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Léonore Laskari
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Akielos
C'est par cette morne journée de premier décembre que, ballottée par le trot lancinant de ma monture et fouaillée par la bise glaciale, j'aperçois enfin les abords du cimetière de Pargas ; à mon plus grand soulagement ; après trois jours de voyage quelque peu désagréables. Sire Haeresis, légèrement plus avancé que moi sur l'étroit sentier en terre à peine battue, semble lui aussi l'avoir repéré du coin de l’œil. Je lui adresse un léger hochement de tête, retenant de justesse un bâillement à-même de trahir mes trois heures trente de sommeil émincées comme une gousse d'ail sur un gratin (bien que je sois certaine, en toute honnêteté, que les yeux de mon compagnon de route n'ont pu guère échapper au vaste horizon de mes cernes). Sans marquer de pause, nos chevaux prennent la direction dudit cimetière ; tandis que le pâle zénith moire timidement nos armures et que les vents d'hiver balaient crin et cheveux sans distinction dans un désagréable chuintement. Que ne sommes nous pas éclatants ; nous ; deux chevaliers presque armés de pied en cap, les épées au flanc et la tête haute ; à se geler le séant sur nos canassons ; dans le noble but d'aller caver des trous à Perpète-lès-oies ! Lui et moi, murés dans un silence presque complet depuis ce matin, à la recherche de la Vérité à l'égard de la tombe de l'Homme-aux-Mains-d'Or !
Ah ! C'est que l'on ne s'ennuie jamais, chez les chevaliers-chercheurs ! Alors que tout le monde se triture la tête quant à l'ouverture de la tour d'Argos et - pis encore - la disparition de celle de Galdred, l'on a jugé bon de nous envoyer vérifier la véracité de quelques lointaines rumeurs aux abords d'Ysraïl ; à propos de la supposée découverte du tombeau d'un antique joaillier de légende. Je vous le dis, en vérité, l'affaire est d'origine proprement saugrenue. Alors qu'un prêtre et une poignée de paysans exhumaient quelques tombes – dans le bon respect des rites funéraires, bien entendu – afin de libérer quelques places en leur modeste cimetière ; ces derniers tombèrent nez-à-nez avec un cercueil tout orné d'or et d'argent, serti d'une légion d'émeraudes et de rubis, et clos par un mécanisme d'une redoutable ingéniosité qui, jusqu'à ce jour, se refuse à s'ouvrir devant quiconque. La chose fut alors déjà alors considérée comme assez exubérante au point de contacter les autorités voisines (bien que les bons citoyens de Pargas tardèrent à se signaler ; sans doute dans l'espoir de rafler les richesses du tombeau sans qu'un percepteur d'impôt ne vienne y prendre la part de l'État). Néanmoins, les envoyés d'Ysraïl peinèrent à leur tour à tirer quoique ce soit dudit sépulcre ; et – surtout – signalèrent un élément qui piqua à vif et au fer rouge l'intérêt de l'ordre des chevaliers-chercheurs : la présence d'un blason, vieux d'au moins trois cent ans, apparenté à la monarchie djinn du XIIème siècle. Immédiatement, les rumeurs allèrent bon train, et d'aucuns de nos collègues clamèrent haut et fort que l'on venait de retrouver la dernière demeure du légendaire Farid Nakthy, dit Chrisocheiros, alias « l'Homme-aux-Mains-d'Or ».
Rien que ça. Assurément, cette perspective s'avère plus qu'excitante. Farid Nakthy s'insère parfaitement dans la mosaïque de personnages on-ne-peut-plus mystérieux de l'histoire de la monarchie de Djinn. Aux yeux de l'historien, l’intéressé semble apparaître de nulle part dans la seconde moitié du XIIème siècle, sans que l'on puisse retrouver la moindre trace de ses parents ; de sa famille ou de son lieu de naissance, si bien qu'un consensus académique s'est bâti sur sa très probable ascendance roturière. Artisan jusqu'alors complètement inconnu, il gagna la faveur du monarque djinn de son temps en lui offrant un sceptre que l'on raconte si rutilant qu'il faillit aveugler ledit roi. Impressionné, ce dernier le nomma joaillier de la cour ; où il se démarqua de par la beauté et la prodigalité de ses œuvres. Bien que le fil de sa vie soit hautement nébuleux, on le sait au service la princesse Touaris entre l'an 1178 et l'an 1189 ; avec laquelle il se lia vraisemblablement d'amitié (d'aucuns disent d'amour) tant il l'accompagnait à chacun de ses déplacements princiers. Personnage semi-mythique à bien des égards ; on le murmura capable de transformer l'argile en argent fondu, de ne s'alimenter uniquement que de pépites d'or qu'il recrachait alors en diadèmes et couronnes de tout acabits, et la légende voulut même que ses larmes se solidifiaient en cristaux d'une pureté inégalée si on les exposaient à lumière d'une lune entière. Selon le récit le plus répandu, Farid Nakthy connut une fin tragique lorsque la princesse Touaris fut accusée de crime de lèse-majesté et de haute trahison. Si la miséricorde royale épargna la très noble Touaris, l'intégralité de ses vassaux, de sa suite et de ses serviteurs furent sommairement exécutés. L'auguste joaillier ne sembla guère échapper à ce funeste traitement, et l'on raconte qu'il mourut debout, sans un cri, tandis que l'or liquide se déversait de son corps en lieu et place de son sang ; brûlant à vif les mains de ses tortionnaires. D'autres variantes de son histoire proclament qu'il parvint à échapper au courroux du monarque, et parcourut le monde en semant derrière lui bijoux et joyaux avant de disparaître dans le lointain. Finalement, de sa dernière demeure ; l'on ne sait malheureusement rien.
Comme de coutume lorsqu'il est question d'histoires aussi nébuleuses dans leurs déroulés et leur véracité, les sources varient quant à la date et le lieu exacts de son trépas. La version la plus communément admise est celle postulée par l'immense majorité des chroniques djinn ; à savoir l'an 1189 (coïncidant très exactement avec la tombée en disgrâce de la princesse Touaris à la cour de son père), aux abords du palais royal de Djinn. A ces derniers s'opposent une poignée d'érudits akielois persistant à défendre l'année 1198 comme l'hypothèse la plus vraisemblable, prenant appui sur un vieux registre funéraire retrouvé dans le fin-fond des archives monarchiques d'Heliopolis mentionnant l'enterrement d'un certain « F. N. C. - joaillier de la cour » pour l'année susdite – ce qui supposerait un pardon royal et la continuité des services de Farid Nakthy auprès de la monarchie pendant près d'une décennie. L'on peut ajouter à cela quelques fantasqueries parsemant ça et là certains manuscrits : l'an 1208 selon le très peu fiable ouvrage sobrement intitulé Les formidables et secrètes histoires d'amour des princesses djinn, faisant de Touaris et Farid des amants tragiques trouvant la mort en pleine tempête ; pétris d'un amour interdit et enlacés jusqu'à leurs derniers souffles. On trouve encore l'an 1211 selon le chroniqueur nordahlois Uggve Gudriil, date à laquelle un mystérieux voyageur djinn anonyme aurait offert un précieux diadème de saphir au roi-amiral d'Althéa avant d'immédiatement trouver la mort. Bref.
Longtemps, l'on se résolut à accepter l'ultime destin de Farid Nakthy comme une énigme. Jusqu'au mois dernier, tout du moins. Si la rumeur s'avère vérifiable et vérifiée (ce sur quoi j'entretiens des réserves certaines), c'est une question vieille de plus d'un demi-millénaire que nous nous apprêtons à clore. Un beau fait d'arme, pour un chevalier-chercheur ! Et sans doute aussi une somme rondelette pour les coffres de l'ordre (en espérant que les intendants de l'archevêque nous en laisse un peu !) ; car, avec un soupçon de chance, l'on peut s’attendre à découvrir une véritable fortune au sein du tombeau de l'Homme-aux-Mains-d'Or. Ce dernier fut en effet un artisan des plus prolifiques : une bonne part de ses magnifiques œuvres – belles à en pleurer, je le sais d'expérience – sont encore conservées dans le Trésor de la royauté djinn, et les bagues ; torques ; tiares ; colliers et autres bijouteries confectionnés de sa main à l'adresse de Touaris pèsent à eux seuls plus de deux-cent livres de métaux précieux. Le cercueil lui-même nous fut décrit comme une merveille de richesses et de dorures superbes, et il serait curieux que Farid Nakthy fut inhumé sans s'accompagner dans l'au-delà d'une partie de ses plus belles productions. Or, pour en avoir vu des échantillons lors de mes rares séjours à Heliopolis, sire Haeresis et moi-même devons nous préparer à en prendre plein les mirettes.
Par ailleurs, l’intéressé m’apparaît tout à fait impassible quant à la question – comme de coutume. En cela, rien d'étonnant : je l'ai toujours su réservé, non pas que j'en éprouve quelques contrariétés. Je n'y vois là nullement un signe de désintérêt, car bien malavisé serait-il de ma part de douter de la passion dévorante pour l'Histoire et les récits d'antan qu'entretient mon pair. Collègue de chantier et mon frère-juré de par nos serments communs envers l'ordre des chevaliers-chercheurs ; il me faut avouer mal connaître Kratos Haeresis (dont je n'ai appris le prénom qu'au terme de deux années de carrière commune, c'est dire). On le remarque pourtant avec assez d'aisance : grand, robuste, aux yeux d'un bleu sombre et profond comme des étendues d'océan par un jour de pluie, la tignasse blonde comme les blés prêts à être fauchés par la moisson. On ne jurerait guère qu'il s’additionne à la horde de scribouillards qui caractérise le gros de notre ordre. De surcroît, je le sais être l'un des chevaliers-chercheurs le plus rompu aux arts de la guerre ; étant donné les sévères corrections qu'il adresse ça et là à nos collègues (et – parfois – à moi, hélas) lors des passes d'entraînement ponctuelles auxquelles nous sommes astreints. Cette convenance militaire n'enlève rien à son érudition académique et tout son talent d'archéologue ; si bien que les pontes de l'ordre le choisirent expressément afin de participer aux fouilles des sites avoisinant la tour d'Argos là où, moi, on m'avait coiffée au poteau ! Lorsqu'il prend la parole, il sait se montrer d'une passion contagieuse pour ses sujets de prédilection ; et les quelques échanges que nous eûmes à propos des Étrangers comptent parmi les discussions les plus enrichissantes que j'ai pu entretenir ces dernières années.
Hélas, nous ne devisâmes que bien peu tout au long de notre récent périple ; et je dois bien là admettre ma faute, au vu de l'épouvantable mal de gorge qui m'assaille depuis la semaine dernière (je suspecte là une sale angine). J'eus bien essayé de lui adresser la parole à quelques tournants de route familiers, près de mignons petits ruisseaux ou dès lors que nous dépassions tel ou tel hameau dont j'ai vague connaissance, mais sans cesse ma voix s'enrouait dans des élucubrations rauques à vous en faire pâlir ; talonnées par une irritation du larynx que je ne saurai qualifier autrement que de drastiquement épouvantable. Tout bien considéré, sire Haeresis fut sans aucun doute fort aimable de préserver notre commun silence. Et, fidèles à notre conduite tenue jusqu'alors, lui comme moi ne le brisons guère tandis que nous approchons de notre destination.
Nos montures atteignent bien assez tôt la bordure du cimetière ; délimité par un muret de pierre rougeâtre au mortier brun clair, d'un pittoresque tout à fait charmant. Une trentaine de secondes ne s'écoulent guère avant que nous ne trouvons des yeux son entrée, marquée par un grand portail sans battant couronné d'un arc-de-cercle forgé en airain. A sa gauche siège un long abreuvoir où nous laissons nos chevaux ; qui semblent faire peu de cas du tapis de feuilles mortes recouvrant son eau stagnante qu'ils happent hâtivement du bout de leurs grosses lèvres. Une fois entrés dans ledit cimetière, un constat s'impose : l'ordre de nous avait pas menti, l'endroit n'est pas bien grand. Un tiers d'hectare, peut-être un peu moins. Le tour des tombes serait vite achevé ...
Et, force est de croire que l'on nous avait facilité la tâche. Sous la périphérie nord-ouest de l'enceinte, là où surplombe un gros chêne noueux dont les épaisses branches conservent leurs autours rougis par l'automne, s'ameute un groupe d'hommes bardés d'outils. J'eus cru de premier abord qu'il s'agissait là des gens d'Ysraïl, ou bien de quelques représentants du bourg de Pargas. Un simple pli des yeux me fit réaliser l'erreur : au milieu des pelles, des pioches et des maillets m'apparaissent clairement une guisarme, une vouge, ou encore quelques masses d'armes et haches de guerre. Des équipements de marauds, dont la dégaine n'attire aucun bon sentiment : l'un porte une maille dépareillée noircie par touches sous ses aisselles et ses pectoraux, un autre un semblant d'armure grossière en peau de chevreuil mal tannée, un troisième, encore, s'est bardé de plusieurs tuniques de lin pour se rembourrer le torse au cas où la pointe d'une épée viendrait à le frôler de trop près. Aucun doute n'est permis : nous voilà face à des détrousseurs. Maudit ! Sans doute la rumeur de la supposée richesse du tombeau de l'Homme-aux-Mains-d'Or commençait-t-elle à attiser la soif des aigrefins de toute espèce ...
Je peux en compter cinq … peut-être six, si l'un d'eux se dissimule à nos vues derrière le chêne. Je manque de pester quant à l'indélicatesse et l'étourderie des envoyés d'Ysraïl : auraient-ils laissé le tombeau sans surveillance ? Ou alors … ces brigands ont-ils passés au fil de leurs lames ceux chargés de sa protection ? Je me tourne vers sire Haeresis, le regard interrogateur – quoique sûrement un zeste inquiet. Bien que trois fois mieux armés (au bas mot !) que cette bande de roublards, nous n'en demeurons pas moins en cruelle infériorité numérique. Et, si je sais son bras sûr et le mien presque tout autant, peut-être pouvons nous essayer d'éviter de faire couler le sang en les effrayant de par nos prestances, nos titres, et – dans le cas de sire Kratos – sa stature.
-Sire, parviens-je à prononcer d'un souffle si roué que j'en grimace moi-même à l'écoute. Des pilleurs de tombes. La rumeur du tombeau a dû nous les amener ; Akielos nous garde.
Non sans esbroufe, ma main s'appose sur le pommeau de mon épée rangée à mon flanc.
-La bonne vertu et la foi nous incombe de les chasser.
Rien d'autre ne vient s'ajouter à mon propos. Zelun me préserve : l'indécision me hante. Je ne puis décemment proposer sans ambages de charger l'arme au poing tout en ayant conscience que les attaques adverses s'acharneraient sans aucun doute à l'encontre de sire Haeresis. Après tout, entre le grand gaillard tâtant presque de la toise et l'espèce de chouette peinant à dépasser le mètre-soixante, le sens des priorités de cette poignée de brigands devrait vite leur indiquer la direction de leurs coups. Mais de là à ouvertement proposer des pourparlers avec ce ramassis de gredinerie … C'est que je ne voudrais point passer pour une poltronne ! Mes yeux s'ancrent alors dans ceux de mon compagnon d'arme, l'implorant silencieusement de me donner une marche à suivre ...
Ah ! C'est que l'on ne s'ennuie jamais, chez les chevaliers-chercheurs ! Alors que tout le monde se triture la tête quant à l'ouverture de la tour d'Argos et - pis encore - la disparition de celle de Galdred, l'on a jugé bon de nous envoyer vérifier la véracité de quelques lointaines rumeurs aux abords d'Ysraïl ; à propos de la supposée découverte du tombeau d'un antique joaillier de légende. Je vous le dis, en vérité, l'affaire est d'origine proprement saugrenue. Alors qu'un prêtre et une poignée de paysans exhumaient quelques tombes – dans le bon respect des rites funéraires, bien entendu – afin de libérer quelques places en leur modeste cimetière ; ces derniers tombèrent nez-à-nez avec un cercueil tout orné d'or et d'argent, serti d'une légion d'émeraudes et de rubis, et clos par un mécanisme d'une redoutable ingéniosité qui, jusqu'à ce jour, se refuse à s'ouvrir devant quiconque. La chose fut alors déjà alors considérée comme assez exubérante au point de contacter les autorités voisines (bien que les bons citoyens de Pargas tardèrent à se signaler ; sans doute dans l'espoir de rafler les richesses du tombeau sans qu'un percepteur d'impôt ne vienne y prendre la part de l'État). Néanmoins, les envoyés d'Ysraïl peinèrent à leur tour à tirer quoique ce soit dudit sépulcre ; et – surtout – signalèrent un élément qui piqua à vif et au fer rouge l'intérêt de l'ordre des chevaliers-chercheurs : la présence d'un blason, vieux d'au moins trois cent ans, apparenté à la monarchie djinn du XIIème siècle. Immédiatement, les rumeurs allèrent bon train, et d'aucuns de nos collègues clamèrent haut et fort que l'on venait de retrouver la dernière demeure du légendaire Farid Nakthy, dit Chrisocheiros, alias « l'Homme-aux-Mains-d'Or ».
Rien que ça. Assurément, cette perspective s'avère plus qu'excitante. Farid Nakthy s'insère parfaitement dans la mosaïque de personnages on-ne-peut-plus mystérieux de l'histoire de la monarchie de Djinn. Aux yeux de l'historien, l’intéressé semble apparaître de nulle part dans la seconde moitié du XIIème siècle, sans que l'on puisse retrouver la moindre trace de ses parents ; de sa famille ou de son lieu de naissance, si bien qu'un consensus académique s'est bâti sur sa très probable ascendance roturière. Artisan jusqu'alors complètement inconnu, il gagna la faveur du monarque djinn de son temps en lui offrant un sceptre que l'on raconte si rutilant qu'il faillit aveugler ledit roi. Impressionné, ce dernier le nomma joaillier de la cour ; où il se démarqua de par la beauté et la prodigalité de ses œuvres. Bien que le fil de sa vie soit hautement nébuleux, on le sait au service la princesse Touaris entre l'an 1178 et l'an 1189 ; avec laquelle il se lia vraisemblablement d'amitié (d'aucuns disent d'amour) tant il l'accompagnait à chacun de ses déplacements princiers. Personnage semi-mythique à bien des égards ; on le murmura capable de transformer l'argile en argent fondu, de ne s'alimenter uniquement que de pépites d'or qu'il recrachait alors en diadèmes et couronnes de tout acabits, et la légende voulut même que ses larmes se solidifiaient en cristaux d'une pureté inégalée si on les exposaient à lumière d'une lune entière. Selon le récit le plus répandu, Farid Nakthy connut une fin tragique lorsque la princesse Touaris fut accusée de crime de lèse-majesté et de haute trahison. Si la miséricorde royale épargna la très noble Touaris, l'intégralité de ses vassaux, de sa suite et de ses serviteurs furent sommairement exécutés. L'auguste joaillier ne sembla guère échapper à ce funeste traitement, et l'on raconte qu'il mourut debout, sans un cri, tandis que l'or liquide se déversait de son corps en lieu et place de son sang ; brûlant à vif les mains de ses tortionnaires. D'autres variantes de son histoire proclament qu'il parvint à échapper au courroux du monarque, et parcourut le monde en semant derrière lui bijoux et joyaux avant de disparaître dans le lointain. Finalement, de sa dernière demeure ; l'on ne sait malheureusement rien.
