptive.
AVRIL 1535 La mère de Kiseki décède d'une maladie et te fait connaître la Mort. Pour la première fois, une demande est faite auprès de ta génitrice : t'emmener à Kanagawa pour apprendre une autre culture, une autre manière de se battre.
MARS 1537 Tes pieds foulent de nouveau le sol de ta terre natale. La première chose que tu fais en arrivant à Orvar est de prendre Kiseki dans tes bras, et de ne plus le lâcher tant il t'avait manqué. Tu démarres ton service militaire le plus tôt possible.
31 JUILLET 1540 Des festivités sont organisées pour votre anniversaire, à Kiseki et toi. Mais alors que Kiseki disparaît pendant la soirée, tu remarques le changement d'humeur de ta génitrice. Découvrant le corps de ton frère en sang, tu entres dans une colère noire.
31 JUILLET 1541 Tu as la rancune tenace, Sasori. Un an après la blessure de Kiseki, tu décides de prendre ta revanche sur cette femme emprisonnée. Descendant aux sous-sols où elle est gardée, tu la provoques, l'affrontes et finis par la tuer de tes mains.
SEPTEMBRE 1540 Tu es puni par ton père, qui est mitigé entre deux réactions. Ton service militaire obligatoire terminé, tu es condamné à lire tous les ouvrages de Nordahl mentionnant de près ou de loin Akielos, son culte et les Dieux.
FEVRIER 1543 L'heure de ton premier voyage, des premiers amours, de tes premiers sentiments.
27 NOVEMBRE 1547 Terrible drame qui emporte l'amour de ta vie. Tu es détruit, tu veux simplement mourir.
24 DECEMBRE 1547 Tu es retrouvé par Kiseki dans une forêt de Kanagawa, épuisé, affaibli, aux portes de la mort. Ramené à Orvar pour y recevoir des soins, ton réveil est difficile, mais les mois suivants sont intenses. Tu t'isoles pour t'entraîner et partir en mer le plus rapidement possible.
07 MAI 1549 Après une méchante blessure mortelle, tu reprends conscience chez toi. Tu dis avoir oublié quasiment 6 ans de ta vie à cause de cela.
03 JANVIER 1550 L'annonce de la Tour d'Argos qui s'ouvre a fait bouger tout le pays. Tu n'as cessé de bouger à droite à gauche pour obtenir des informations ... Jusqu'à ce que des étrangers débarquent à Althéa, et que Nordahl en accueille quelques uns.
15 JANVIER 1550 La frustration de ne pas pouvoir participer à la réunion des Dirigeants t'a rendu fou. Une idée s'est glissée dans ta tête : prendre le pouvoir sur Varenne et diriger Althéa. Ne perdant pas de temps, tu t'es s'aattelé à nourrir ta curiosité de manière civilisée, avec Kiseki, auprès des étrangers, conscient qu'ils ont un Savoir différent du tien.
25 JUIN 1550 Alors que les deux frères voyagent vers Argos pour se renseigner sur la Tour et tenter le coup, un message de leur père leur parvient. Il faut qu'ils rentrent en urgence : un tremblement de terre a ravagé Nordahl. Conséquence de l'ouverture de la Tour d'Argos.
JUILLET 1550 Un repas de famille se déroule, alors que le père Jötunheim annonce sa retraite, te léguant le flambeau en tant que Seigneur de Nordahl, et à Kiseki en tant que ton Second et Conseiller.
JUILLET 1551 Cela fait un an que tu diriges Nordahl. Tu as attiré beaucoup d'attention sur ta manière de diriger et sur ton insolence. Cependant, tu as su te rendre indispensable pour Althéa, notamment dans la fabrication de bateaux robustes. Orvar est aujourd'hui la seule ville capable de produire des navires d'une résistance impressionnante. Qui oserait se mettre en travers de ta route lorsque tu es devenu si important ? Cette année n'a pas été de tout repos, mais les choses semblent se stabiliser suffisamment pour que tu partes en direction de la Tour d'Argos. Bien décidé à la conquérir et obtenir ton vœu.