Comme de coutume lorsqu'il est question d'histoires aussi nébuleuses dans leurs déroulés et leur véracité, les sources varient quant à la date et le lieu exacts de son trépas. La version la plus communément admise est celle postulée par l'immense majorité des chroniques djinn ; à savoir l'an 1189 (coïncidant très exactement avec la tombée en disgrâce de la princesse Touaris à la cour de son père), aux abords du palais royal de Djinn. A ces derniers s'opposent une poignée d'érudits akielois persistant à défendre l'année 1198 comme l'hypothèse la plus vraisemblable, prenant appui sur un vieux registre funéraire retrouvé dans le fin-fond des archives monarchiques d'Heliopolis mentionnant l'enterrement d'un certain « F. N. C. - joaillier de la cour » pour l'année susdite – ce qui supposerait un pardon royal et la continuité des services de Farid Nakthy auprès de la monarchie pendant près d'une décennie. L'on peut ajouter à cela quelques fantasqueries parsemant ça et là certains manuscrits : l'an 1208 selon le très peu fiable ouvrage sobrement intitulé Les formidables et secrètes histoires d'amour des princesses djinn, faisant de Touaris et Farid des amants tragiques trouvant la mort en pleine tempête ; pétris d'un amour interdit et enlacés jusqu'à leurs derniers souffles. On trouve encore l'an 1211 selon le chroniqueur nordahlois Uggve Gudriil, date à laquelle un mystérieux voyageur djinn anonyme aurait offert un précieux diadème de saphir au roi-amiral d'Althéa avant d'immédiatement trouver la mort. Bref.
Longtemps, l'on se résolut à accepter l'ultime destin de Farid Nakthy comme une énigme. Jusqu'au mois dernier, tout du moins. Si la rumeur s'avère vérifiable et vérifiée (ce sur quoi j'entretiens des réserves certaines), c'est une question vieille de plus d'un demi-millénaire que nous nous apprêtons à clore. Un beau fait d'arme, pour un chevalier-chercheur ! Et sans doute aussi une somme rondelette pour les coffres de l'ordre (en espérant que les intendants de l'archevêque nous en laisse un peu !) ; car, avec un soupçon de chance, l'on peut s’attendre à découvrir une véritable fortune au sein du tombeau de l'Homme-aux-Mains-d'Or. Ce dernier fut en effet un artisan des plus prolifiques : une bonne part de ses magnifiques œuvres – belles à en pleurer, je le sais d'expérience – sont encore conservées dans le Trésor de la royauté djinn, et les bagues ; torques ; tiares ; colliers et autres bijouteries confectionnés de sa main à l'adresse de Touaris pèsent à eux seuls plus de deux-cent livres de métaux précieux. Le cercueil lui-même nous fut décrit comme une merveille de richesses et de dorures superbes, et il serait curieux que Farid Nakthy fut inhumé sans s'accompagner dans l'au-delà d'une partie de ses plus belles productions. Or, pour en avoir vu des échantillons lors de mes rares séjours à Heliopolis, sire Haeresis et moi-même devons nous préparer à en prendre plein les mirettes.
Par ailleurs, l’intéressé m’apparaît tout à fait impassible quant à la question – comme de coutume. En cela, rien d'étonnant : je l'ai toujours su réservé, non pas que j'en éprouve quelques contrariétés. Je n'y vois là nullement un signe de désintérêt, car bien malavisé serait-il de ma part de douter de la passion dévorante pour l'Histoire et les récits d'antan qu'entretient mon pair. Collègue de chantier et mon frère-juré de par nos serments communs envers l'ordre des chevaliers-chercheurs ; il me faut avouer mal connaître Kratos Haeresis (dont je n'ai appris le prénom qu'au terme de deux années de carrière commune, c'est dire). On le remarque pourtant avec assez d'aisance : grand, robuste, aux yeux d'un bleu sombre et profond comme des étendues d'océan par un jour de pluie, la tignasse blonde comme les blés prêts à être fauchés par la moisson. On ne jurerait guère qu'il s’additionne à la horde de scribouillards qui caractérise le gros de notre ordre. De surcroît, je le sais être l'un des chevaliers-chercheurs le plus rompu aux arts de la guerre ; étant donné les sévères corrections qu'il adresse ça et là à nos collègues (et – parfois – à moi, hélas) lors des passes d'entraînement ponctuelles auxquelles nous sommes astreints. Cette convenance militaire n'enlève rien à son érudition académique et tout son talent d'archéologue ; si bien que les pontes de l'ordre le choisirent expressément afin de participer aux fouilles des sites avoisinant la tour d'Argos là où, moi, on m'avait coiffée au poteau ! Lorsqu'il prend la parole, il sait se montrer d'une passion contagieuse pour ses sujets de prédilection ; et les quelques échanges que nous eûmes à propos des Étrangers comptent parmi les discussions les plus enrichissantes que j'ai pu entretenir ces dernières années.
Hélas, nous ne devisâmes que bien peu tout au long de notre récent périple ; et je dois bien là admettre ma faute, au vu de l'épouvantable mal de gorge qui m'assaille depuis la semaine dernière (je suspecte là une sale angine). J'eus bien essayé de lui adresser la parole à quelques tournants de route familiers, près de mignons petits ruisseaux ou dès lors que nous dépassions tel ou tel hameau dont j'ai vague connaissance, mais sans cesse ma voix s'enrouait dans des élucubrations rauques à vous en faire pâlir ; talonnées par une irritation du larynx que je ne saurai qualifier autrement que de drastiquement épouvantable. Tout bien considéré, sire Haeresis fut sans aucun doute fort aimable de préserver notre commun silence. Et, fidèles à notre conduite tenue jusqu'alors, lui comme moi ne le brisons guère tandis que nous approchons de notre destination.
Nos montures atteignent bien assez tôt la bordure du cimetière ; délimité par un muret de pierre rougeâtre au mortier brun clair, d'un pittoresque tout à fait charmant. Une trentaine de secondes ne s'écoulent guère avant que nous ne trouvons des yeux son entrée, marquée par un grand portail sans battant couronné d'un arc-de-cercle forgé en airain. A sa gauche siège un long abreuvoir où nous laissons nos chevaux ; qui semblent faire peu de cas du tapis de feuilles mortes recouvrant son eau stagnante qu'ils happent hâtivement du bout de leurs grosses lèvres. Une fois entrés dans ledit cimetière, un constat s'impose : l'ordre de nous avait pas menti, l'endroit n'est pas bien grand. Un tiers d'hectare, peut-être un peu moins. Le tour des tombes serait vite achevé ...
Et, force est de croire que l'on nous avait facilité la tâche. Sous la périphérie nord-ouest de l'enceinte, là où surplombe un gros chêne noueux dont les épaisses branches conservent leurs autours rougis par l'automne, s'ameute un groupe d'hommes bardés d'outils. J'eus cru de premier abord qu'il s'agissait là des gens d'Ysraïl, ou bien de quelques représentants du bourg de Pargas. Un simple pli des yeux me fit réaliser l'erreur : au milieu des pelles, des pioches et des maillets m'apparaissent clairement une guisarme, une vouge, ou encore quelques masses d'armes et haches de guerre. Des équipements de marauds, dont la dégaine n'attire aucun bon sentiment : l'un porte une maille dépareillée noircie par touches sous ses aisselles et ses pectoraux, un autre un semblant d'armure grossière en peau de chevreuil mal tannée, un troisième, encore, s'est bardé de plusieurs tuniques de lin pour se rembourrer le torse au cas où la pointe d'une épée viendrait à le frôler de trop près. Aucun doute n'est permis : nous voilà face à des détrousseurs. Maudit ! Sans doute la rumeur de la supposée richesse du tombeau de l'Homme-aux-Mains-d'Or commençait-t-elle à attiser la soif des aigrefins de toute espèce ...
Je peux en compter cinq … peut-être six, si l'un d'eux se dissimule à nos vues derrière le chêne. Je manque de pester quant à l'indélicatesse et l'étourderie des envoyés d'Ysraïl : auraient-ils laissé le tombeau sans surveillance ? Ou alors … ces brigands ont-ils passés au fil de leurs lames ceux chargés de sa protection ? Je me tourne vers sire Haeresis, le regard interrogateur – quoique sûrement un zeste inquiet. Bien que trois fois mieux armés (au bas mot !) que cette bande de roublards, nous n'en demeurons pas moins en cruelle infériorité numérique. Et, si je sais son bras sûr et le mien presque tout autant, peut-être pouvons nous essayer d'éviter de faire couler le sang en les effrayant de par nos prestances, nos titres, et – dans le cas de sire Kratos – sa stature.
-Sire, parviens-je à prononcer d'un souffle si roué que j'en grimace moi-même à l'écoute. Des pilleurs de tombes. La rumeur du tombeau a dû nous les amener ; Akielos nous garde.
Non sans esbroufe, ma main s'appose sur le pommeau de mon épée rangée à mon flanc.
-La bonne vertu et la foi nous incombe de les chasser.
Rien d'autre ne vient s'ajouter à mon propos. Zelun me préserve : l'indécision me hante. Je ne puis décemment proposer sans ambages de charger l'arme au poing tout en ayant conscience que les attaques adverses s'acharneraient sans aucun doute à l'encontre de sire Haeresis. Après tout, entre le grand gaillard tâtant presque de la toise et l'espèce de chouette peinant à dépasser le mètre-soixante, le sens des priorités de cette poignée de brigands devrait vite leur indiquer la direction de leurs coups. Mais de là à ouvertement proposer des pourparlers avec ce ramassis de gredinerie … C'est que je ne voudrais point passer pour une poltronne ! Mes yeux s'ancrent alors dans ceux de mon compagnon d'arme, l'implorant silencieusement de me donner une marche à suivre ...
Dernière édition par Léonore Laskari le 17/12/23, 09:16 pm, édité 2 fois
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Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
43
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
25/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
485
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
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Kratos Haeresis
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Bien que cette mission ne concernait aucunement les tours en elle-même, ou les fouilles à proximité, mais le potentiel archéologique de la découverte était immense. Kratos s'était révélé être intéressé en entendant ces rumeurs concernant le fameux cercueil richement décoré.
Et la rumeur s'était répandue parmi les collègues chevaliers, devenant dès lors quasiment un sujet de discussion constant. Logique, étant donné la figure historique associée à ce fameux cercueil.
Farid Nakthy était un personnage fascinant pour n'importe quel féru d'histoire, notamment du au fait que les informations à son sujet étaient assez limitées, mais évoquaient un personnage hors du commun. Ajoutez à cela des versions différentes de l'histoire de sa vie, surtout sa fin, plus ou moins romancées, et vous obtenez les ingrédients pour un personnage légendaire.
Et pour beaucoup de connaissances de Kratos, Faryd Nakthy était un personnage de ce type.
Mais là, c'était encore mieux, car la découverte, si c'en était bien une, serait inestimable d'un point de vue purement archéologique. Et ce cercueil pourrait certainement révéler bien des informations sur Faryd. Et qui sait, peut être que des richesses et autres oeuvres de ce joailler de légende se trouvaient également dans le cercueil, avec le corps.
Ca n'avait beau être qu'un rumeur, c'était malgré tout trop important pour ne pas prendre la peine de vérifier. Aussi Kratos avait-il proposé d'envoyer quelqu'un sur place afin de s'assurer de la véracité de ces rumeurs.
Et c'était lui qui s'était retrouvé à y aller. A vrai dire, ça ne le dérangeait pas. Etant donné la nature de la découverte, il pouvait bien laisser les Tours et les fouilles à leur proximité de côté pour un petit moment. Ce n'était pas comme si elles étaient au point mort ces derniers temps de toute manière.
Et il était accompagné d'une collègue, elle aussi chevalier-chercheur, Léonore Laskari. A vrai dire, il connaissait bien, notamment par sa capacité à se comporter très souvent en "madame je-sais-tout" qui ne sait plus s'arrêter de parler une fois lancée.
Ils avaient travaillé ensemble à de nombreuses reprises, et parfois échangé sur différents sujets, tels que l'arrivée d'étrangers à Cheldis, quelques fois pendant leur temps libre.
Mais le chevalier blond n'avait aucun doute sur la valeur de Léonore, il reconnaissait parfaitement sa compétence et son érudition, mais il se gardait de le dire, car il estimait que ça gonflerait un peu trop le melon de sa collègue.
Et il préférait de loin lorsqu'elle restait calme et concentrée.
Elle faisait partie de ces personnes pour qui Kratos avait du respect, mais regrettait de devoir mentir. Mais il ne pouvait pas lui faire confiance sur ce point, et à personne d'autre parmi ses collègues.
De fait, qu'elle ait visiblement attrapé une maladie en chemin qui l'empêchait de parler pouvait être presque interprété comme un coup de chance. Attention, Kratos ne voulait pas qu'elle se taise totalement, mais il préférait limiter au maximum les échanges afin d 'éviter que Léonore ne s'emporte et finisse par partir dans un énième monologue interminable.
Le voyage se déroula sans encombres pour les deux chevaliers. Ce fut une fois arrivés au cimetière que la situation devint plus sérieuse. Si le cimetière était correspondait bien à leurs informations, les gens présents sur le site l'étaient beaucoup moins.
Normalement, il devrait y avoir des gens pour surveiller le tombeau, mais ceux qu'il apercevait n'avaient aucunement l'allure d'officiels. A vrai dire, ils ressemblaient plutôt à des bandits. Probablement des pilleurs de sépultures, ou des charognards du même acabit.
Cette histoire de cercueil richement décoré a du parvenir à leur sinistres oreilles, et ils étaient venus vérifier eux aussi.
Kratos entendit Léonore pester et s'adresser à lui. Il fallait les chasser en effet, mais le nombre n'était pas de leur côté. Cette situation requérait une approche plus subtile. L'attention de ces scélérats était concentrée sur le tombeau, ce qui leur offrait une occasion d'agir.
"Nous allons nous approcher discrètement et les neutraliser par derrière, dame Laskari. Evitons tout risque inutile pour le moment. Qui sait si ils n'ont pas d'autres complices qui auraient échappé à notre vue." Dit-il en chuchotant.
Kratos sorti son épée, se leva légèrement et avança avec mille précautions, évitant le plus possible les petits obstacles pouvant générer le moindre bruit, vers le bandit le plus proche, toujours affairé à sa sinistre besogne avec le tombeau. Il n'était toujours pas sur de qui il s'agissait, aussi valait-il mieux le garder en vie.
Une fois à portée, il mit promptement la main sur bouche du malandrin et frappa l'arrière de sa tête avec le pommeau de la garde de son arme, avant de le faire doucement s'allonger sur le sol une fois sur qu'il ne réagissait plus.
Il se dirigea alors vers un deuxième bandit, et refit exactement la même chose qu'avec le premier. Ceci fait, il chercha du regard Léonore, vérifiant si elle avait eu autant de succès que lui jusqu'ici.
Et la rumeur s'était répandue parmi les collègues chevaliers, devenant dès lors quasiment un sujet de discussion constant. Logique, étant donné la figure historique associée à ce fameux cercueil.
Farid Nakthy était un personnage fascinant pour n'importe quel féru d'histoire, notamment du au fait que les informations à son sujet étaient assez limitées, mais évoquaient un personnage hors du commun. Ajoutez à cela des versions différentes de l'histoire de sa vie, surtout sa fin, plus ou moins romancées, et vous obtenez les ingrédients pour un personnage légendaire.
Et pour beaucoup de connaissances de Kratos, Faryd Nakthy était un personnage de ce type.
Mais là, c'était encore mieux, car la découverte, si c'en était bien une, serait inestimable d'un point de vue purement archéologique. Et ce cercueil pourrait certainement révéler bien des informations sur Faryd. Et qui sait, peut être que des richesses et autres oeuvres de ce joailler de légende se trouvaient également dans le cercueil, avec le corps.
Ca n'avait beau être qu'un rumeur, c'était malgré tout trop important pour ne pas prendre la peine de vérifier. Aussi Kratos avait-il proposé d'envoyer quelqu'un sur place afin de s'assurer de la véracité de ces rumeurs.
Et c'était lui qui s'était retrouvé à y aller. A vrai dire, ça ne le dérangeait pas. Etant donné la nature de la découverte, il pouvait bien laisser les Tours et les fouilles à leur proximité de côté pour un petit moment. Ce n'était pas comme si elles étaient au point mort ces derniers temps de toute manière.
Et il était accompagné d'une collègue, elle aussi chevalier-chercheur, Léonore Laskari. A vrai dire, il connaissait bien, notamment par sa capacité à se comporter très souvent en "madame je-sais-tout" qui ne sait plus s'arrêter de parler une fois lancée.
Ils avaient travaillé ensemble à de nombreuses reprises, et parfois échangé sur différents sujets, tels que l'arrivée d'étrangers à Cheldis, quelques fois pendant leur temps libre.
Mais le chevalier blond n'avait aucun doute sur la valeur de Léonore, il reconnaissait parfaitement sa compétence et son érudition, mais il se gardait de le dire, car il estimait que ça gonflerait un peu trop le melon de sa collègue.
Et il préférait de loin lorsqu'elle restait calme et concentrée.
Elle faisait partie de ces personnes pour qui Kratos avait du respect, mais regrettait de devoir mentir. Mais il ne pouvait pas lui faire confiance sur ce point, et à personne d'autre parmi ses collègues.
De fait, qu'elle ait visiblement attrapé une maladie en chemin qui l'empêchait de parler pouvait être presque interprété comme un coup de chance. Attention, Kratos ne voulait pas qu'elle se taise totalement, mais il préférait limiter au maximum les échanges afin d 'éviter que Léonore ne s'emporte et finisse par partir dans un énième monologue interminable.
Le voyage se déroula sans encombres pour les deux chevaliers. Ce fut une fois arrivés au cimetière que la situation devint plus sérieuse. Si le cimetière était correspondait bien à leurs informations, les gens présents sur le site l'étaient beaucoup moins.
Normalement, il devrait y avoir des gens pour surveiller le tombeau, mais ceux qu'il apercevait n'avaient aucunement l'allure d'officiels. A vrai dire, ils ressemblaient plutôt à des bandits. Probablement des pilleurs de sépultures, ou des charognards du même acabit.
Cette histoire de cercueil richement décoré a du parvenir à leur sinistres oreilles, et ils étaient venus vérifier eux aussi.
Kratos entendit Léonore pester et s'adresser à lui. Il fallait les chasser en effet, mais le nombre n'était pas de leur côté. Cette situation requérait une approche plus subtile. L'attention de ces scélérats était concentrée sur le tombeau, ce qui leur offrait une occasion d'agir.
"Nous allons nous approcher discrètement et les neutraliser par derrière, dame Laskari. Evitons tout risque inutile pour le moment. Qui sait si ils n'ont pas d'autres complices qui auraient échappé à notre vue." Dit-il en chuchotant.
Kratos sorti son épée, se leva légèrement et avança avec mille précautions, évitant le plus possible les petits obstacles pouvant générer le moindre bruit, vers le bandit le plus proche, toujours affairé à sa sinistre besogne avec le tombeau. Il n'était toujours pas sur de qui il s'agissait, aussi valait-il mieux le garder en vie.
Une fois à portée, il mit promptement la main sur bouche du malandrin et frappa l'arrière de sa tête avec le pommeau de la garde de son arme, avant de le faire doucement s'allonger sur le sol une fois sur qu'il ne réagissait plus.
Il se dirigea alors vers un deuxième bandit, et refit exactement la même chose qu'avec le premier. Ceci fait, il chercha du regard Léonore, vérifiant si elle avait eu autant de succès que lui jusqu'ici.
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Phrase :
183
Messages :
Lee (Punishing Gray Raven)
Featuring :
Chevalier-chercheur
Crédits :
Frame :
Sprite :
11
Niveau :
021/110
Expérience :
43938
Écus :
Equipé:
Bouclier de fer : DEF +2
Bouclier RES: RES +2
Anneau vitesse: VIT +2
Consommables:
Clé X4 Tonique VIT X4
Tonique DEF X4
Tonique FOR X4
Gâteau des 2 ans :
empêche votre personnage de subir un coup fatal en MC et rend tous les PV (utilisable 2 fois ; s'active automatiquement ; passe avant la potion de résurrection)
Potion Résurrection X1
Soin altération d'état
Réduction de 25% en boutique
Sceau avancé X1
Potion S X3
Soigne 20 pv
Potion M X2
Soigne 50 pv
Soin Paralysie
Potion qui soigne instantanément le statut Paralysie, utilise une action en MC.
x2
Thé Glacé qui soulage 15 points de fatigue
x2
Steak grillé qui soulage 20 points de fatigue
x2
Sushis aux crevettes qui soulage 25 points de fatigue
(1)
P'tit biscuit : soulage 50 PF
Crêpe: Soulage 30 PF
Matériaux:
Mat Vent
Mat Pertuisane
Mat Terre
Mat katana
Mat Hache de guerre
Bouclier de fer : DEF +2
Bouclier RES: RES +2
Anneau vitesse: VIT +2
Consommables:
Clé X4 Tonique VIT X4
Tonique DEF X4
Tonique FOR X4
Gâteau des 2 ans :
empêche votre personnage de subir un coup fatal en MC et rend tous les PV (utilisable 2 fois ; s'active automatiquement ; passe avant la potion de résurrection)
Potion Résurrection X1
Soin altération d'état
Réduction de 25% en boutique
Sceau avancé X1
Potion S X3
Soigne 20 pv
Potion M X2
Soigne 50 pv
Soin Paralysie
Potion qui soigne instantanément le statut Paralysie, utilise une action en MC.
x2
Thé Glacé qui soulage 15 points de fatigue
x2
Steak grillé qui soulage 20 points de fatigue
x2
Sushis aux crevettes qui soulage 25 points de fatigue
(1)
P'tit biscuit : soulage 50 PF
Crêpe: Soulage 30 PF
Matériaux:
Mat Vent
Mat Pertuisane
Mat Terre
Mat katana
Mat Hache de guerre
Inventaire :
Curiosité du conjurateur 3*
Arme par défaut :
PV 34 | FOR 24 | MAG 05 | VIT 17 | TEC 25 | DEF 15 | RES 10 | MVT 04
Stats :
D+ D+
Armes:
Katana E
FOR +5 (PF: 5)
Katana D+
FOR +10 VIT +2 (PF: 12)
Espadon E
FOR +8 (PF: 7)
Espadon D+
FOR +13 VIT -2 TEC +2 (PF:15)
Lame Tranchante : Inflige une attaque lourde à l’espadon sur un ennemi FOR/TEC+2 VIT-2 (fatigue : 15)
Épée Lapin 3*
FOR+13
Si l'unité est à moins de 2 cases d'un allié, FOR/DEF +5 pendant 1 tour.
Attaque = fatigue : 10.
Curiosité du conjurateur 3*
FOR+15
Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5)
FOR +3 en initiant une attaque
Attaque = fatigue : 10.
Armes:
Katana E
FOR +5 (PF: 5)
Katana D+
FOR +10 VIT +2 (PF: 12)
Espadon E
FOR +8 (PF: 7)
Espadon D+
FOR +13 VIT -2 TEC +2 (PF:15)
Lame Tranchante : Inflige une attaque lourde à l’espadon sur un ennemi FOR/TEC+2 VIT-2 (fatigue : 15)
Épée Lapin 3*
FOR+13
Si l'unité est à moins de 2 cases d'un allié, FOR/DEF +5 pendant 1 tour.
Attaque = fatigue : 10.
Curiosité du conjurateur 3*
FOR+15
Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5)
FOR +3 en initiant une attaque
Attaque = fatigue : 10.
Armes :
05
Etage Tour :
02
Missions accomplies :
1335
Réputation :
VIT +2
Si épée/dague équipée : FOR+1
Elan victorieux
Si l'unité initie le combat, elle peut agir à nouveau après le combat. (Une seule fois par tour.) (5)
Si épée/dague équipée : FOR+1
Elan victorieux
Si l'unité initie le combat, elle peut agir à nouveau après le combat. (Une seule fois par tour.) (5)
Maitrises :
Fiancé
Statut :
Soutien S :
Icon
Léonore Laskari
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Akielos
La voix ferme et assurée - bien que semi-camouflée - de mon collègue sonne le doux glas de mon hésitation ; et le soulagement envahit bientôt ma poitrine. Les dieux bénissent la force de volonté de sire Haeresis ; car j’eus été bien en mal de lui expliquer pourquoi je ne tenais ni à combattre de de front, ni à parlementer avec ces marauds d’on-ne-peut-plus bas-étage. Je lui adresse un léger hochement de tête pour signifier mon approbation, empli d’une reconnaissance cachée et dont - je pense - il ne ferait que de toute façon peu de cas, tandis que mes paupières déjà mi-closes étrécissent plus bas encore le blanc de mes pupilles. Ma poigne s’affermit sur ma garde, tandis que j’observe mon collègue extraire en silence son épée de son fourreau.
Trop heureuse que l’on décide à ma place, je réalise enfin la nature et l’ampleur de la tâche qui m’incombe. Sire Haeresis s’est décidé à recourir à la ruse, et il me faut désormais faire preuve de finesse, de dextérité et de discrétion. Sans m’être totalement antonymique, cette panoplie d’adjectifs n’est pas celle qui me sied au mieux. Rusée, ça, je peux l’être en mes bons jours - je me débrouille très honorablement au tarot et au poker aux dés ! - et fine comme dextre, et bien, je suppose que l’on trouve mieux que moi ? Mes rares tentatives en couture se sont toujours soldées par des points grossiers et des gouttes de sang sur le plancher ; mes scores aux fléchettes sont généralement dans le sommet des perdants et ; je pense savoir jongler avec deux balles (non pas que cela me soit bien utile dans le cas présent). Quant à la discrétion, e-et bien … à table, on ne me remarque qu’assez peu tant qu’on ne m’adresse pas la parole … et euh … certes il fut arrivé, à quelques - hm, peut être même à de nombreuses, encore que tout est relatif - reprises que l’on me reproche de trop parler, et trop fort, et trop toute seule, et que je marche avec le pas trop lourd, et qu’on entend mon armure cliqueter à tout va, et que je renifle de manière trop sonore quand je m’enrhume, et …
Bon. Fort bien, j’accepte le postulat que la discrétion ne soit pas mon fort ni à mon avantage. Mais je dois également admettre que la méthode de sire Haeresis est sans doute la meilleure approche à adopter ; plutôt que de risquer inutilement la mort ou de se couvrir du déshonneur des pourparlers. J’ignore l’expérience de mon compagnon d’arme dans l’art de la dissimulation, mais je gage qu’elle est au moins supérieure à la mienne ; aussi fais-je le voeu pieux de lui confier le gros de l'œuvre nous attendant. Mettons que je puisse mettre à terre un - allez, haut-les-coeurs Léonore ! - deux d’entre eux, Kratos pourrait en éliminer trois ou quatre et le tour serait joué ! Les marauds à terre, saucissonnés dans des cordages ou raides morts, nous échangerons alors une poignée de mains virile entre collègues et rentrerons à Ios nous égosiller de notre héroïsme, de l’or et des joyaux à ne plus savoir qu’en faire chargés sur nos montures, et l’on me donnerait enfin une fichue promotion …
Gonflée d’un courage ténu à l’idée de cet imaginaire, j’entame moi-même ma ronde maraude ; voûtée à l’instar d’une vieillarde à la recherche perpétuelle de ses lunettes gisant au sol. Je n’ose dégainer ma lame de peur qu’un reflet inopportun du soleil attire les regards des malandrins, aussi je préfère ravir une grosse pierre confortablement logée entre deux buissons dodus. Un genou à terre, cachée par une pierre tombale tant recouverte d’humus que l’on n’y aperçoit guère plus de nom ou d'épitaphe, j’inspire une grande bouffée d’air frais des narines et ose un coup d'œil.
A quatorze, quinze mètres devant moi ; je repère un bandit, assis négligemment sur un gisant (sacrilège !) de pierre rouge, emmitouflé en des peaux de cervidé tannées d’une main si grossière que je les crus dépecées de la veille ; serrant une vouge contre sa poitrine. Je ne peux réprimer un sourire d'espièglerie lorsque je constate qu’aucun heaume ne vient coiffer sa tignasse brunâtre. Mon gros caillou devrait amplement suffire à lui faire piquer un somme … un somme peut-être légèrement trop éternel. J’avale lentement ma salive. Il m’est arrivé de tuer, hélas, et jamais sans y prendre une once de plaisir. Chaque vie étant sacrée et chaque âme méritant vénération et déférence, je répugne à ôter la vie d’autrui sans que la justice divine ne vienne guider ma main. Tels sont les préceptes des dieux … et je me demande, à cet instant, s’ils jugent ces pauvres hères indignes de poursuivre leur existence souillée de crime. Peut-être. Sans doute, même. Ne sont-ce pas là des pilleurs de tombes, après tout ? Des blasphémateurs on ne peut plus sacrilèges ? Des presque-démons, même ... cachés sous les traits de bambins benêts. Ma grimace satisfaite se change peu à peu en une moue perturbée, tandis que mes pupilles de lilas viennent fixer le maraud avec intensité. Il n’a même pas mon âge. Je lui donne vingt ans, tout au plus. Des boutons d’acné rouges vifs parsèment son visage joufflu du menton jusqu’au front, et ses petites mains - plus fines que les miennes - me rappellent celles des joueuses de harpe des rues de Naxos ; les engelures et la terre noire sous les ongles en moins. Il a un sourire bête lorsqu’un de ses partenaires en crime lui adresse une ânerie grossière.
Je retiens un reniflement. Déjà, une culpabilité sourde me ronge alors que mes doigts desserrent leur emprise sur mon arme improvisée. D’une paire de battements de cils, je cherche sire Haeresis ; dans l’espoir qu’il m’apporte une fois encore des réponses à mes errements. Il me faut un temps pour l’entrevoir se faufiler derrière une crapule postée au loin, qu’il étouffe de son gant d’acier en l’assomant d’une traite d’un coup de pommeau bien senti. L’opération se déroule sans un bruit, couverte par le vent, le bruit des pioches et des pelles ainsi que les invectives que se lancent ça et là les soudards sujets à notre assaut. Une fois encore, j’inspire profondément. Kratos a choisi une approche non-létale, qui me convient à bien des égards. Ma seule crainte est que, si d’aventure nous sommes repérés, l’on courait un certain risque que les bandits inconscients se redressent - une grosse bosse et une commotion en plus, certes. Mais soit. J’abandonne mon caillou de par trop mortel ; et sort à mon tour mon épée - au diable les reflets, ils ne me verront guère … !
Doucement, très doucement, je louvoie à pas feutrés en retenant mon souffle ; les yeux plantés sur la silhouette du jeune brigand boutonneux. Ma gorge me lance et une folle envie de la racler me vient alors que je ne suis plus qu’à une vingtaine de pas de ma proie ; mais j’endure. Je l'entend respirer - de sa bouche grande ouverte, m’indiquant toute sa peine à faire passer l’air dans ses narines obstruées - et grommeler quelque chose à voix basse à propos du froid. Je tends mon épée vers le sommet de son crâne, puis la soulève plus haut ; encore plus haut ; du plus haut que ma modeste taille puisse le permettre. J’attends le fracas d’un bruit de pelle. D’un second. Et au troisième, j’abats le plat de ma lame de toutes mes forces sur le cuir chevelu du malandrin. L’acier de mon glaive vibre - ondule presque - sous l’inertie de l’attaque, tandis que le jeune homme se raidit d’une traite sans pousser le moindre bruit, et commence à piquer du nez. Immédiatement, je me jette sur lui et l’enserre à la ceinture et à la poitrine pour l’empêcher de choir en un bruit sourd ; l’épée toujours à la main ; et commence à lentement le coucher sur le côté. Lorsque ma paume vient soutenir sa tête, je la laisse glisser sur son épiderme et sur ses cheveux pour y trouver une mince traînée de sang. Il n’y en a que trop peu pour supposer une fracture du crâne. Je l’ai assurément bien amoché, mais sans doute rien de mortel … je crois.
Je me redresse légèrement, une grimace mi-amère aux lèvres. Une rapide oeillade m’indique que sire Haeresis s’attaque à la neutralisation d’un second maraud, aussi j’entreprends de faire de même. Je repère une nouvelle cible ; un grand gaillard ceinturé d’une hache d’arme et d’un petit surin, couvert d’une maille délavée par la sueur et l’usage. Sa grosse tignasse automnale lui tombe jusqu’en dessous des omoplates ; sa barbe tressée en deux colonnes entortillées sur elles-mêmes s’étirant jusqu’à la base de son cou. Sans doute un natif de Nordahl, et bien costau-
Un éternuement. Sonore. Assez laid, très aigu.
… C’est le mien !
-A tes souhaits, répond machinalement un bandit, avant de se figer ; puis de se retourner lentement, l'œil alerte.
Je suppose que personne dans leur sinistre compagnie n’éternue comme moi ! Je reste figée une, deux, quatre secondes ; reniflant bêtement. L’épée au clair, penchée comme une idiote ; c’est comme si l’on m’avait prise en flagrant délit dans la cour d’école lors d’un un-deux-trois soleil, le couteau à la main en plus … et un homme inconscient gisant à mes côtés ! Je suis dans la panade !
-E-Euh j-...
Mes premiers bafouillements ne font guère grande impression. Les trois bandits restants se retournent tous vers moi ; dans une même expression d’étonnement, puis de consternation, puis de peur mêlée de rage. Une hache se dégaine au clair, une lance s’abaisse vers moi, un gros coutelas vient décrire un arc menaçant. Je m’efforce de ne pas rechercher Kratos du regard : bien que quelque peu paniquée, je ne dois en aucun cas réveler sa position tant que ces pendards ne soupçonnent pas sa présence. Mes dents se serrent, de même que mes phalanges, mes poings, et - je dois l’avouer - mon coeur.
-Halte-là ! Je m’écrie d’une voix grave, enrouée, rauque, et indiscutablement souffreteuse. Au nom de l’Archevêque et de tout ce qui est sacré, je vous ordonne de poser vos armes et de vous rendre au jugement de Sa Sainteté ! Autrement, je vous passe au fil de l’épée ; foi de chevaleresse !
Et, aussitôt, je rapproche ma garde de mon buste ; le pommeau au niveau de mon épaule, mon estoc piquant vers le ciel, le soleil moirant mon tranchant. Je me racle la gorge avec fracas, et jauge le trio de soudards d’un air de défi bien plus assuré que je ne le suis authentiquement. Ils hésitent, je le sens. La mention de ma chevalerie ne les laisse pas indifférents. Avec un peu de chance, peut-être pensent-ils que je suis une sainte chevaleresse. Enfin, j’en doute. J’ai connu et fait meilleure entrée !
L’un d’eux - le grand rouquin à la hache - s’avance vers moi. Ses deux comparses le regardent avec une appréhension mêlée d’espoir. Ce dernier fend l’air d’un coup rapide de sa hache et crache au sol.
-Casse-toi ou je te saigne, lâche-t-il simplement d’un ton froid et détaché.
Un reniflement, un raclement de gorge ; puis je me contente simplement de lui dire, sans même esquisser une once de sourire :
-Vous n’êtes pas très malin, vous, nan ?
Le tranchant de son arme fond vers moi. Ma lame rencontre la sienne en un fracas retentissant ; dont l’écho se répercute dans les branches du grand chêne voisin.
Les hostilités sont lancées.
Trop heureuse que l’on décide à ma place, je réalise enfin la nature et l’ampleur de la tâche qui m’incombe. Sire Haeresis s’est décidé à recourir à la ruse, et il me faut désormais faire preuve de finesse, de dextérité et de discrétion. Sans m’être totalement antonymique, cette panoplie d’adjectifs n’est pas celle qui me sied au mieux. Rusée, ça, je peux l’être en mes bons jours - je me débrouille très honorablement au tarot et au poker aux dés ! - et fine comme dextre, et bien, je suppose que l’on trouve mieux que moi ? Mes rares tentatives en couture se sont toujours soldées par des points grossiers et des gouttes de sang sur le plancher ; mes scores aux fléchettes sont généralement dans le sommet des perdants et ; je pense savoir jongler avec deux balles (non pas que cela me soit bien utile dans le cas présent). Quant à la discrétion, e-et bien … à table, on ne me remarque qu’assez peu tant qu’on ne m’adresse pas la parole … et euh … certes il fut arrivé, à quelques - hm, peut être même à de nombreuses, encore que tout est relatif - reprises que l’on me reproche de trop parler, et trop fort, et trop toute seule, et que je marche avec le pas trop lourd, et qu’on entend mon armure cliqueter à tout va, et que je renifle de manière trop sonore quand je m’enrhume, et …
Bon. Fort bien, j’accepte le postulat que la discrétion ne soit pas mon fort ni à mon avantage. Mais je dois également admettre que la méthode de sire Haeresis est sans doute la meilleure approche à adopter ; plutôt que de risquer inutilement la mort ou de se couvrir du déshonneur des pourparlers. J’ignore l’expérience de mon compagnon d’arme dans l’art de la dissimulation, mais je gage qu’elle est au moins supérieure à la mienne ; aussi fais-je le voeu pieux de lui confier le gros de l'œuvre nous attendant. Mettons que je puisse mettre à terre un - allez, haut-les-coeurs Léonore ! - deux d’entre eux, Kratos pourrait en éliminer trois ou quatre et le tour serait joué ! Les marauds à terre, saucissonnés dans des cordages ou raides morts, nous échangerons alors une poignée de mains virile entre collègues et rentrerons à Ios nous égosiller de notre héroïsme, de l’or et des joyaux à ne plus savoir qu’en faire chargés sur nos montures, et l’on me donnerait enfin une fichue promotion …
Gonflée d’un courage ténu à l’idée de cet imaginaire, j’entame moi-même ma ronde maraude ; voûtée à l’instar d’une vieillarde à la recherche perpétuelle de ses lunettes gisant au sol. Je n’ose dégainer ma lame de peur qu’un reflet inopportun du soleil attire les regards des malandrins, aussi je préfère ravir une grosse pierre confortablement logée entre deux buissons dodus. Un genou à terre, cachée par une pierre tombale tant recouverte d’humus que l’on n’y aperçoit guère plus de nom ou d'épitaphe, j’inspire une grande bouffée d’air frais des narines et ose un coup d'œil.
A quatorze, quinze mètres devant moi ; je repère un bandit, assis négligemment sur un gisant (sacrilège !) de pierre rouge, emmitouflé en des peaux de cervidé tannées d’une main si grossière que je les crus dépecées de la veille ; serrant une vouge contre sa poitrine. Je ne peux réprimer un sourire d'espièglerie lorsque je constate qu’aucun heaume ne vient coiffer sa tignasse brunâtre. Mon gros caillou devrait amplement suffire à lui faire piquer un somme … un somme peut-être légèrement trop éternel. J’avale lentement ma salive. Il m’est arrivé de tuer, hélas, et jamais sans y prendre une once de plaisir. Chaque vie étant sacrée et chaque âme méritant vénération et déférence, je répugne à ôter la vie d’autrui sans que la justice divine ne vienne guider ma main. Tels sont les préceptes des dieux … et je me demande, à cet instant, s’ils jugent ces pauvres hères indignes de poursuivre leur existence souillée de crime. Peut-être. Sans doute, même. Ne sont-ce pas là des pilleurs de tombes, après tout ? Des blasphémateurs on ne peut plus sacrilèges ? Des presque-démons, même ... cachés sous les traits de bambins benêts. Ma grimace satisfaite se change peu à peu en une moue perturbée, tandis que mes pupilles de lilas viennent fixer le maraud avec intensité. Il n’a même pas mon âge. Je lui donne vingt ans, tout au plus. Des boutons d’acné rouges vifs parsèment son visage joufflu du menton jusqu’au front, et ses petites mains - plus fines que les miennes - me rappellent celles des joueuses de harpe des rues de Naxos ; les engelures et la terre noire sous les ongles en moins. Il a un sourire bête lorsqu’un de ses partenaires en crime lui adresse une ânerie grossière.