1526-1535 Ton enfance se déroule sans vagues. Tu es un garçon particulier, très attaché à ton demi-frère et sa mère, que tu considères comme la tienne. Très jeune, tu es envoyé à Akielos avec Kiseki pour suivre les 6 mois d'enseignements religieux obligatoires. Tu adoptes le prénom Sasori au quotidien, l'appréciant de la bouche de ta mère adoptive.
AVRIL 1535 La mère de Kiseki décède d'une maladie et te fait connaître la Mort. Pour la première fois, une demande est faite auprès de ta génitrice : t'emmener à Kanagawa pour apprendre une autre culture, une autre manière de se battre.
MARS 1537 Tes pieds foulent de nouveau le sol de ta terre natale. La première chose que tu fais en arrivant à Orvar est de prendre Kiseki dans tes bras, et de ne plus le lâcher tant il t'avait manqué. Tu démarres ton service militaire le plus tôt possible.
31 JUILLET 1540 Des festivités sont organisées pour votre anniversaire, à Kiseki et toi. Mais alors que Kiseki disparaît pendant la soirée, tu remarques le changement d'humeur de ta génitrice. Découvrant le corps de ton frère en sang, tu entres dans une colère noire.
31 JUILLET 1541 Tu as la rancune tenace, Sasori. Un an après la blessure de Kiseki, tu décides de prendre ta revanche sur cette femme emprisonnée. Descendant aux sous-sols où elle est gardée, tu la provoques, l'affrontes et finis par la tuer de tes mains.
SEPTEMBRE 1540 Tu es puni par ton père, qui est mitigé entre deux réactions. Ton service militaire obligatoire terminé, tu es condamné à lire tous les ouvrages de Nordahl mentionnant de près ou de loin Akielos, son culte et les Dieux.
FEVRIER 1543 L'heure de ton premier voyage, des premiers amours, de tes premiers sentiments.
27 NOVEMBRE 1547 Terrible drame qui emporte l'amour de ta vie. Tu es détruit, tu veux simplement mourir.
24 DECEMBRE 1547 Tu es retrouvé par Kiseki dans une forêt de Kanagawa, épuisé, affaibli, aux portes de la mort. Ramené à Orvar pour y recevoir des soins, ton réveil est difficile, mais les mois suivants sont intenses. Tu t'isoles pour t'entraîner et partir en mer le plus rapidement possible.
07 MAI 1549 Après une méchante blessure mortelle, tu reprends conscience chez toi. Tu dis avoir oublié quasiment 6 ans de ta vie à cause de cela.
03 JANVIER 1550 L'annonce de la Tour d'Argos qui s'ouvre a fait bouger tout le pays. Tu n'as cessé de bouger à droite à gauche pour obtenir des informations ... Jusqu'à ce que des étrangers débarquent à Althéa, et que Nordahl en accueille quelques uns.
15 JANVIER 1550 La frustration de ne pas pouvoir participer à la réunion des Dirigeants t'a rendu fou. Une idée s'est glissée dans ta tête : prendre le pouvoir sur Varenne et diriger Althéa. Ne perdant pas de temps, tu t'es s'aattelé à nourrir ta curiosité de manière civilisée, avec Kiseki, auprès des étrangers, conscient qu'ils ont un Savoir différent du tien.
25 JUIN 1550 Alors que les deux frères voyagent vers Argos pour se renseigner sur la Tour et tenter le coup, un message de leur père leur parvient. Il faut qu'ils rentrent en urgence : un tremblement de terre a ravagé Nordahl. Conséquence de l'ouverture de la Tour d'Argos.
JUILLET 1550 Un repas de famille se déroule, alors que le père Jötunheim annonce sa retraite, te léguant le flambeau en tant que Seigneur de Nordahl, et à Kiseki en tant que ton Second et Conseiller.