Je retiens un reniflement. Déjà, une culpabilité sourde me ronge alors que mes doigts desserrent leur emprise sur mon arme improvisée. D’une paire de battements de cils, je cherche sire Haeresis ; dans l’espoir qu’il m’apporte une fois encore des réponses à mes errements. Il me faut un temps pour l’entrevoir se faufiler derrière une crapule postée au loin, qu’il étouffe de son gant d’acier en l’assomant d’une traite d’un coup de pommeau bien senti. L’opération se déroule sans un bruit, couverte par le vent, le bruit des pioches et des pelles ainsi que les invectives que se lancent ça et là les soudards sujets à notre assaut. Une fois encore, j’inspire profondément. Kratos a choisi une approche non-létale, qui me convient à bien des égards. Ma seule crainte est que, si d’aventure nous sommes repérés, l’on courait un certain risque que les bandits inconscients se redressent - une grosse bosse et une commotion en plus, certes. Mais soit. J’abandonne mon caillou de par trop mortel ; et sort à mon tour mon épée - au diable les reflets, ils ne me verront guère … !
Doucement, très doucement, je louvoie à pas feutrés en retenant mon souffle ; les yeux plantés sur la silhouette du jeune brigand boutonneux. Ma gorge me lance et une folle envie de la racler me vient alors que je ne suis plus qu’à une vingtaine de pas de ma proie ; mais j’endure. Je l'entend respirer - de sa bouche grande ouverte, m’indiquant toute sa peine à faire passer l’air dans ses narines obstruées - et grommeler quelque chose à voix basse à propos du froid. Je tends mon épée vers le sommet de son crâne, puis la soulève plus haut ; encore plus haut ; du plus haut que ma modeste taille puisse le permettre. J’attends le fracas d’un bruit de pelle. D’un second. Et au troisième, j’abats le plat de ma lame de toutes mes forces sur le cuir chevelu du malandrin. L’acier de mon glaive vibre - ondule presque - sous l’inertie de l’attaque, tandis que le jeune homme se raidit d’une traite sans pousser le moindre bruit, et commence à piquer du nez. Immédiatement, je me jette sur lui et l’enserre à la ceinture et à la poitrine pour l’empêcher de choir en un bruit sourd ; l’épée toujours à la main ; et commence à lentement le coucher sur le côté. Lorsque ma paume vient soutenir sa tête, je la laisse glisser sur son épiderme et sur ses cheveux pour y trouver une mince traînée de sang. Il n’y en a que trop peu pour supposer une fracture du crâne. Je l’ai assurément bien amoché, mais sans doute rien de mortel … je crois.
Je me redresse légèrement, une grimace mi-amère aux lèvres. Une rapide oeillade m’indique que sire Haeresis s’attaque à la neutralisation d’un second maraud, aussi j’entreprends de faire de même. Je repère une nouvelle cible ; un grand gaillard ceinturé d’une hache d’arme et d’un petit surin, couvert d’une maille délavée par la sueur et l’usage. Sa grosse tignasse automnale lui tombe jusqu’en dessous des omoplates ; sa barbe tressée en deux colonnes entortillées sur elles-mêmes s’étirant jusqu’à la base de son cou. Sans doute un natif de Nordahl, et bien costau-
Un éternuement. Sonore. Assez laid, très aigu.
… C’est le mien !
-A tes souhaits, répond machinalement un bandit, avant de se figer ; puis de se retourner lentement, l'œil alerte.
Je suppose que personne dans leur sinistre compagnie n’éternue comme moi ! Je reste figée une, deux, quatre secondes ; reniflant bêtement. L’épée au clair, penchée comme une idiote ; c’est comme si l’on m’avait prise en flagrant délit dans la cour d’école lors d’un un-deux-trois soleil, le couteau à la main en plus … et un homme inconscient gisant à mes côtés ! Je suis dans la panade !
-E-Euh j-...
Mes premiers bafouillements ne font guère grande impression. Les trois bandits restants se retournent tous vers moi ; dans une même expression d’étonnement, puis de consternation, puis de peur mêlée de rage. Une hache se dégaine au clair, une lance s’abaisse vers moi, un gros coutelas vient décrire un arc menaçant. Je m’efforce de ne pas rechercher Kratos du regard : bien que quelque peu paniquée, je ne dois en aucun cas réveler sa position tant que ces pendards ne soupçonnent pas sa présence. Mes dents se serrent, de même que mes phalanges, mes poings, et - je dois l’avouer - mon coeur.
-Halte-là ! Je m’écrie d’une voix grave, enrouée, rauque, et indiscutablement souffreteuse. Au nom de l’Archevêque et de tout ce qui est sacré, je vous ordonne de poser vos armes et de vous rendre au jugement de Sa Sainteté ! Autrement, je vous passe au fil de l’épée ; foi de chevaleresse !
Et, aussitôt, je rapproche ma garde de mon buste ; le pommeau au niveau de mon épaule, mon estoc piquant vers le ciel, le soleil moirant mon tranchant. Je me racle la gorge avec fracas, et jauge le trio de soudards d’un air de défi bien plus assuré que je ne le suis authentiquement. Ils hésitent, je le sens. La mention de ma chevalerie ne les laisse pas indifférents. Avec un peu de chance, peut-être pensent-ils que je suis une sainte chevaleresse. Enfin, j’en doute. J’ai connu et fait meilleure entrée !
L’un d’eux - le grand rouquin à la hache - s’avance vers moi. Ses deux comparses le regardent avec une appréhension mêlée d’espoir. Ce dernier fend l’air d’un coup rapide de sa hache et crache au sol.
-Casse-toi ou je te saigne, lâche-t-il simplement d’un ton froid et détaché.
Un reniflement, un raclement de gorge ; puis je me contente simplement de lui dire, sans même esquisser une once de sourire :
-Vous n’êtes pas très malin, vous, nan ?
Le tranchant de son arme fond vers moi. Ma lame rencontre la sienne en un fracas retentissant ; dont l’écho se répercute dans les branches du grand chêne voisin.
Les hostilités sont lancées.
Dernière édition par Léonore Laskari le 18/11/23, 05:42 pm, édité 3 fois
Icon :
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
43
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
25/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
485
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
Icon
Kratos Haeresis
Phrase
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Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Akielos
Tout se passait bien pour le moment. Alors qu'il en avait fini avec les deuxième malandrin, Kratos chercha rapidement du regard Léonore, la voyant assommer son premier bandit, utilisant le bruit des coups de pelle pour dissimuler le bruit. Très bien pensé, au moins, à défaut de trop parler parfois, elle savait bien se débrouiller.
Mieux valait continuer sur sa lancée, repérant les autres bandits. Le plus proche n'était pas assez éloigné de son comparse à son goût, et la troisième était plus proche de dame Laskari.
Cette dernière d'ailleurs était en train de s'approcher... jusqu'à ce qu'elle éternue bruyamment.
La catastrophe. Bon, sachant qu'elle était malade depuis un moment, donc ça faisait partie des risques, rien à lui reprocher. Par contre, la situation était bien plus pressante. Il n'était pas encore repéré, mais il devait agir vite si il voulait pouvoir sauver Léonore.
Restant caché pour l'instant, il vit les deux bandits rejoindre le troisième, le grand rouquin.
Cette dernière si mit alors faire une déclaration très sonore, digne d'un héros des livres de légendes. Kratos en resta bouchée un petit moment, se demandant comme considérer ce qu'elle venait de faire.
*Au moins, elle tente, c'est déjà ça.*
Même si ça avait semblé surprendre les bandits, ces derniers se ressaisirent, et le grand rouquin s'avance pour attaquer la chevalière.
Profitant de l'occasion, Kratos s'avança, faisant attention à ne pas marcher sur une branche, et se plaça derrière les deux autres bandits qui observaient l'affrontement. Il n'aurait qu'une chance, il fallait absolument réussir.
Une fois prêt il s'approcha vivement et frappa violemment la tête d'un premier bandit avec la paume de son épée avant de se précipiter sur le second qui, pris par surprise, mis du temps à réagir.
Kratos avait l'avantage et il comptait bien en profiter, se jetant sur le bandit pour le mettre au sol, l'entravant de sa main libre avant de frapper le plus fort possible à la tête avec son épée, l'assommant. Il voyait même un mince filet de sang apparaître.
Cependant, il remarque que le premier bandit gigotait encore. Malgré l fait qu'il avait frappé fort, ce n'était pas suffisant. Se relevant, le chevalier retourna vers le premier bandit, le saisissant fermement à l'épaule de sa main libre, avant d'asséner à nouveau un coup à la tête avec la paume de l'épée, frappant le plus fort possible.
S'assurant qu'il ne se relèverait pas de sitôt, Kratos jeta néanmoins un oeil en direction de sa collègue, s'assurant qu'elle s'en sortait.
Elle restait malgré tout une chevalière comme lui, alors elle devrait pouvoir s'en sortir, même face à un sacré gabarit comme ce rouquin.
Mais il se tenait prêt à agir au besoin.
Mieux valait continuer sur sa lancée, repérant les autres bandits. Le plus proche n'était pas assez éloigné de son comparse à son goût, et la troisième était plus proche de dame Laskari.
Cette dernière d'ailleurs était en train de s'approcher... jusqu'à ce qu'elle éternue bruyamment.
La catastrophe. Bon, sachant qu'elle était malade depuis un moment, donc ça faisait partie des risques, rien à lui reprocher. Par contre, la situation était bien plus pressante. Il n'était pas encore repéré, mais il devait agir vite si il voulait pouvoir sauver Léonore.
Restant caché pour l'instant, il vit les deux bandits rejoindre le troisième, le grand rouquin.
Cette dernière si mit alors faire une déclaration très sonore, digne d'un héros des livres de légendes. Kratos en resta bouchée un petit moment, se demandant comme considérer ce qu'elle venait de faire.
*Au moins, elle tente, c'est déjà ça.*
Même si ça avait semblé surprendre les bandits, ces derniers se ressaisirent, et le grand rouquin s'avance pour attaquer la chevalière.
Profitant de l'occasion, Kratos s'avança, faisant attention à ne pas marcher sur une branche, et se plaça derrière les deux autres bandits qui observaient l'affrontement. Il n'aurait qu'une chance, il fallait absolument réussir.
Une fois prêt il s'approcha vivement et frappa violemment la tête d'un premier bandit avec la paume de son épée avant de se précipiter sur le second qui, pris par surprise, mis du temps à réagir.
Kratos avait l'avantage et il comptait bien en profiter, se jetant sur le bandit pour le mettre au sol, l'entravant de sa main libre avant de frapper le plus fort possible à la tête avec son épée, l'assommant. Il voyait même un mince filet de sang apparaître.
Cependant, il remarque que le premier bandit gigotait encore. Malgré l fait qu'il avait frappé fort, ce n'était pas suffisant. Se relevant, le chevalier retourna vers le premier bandit, le saisissant fermement à l'épaule de sa main libre, avant d'asséner à nouveau un coup à la tête avec la paume de l'épée, frappant le plus fort possible.
S'assurant qu'il ne se relèverait pas de sitôt, Kratos jeta néanmoins un oeil en direction de sa collègue, s'assurant qu'elle s'en sortait.
Elle restait malgré tout une chevalière comme lui, alors elle devrait pouvoir s'en sortir, même face à un sacré gabarit comme ce rouquin.
Mais il se tenait prêt à agir au besoin.
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L'inspiration vous prend soudain. Vous avez envie de modifier votre profil et d'écrire une jolie citation qui apparaîtra dans votre profil. Faites vous plaisir, vous êtes libre d'écrire ce que vous souhaitez. Citation, informations sur le personnage, passage d'un RP ... Faites.
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183
Messages :
Lee (Punishing Gray Raven)
Featuring :
Chevalier-chercheur
Crédits :
Frame :
Sprite :
11
Niveau :
021/110
Expérience :
43938
Écus :
Equipé:
Bouclier de fer : DEF +2
Bouclier RES: RES +2
Anneau vitesse: VIT +2
Consommables:
Clé X4 Tonique VIT X4
Tonique DEF X4
Tonique FOR X4
Gâteau des 2 ans :
empêche votre personnage de subir un coup fatal en MC et rend tous les PV (utilisable 2 fois ; s'active automatiquement ; passe avant la potion de résurrection)
Potion Résurrection X1
Soin altération d'état
Réduction de 25% en boutique
Sceau avancé X1
Potion S X3
Soigne 20 pv
Potion M X2
Soigne 50 pv
Soin Paralysie
Potion qui soigne instantanément le statut Paralysie, utilise une action en MC.
x2
Thé Glacé qui soulage 15 points de fatigue
x2
Steak grillé qui soulage 20 points de fatigue
x2
Sushis aux crevettes qui soulage 25 points de fatigue
(1)
P'tit biscuit : soulage 50 PF
Crêpe: Soulage 30 PF
Matériaux:
Mat Vent
Mat Pertuisane
Mat Terre
Mat katana
Mat Hache de guerre
Bouclier de fer : DEF +2
Bouclier RES: RES +2
Anneau vitesse: VIT +2
Consommables:
Clé X4 Tonique VIT X4
Tonique DEF X4
Tonique FOR X4
Gâteau des 2 ans :
empêche votre personnage de subir un coup fatal en MC et rend tous les PV (utilisable 2 fois ; s'active automatiquement ; passe avant la potion de résurrection)
Potion Résurrection X1
Soin altération d'état
Réduction de 25% en boutique
Sceau avancé X1
Potion S X3
Soigne 20 pv
Potion M X2
Soigne 50 pv
Soin Paralysie
Potion qui soigne instantanément le statut Paralysie, utilise une action en MC.
x2
Thé Glacé qui soulage 15 points de fatigue
x2
Steak grillé qui soulage 20 points de fatigue
x2
Sushis aux crevettes qui soulage 25 points de fatigue
(1)
P'tit biscuit : soulage 50 PF
Crêpe: Soulage 30 PF
Matériaux:
Mat Vent
Mat Pertuisane
Mat Terre
Mat katana
Mat Hache de guerre
Inventaire :
Curiosité du conjurateur 3*
Arme par défaut :
PV 34 | FOR 24 | MAG 05 | VIT 17 | TEC 25 | DEF 15 | RES 10 | MVT 04
Stats :
D+ D+
Armes:
Katana E
FOR +5 (PF: 5)
Katana D+
FOR +10 VIT +2 (PF: 12)
Espadon E
FOR +8 (PF: 7)
Espadon D+
FOR +13 VIT -2 TEC +2 (PF:15)
Lame Tranchante : Inflige une attaque lourde à l’espadon sur un ennemi FOR/TEC+2 VIT-2 (fatigue : 15)
Épée Lapin 3*
FOR+13
Si l'unité est à moins de 2 cases d'un allié, FOR/DEF +5 pendant 1 tour.
Attaque = fatigue : 10.
Curiosité du conjurateur 3*
FOR+15
Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5)
FOR +3 en initiant une attaque
Attaque = fatigue : 10.
Armes:
Katana E
FOR +5 (PF: 5)
Katana D+
FOR +10 VIT +2 (PF: 12)
Espadon E
FOR +8 (PF: 7)
Espadon D+
FOR +13 VIT -2 TEC +2 (PF:15)
Lame Tranchante : Inflige une attaque lourde à l’espadon sur un ennemi FOR/TEC+2 VIT-2 (fatigue : 15)
Épée Lapin 3*
FOR+13
Si l'unité est à moins de 2 cases d'un allié, FOR/DEF +5 pendant 1 tour.
Attaque = fatigue : 10.
Curiosité du conjurateur 3*
FOR+15
Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5)
FOR +3 en initiant une attaque
Attaque = fatigue : 10.
Armes :
05
Etage Tour :
02
Missions accomplies :
1335
Réputation :
VIT +2
Si épée/dague équipée : FOR+1
Elan victorieux
Si l'unité initie le combat, elle peut agir à nouveau après le combat. (Une seule fois par tour.) (5)
Si épée/dague équipée : FOR+1
Elan victorieux
Si l'unité initie le combat, elle peut agir à nouveau après le combat. (Une seule fois par tour.) (5)
Maitrises :
Fiancé
Statut :
Soutien S :
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Léonore Laskari
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Feat Feat
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Akielos
Sans vouloir m'oser à user de grossiers préjugés ; je ne suis guère surprise de constater que mon supposé Nordhalois s'avère être ni plus, ni moins qu'une épaisse brute pourvu d'une force digne d'un bourrin des faubourgs d'Orvar. La collision de nos armes respectives tourne immédiatement en ma défaveur lorsque mes muscles ploient sous la pression physique exercée par mon adversaire, et ma lame se trouve déviée, puis penchée devers moi à un degré de proximité on-ne-peut-plus alarmant. Le rouquin lâche un grognement sourd, et lève à nouveau son bras pour m'asséner un second coup latéral à la très vraisemblable destination de ma boîte crânienne. Un instant d'hésitation, et ma tête si bien remplie se déverserait de toute sa matière grise … !
Ni une, ni deux ; j'effectue un pas-chassé qui m'épargne tout juste d'être rendue écervelée, tandis que le tranchant de la hache adverse frôle mon épaule droite. Le maraud ne perd pas une seule seconde et m'assène alors un violent coup de pied au genou gauche, et amorce de sa main armée un balayage horizontal visant à me sectionner le coude. Le heurt à ma jambe a l'effet de me faire serrer les dents de douleur, mais guère de me déséquilibrer comme l'escomptait certainement le rouquin. Les pieds encore fermement ancrés au sol, je pivote en un quart de cercle pour contrer le coup de hache qui échoue, cette fois-ci, à briser ma garde ; puis d'un bond, je viens percuter le Nordhalois de mon épaule. Bien que je visais originellement la face de mon adversaire, ma (relative !) petite taille m'empêche de l'atteindre en plein nez ; et je lui percute douloureusement le menton. L'effet m'est de toute façon pareillement favorable : la tête du rouquin bascule en arrière, et il perd son équilibre tout comme sa posture de garde.
Il ne m'en faut pas plus pour parvenir à zébrer son épaule en une large entaille descendant jusqu'au sommet de son pectoral gauche. Je peux l'entendre réprimer - par fierté martiale – un cri de douleur qu'il contient en sa gorge et emmure de ses dents. La plaie n'est guère profonde (j'y ai veillé), mais ce premier sang versé paraît avoir son petit effet sur la hardiesse de mon opposant. Reculant d'une paire de pas, le bandit se tient en retrait ; la hache dressée, prête à s'abattre sur moi dès lors que je m'avancerai devers lui. Néanmoins, le ribaud n'a guère l'avantage de la portée, ma fidèle épée bâtarde pouvant l'estoquer à un peu plus d'un bon mètre de distance. Je m'élance alors contre lui, et vient immédiatement chercher son arme à l'aide de la pointe de mon épée : avec une précision dont je m'étonne presque moi-même, l'estoc vient se planter dans le manche en bois de la hache adverse, et l'éjecte sans cérémonie de l'empoigne du Nordhalois. Désarmé, ce dernier ne peut réprimer un léger bégaiement ahuri ; tu par un coup de pommeau bien mérité que je lui assène pile entre les deux yeux. Le brigand reste debout une longue seconde, avant de s'écrouler de tout son long sur son dos ; les bras et les jambes écartés comme s'il eût piqué un somme dans une grosse botte de foin.
Victoire !
-'Bruti. Maugréé-je en palpant ma jambe endolorie. Ce salopiaud ne m'a pas loupée ; j'ai sans doute une belle ecchymose dont j'aurai le loisir de m'occuper toute une semaine durant … Enfin, tout cela aurait pu être bien pire.