JUILLET 1551 Cela fait un an que tu diriges Nordahl. Tu as attiré beaucoup d'attention sur ta manière de diriger et sur ton insolence. Cependant, tu as su te rendre indispensable pour Althéa, notamment dans la fabrication de bateaux robustes. Orvar est aujourd'hui la seule ville capable de produire des navires d'une résistance impressionnante. Qui oserait se mettre en travers de ta route lorsque tu es devenu si important ? Cette année n'a pas été de tout repos, mais les choses semblent se stabiliser suffisamment pour que tu partes en direction de la Tour d'Argos. Bien décidé à la conquérir et obtenir ton vœu.
Armes Gantelets et science.
Vœu Devenir Immortel afin que tu puisses toujours être là dans l'Histoire, quoi qu'il arrive.
Dragon vénéré Bokteth, malgré ce que l'on raconte sur elle, il s'agit de la Déesse de l'Eau, celle qui te permet de naviguer sur les mers en toute liberté.
Phobie Revivre la mort d'un proche. Tu ne t'en remettrais sûrement jamais.
Vœu Devenir Immortel afin que tu puisses toujours être là dans l'Histoire, quoi qu'il arrive.
Dragon vénéré Bokteth, malgré ce que l'on raconte sur elle, il s'agit de la Déesse de l'Eau, celle qui te permet de naviguer sur les mers en toute liberté.
Phobie Revivre la mort d'un proche. Tu ne t'en remettrais sûrement jamais.
Pseudo & âge Lykos. 27 ans.
Où as-tu connu le forum ? Je sais plus.
Kuku ! C'est parti pour un nouveau projet qui me tient à coeur. FEJ reprend les éléments de plusieurs de mes forums éteints aujourd'hui. C'est un plaisir de se lancer de nouveau sur un forum FE, c'est un thème qui a été abordé plusieurs fois et j'espère que nous tiendrons le coup longtemps ! J'ai hâte de tous vous rencontrer !
EDIT DU 06/01/2023 : Bon. Moi de nouveau, toujours avec Sasori d'amour. Je vous aime fort, merci de faire vivre FEJ depuis plus de 5 mois. Vous êtes dans mon kokoro tout mou.
EDIT DU 06/01/2023 : Bon. Moi de nouveau, toujours avec Sasori d'amour. Je vous aime fort, merci de faire vivre FEJ depuis plus de 5 mois. Vous êtes dans mon kokoro tout mou.
TW : La violence animale, c'est NON avec moi. Je ne peux ni en lire, ni en écrire, ni en voir. C'est MORT MORT.
Dernière édition par Sasori S. Jötunheim le 14/08/22, 05:02 pm, édité 2 fois
Icon :
How amusing. Although you dedicate your pride, future, your everything and try to cling to me, you can’t save anything. Know your place, idiot. I have already told you. There’s no second chance.
Phrase :
824
Messages :
Sukuna - Jujutsu Kaisen
Featuring :
Graph BG
Crédits :
Frame :
Sprite :
15
Niveau :
091/150
Expérience :
44 944
Écus :
-- EQUIPÉS --
Bouclier Fer : DEF+2
Bouclier RES : RES+2
Anneau FOR : FOR+3
-- SOIN --
Verre d'été : +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC (1)
Potion Résu : moitié des PV (1)
Gâteau des 2 ans : empêche le perso de subir un coup fatal et rend tous les PV (utilisable 2x ; s'active auto ; passe avant la potion de résu)
Bouquet (2) : restaure 20 PV
Couronne florale (1) : restaure 20 PV
POTION M (3) : restaure 50 PV
POTION L (3) : restaure 100 PV
Soin Alt état (2)
-- NOURRITURE --
Sushis crevettes (2) : soulage 25 PF
Crêpe (1) : soulage 30 PF
Sakura Mochi (1) : soulage 30 PF
P'tit Biscuit (1) : soulage 50 PF
-- TONIQUES --
Tonique FOR (3)
Tonique PV (2)
Tonique DEF (3)
Tonique RES (2)
Tonique VIT (1)
-- INCLASSABLE --
Incendiaire (1) : 10 points de dégâts à la cible. Les ennemis ou alliés sur les cases adjacentes subissent 5 points de dégâts.