Une fois assurée qu'aucun autre malandrin ne rôde dans les parages, je remets mon épée au fourreau et reporte mon attention sur sire Haeresis qui - sans surprise - s'était chargé du gros de l’œuvre. La répartition de notre labeur eût de quoi me faire rougir - encore que, du tiers du groupe de bandits dont je me suis chargée, j'estime m'être attaquée au plus gros morceau (à savoir le grand Nordahlois un poil féroce) – si bien que je m'empresse de congratuler mon compagnon d'armes.
-Et bien, presque sans accroc ! Parviens-je à lancer de ma voix toujours aussi enrouée. Je ne vous savais guère aussi habile de vos pas et si prompt à la ruse, sire Haeresis. Ce n'est pas à l'Erevnitis que l'on nous apprends une telle adresse. Je me rends immédiatement compte du potentiel d'implication accusatrice de cette remarque ; or, je m'en voudrais d'insinuer que sire Haeresis eut un éventuel passé de tire-laine (ce qui m'étonnerait fortement par ailleurs, au vu de sa noble lignée) ! Non pas que j'y trouve quelque chose à redire ! Je le gratifie d'un sourire se voulant aimable ; puis baisse le regard devers la demi-douzaine de corps inertes gisant à nos pieds. Bon, attachons-les et voyons voir de quoi il en retourne ...
Fort heureusement pour nous, ces truands ne vinrent guère désacraliser ce cimetière sans s'être dûment équipés. Sire Haeresis et moi-même avons à notre disposition pas moins de trois pelles, trois marteaux, trois burins, deux bêches, une pioche, une houe ainsi qu'un gros râteau extrêmement semblable à celui que gardaient les Sœurs-Paisibles d'Hirshan pour entretenir leur potager. Et, cerise sur le gâteau, des mètres et des mètres de cordage – vraisemblablement dérobés à je-ne-sais-quel entrepôt portuaire ou chantier naval – que ces marauds escomptaient sûrement utiliser pour hisser le sarcophage de l'Homme-aux-Mains-d'Or hors de terre, si d'aventure sa dernière demeure s'avérait trop lourde ou trop encombrante pour être portée à bout de douze bras. Leur cupidité nous est bien profitable ! J'y vois là un ersatz de justice divine …
Tandis que je m'empare de deux bons mètres de corde que je sectionne d'un coup de pelle, je jauge très rapidement la santé du Nordhalois que j'ai – légèrement – passé au fil de mon épée. Le bougre respire encore, mais il saigne plus que ce que je ne l'aurai pensé au premier abord. Sans doute mon estoc a-t-il plongé plus profondément que je ne l'ai initialement jaugé … L'idée de m'en laver les mains me traverse l'esprit un court moment. Contrairement au pauvre jeunot boutonneux que j'ai assommé du plat de ma lame ; je n'ai guère que quelques miettes de pitié pour cette brute qui a tenté de diviser ma tête en deux. La rancune est un péché, certes, mais ... après-tout, sa survie n'est-elle pas entre les mains des Dieux, dont j'ai apporté la divine justice de par le bout de ma lame ? C'est à eux seuls que revient le droit de juger de son éventuel trépas. Cependant … je m'en voudrais de contrefaire le dur labeur essuyé par sire Haeresis, qui s'est affairé à ne jamais les blesser de manière létale. Et, au fond de mon âme pécheresse, je sais quelle est la bonne chose à faire ... aussi – après l'avoir saucissonné comme un grand morceau de charcuterie (la faim commence à poindre, je crois …) - je m'affaire à soigner ce pauvre maraud, non sans tirer une mine légèrement dépitée. Les yeux mi-clos, récitant une prière à Zelun, les paumes de mes mains s'animent d'une lueur d'or tandis qu'elles passent au dessus de la plaie du brigand. Lentement, son sang se coagule et sa plaie se rétrécit ; ses chairs se reformant peu à peu sous les bienfaits de la sainte magie que j'opère à semi-contrecœur. J'adresse un nouveau coup d’œil à mon collègue, une interrogation me piquant le bout de la langue. Et, incapable de me taire, je lance :
-Sans vouloir me plaindre ou me montrer dépréciatrice de votre bienveillance à l'égard de ces marauds ; je ne peux m'empêcher de vous poser la question … nous avons ici à faire à des blasphémateurs qui bafouent ce qu'il y a de plus sacré, à savoir la dernière demeure de nos morts. Pourquoi avoir déployé tant d'efforts pour leur laisser la vie sauve ? Les creux de mes mains s'éteignent, et immédiatement mes doigts s'affairent à resserrer le nœud responsable du maintien de l'ensemble des cordages ceignant le Nordhalois avec étroitesse. Nous fûmes en droit de les châtier sur-le-champ, vous savez. Votre miséricorde vous honore, mais ...
Ma phrase reste en suspens. Je ne sais comment la finir, tant je me rends compte qu'elle m'accorde quelques airs de sanguinaire. Pourtant, ce n'est pas que j'aurai voulu les tuer ; non - et j'ai veillé à ce que cela ne se produise guère ! C'est plutôt que … je me demande si ces pécheurs méritent autant d'égards, que ce soit de la part de sire Haeresis comme de la mienne. La Très Sainte Kléomène, dans son abondante bonté, me dirait sans doute que oui ; que chacun mérite le pardon de son prochain. Les Sœurs-Paisibles m'auraient juré le contraire ; arguant que les graines du péché ne délivrent que le fruit de la corruption. L'avis d'un pieux chevalier comme sire Haeresis saurait peut-être se montrer plus nuancé que ces deux extrémités du spectre de la clémence ...
Ni une, ni deux ; j'effectue un pas-chassé qui m'épargne tout juste d'être rendue écervelée, tandis que le tranchant de la hache adverse frôle mon épaule droite. Le maraud ne perd pas une seule seconde et m'assène alors un violent coup de pied au genou gauche, et amorce de sa main armée un balayage horizontal visant à me sectionner le coude. Le heurt à ma jambe a l'effet de me faire serrer les dents de douleur, mais guère de me déséquilibrer comme l'escomptait certainement le rouquin. Les pieds encore fermement ancrés au sol, je pivote en un quart de cercle pour contrer le coup de hache qui échoue, cette fois-ci, à briser ma garde ; puis d'un bond, je viens percuter le Nordhalois de mon épaule. Bien que je visais originellement la face de mon adversaire, ma (relative !) petite taille m'empêche de l'atteindre en plein nez ; et je lui percute douloureusement le menton. L'effet m'est de toute façon pareillement favorable : la tête du rouquin bascule en arrière, et il perd son équilibre tout comme sa posture de garde.
Il ne m'en faut pas plus pour parvenir à zébrer son épaule en une large entaille descendant jusqu'au sommet de son pectoral gauche. Je peux l'entendre réprimer - par fierté martiale – un cri de douleur qu'il contient en sa gorge et emmure de ses dents. La plaie n'est guère profonde (j'y ai veillé), mais ce premier sang versé paraît avoir son petit effet sur la hardiesse de mon opposant. Reculant d'une paire de pas, le bandit se tient en retrait ; la hache dressée, prête à s'abattre sur moi dès lors que je m'avancerai devers lui. Néanmoins, le ribaud n'a guère l'avantage de la portée, ma fidèle épée bâtarde pouvant l'estoquer à un peu plus d'un bon mètre de distance. Je m'élance alors contre lui, et vient immédiatement chercher son arme à l'aide de la pointe de mon épée : avec une précision dont je m'étonne presque moi-même, l'estoc vient se planter dans le manche en bois de la hache adverse, et l'éjecte sans cérémonie de l'empoigne du Nordhalois. Désarmé, ce dernier ne peut réprimer un léger bégaiement ahuri ; tu par un coup de pommeau bien mérité que je lui assène pile entre les deux yeux. Le brigand reste debout une longue seconde, avant de s'écrouler de tout son long sur son dos ; les bras et les jambes écartés comme s'il eût piqué un somme dans une grosse botte de foin.
Victoire !
-'Bruti. Maugréé-je en palpant ma jambe endolorie. Ce salopiaud ne m'a pas loupée ; j'ai sans doute une belle ecchymose dont j'aurai le loisir de m'occuper toute une semaine durant … Enfin, tout cela aurait pu être bien pire.
Une fois assurée qu'aucun autre malandrin ne rôde dans les parages, je remets mon épée au fourreau et reporte mon attention sur sire Haeresis qui - sans surprise - s'était chargé du gros de l’œuvre. La répartition de notre labeur eût de quoi me faire rougir - encore que, du tiers du groupe de bandits dont je me suis chargée, j'estime m'être attaquée au plus gros morceau (à savoir le grand Nordahlois un poil féroce) – si bien que je m'empresse de congratuler mon compagnon d'armes.
-Et bien, presque sans accroc ! Parviens-je à lancer de ma voix toujours aussi enrouée. Je ne vous savais guère aussi habile de vos pas et si prompt à la ruse, sire Haeresis. Ce n'est pas à l'Erevnitis que l'on nous apprends une telle adresse. Je me rends immédiatement compte du potentiel d'implication accusatrice de cette remarque ; or, je m'en voudrais d'insinuer que sire Haeresis eut un éventuel passé de tire-laine (ce qui m'étonnerait fortement par ailleurs, au vu de sa noble lignée) ! Non pas que j'y trouve quelque chose à redire ! Je le gratifie d'un sourire se voulant aimable ; puis baisse le regard devers la demi-douzaine de corps inertes gisant à nos pieds. Bon, attachons-les et voyons voir de quoi il en retourne ...
Fort heureusement pour nous, ces truands ne vinrent guère désacraliser ce cimetière sans s'être dûment équipés. Sire Haeresis et moi-même avons à notre disposition pas moins de trois pelles, trois marteaux, trois burins, deux bêches, une pioche, une houe ainsi qu'un gros râteau extrêmement semblable à celui que gardaient les Sœurs-Paisibles d'Hirshan pour entretenir leur potager. Et, cerise sur le gâteau, des mètres et des mètres de cordage – vraisemblablement dérobés à je-ne-sais-quel entrepôt portuaire ou chantier naval – que ces marauds escomptaient sûrement utiliser pour hisser le sarcophage de l'Homme-aux-Mains-d'Or hors de terre, si d'aventure sa dernière demeure s'avérait trop lourde ou trop encombrante pour être portée à bout de douze bras. Leur cupidité nous est bien profitable ! J'y vois là un ersatz de justice divine …
Tandis que je m'empare de deux bons mètres de corde que je sectionne d'un coup de pelle, je jauge très rapidement la santé du Nordhalois que j'ai – légèrement – passé au fil de mon épée. Le bougre respire encore, mais il saigne plus que ce que je ne l'aurai pensé au premier abord. Sans doute mon estoc a-t-il plongé plus profondément que je ne l'ai initialement jaugé … L'idée de m'en laver les mains me traverse l'esprit un court moment. Contrairement au pauvre jeunot boutonneux que j'ai assommé du plat de ma lame ; je n'ai guère que quelques miettes de pitié pour cette brute qui a tenté de diviser ma tête en deux. La rancune est un péché, certes, mais ... après-tout, sa survie n'est-elle pas entre les mains des Dieux, dont j'ai apporté la divine justice de par le bout de ma lame ? C'est à eux seuls que revient le droit de juger de son éventuel trépas. Cependant … je m'en voudrais de contrefaire le dur labeur essuyé par sire Haeresis, qui s'est affairé à ne jamais les blesser de manière létale. Et, au fond de mon âme pécheresse, je sais quelle est la bonne chose à faire ... aussi – après l'avoir saucissonné comme un grand morceau de charcuterie (la faim commence à poindre, je crois …) - je m'affaire à soigner ce pauvre maraud, non sans tirer une mine légèrement dépitée. Les yeux mi-clos, récitant une prière à Zelun, les paumes de mes mains s'animent d'une lueur d'or tandis qu'elles passent au dessus de la plaie du brigand. Lentement, son sang se coagule et sa plaie se rétrécit ; ses chairs se reformant peu à peu sous les bienfaits de la sainte magie que j'opère à semi-contrecœur. J'adresse un nouveau coup d’œil à mon collègue, une interrogation me piquant le bout de la langue. Et, incapable de me taire, je lance :
-Sans vouloir me plaindre ou me montrer dépréciatrice de votre bienveillance à l'égard de ces marauds ; je ne peux m'empêcher de vous poser la question … nous avons ici à faire à des blasphémateurs qui bafouent ce qu'il y a de plus sacré, à savoir la dernière demeure de nos morts. Pourquoi avoir déployé tant d'efforts pour leur laisser la vie sauve ? Les creux de mes mains s'éteignent, et immédiatement mes doigts s'affairent à resserrer le nœud responsable du maintien de l'ensemble des cordages ceignant le Nordhalois avec étroitesse. Nous fûmes en droit de les châtier sur-le-champ, vous savez. Votre miséricorde vous honore, mais ...
Ma phrase reste en suspens. Je ne sais comment la finir, tant je me rends compte qu'elle m'accorde quelques airs de sanguinaire. Pourtant, ce n'est pas que j'aurai voulu les tuer ; non - et j'ai veillé à ce que cela ne se produise guère ! C'est plutôt que … je me demande si ces pécheurs méritent autant d'égards, que ce soit de la part de sire Haeresis comme de la mienne. La Très Sainte Kléomène, dans son abondante bonté, me dirait sans doute que oui ; que chacun mérite le pardon de son prochain. Les Sœurs-Paisibles m'auraient juré le contraire ; arguant que les graines du péché ne délivrent que le fruit de la corruption. L'avis d'un pieux chevalier comme sire Haeresis saurait peut-être se montrer plus nuancé que ces deux extrémités du spectre de la clémence ...
Icon :
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
43
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
25/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
485
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
Icon
Kratos Haeresis
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Akielos
Kratos observait attentivement Léonore, ses déplacements, ses parades, ses ripostes, et son dernier mouvement pour mettre au sol ce barbare géant. Excellent, surtout en tenant compte du fait qu'elle était bien malade.
Malgré sa propension à trop parler ou avoir un melon trop gonflé par moments, Léonore restait une valeur sure au combat. Kratos se sentait plutôt bien accompagné en sachant la valeur de combattante de sa collègue.
Mais du travail restait à faire. Rassemblant les autres malandrins, le jeune chevalier chercheur les attacha tous avec soin, tandis qu'il écoutait Léonore s'adresser à lui concernant l'efficacité de la discrétion, et s'excuser comme si elle avait dit quelque chose de mauvais.
Riant légèrement, tandis qu'il terminait s'attacher le dernier des bandits, il se tourna vers elle après.
"Vous n'avez pas à vous sentir coupable de vos déclarations, dame Laskari. Disons que certaines escapades nocturnes de jeunes polissons aimant vagabonder librement la nuit sont à mettre au crédit de la... technique. Mais considérez aussi que j'ai eu aussi mon compte de malandrins... et de monstres, à molester par le passé. Et certaines fois, prendre l'adversaire par surprise permet de limiter les risques parmi vos alliés."
Sortir discrètement la nuit était un moyen sympathique de se sentir très, sans l'entrave parentale étouffante, et pouvoir passer un temps précieux et inestimable avec sa bien-aimée Sélène sous les étoiles. Mais l'autre partie de l'histoire était tout aussi véridique, bien entendu.
Avec Léonore, il observa le matériel des bandits. Ils étaient plutôt bien équipés et organisés, une chance qu'ils aient pu les prendre par surprise, surtout le tombeau se trouvait réellement ici, cela aurait été catastrophique. Mais cet équipement était désormais entre leurs mains, autant en faire bon usage.
Et maintenant, Léonore commençait à questionner le bien-fondé d'avoir laissé ces bandits en vie. En effet, les tuer aurait été plus expéditif, mais le chevalier chercheur était curieux, notamment sur le fait d'avoir pu apprendre concernant le tombeau et venir bien équipés. Il voulait des réponses, et il laisserait certainement cette vipère de Kléomène dicter la sentence à leur encontre.
"Vous avez raison, dame Laskari, ils ont commis un sérieux crime. Cependant, même en sachant que c'est une simple rumeur que nous suivons nous aussi, il n'en reste pas moins que ces bandits restaient plutôt bien équipés pour faire les fouilles. Peut être que je m'avance de manière exagérée, mais j'aimerais qu'ils soient interrogés afin de savoir si ils ont d'autres complices, ou même un endroit ou ils auraient d'autres objet de grande valeurs dérobés lors d'autres larcins.
Je tiens à ne laisser aucune possibilité m'échapper sur ce sujet. Quand à la sentence, son Eminence l'Archevêque le décidera."
Observant les bandits, ils ne semblaient pas près de se réveiller de sitôt. Mais le fait est qu'ils étaient seuls désormais, et qu'il aurait aimé qu'il y ait des quelques soldats avec eux. Et il restait à vérifier le tombeau.
"Ils ont l'air bien partis pour dormir un long moment. Je propose de vérifier ce pour quoi nous sommes venus. Assurons-nous déjà de la véracité de cette rumeur." Dit-il en allant vérifier la zone ou les bandits creusaient. Travail de chiffonnier, il fallait bien l'avouer. Aucun respect pour les pierres tombales, terre retournée sans précaution, pas d'organisation. Très agaçant. Leurs recherches en seraient quelque peu ralenties.
Malgré sa propension à trop parler ou avoir un melon trop gonflé par moments, Léonore restait une valeur sure au combat. Kratos se sentait plutôt bien accompagné en sachant la valeur de combattante de sa collègue.
Mais du travail restait à faire. Rassemblant les autres malandrins, le jeune chevalier chercheur les attacha tous avec soin, tandis qu'il écoutait Léonore s'adresser à lui concernant l'efficacité de la discrétion, et s'excuser comme si elle avait dit quelque chose de mauvais.
Riant légèrement, tandis qu'il terminait s'attacher le dernier des bandits, il se tourna vers elle après.
"Vous n'avez pas à vous sentir coupable de vos déclarations, dame Laskari. Disons que certaines escapades nocturnes de jeunes polissons aimant vagabonder librement la nuit sont à mettre au crédit de la... technique. Mais considérez aussi que j'ai eu aussi mon compte de malandrins... et de monstres, à molester par le passé. Et certaines fois, prendre l'adversaire par surprise permet de limiter les risques parmi vos alliés."
Sortir discrètement la nuit était un moyen sympathique de se sentir très, sans l'entrave parentale étouffante, et pouvoir passer un temps précieux et inestimable avec sa bien-aimée Sélène sous les étoiles. Mais l'autre partie de l'histoire était tout aussi véridique, bien entendu.
Avec Léonore, il observa le matériel des bandits. Ils étaient plutôt bien équipés et organisés, une chance qu'ils aient pu les prendre par surprise, surtout le tombeau se trouvait réellement ici, cela aurait été catastrophique. Mais cet équipement était désormais entre leurs mains, autant en faire bon usage.
Et maintenant, Léonore commençait à questionner le bien-fondé d'avoir laissé ces bandits en vie. En effet, les tuer aurait été plus expéditif, mais le chevalier chercheur était curieux, notamment sur le fait d'avoir pu apprendre concernant le tombeau et venir bien équipés. Il voulait des réponses, et il laisserait certainement cette vipère de Kléomène dicter la sentence à leur encontre.
"Vous avez raison, dame Laskari, ils ont commis un sérieux crime. Cependant, même en sachant que c'est une simple rumeur que nous suivons nous aussi, il n'en reste pas moins que ces bandits restaient plutôt bien équipés pour faire les fouilles. Peut être que je m'avance de manière exagérée, mais j'aimerais qu'ils soient interrogés afin de savoir si ils ont d'autres complices, ou même un endroit ou ils auraient d'autres objet de grande valeurs dérobés lors d'autres larcins.
Je tiens à ne laisser aucune possibilité m'échapper sur ce sujet. Quand à la sentence, son Eminence l'Archevêque le décidera."
Observant les bandits, ils ne semblaient pas près de se réveiller de sitôt. Mais le fait est qu'ils étaient seuls désormais, et qu'il aurait aimé qu'il y ait des quelques soldats avec eux. Et il restait à vérifier le tombeau.
"Ils ont l'air bien partis pour dormir un long moment. Je propose de vérifier ce pour quoi nous sommes venus. Assurons-nous déjà de la véracité de cette rumeur." Dit-il en allant vérifier la zone ou les bandits creusaient. Travail de chiffonnier, il fallait bien l'avouer. Aucun respect pour les pierres tombales, terre retournée sans précaution, pas d'organisation. Très agaçant. Leurs recherches en seraient quelque peu ralenties.
Icon :
L'inspiration vous prend soudain. Vous avez envie de modifier votre profil et d'écrire une jolie citation qui apparaîtra dans votre profil. Faites vous plaisir, vous êtes libre d'écrire ce que vous souhaitez. Citation, informations sur le personnage, passage d'un RP ... Faites.
Phrase :
183
Messages :
Lee (Punishing Gray Raven)
Featuring :
Chevalier-chercheur
Crédits :
Frame :
Sprite :
11
Niveau :
021/110
Expérience :
43938
Écus :
Equipé:
Bouclier de fer : DEF +2
Bouclier RES: RES +2
Anneau vitesse: VIT +2
Consommables:
Clé X4 Tonique VIT X4
Tonique DEF X4
Tonique FOR X4
Gâteau des 2 ans :
empêche votre personnage de subir un coup fatal en MC et rend tous les PV (utilisable 2 fois ; s'active automatiquement ; passe avant la potion de résurrection)
Potion Résurrection X1
Soin altération d'état
Réduction de 25% en boutique
Sceau avancé X1
Potion S X3
Soigne 20 pv
Potion M X2
Soigne 50 pv
Soin Paralysie
Potion qui soigne instantanément le statut Paralysie, utilise une action en MC.
x2
Thé Glacé qui soulage 15 points de fatigue
x2
Steak grillé qui soulage 20 points de fatigue
x2
Sushis aux crevettes qui soulage 25 points de fatigue
(1)
P'tit biscuit : soulage 50 PF
Crêpe: Soulage 30 PF
Matériaux:
Mat Vent
Mat Pertuisane
Mat Terre
Mat katana
Mat Hache de guerre
Bouclier de fer : DEF +2
Bouclier RES: RES +2
Anneau vitesse: VIT +2
Consommables:
Clé X4 Tonique VIT X4
Tonique DEF X4
Tonique FOR X4
Gâteau des 2 ans :
empêche votre personnage de subir un coup fatal en MC et rend tous les PV (utilisable 2 fois ; s'active automatiquement ; passe avant la potion de résurrection)
Potion Résurrection X1
Soin altération d'état
Réduction de 25% en boutique
Sceau avancé X1
Potion S X3
Soigne 20 pv
Potion M X2
Soigne 50 pv
Soin Paralysie
Potion qui soigne instantanément le statut Paralysie, utilise une action en MC.
x2
Thé Glacé qui soulage 15 points de fatigue
x2
Steak grillé qui soulage 20 points de fatigue
x2
Sushis aux crevettes qui soulage 25 points de fatigue
(1)
P'tit biscuit : soulage 50 PF
Crêpe: Soulage 30 PF
Matériaux:
Mat Vent
Mat Pertuisane
Mat Terre
Mat katana
Mat Hache de guerre
Inventaire :
Curiosité du conjurateur 3*
Arme par défaut :
PV 34 | FOR 24 | MAG 05 | VIT 17 | TEC 25 | DEF 15 | RES 10 | MVT 04
Stats :
D+ D+
Armes:
Katana E
FOR +5 (PF: 5)
Katana D+
FOR +10 VIT +2 (PF: 12)
Espadon E
FOR +8 (PF: 7)
Espadon D+
FOR +13 VIT -2 TEC +2 (PF:15)
Lame Tranchante : Inflige une attaque lourde à l’espadon sur un ennemi FOR/TEC+2 VIT-2 (fatigue : 15)
Épée Lapin 3*
FOR+13
Si l'unité est à moins de 2 cases d'un allié, FOR/DEF +5 pendant 1 tour.
Attaque = fatigue : 10.
Curiosité du conjurateur 3*
FOR+15
Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5)
FOR +3 en initiant une attaque
Attaque = fatigue : 10.
Armes:
Katana E
FOR +5 (PF: 5)
Katana D+
FOR +10 VIT +2 (PF: 12)
Espadon E
FOR +8 (PF: 7)
Espadon D+
FOR +13 VIT -2 TEC +2 (PF:15)
Lame Tranchante : Inflige une attaque lourde à l’espadon sur un ennemi FOR/TEC+2 VIT-2 (fatigue : 15)
Épée Lapin 3*
FOR+13
Si l'unité est à moins de 2 cases d'un allié, FOR/DEF +5 pendant 1 tour.
Attaque = fatigue : 10.
Curiosité du conjurateur 3*
FOR+15
Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5)
FOR +3 en initiant une attaque
Attaque = fatigue : 10.
Armes :
05
Etage Tour :
02
Missions accomplies :
1335
Réputation :
VIT +2
Si épée/dague équipée : FOR+1
Elan victorieux
Si l'unité initie le combat, elle peut agir à nouveau après le combat. (Une seule fois par tour.) (5)
Si épée/dague équipée : FOR+1
Elan victorieux
Si l'unité initie le combat, elle peut agir à nouveau après le combat. (Une seule fois par tour.) (5)
Maitrises :
Fiancé
Statut :
Soutien S :
Icon
Léonore Laskari
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Akielos
Tandis que mes poignes affermies de par le froid et la rudesse du combat enserrent avec toujours plus de hardiesse nos captifs, et que les cordes roulent sur les corps et égratignent mailles, cuirs et peaux ; je retiens à grand peine mes exclamations à la fois semi-consternées ; en grande partie amusées ; mais surtout investies d'une ample curiosité quant aux révélations divulguées par mon collègue. Sire Haeresis, maraudeur des nuits ? Fripon sous la pleine lune, à l'âge fleuri de son adolescence ? C'est là une chimère que je peine à me figurer ! Encore que, j'ai ouï dire qu'il était d'usage - tacite, certes - chez les jeunes fils de très bonne noblesse de faire acte de fugue pour quelques nuits ; de braver les dangers des toits de chaume, de serpenter dans les ruelles sous plein couvre-feu, de se rosser avec quelques garçons des rues et de goûter à ses premières gorgées de cervoise pour finalement rentrer tout penaud, parés à être rossés pour leurs petits délits - pourtant déjà à moitié pardonnés par la fierté virile que leurs pères ressentent à la lumière des premières manifestations viriles de leurs mâles héritiers. Ah ! C'est qu'ils avaient bien de la chance, les garçons, de ne pas finir au couvent pour la première grosse bêtise qu'on leur découvre !
...
L’amertume me prend lentement à la gorge. Je ne sais si, plus jeune, j'aurais véritablement aimé vadrouiller dans les rues d'Ysraïl tel un jeune sire Haeresis à demi-pubère (j'en doute fort), mais nul doute que j'aurais au moins souhaité m'essayer à l'exercice ; juste une fois. Chez les Sœurs-Paisibles, en leur monastère peint tout de noir, niché à plus de cinq-cent mètres d'altitude ; les escapades les plus rocambolesques que j'eus le déplaisir de connaître se résumèrent à l'acte très extravaguant de transgresser le couvre-feu instauré après la dernière prière nocturne, puis le pillage éhonté d'un garde-manger austère à souhait de mes mains tremblantes de peur, s'ensuivant d'un sommeil troublé par une profonde terreur, très justement appréhensive des lourdes conséquences qui m'attendraient invariablement à l'aube. J'en ai mal aux oreilles rien que d'y repenser …
Enfin, enfin. Toujours est-il que les talents insoupçonnés de Kratos le Filou nous sont désormais d'une très ample utilité, d'autant plus qu'ils se trouvent rares au sein des rangs de l'Erevnitis. Mon compagnon d'armes n'a d'ailleurs guère tort d'affirmer que la ruse est peut-être l'une des meilleure défense que l'on peut adopter pour protéger ses alliés, voire même la vie de ses ennemis … ce sont, bien souvent, les subterfuges et les dissimulations les plus ingénieux qui sont synonymes de victoires rapides, propres et propices aux redditions sur les champs de batailles ; bien plus que la bravoure ou la vertu qui commandent aux grands bains de sang et au jusqu'au-boutisme. Je suppose que nos malandrins désormais si bien saucissonnés auront à remercier la ruse de sire Haeresis pour leur vie sauve … cela, et ma retenue comme ma merci ! Surtout l'autre grand rouquin, là ! J'aurais pu l'ouvrir comme une andouillette, si les Dieux l'avaient souhaité ! Mais, soit, aujourd'hui est jour de divine pitié …
Cela dit, les considérations de mon collègue quant à la provenance de l'équipement de notre belle troupe de ribauds me paraissent un tantinet trop précautionneuses, quoique somme toute pertinentes. Il est vrai que l'on ne se dégote guère des pioches et des pelles à tour de bras au beau milieu de la campagne du bon et beau pays d'Ysraïl ; qui n'est franchement pas réputé pour sa prolifération d'exploitations minières (mais l'on y cultive les meilleures oranges d'Akielos !). Les suspicions de sire Haeresis quant à d'éventuels complices extérieurs tient donc tout à fait la route … peut être quelques marchands véreux, ou un quelconque réseau de contrebandiers caché au sein de la population. De même, l'hypothèse de l'existence d'un butin et sa possible localisation sont aussi une interrogation on-ne-peut-plus légitime. Je suppose que l'on saura tout à fait éclairer nos lanternes une fois que ces marauds seront soumis à la question (je ne veux juste guère être présente pour assister au processus !).
Ne reste donc plus qu'à attester de la véracité ou non de cette rumeur … et par conséquent, de creuser. L'anticipation des efforts à fournir parvient à me fatiguer d'avance. Cependant, j'ai l'insigne chance d'être en compagnie de l'un des plus fin archéologue de l'Erevnitis ; que nos supérieurs aiment à transbahuter sans cesse d'un chantier à l'autre tant ses compétences sont appréciées. L'on ne m'offre guère cet honneur, à moi … ! Enfin, cela dit, et en toute relativisation, je ne suis guère archéologue de formation ; et il faut bien des techniciens et des hommes de terrain comme Kratos pour alimenter la braise du savoir ; afin que cette dernière soit par la suite finement entretenue par des gens de fine pensée et de haute raison … non pas que Kratos ne s'avère pas être également un excellent historien, cela dit … ! Peut-être suis-je seulement un peu meilleure que lui, voilà tout !
Prudemment, mon collègue et moi-même nous avançons devers la zone de fouilles. Immédiatement, quelque chose nous saute aux yeux : nos profanateurs de sépultures n'ont guère réussi à parachever leur excavation … ce qui est somme toute très étonnant, si l'on considère que les bonnes gens de Pargas avaient eux-même préalablement exhumé la supposée tombe de l'Homme-aux-Mains-d'Or, il y a quelques semaines de cela déjà ! Comment se fait-il, en ce cas, que ledit tombeau soit encore recouvert d'une épaisse couche de terre ; qui m'apparaît fort peu naturellement formée et agencée par ailleurs ? Et bien, de toute évidence, les Pargassois se sont acharnés à reboucher le trou dont ils furent eux-même les auteurs … ! Et cela – et sans vouloir me montrer de par trop inquisitrice - cela sent la culpabilité à plein nez ! L'on peut être quasiment sûrs et certains que nos paysans s'en sont mis plein les fouilles, et ont essayé de recouvrir leurs traces ! Bien que le camouflage de leur probable méfait soit grossier, il ne nous en complique pas moins la tâche. Fort heureusement, le labeur d'une seconde creusée a déjà été amplement entamé par nos sinistres prédécesseurs ...
-Bon … le travail semble être déjà à moitié fait. Dis-je en jetant devers la fosse à demi-exhumée un coup d’œil dénué d'entrain comme de volonté. Je dois l'avouer ; mon cœur n'y est pas. J'ai encore mal dans les bras à cause de l'autre rustre … et ma gorge tourne encore ma voix en un concert de murmures rauques et amers … ah, si seulement nous avions quelques aides de camps ! Sire Haeresis, je vous laisse toute licence et tout commandement quant à l'exhumation de cette tombe. Je me ferai votre assistante, dans les limites des capacités qui sont les miennes. J'entends par là que je ne tiens pas spécialement à être celle qui creuse le plus !
Et, empoignant une bonne pelle à mes pieds, je me prépare à creuser ; non sans m'efforcer de retenir un léger soupir.
...
L’amertume me prend lentement à la gorge. Je ne sais si, plus jeune, j'aurais véritablement aimé vadrouiller dans les rues d'Ysraïl tel un jeune sire Haeresis à demi-pubère (j'en doute fort), mais nul doute que j'aurais au moins souhaité m'essayer à l'exercice ; juste une fois. Chez les Sœurs-Paisibles, en leur monastère peint tout de noir, niché à plus de cinq-cent mètres d'altitude ; les escapades les plus rocambolesques que j'eus le déplaisir de connaître se résumèrent à l'acte très extravaguant de transgresser le couvre-feu instauré après la dernière prière nocturne, puis le pillage éhonté d'un garde-manger austère à souhait de mes mains tremblantes de peur, s'ensuivant d'un sommeil troublé par une profonde terreur, très justement appréhensive des lourdes conséquences qui m'attendraient invariablement à l'aube. J'en ai mal aux oreilles rien que d'y repenser …
Enfin, enfin. Toujours est-il que les talents insoupçonnés de Kratos le Filou nous sont désormais d'une très ample utilité, d'autant plus qu'ils se trouvent rares au sein des rangs de l'Erevnitis. Mon compagnon d'armes n'a d'ailleurs guère tort d'affirmer que la ruse est peut-être l'une des meilleure défense que l'on peut adopter pour protéger ses alliés, voire même la vie de ses ennemis … ce sont, bien souvent, les subterfuges et les dissimulations les plus ingénieux qui sont synonymes de victoires rapides, propres et propices aux redditions sur les champs de batailles ; bien plus que la bravoure ou la vertu qui commandent aux grands bains de sang et au jusqu'au-boutisme. Je suppose que nos malandrins désormais si bien saucissonnés auront à remercier la ruse de sire Haeresis pour leur vie sauve … cela, et ma retenue comme ma merci ! Surtout l'autre grand rouquin, là ! J'aurais pu l'ouvrir comme une andouillette, si les Dieux l'avaient souhaité ! Mais, soit, aujourd'hui est jour de divine pitié …
Cela dit, les considérations de mon collègue quant à la provenance de l'équipement de notre belle troupe de ribauds me paraissent un tantinet trop précautionneuses, quoique somme toute pertinentes. Il est vrai que l'on ne se dégote guère des pioches et des pelles à tour de bras au beau milieu de la campagne du bon et beau pays d'Ysraïl ; qui n'est franchement pas réputé pour sa prolifération d'exploitations minières (mais l'on y cultive les meilleures oranges d'Akielos !). Les suspicions de sire Haeresis quant à d'éventuels complices extérieurs tient donc tout à fait la route … peut être quelques marchands véreux, ou un quelconque réseau de contrebandiers caché au sein de la population. De même, l'hypothèse de l'existence d'un butin et sa possible localisation sont aussi une interrogation on-ne-peut-plus légitime. Je suppose que l'on saura tout à fait éclairer nos lanternes une fois que ces marauds seront soumis à la question (je ne veux juste guère être présente pour assister au processus !).
Ne reste donc plus qu'à attester de la véracité ou non de cette rumeur … et par conséquent, de creuser. L'anticipation des efforts à fournir parvient à me fatiguer d'avance. Cependant, j'ai l'insigne chance d'être en compagnie de l'un des plus fin archéologue de l'Erevnitis ; que nos supérieurs aiment à transbahuter sans cesse d'un chantier à l'autre tant ses compétences sont appréciées. L'on ne m'offre guère cet honneur, à moi … ! Enfin, cela dit, et en toute relativisation, je ne suis guère archéologue de formation ; et il faut bien des techniciens et des hommes de terrain comme Kratos pour alimenter la braise du savoir ; afin que cette dernière soit par la suite finement entretenue par des gens de fine pensée et de haute raison … non pas que Kratos ne s'avère pas être également un excellent historien, cela dit … ! Peut-être suis-je seulement un peu meilleure que lui, voilà tout !
Prudemment, mon collègue et moi-même nous avançons devers la zone de fouilles. Immédiatement, quelque chose nous saute aux yeux : nos profanateurs de sépultures n'ont guère réussi à parachever leur excavation … ce qui est somme toute très étonnant, si l'on considère que les bonnes gens de Pargas avaient eux-même préalablement exhumé la supposée tombe de l'Homme-aux-Mains-d'Or, il y a quelques semaines de cela déjà ! Comment se fait-il, en ce cas, que ledit tombeau soit encore recouvert d'une épaisse couche de terre ; qui m'apparaît fort peu naturellement formée et agencée par ailleurs ? Et bien, de toute évidence, les Pargassois se sont acharnés à reboucher le trou dont ils furent eux-même les auteurs … ! Et cela – et sans vouloir me montrer de par trop inquisitrice - cela sent la culpabilité à plein nez ! L'on peut être quasiment sûrs et certains que nos paysans s'en sont mis plein les fouilles, et ont essayé de recouvrir leurs traces ! Bien que le camouflage de leur probable méfait soit grossier, il ne nous en complique pas moins la tâche. Fort heureusement, le labeur d'une seconde creusée a déjà été amplement entamé par nos sinistres prédécesseurs ...
-Bon … le travail semble être déjà à moitié fait. Dis-je en jetant devers la fosse à demi-exhumée un coup d’œil dénué d'entrain comme de volonté. Je dois l'avouer ; mon cœur n'y est pas. J'ai encore mal dans les bras à cause de l'autre rustre … et ma gorge tourne encore ma voix en un concert de murmures rauques et amers … ah, si seulement nous avions quelques aides de camps ! Sire Haeresis, je vous laisse toute licence et tout commandement quant à l'exhumation de cette tombe. Je me ferai votre assistante, dans les limites des capacités qui sont les miennes. J'entends par là que je ne tiens pas spécialement à être celle qui creuse le plus !
Et, empoignant une bonne pelle à mes pieds, je me prépare à creuser ; non sans m'efforcer de retenir un léger soupir.
***
A l'issue d'une belle demi-heure d'excavation au cours de laquelle je me suis piteusement illustrée de par ma toux, mes pauses fréquentes, et ma malheureuse tendance à pelleter de manière très peu considérée (je prie encore Kratos de m'excuser de lui avoir jeté par mégarde une grosse motte de terre en plein front) ; nous parvenons enfin à clairsemer le couvercle comme les contours de la tombe pour en découvrir les autours. Et, en toute honnêteté, ce n'est rien de moins qu'une véritable petite merveille d'archéologie - de quoi m'en laisser presque-plus-que-pantoise, même, car sous nos pieds et nos regards scrutateurs se dévoile un tombeau rutilant, gravé du sceau de l'antique monarchie djinn ! Une telle trouvaille, en pleine campagne akieloise ! C'est tout de même sidérant ! Long de huit pieds, large de cinq, haut de vraisemblablement trois, nous avons à faire avec une tombe de belle dimension ; abritant peut-être jusqu'à deux corps, ou bien un seul cadavre inhumé avec de nombreuses possessions … Que de belles choses en perspective !