Clé (1)
10% (1) ; 20% (1) ; 25% (7) ; 30% (3) ; 35% (2) ; 40% (4)
+1 ticket skin, +1 ticket familier
-- MATERIAUX --
x1 gantelets
x1 batte
Bouclier Fer : DEF+2
Bouclier RES : RES+2
Anneau FOR : FOR+3
-- SOIN --
Verre d'été : +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC (1)
Potion Résu : moitié des PV (1)
Gâteau des 2 ans : empêche le perso de subir un coup fatal et rend tous les PV (utilisable 2x ; s'active auto ; passe avant la potion de résu)
Bouquet (2) : restaure 20 PV
Couronne florale (1) : restaure 20 PV
POTION M (3) : restaure 50 PV
POTION L (3) : restaure 100 PV
Soin Alt état (2)
-- NOURRITURE --
Sushis crevettes (2) : soulage 25 PF
Crêpe (1) : soulage 30 PF
Sakura Mochi (1) : soulage 30 PF
P'tit Biscuit (1) : soulage 50 PF
-- TONIQUES --
Tonique FOR (3)
Tonique PV (2)
Tonique DEF (3)
Tonique RES (2)
Tonique VIT (1)
-- INCLASSABLE --
Incendiaire (1) : 10 points de dégâts à la cible. Les ennemis ou alliés sur les cases adjacentes subissent 5 points de dégâts.
Clé (1)
10% (1) ; 20% (1) ; 25% (7) ; 30% (3) ; 35% (2) ; 40% (4)
+1 ticket skin, +1 ticket familier
-- MATERIAUX --
x1 gantelets
x1 batte
Inventaire :
Gantelets Maudits
Arme par défaut :
PV 46 | PF max 140 | FOR 50 | MAG 03 | VIT 18 | TEC 25 | DEF 19 | RES 13 | MVT 04
Stats :
C+ E
-- GANTELETS --
Gantelets D+ : FOR+8 TEC+3 (x2atk) PF 10
Coups Ricochets : Donne deux coups de poings à l’ennemi. FOR+2 (PF 7)
Gantelets C+ : FOR+10 TEC+4 (x2atk) PF 15
Vengeance Médicale : L’unité tient ses positions afin de déjouer les plans de l’ennemi et transformer 50% des dégâts infligés par l’ennemi en PV restaurés. FOR+4 (PF 18)
Gantelets Maudits : FOR+5, TEC+10, Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5) Atq 2x en initié. Atq 1x en riposte. (PF 7)
-- BATTE --
Batte E : FOR+6, TEC+2, DEF/FOR-2 à l’ennemi pendant 1 tour (PF 7)
-- GANTELETS --
Gantelets D+ : FOR+8 TEC+3 (x2atk) PF 10
Coups Ricochets : Donne deux coups de poings à l’ennemi. FOR+2 (PF 7)
Gantelets C+ : FOR+10 TEC+4 (x2atk) PF 15
Vengeance Médicale : L’unité tient ses positions afin de déjouer les plans de l’ennemi et transformer 50% des dégâts infligés par l’ennemi en PV restaurés. FOR+4 (PF 18)
Gantelets Maudits : FOR+5, TEC+10, Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5) Atq 2x en initié. Atq 1x en riposte. (PF 7)
-- BATTE --
Batte E : FOR+6, TEC+2, DEF/FOR-2 à l’ennemi pendant 1 tour (PF 7)
Armes :
05
Etage Tour :
10
Missions accomplies :
6449
Réputation :
Condamnation : Pour chaque tranche de 10 PV en moins, FOR+2 en attaque initiée.
Avantage Berserker : FOR+6 si Gantelets/Hache/Batte utilisés.
Représailles : Augmente les dégâts infligés à l'ennemi à hauteur de 50 % des dégâts subits par l'unité lors de la dernière attaque. (4)
Avantage Berserker : FOR+6 si Gantelets/Hache/Batte utilisés.