Toutefois, nous devons faire face à une première et immédiate déception : la supposée tombe de l'Homme-aux-Mains-d'Or n'est, contrairement à mes plus folles attentes, point faite d'or. Quelle tristesse ! Il s'agit là, à n'en pas douter, d'un tombeau en cuivre émaillé, rendu particulièrement rutilant de par un vernis de très haute qualité ; qui a su endurer – sans doute par miracle – des siècles d'enterrement. L'illusion serait presque parfaite si le cuivre n'avait pas fait - de par l'usure du temps - défaut par endroits épars, là où quelques nuances de vert-de-gris trahissent la véritable nature du métal enchâssant le cercueil. Ma foi, je ne peux guère blâmer les gens de Pargas de s'être fourvoyés quant à sa nature : j'eus moi-même pris ce métal pour de l'or si je ne l'avais guère miré de plus près, et je ne peux m'empêcher de songer que nos bons paysans ne sont guère familiers avec les métaux précieux ; notamment l'or, dont j'imagine qu'il ne court pas les rues dans leur néanmoins charmante et pittoresque bourgade.
Cela étant dit, j'imagine qu'ils auront toutes les occasions de s'accoutumer avec bien plus d'aisance aux pierres précieuses et joyaux de tout genre, car nous vient un second et non-moins immédiat constat : le tombeau fut, comme je le suspectais, très clairement victime d'un premier pillage. Les nombreuses cavités - entièrement vidées et saccagées - finement creusées sur l'ensemble du couvercle comme sur les longueurs de la tombe témoignent de la présence passée de tout un arsenal de bijoux duquel l'on s'est dûment accaparé jusqu'au moindre grenat, saphir ou je ne sais quel diamant. Et, étant donné que ce sont les bons et aimables sire Haeresis et dame Laskari qui eurent l'amabilité de se coltiner la creusée jusqu'au tombeau rebouché à la hâte ; l'on ne peut guère accuser nos quelques malandrins toujours inconscients de s'être rendus coupables de ce forfait … ce qui ne nous laisse guère qu'un seul groupe de suspects. Ah, hélas, il nous faudra prévenir les autorités fiscales d'Ysraïl, je gage. Le pouvoir d'achat du Pargassois moyen risque de sérieusement grimper cette année, et un semblant d'impôt sur la fortune non-licite me paraît de bon ton ... ! J'espère seulement que l'on n'organisera guère de battue ou de traque aux pierres précieuses jusque dans les chaumes de nos pauvres paysans ; car ce ne serait là qu'une cruauté infligée devers quelques roturiers très chanceux (bien que cupides, cela dit) dont les Dieux se sont amusés à leur faire miroiter un beau, très beau trésor. Le divin a souvent un sens de l'humour quelque peu opaque …
Outre ces constats, sire Haeresis et moi-même nous trouvons confrontés à une difficulté somme toute curieuse. Nous ne parvenons guère à creuser au delà de deux pieds de profondeur autour de la tombe, car nos outils se heurtent à quelque chose de dur, de très dur, mais qui m'est parfaitement impossible à identifier. Sans doute quelque chose en pierre, mais … qui ne ne me paraît guère être de formation naturelle. Quant au couvercle de la tombe, il se trouvait déjà quelque peu entrouvert lorsque nous l'avons à nouveau déterré, mais le peu de lumière que nous offre le pâle soleil de décembre ne nous permet guère d'y discerner quoique ce soit.
Je n'ose moi-même guère y toucher plus que de raison, de peur de casser quelque chose – je laisse les manipulations d'artefacts aussi anciens aux mains expertes de sire Haeresis. Mais, en rejetant un coup d’œil par l'embrasure de la tombe ; collant presque ma joue contre le cuivre verdi et plongeant mon iris dans les ténèbres, je discerne peu à peu … de la profondeur. Un gouffre, qui semble se prolonger plus loin encore, jusque dans les entrailles de la terre ...
-... L-La tombe … elle … recouvre une … sorte de pente ? J'énonce à l'attention de mon collègue. C'est comme si elle avait été creusée encore plus basse en terre … comme c'est curieux ...
Je me redresse lentement, et tourne le chef devers Kratos.
-Sire Haeresis, pourriez-vous, euuuh ... J'hésite un instant quant à l'agencement de ma phrase. Comment lui faire comprendre que je crains d'effectuer une mauvaise manipulation ; et que je préférais qu'il se charge de l'ouverture du tombeau ? ... puis-je vous assister d'une quelconque manière quant au déplacement du couvercle de cette tombe ? Ah, baste ! J'aurais pu trouver mieux, mais au moins j'espère m'être fait comprendre !
Toutefois, nous devons faire face à une première et immédiate déception : la supposée tombe de l'Homme-aux-Mains-d'Or n'est, contrairement à mes plus folles attentes, point faite d'or. Quelle tristesse ! Il s'agit là, à n'en pas douter, d'un tombeau en cuivre émaillé, rendu particulièrement rutilant de par un vernis de très haute qualité ; qui a su endurer – sans doute par miracle – des siècles d'enterrement. L'illusion serait presque parfaite si le cuivre n'avait pas fait - de par l'usure du temps - défaut par endroits épars, là où quelques nuances de vert-de-gris trahissent la véritable nature du métal enchâssant le cercueil. Ma foi, je ne peux guère blâmer les gens de Pargas de s'être fourvoyés quant à sa nature : j'eus moi-même pris ce métal pour de l'or si je ne l'avais guère miré de plus près, et je ne peux m'empêcher de songer que nos bons paysans ne sont guère familiers avec les métaux précieux ; notamment l'or, dont j'imagine qu'il ne court pas les rues dans leur néanmoins charmante et pittoresque bourgade.
Cela étant dit, j'imagine qu'ils auront toutes les occasions de s'accoutumer avec bien plus d'aisance aux pierres précieuses et joyaux de tout genre, car nous vient un second et non-moins immédiat constat : le tombeau fut, comme je le suspectais, très clairement victime d'un premier pillage. Les nombreuses cavités - entièrement vidées et saccagées - finement creusées sur l'ensemble du couvercle comme sur les longueurs de la tombe témoignent de la présence passée de tout un arsenal de bijoux duquel l'on s'est dûment accaparé jusqu'au moindre grenat, saphir ou je ne sais quel diamant. Et, étant donné que ce sont les bons et aimables sire Haeresis et dame Laskari qui eurent l'amabilité de se coltiner la creusée jusqu'au tombeau rebouché à la hâte ; l'on ne peut guère accuser nos quelques malandrins toujours inconscients de s'être rendus coupables de ce forfait … ce qui ne nous laisse guère qu'un seul groupe de suspects. Ah, hélas, il nous faudra prévenir les autorités fiscales d'Ysraïl, je gage. Le pouvoir d'achat du Pargassois moyen risque de sérieusement grimper cette année, et un semblant d'impôt sur la fortune non-licite me paraît de bon ton ... ! J'espère seulement que l'on n'organisera guère de battue ou de traque aux pierres précieuses jusque dans les chaumes de nos pauvres paysans ; car ce ne serait là qu'une cruauté infligée devers quelques roturiers très chanceux (bien que cupides, cela dit) dont les Dieux se sont amusés à leur faire miroiter un beau, très beau trésor. Le divin a souvent un sens de l'humour quelque peu opaque …
Outre ces constats, sire Haeresis et moi-même nous trouvons confrontés à une difficulté somme toute curieuse. Nous ne parvenons guère à creuser au delà de deux pieds de profondeur autour de la tombe, car nos outils se heurtent à quelque chose de dur, de très dur, mais qui m'est parfaitement impossible à identifier. Sans doute quelque chose en pierre, mais … qui ne ne me paraît guère être de formation naturelle. Quant au couvercle de la tombe, il se trouvait déjà quelque peu entrouvert lorsque nous l'avons à nouveau déterré, mais le peu de lumière que nous offre le pâle soleil de décembre ne nous permet guère d'y discerner quoique ce soit.
Je n'ose moi-même guère y toucher plus que de raison, de peur de casser quelque chose – je laisse les manipulations d'artefacts aussi anciens aux mains expertes de sire Haeresis. Mais, en rejetant un coup d’œil par l'embrasure de la tombe ; collant presque ma joue contre le cuivre verdi et plongeant mon iris dans les ténèbres, je discerne peu à peu … de la profondeur. Un gouffre, qui semble se prolonger plus loin encore, jusque dans les entrailles de la terre ...
-... L-La tombe … elle … recouvre une … sorte de pente ? J'énonce à l'attention de mon collègue. C'est comme si elle avait été creusée encore plus basse en terre … comme c'est curieux ...
Je me redresse lentement, et tourne le chef devers Kratos.
-Sire Haeresis, pourriez-vous, euuuh ... J'hésite un instant quant à l'agencement de ma phrase. Comment lui faire comprendre que je crains d'effectuer une mauvaise manipulation ; et que je préférais qu'il se charge de l'ouverture du tombeau ? ... puis-je vous assister d'une quelconque manière quant au déplacement du couvercle de cette tombe ? Ah, baste ! J'aurais pu trouver mieux, mais au moins j'espère m'être fait comprendre !
Icon :
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
43
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
25/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
485
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
Icon
Kratos Haeresis
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Akielos
A vrai dire, pendant tout le temps demandé pour déterrer l'entrée de la tombe, Kratos s'était senti assez excité par moments à l'idée de pouvoir pénétrer dans le tombeau. Ca lui rappelait ces histoires d'aventures qu'il lisait petit, enfin, bien sur, il espérait que ça ne comprenait pas les malédictions qui apparaissaient lorsque quelqu'un ouvrait le tombeau.
Cette pensée fut brutalement interrompue lorsqu'il reçut une motte de terre sur la tête.
Léonore s'excusa, et si Kratos ne lui en tenait pas rigueur, il était malgré tout quelque peu... agacé ? A croire que ce n'était définitivement pas la journée pour elle. En plus d'être malade, elle était assez étourdie par moment.
Le plus gros du travail fait, le jeune chevalier put se permettre de souffler en posant sa pelle et pouvoir s'adonner à une étude plus précise du tombeau.
Il correspondait bien à ce qu'on pouvait en attendre d'un personnage important de Djinn, et autant le dire, le travail du détail était vraiment magnifique, malgré le fait que le tombeau avait vraisemblablement déjà subit un pillage. Autant dire alors qu'il ne fallait pas avoir trop d'attentes sur ce qu'ils allaient trouver là-dedans.
Mais alors qu'il reprit sa pelle pour creuser, lui et Léonore furent complètement bloqués au bout d'un moment, quelque chose d'extrêmement dur bloquait leurs pelles.
Laissant tomber sa pelle, Kratos dégagea la terre le plus possible de ses mains gantées, essayant d'avoir un meilleur aperçu de ce qui se cachait là-dessous. Malgré les coups de pelle, il n'y avait pas de marques visibles. De la pierre, oui, mais travaillée, et d'une bien meilleure qualité que la pierre normale, certainement manufacturée. Très intéressant.
Léonore lui déclara alors que la tombe semblait recouvrir une pente. S'approchant pour regarder à son tour, il distingua lui aussi, bien qu'avec beaucoup de peine, la dite pente. Pas en pente trop inclinée, parfaitement possible de s'y déplacer normalement.
"Ouvrons complètement ce couvercle. Nous procéderons à une exploration une fois ceci fait. Et oui, vous allez m'aider, dame Laskari, aidez-moi."
Utilisant sa pelle comme levier pour dégager le couvercle, Kratos et Léonore dégagèrent, non sans grand mal, car il fallait s'y prendre progressivement, et surtout, veiller à ne pas mettre trop de force dans la pelle, au risque de la briser.
Ceci fait, la lumière naturelle révéla la dite pente. S'engageant en premier, Kratos s'avança avec mille précautions, histoire de vérifier si le sol était sur, et fit signe à Léonore de venir, une fois qu'il en fut assuré. En général, dans les tombeaux, l'entrée était généralement la partie facile. C'était plutôt pour en ressortir que ce n'était pas une sinécure.
Durant l'avancée, le jeune chevalier veillait à garder un pas lent, regardant en haut, en bas, à droite et à gauche. A vrai dire, il n'y avait pas grand chose à voir. D'ailleurs, la roche était très naturelle ici, à croire qu'ils avaient fabriqué des murs et un couvercle pour recouvrir un passage rocheux tel quel, et une certaine végétation était présente.
Pourtant, des filets de lumière naturelle étaient présents, ça et là, ce qui rendait la progression possible.
Continuant ainsi un petit moment, ils arrivèrent dans une grande salle. Celle-ci par contre, était clairement le résultat d'une construction humaine.
Les murs présentaient quelques raffinements assez caractéristiques de Djinn. Le sol était couvert de dalles d'un doré qui ne laissait guère de doute concernant le métal utilisé. Pourtant, si pillage il y a eu ici, il y avait peu de chance que ces dalles soient restées en excellent état.
Ce n'était d'ailleurs que maintenant qu'il notait la présence de traces rouges, du sang visiblement, mais aucun corps visible aux alentours.
Quelque chose n'allait pas ici, d'ailleurs, Kratos sentait que l'atmosphère était... différente d'ordinaire. L'impression d'être observé. Il examina attentivement les dalles. Certaines étaient dorées, et d'autres, beaucoup moins nombreuses, étaient en pierre normale.
Mais leur agencement n'était pas constant. Peu de doute qu'il y ait une négligence pour un tel tombeau. Alors... il prit son épée et posa le bout de la lame sur une des dalles en pierre, essayant d'appuyer dessus... rien. C'était surtout à ce moment qu'il notait la présence de multiples petits trous dans le sol, et maintenant qu'il vérifia aux alentours, il y en avait aussi dans les murs.
"Evitons l'or." Dit-il simplement.
La traversée ne fut pas sans problème, car la disposition était assez... aléatoire, et passer sur les bonnes dalles tout en devant garder son équilibre, était un gageure, surtout quand on portait une armure.
Cette salle passé, il fallait poursuivre plus profondément, et cette sensation oppressante dans l'atmosphère continuait de s'intensifier, et une sensation de malaise se présentait.
Vint alors une nouvelle, et dernière salle. Remplie d'objets en or, de bijoux et autres joyaux raffinés, et au milieu, le cercueil en or, certainement celui du fameux homme aux mains d'or. Pourtant, malgré cette découverte, Kratos, nauséeux, n'avait pas vraiment envie de faire un pas de plus en avant.
En fait, son regard était dirigé au-delà du cercueil, un objet posé sur une belle table dorée. Un coffre de grande taille, en or, très finement décoré, serti de joyaux et de figures finement sculptées. Et pourtant, il sentait que c'était la qui se situait le problème.
"Qu'en pensez-vous, dame Laskari ?"
Cette pensée fut brutalement interrompue lorsqu'il reçut une motte de terre sur la tête.
Léonore s'excusa, et si Kratos ne lui en tenait pas rigueur, il était malgré tout quelque peu... agacé ? A croire que ce n'était définitivement pas la journée pour elle. En plus d'être malade, elle était assez étourdie par moment.
Le plus gros du travail fait, le jeune chevalier put se permettre de souffler en posant sa pelle et pouvoir s'adonner à une étude plus précise du tombeau.
Il correspondait bien à ce qu'on pouvait en attendre d'un personnage important de Djinn, et autant le dire, le travail du détail était vraiment magnifique, malgré le fait que le tombeau avait vraisemblablement déjà subit un pillage. Autant dire alors qu'il ne fallait pas avoir trop d'attentes sur ce qu'ils allaient trouver là-dedans.
Mais alors qu'il reprit sa pelle pour creuser, lui et Léonore furent complètement bloqués au bout d'un moment, quelque chose d'extrêmement dur bloquait leurs pelles.
Laissant tomber sa pelle, Kratos dégagea la terre le plus possible de ses mains gantées, essayant d'avoir un meilleur aperçu de ce qui se cachait là-dessous. Malgré les coups de pelle, il n'y avait pas de marques visibles. De la pierre, oui, mais travaillée, et d'une bien meilleure qualité que la pierre normale, certainement manufacturée. Très intéressant.
Léonore lui déclara alors que la tombe semblait recouvrir une pente. S'approchant pour regarder à son tour, il distingua lui aussi, bien qu'avec beaucoup de peine, la dite pente. Pas en pente trop inclinée, parfaitement possible de s'y déplacer normalement.
"Ouvrons complètement ce couvercle. Nous procéderons à une exploration une fois ceci fait. Et oui, vous allez m'aider, dame Laskari, aidez-moi."
Utilisant sa pelle comme levier pour dégager le couvercle, Kratos et Léonore dégagèrent, non sans grand mal, car il fallait s'y prendre progressivement, et surtout, veiller à ne pas mettre trop de force dans la pelle, au risque de la briser.
Ceci fait, la lumière naturelle révéla la dite pente. S'engageant en premier, Kratos s'avança avec mille précautions, histoire de vérifier si le sol était sur, et fit signe à Léonore de venir, une fois qu'il en fut assuré. En général, dans les tombeaux, l'entrée était généralement la partie facile. C'était plutôt pour en ressortir que ce n'était pas une sinécure.
Durant l'avancée, le jeune chevalier veillait à garder un pas lent, regardant en haut, en bas, à droite et à gauche. A vrai dire, il n'y avait pas grand chose à voir. D'ailleurs, la roche était très naturelle ici, à croire qu'ils avaient fabriqué des murs et un couvercle pour recouvrir un passage rocheux tel quel, et une certaine végétation était présente.
Pourtant, des filets de lumière naturelle étaient présents, ça et là, ce qui rendait la progression possible.
Continuant ainsi un petit moment, ils arrivèrent dans une grande salle. Celle-ci par contre, était clairement le résultat d'une construction humaine.
Les murs présentaient quelques raffinements assez caractéristiques de Djinn. Le sol était couvert de dalles d'un doré qui ne laissait guère de doute concernant le métal utilisé. Pourtant, si pillage il y a eu ici, il y avait peu de chance que ces dalles soient restées en excellent état.
Ce n'était d'ailleurs que maintenant qu'il notait la présence de traces rouges, du sang visiblement, mais aucun corps visible aux alentours.
Quelque chose n'allait pas ici, d'ailleurs, Kratos sentait que l'atmosphère était... différente d'ordinaire. L'impression d'être observé. Il examina attentivement les dalles. Certaines étaient dorées, et d'autres, beaucoup moins nombreuses, étaient en pierre normale.
Mais leur agencement n'était pas constant. Peu de doute qu'il y ait une négligence pour un tel tombeau. Alors... il prit son épée et posa le bout de la lame sur une des dalles en pierre, essayant d'appuyer dessus... rien. C'était surtout à ce moment qu'il notait la présence de multiples petits trous dans le sol, et maintenant qu'il vérifia aux alentours, il y en avait aussi dans les murs.
"Evitons l'or." Dit-il simplement.
La traversée ne fut pas sans problème, car la disposition était assez... aléatoire, et passer sur les bonnes dalles tout en devant garder son équilibre, était un gageure, surtout quand on portait une armure.
Cette salle passé, il fallait poursuivre plus profondément, et cette sensation oppressante dans l'atmosphère continuait de s'intensifier, et une sensation de malaise se présentait.
Vint alors une nouvelle, et dernière salle. Remplie d'objets en or, de bijoux et autres joyaux raffinés, et au milieu, le cercueil en or, certainement celui du fameux homme aux mains d'or. Pourtant, malgré cette découverte, Kratos, nauséeux, n'avait pas vraiment envie de faire un pas de plus en avant.
En fait, son regard était dirigé au-delà du cercueil, un objet posé sur une belle table dorée. Un coffre de grande taille, en or, très finement décoré, serti de joyaux et de figures finement sculptées. Et pourtant, il sentait que c'était la qui se situait le problème.
"Qu'en pensez-vous, dame Laskari ?"