Représailles : Augmente les dégâts infligés à l'ennemi à hauteur de 50 % des dégâts subits par l'unité lors de la dernière attaque. (4)
Maitrises :
Love or Hate
Statut :
Soutien S :
Icon
Esprit Divin
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
compte pnj
Je connaissais déjà Sasori et je tiens à dire que ce garçon est toujours aussi.... Unique. Il a tellement de défauts et il n'empêche que c'est un bon psychopathe. Néanmoins, le moment où il perd Chiaki et l'amour qu'il porte vers Kiseki ;w; ça met une certaine balance, qui fait mal au coeur et qui lui donne une autre facette. Peut-on lui en vouloir d'avoir porté autant de haine à sa mère ? Peut-on lui dire que c'est pas bien d'être possessif en voyant à quel point il est traumatisé ? A chacun ses réponses et c'est ce qui rend Sasori intéressant ! Ce n'est pas un personnage gentil mais un personnage complexe qui a vécu beaucoup de choses. Enfin, tu sais que j'aime ta plume, tes personnages (même si Sasori me fait peur des fois mdr),
tu mérites donc amplement cette validation !
Du love sur twa <3
édition le 21/07.
www Remplir ton profil (obligatoire)
Ajouter +3 points aux statistiques de ton choix
www Recenser ton avatar (obligatoire)
www Recenser ton métier/poste (obligatoire)
www Recenser ton DC (si tu as)
www Créer ta liste de Soutiens (facultatif)
Poster une recherche d'aventures (facultatif)
www Jeter un œil à nos animations (récompenses)
Voter pour FEJ (facultatif)
Sasori S. Jötunheim
/ Noble
NV 01 : 01/10
E -
StatistiquesNV 01 : 01/10
E -
PV
FOR
MAG
DEF
RES
VIT
TEC
MVT
Dons Divins
Icon :
« Je suis le Dragon Divin Galdred, Dieu de la Terre et des récoltes. [...] N'avait-on pas interdit de prononcer "son nom" sur cette Terre ? Quelle théorie ridicule vous permet d'invoquer son identité comme si de rien n'était ? Vous ne mesurez pas les conséquences de votre inconscience. Chaque fois que son nom est entendu par le ciel, vous renforcez la Déchue. »
Phrase :
2614
Messages :
Ibaraki, Susanoo, Suzuka - Onmyoji
Featuring :
Staff
Crédits :
Frame :
Sprite :
99
Niveau :
099/999
Expérience :
999 999
Écus :
-- ÉQUIPÉS --
RES+2
DEF+2
-- SOIN --
Potion L
-- NOURRITURE --
soulage 30 PF
RES+2
DEF+2
-- SOIN --
Potion L
-- NOURRITURE --
soulage 30 PF
Inventaire :
Brique divine qui bonk
Arme par défaut :
PV 99 | FOR 99 | MAG 99 | VIT 99
TEC 99 | DEF 99 | RES 99 | MVT 10
TEC 99 | DEF 99 | RES 99 | MVT 10
Stats :
S S
-- ARMES --
Ganteronces : FOR+06
Inflige MAG/DEF-5 à l'ennemi pendant 2 tours lorsque l'attaque réussie.
Atq 2x si combat initié. Atq 1x en riposte.
Tambouriola : MAG+11
Lorsque l'attaque réussie, il y a 50% de chance d'infliger Confusion à l'ennemi (= ses actions (déplacements et attaques) sont jouées au dé par le MJ ; peut aussi bien viser un autre ennemi qu'un allié durant son tour).
Portée 1-2 cases.
-- ARMES --
Ganteronces : FOR+06
Inflige MAG/DEF-5 à l'ennemi pendant 2 tours lorsque l'attaque réussie.
Atq 2x si combat initié. Atq 1x en riposte.
Tambouriola : MAG+11
Lorsque l'attaque réussie, il y a 50% de chance d'infliger Confusion à l'ennemi (= ses actions (déplacements et attaques) sont jouées au dé par le MJ ; peut aussi bien viser un autre ennemi qu'un allié durant son tour).
Portée 1-2 cases.
Armes :
40
Etage Tour :
99
Missions accomplies :
6603
Réputation :
Condamnation : Pour chaque tranche de 10 PV en moins, FOR+2 en attaque initiée.
Maitrises :
Inconnu
Statut :
Soutien S :
Page 1 sur 1