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Phrase :
183
Messages :
Lee (Punishing Gray Raven)
Featuring :
Chevalier-chercheur
Crédits :
Frame :
Sprite :
11
Niveau :
021/110
Expérience :
43938
Écus :
Equipé:
Bouclier de fer : DEF +2
Bouclier RES: RES +2
Anneau vitesse: VIT +2
Consommables:
Clé X4 Tonique VIT X4
Tonique DEF X4
Tonique FOR X4
Gâteau des 2 ans :
empêche votre personnage de subir un coup fatal en MC et rend tous les PV (utilisable 2 fois ; s'active automatiquement ; passe avant la potion de résurrection)
Potion Résurrection X1
Soin altération d'état
Réduction de 25% en boutique
Sceau avancé X1
Potion S X3
Soigne 20 pv
Potion M X2
Soigne 50 pv
Soin Paralysie
Potion qui soigne instantanément le statut Paralysie, utilise une action en MC.
x2
Thé Glacé qui soulage 15 points de fatigue
x2
Steak grillé qui soulage 20 points de fatigue
x2
Sushis aux crevettes qui soulage 25 points de fatigue
(1)
P'tit biscuit : soulage 50 PF
Crêpe: Soulage 30 PF
Matériaux:
Mat Vent
Mat Pertuisane
Mat Terre
Mat katana
Mat Hache de guerre
Bouclier de fer : DEF +2
Bouclier RES: RES +2
Anneau vitesse: VIT +2
Consommables:
Clé X4 Tonique VIT X4
Tonique DEF X4
Tonique FOR X4
Gâteau des 2 ans :
empêche votre personnage de subir un coup fatal en MC et rend tous les PV (utilisable 2 fois ; s'active automatiquement ; passe avant la potion de résurrection)
Potion Résurrection X1
Soin altération d'état
Réduction de 25% en boutique
Sceau avancé X1
Potion S X3
Soigne 20 pv
Potion M X2
Soigne 50 pv
Soin Paralysie
Potion qui soigne instantanément le statut Paralysie, utilise une action en MC.
x2
Thé Glacé qui soulage 15 points de fatigue
x2
Steak grillé qui soulage 20 points de fatigue
x2
Sushis aux crevettes qui soulage 25 points de fatigue
(1)
P'tit biscuit : soulage 50 PF
Crêpe: Soulage 30 PF
Matériaux:
Mat Vent
Mat Pertuisane
Mat Terre
Mat katana
Mat Hache de guerre
Inventaire :
Curiosité du conjurateur 3*
Arme par défaut :
PV 34 | FOR 24 | MAG 05 | VIT 17 | TEC 25 | DEF 15 | RES 10 | MVT 04
Stats :
D+ D+
Armes:
Katana E
FOR +5 (PF: 5)
Katana D+
FOR +10 VIT +2 (PF: 12)
Espadon E
FOR +8 (PF: 7)
Espadon D+
FOR +13 VIT -2 TEC +2 (PF:15)
Lame Tranchante : Inflige une attaque lourde à l’espadon sur un ennemi FOR/TEC+2 VIT-2 (fatigue : 15)
Épée Lapin 3*
FOR+13
Si l'unité est à moins de 2 cases d'un allié, FOR/DEF +5 pendant 1 tour.
Attaque = fatigue : 10.
Curiosité du conjurateur 3*
FOR+15
Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5)
FOR +3 en initiant une attaque
Attaque = fatigue : 10.
Armes:
Katana E
FOR +5 (PF: 5)
Katana D+
FOR +10 VIT +2 (PF: 12)
Espadon E
FOR +8 (PF: 7)
Espadon D+
FOR +13 VIT -2 TEC +2 (PF:15)
Lame Tranchante : Inflige une attaque lourde à l’espadon sur un ennemi FOR/TEC+2 VIT-2 (fatigue : 15)
Épée Lapin 3*
FOR+13
Si l'unité est à moins de 2 cases d'un allié, FOR/DEF +5 pendant 1 tour.
Attaque = fatigue : 10.
Curiosité du conjurateur 3*
FOR+15
Efficace contre les unités blindées (dégâts x1,5)
FOR +3 en initiant une attaque
Attaque = fatigue : 10.
Armes :
05
Etage Tour :
02
Missions accomplies :
1335
Réputation :
VIT +2
Si épée/dague équipée : FOR+1
Elan victorieux
Si l'unité initie le combat, elle peut agir à nouveau après le combat. (Une seule fois par tour.) (5)
Si épée/dague équipée : FOR+1
Elan victorieux
Si l'unité initie le combat, elle peut agir à nouveau après le combat. (Une seule fois par tour.) (5)
Maitrises :
Fiancé
Statut :
Soutien S :
Icon
Léonore Laskari
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Akielos
C'est par le déploiement de nos moult efforts conjoints (bien qu'inégaux, je le crains, en raison de ma relative inexpérience en matière de chantier archéologique – et peut-être également à cause d'une pincée de paresse, je l'avoue) qu'après une bonne demi-heure, nous parvînmes enfin à ouvrir ce maudit tombeau ; non sans occasionner de ma part une belle pelletée d'injures, marmonnées à voix basse en considération des sensibles oreilles de mon compagnon d'armes. Il fut bien délicat de mener l'ouvrage à son terme, tant déplacer le couvercle de la tombe demanda autant de dextérité et d'habileté de main que de force brute ; si bien que je compris très rapidement pourquoi nos quelques marauds peinèrent à seulement entrouvrir cette dernière malgré leur nombre supérieur au nôtre … Mais, en définitive, l'expérience comme la vertu des chevaliers de l'Erevnitis surent triompher des amateurs et des profanateurs, et c'est à nous – les braves, dignes, pieux et passablement fatigués serviteurs de la Sainte – que s'ouvrent les portes de la tombe de l'Homme-aux-Mains-d'Or !
Un certain frisson vient me parcourir l'échine. Tout de même ! Me voilà bientôt à explorer un tombeau oublié et semi-légendaire, méconnu de tous et aux richesses vraisemblablement épargnées par l'avarice (mais peut-être guère par les ravages du temps, cela dit) ; en compagnie d'un frère juré de l'ordre ! A braver les énigmes de jadis, à dépoussiérer des fresques anciennes, à ouvrir de vieux trésors centenaires ! C'est quand même pour cela que tout le monde signe à l'Erevnitis, au départ ! Ça, et l'accès à la presque-intégralité de toutes les bibliothèques de Cheldis, l'immense prestige de la profession, et la meilleure cantine de toute la chevalerie akieloise - n'en déplaise à ceux de la Kavalaris ! Allez, en avant, et à nous la gloire ! Cependant et hélas, et bien que rendue enthousiaste par l’appel de l’inconnu, un douloureux raclement de gorge vient me rappeler sous peu mon bien piètre état de santé et ma pauvre mine. Ah, que diable, fallait-il que les Dieux punissent mon pauvre être à l’aube d’une telle découverte ? Le sens de l’humour du divin n’aura jamais de cesse de me surprendre comme de me faire froncer les sourcils !
Humble comme souffreteuse, je laisse par conséquent sire Haeresis s’engager le premier dans le tombeau, reconnaissant volontiers sa plus grande expertise dans le domaine de l’exploration de cryptes, mausolées ou autres fosses communes … Non pas que je sois une parfaite amatrice en la matière, mais je dois bien avouer me sentir plus à l’aise à l’idée de le savoir au devant d’éventuels pièges plutôt que ma pauvre et inconsciente personne, moins prompte que lui à reconnaître une dalle bizarrement incrustée ou un quelconque faux-plafond retenant trois cent livres de roches prêtes à s’abattre sur nos crânes au moindre faux-mouvement. L’on m’a déjà raconté quels coups retors pouvaient receler les ruines des anciens souverains djinn, et bien que l’Homme-aux-Mains-d’Or n’ait jamais ceint de quelconque couronne (bien qu’il en fit lui-même un bon nombre !), je crains que cet endroit - s’il s’agit bien de sa dernière demeure - ne nous réserve quelques surprises sordides …
Lorsque Kratos me fait signe, je jette un dernier coup d'œil aux brigands finement saucissonnés par nos soins, toujours inconscients. La question de leur réveil potentiel me taraude, mais, en vérité, que faire de plus ? Nous ne pouvons guère les traîner avec nous devers le cœur du tombeau (à moins que mon collègue ne se trouve le courage de les tirer tous les six, et en ce cas bon vent à lui !), et les mettre définitivement hors d’état de nuire me paraît désormais quelque peu … excessif, dès lors qu’ils se trouvent à présent sans moyen de défense ; et après que sire Haeresis ait tant pris le soin de ne ravir aucune de leur vie. Aussi n’avons-nous guère d’autre choix que de les laisser en plan … J’ai bon espoir que - si par malheur l’un d’entre eux rouvre l'œil avant notre retour - la solidité de leurs liens saura endurer leur très probable agitation jusqu’à ce qu’on leur assène de nouveau une bonne nuit de sommeil à grand renfort de coups de pommeau ...
Je m’engage finalement sur la pente dégagée par nos bras, talonnant sire Haeresis en me tenant à un bon mètre de distance de ce dernier ; le regard alerte et les doigts de la dextre fermement agrippés à mon fourreau. Le manque d’étroitesse du tunnel dans lequel nous nous engageons - large d’au moins deux toises - ne manque guère de me surprendre, de même que la hauteur du plafond dont les aspérités irrégulières, la mousse végétale et les quelques rais de lumière filtrant au travers d’infimes percées dans la roche me laissent fort à penser que ce passage fut creusé somme toute très grossièrement, voire pas du tout … C’est là une singulière curiosité, qui porte à croire que la tombe que Kratos et moi avons entrouverte recouvrait une sorte de grotte ou cavité rocheuse qui, peut-être, servit de fondation à la dernière demeure de Farid Nakthy … Et ma foi, ce serait là une sacrée surprise ! Des siècles durant, les géographes de l’Erevnitis se sont affairés à relever et enregistrer la totalité des formations souterraines naturelles d’Akielos, des plus insignifiantes crevasses aux immenses nappes phréatiques sises sous les montagnes bordant Naxos. Ah, ils seront verts lorsque je leur rapporterai l’existence de celle-ci !
Une petite vingtaine de mètres parcourus avec précaution nous amène enfin à une pièce de grande envergure, toute en longueur mais très nettement taillée par des mains humaines - sans doute les ouvriers ont-ils suivi le prolongement logique de la cavité souterraine, tout en l’aménageant avec beaucoup plus de soin à partir de cet endroit. Les parois, rendues plus droites et lisses par un ponçage remarquable, arborent diverses plaques d’airain aux inscriptions effacées par les affres du temps ; que je suis bien en peine de déchiffrer du coin de l'œil. L’éclairage de la pièce nous parvient par une apparente fissure au plafond laissant entrevoir de pâles rais de lumière, que je suppose être issus du soleil … À moins qu’une puissante magie de lumière ne soit à l'œuvre ?
A nos pieds, sire Haeresis découvre un long damier semé d’or et enlaidi de quelques dalles de pierre nue. Mes yeux s’écarquillent un instant à la vue de ce trésor : contrairement au tombeau découvert en extérieur, il s’agit là, à n’en pas douter, d’or authentique … Quel faste ! Farid Nakthy fut-il si riche au point de se permettre d’essuyer ses bottes sur de l’or pur, au lieu d’un simple tapis comme tout le monde ? Quelle merveille ! Mon regard pivote dans la direction de Kratos ; et je suis sur le point de débiter une ineptie lorsque j’entrevois ses yeux focalisés sur les dalles, mais également l’estoc de son épée tâtonnant ces dernières. Je suis lentement le fil de sa lame, avant de découvrir avec horreur les souillures carmin parsemant ça et là divers endroits du damier.
La formule simple et concise de mon collègue, « évitons l’or », m’arrache un sourire. Une mauvaise plaisanterie me vient immédiatement à l’esprit.
-Au vu de la solde que l’on se se coltine tous les mois, l’on évite déjà bien assez l’or à mon goût, sire Haeresis. Mais soit !
C’est non sans un un malin plaisir que j’observe un premier temps Kratos se plier en quatre afin de se déplacer d’une dalle grisâtre à une autre, avant de réaliser que j’aurai bien vite à faire de même - avec pour handicap ma taille un zeste plus modeste. Mes pupilles s'arrêtent sur la première dalle, à plus de cinq bons pieds de distance, puis glissent devers mes propres jambes ; dont l’une est encore endolorie par le vilain coup asséné par le bandit rouquin de tout à l’heure … Je pense que je peux enjamber la distance. A peu près. En forçant un peu. Je n’ai jamais su faire le grand écart, mais, quand même, je suppose que je dispose d’assez de souplesse pour … y arriver … je ne vais quand même pas devoir sauter à cloche-pied … si ? Non, non, un peu de tenue, Léonore. J’ai passé l’âge de sautiller comme une gamine jouant à la marelle !
Enhardie par la peur d’être salement jugée, je prends une grande inspiration et m’avance en direction du premier grand écart ; tend une jambe … et là, je la sens. La tension musculaire, pure et quintessentielle, d’une personne qui ne s’étire pas assez, et qui ne devrait définitivement pas autant tendre la jambe sous peine d’attraper une très très méchante crampe. Je me ravise aussitôt, serre les dents, lance un regard inquiet à mon collège qui me tourne encore le dos, puis me rend à l’évidence. Pliant la jambe gauche vers l’arrière, ployant le genou droit ; je prends mon élan, puis bondit avec le plus de précision que possible sur la dalle de pierre nue … et me réceptionne sans encombre à l’arrivée. Toutes ces années à sauter de meubles en meubles dans la chambre de Mère en prétendant que son parquet fut de lave me serviraient-elles enfin ?
-... J-Je vous prie de me pardonner, sire Haeresis, mais je vais prendre un peu de temps pour, euh … vous rejoindre … J’énonce d’une voix piteuse.
Et, prestement, je m’élance à nouveau, non sans m’inquiéter de commettre un mauvais bond, et par conséquent d’effleurer une dalle d’or qui saurait vraisemblablement mettre un terme définitif à mes sauts de mouton. Escomptant bien en terminer le plus rapidement possible avec ce trajet aussi pénible que humiliant, je n’ai guère le temps de me questionner quant à la nature et même la signification de cette série de pièges. L’on doit éviter de marcher sur l’or … Dois-je y trouver une symbolique, comme un appel au dénuement et à l’humilité, à un rejet des richesses terrestres ? Ou quelque chose de cet acabit ? C’est, à dire vrai, l’un des grands poncifs des riches personnages aux portes de la mort que de clamer haut et fort à tous que l’argent ne leur a apporté que le malheur et le vice, et de louer les humbles, les pauvres et les indigents tout comme de les ériger en modèle. Sans doute se découvre-t-on toujours une humilité soudaine lorsque sonne notre dernière heure, mais cela n’empêche guère de s’être gavé d’écus tout au long de son opulente vie ! C’est quelque chose de le regretter, mais c’eut été mieux d’avoir dispensé de bonnes grâces devers le pauvre peuple ou notre sainte Latreia de son vivant afin de participer au bien commun et à l’harmonie de ce bas-monde. Enfin, toujours est-il que l’or employé sur ce foutu damier aurait pu être fondu en pièces à distribuer aux mendiants d’Héliopolis, plutôt que d’en faire un piège mortel !
Une fois parvenue au bout de mes peines, je découvre à la suite de sire Haeresis une dernière salle - plus large - que je peux déjà deviner être une vaste chambre funéraire. Plus richement décorée encore que la pièce précédente, j’y trouve des yeux autant de lustres, de coupoles, d’assiettes, de vases et de gobelets que dans le vaisselier du roi de Djinn (ou du moins, de comment je me figure ledit royal vaisselier). Au sol, une série de sept cercles concentriques gravés dans la roche et aux caractères enduits d’un vernis doré dépeignent un texte qui m’est tout bonnement incompréhensible. Diverses clochettes en argent pendent aux murs- rendues muettes faute de vent - et nombreux joyaux entassés ça et là sur les quelques meubles en bois précieux et étonnamment intacts ne luisent d’aucun éclat malgré la lumière du jour perçant le plafond, décoré d’une immense peinture rupestre représentant une main tendue, sertie d'un diamant à chacune de ses phalanges.
Le faste considérable de cet endroit manque de très peu de me couper le souffle. J’ai, très honnêtement, vu des tombes de princes djinn plus modestes que celle-ci (enfin cela dit, j’ai également visité beaucoup plus pompeux - le mausolée du prince Yaakub l'Illettré qui s’étendait autrefois sur plus de dix hectares de désert et dont chaque poignée de porte fut taillée dans de la jade kanagawaise me vient notamment en tête). Dire que les Pargassois marchèrent des générations durant au dessus de cet immense pactole sans en soupçonner une miette d’existence laisse on-ne-peut plus songeur, et donne la furieuse envie d’aller creuser des ravines aux alentours de chaque bourgade akieloise dans l’espoir d’y découvrir des tertres similaires … !
L’interrogation de mon compagnon d’armes - qui, par ailleurs, m’apparaît soudainement bien pâle - vient me cueillir de surprise. Quelle question saugrenue !
-... Ce que j’en pense ? J’en pense que c’est formidable ! Tout bonnement ! Non mais, vous voyez tout cet or ? Un petit rire nerveux m’échappe. L’on vient d’en trouver assez pour couvrir toute la façade des quartiers généraux de l’Ordre ! Et même un peu plus … Pour nous, j’eus presque envie de dire.
Je le dépasse d’un pas enthousiasmé, contourne l’imposant tombeau doré en y laissant traîner une main avide, et me dirige d’instinct vers le grand coffre trônant sur l’immense tablée d’or installée au fond de la pièce. Je me fige devant lui durant de longues secondes, tandis qu’un frisson d’excitation vient me faire tressaillir de la pointe des pieds jusqu’à la racine des cheveux. Je ne saurai expliquer pourquoi, mais je sens mon cœur battre la chamade. J'écoute ses pulsations dans ma tête, jouées d’un rythme régulier, berçant, harmonieux, enivrant ; comme les tintements des cloches de Ios à la pointe du crépuscule d’été. La fragrance métallique de l’or se loge au creux de mes narines, tandis qu’un parfum doux-amer de fer pèse sur ma langue et sur l’arrière de ma gorge. Je me sens … fébrile, et pourtant extatique. Le manque d’air, peut-être ? Nous ne sommes pourtant pas entrés dans la grotte depuis si longtemps …
-... Enfin, vous vous rendez compte ? Dis-je en effectuant un demi-tour sur moi-même, qui m’assène un léger vertige. Sire Haeresis, n’avez-vous jamais rêvé de mettre la main sur de tels trésors ? Mon regard vient se porter à nouveau sur le coffre, duquel je m’approche d’un pas lourd.
Et moi, en ai-je déjà rêvé, en vérité ? D’être riche, si riche, couverte d’or ? … Jamais, de souvenir, mais, après-tout, je suis née au sein d’une famille très aisée (louée soit notre noblesse !). Je n’ai jamais manqué - matériellement - de rien. Mais ai-je déjà souhaité être véritablement fortunée ? C’est que la paie de chevaleresse est par trop indigente, et c’est que l’héritage des Laskari se trouvera bien amoindri le jour où l’on aura à le partager entre frères et sœurs. Hé ! Pourquoi ne pas … mettre de côté … héhé …
… Enfin, enfin ! Je divague, évidemment ! L’avarice et la cupidité comptent parmi les plus vils péchés combattus par la Latreia. C’est que, entre les mains des moins vertueux, l’or sert à engraisser le vice et à affamer les démunis. Il est communément admis que l’argent n'est employé à bon escient qu’entre les mains des bons, des sages et des généreux. Et décidément, tout cet or pourrait nourrir les bas-quartiers de Ios pour quelques belles semaines de bonne chère ! Ah, que de bontés pourrions nous dispenser au monde de par ce trésor ! Ne serai-je point à l’apogée de ma bonté et de mes chevaleresques vertus, les bras plein de coffres remplis à ras-bord de joyaux, les balançant à tout va aux indigents, acclamée comme une sainte âme apaisant les maux du bas-peuple de par mon immense générosité, héhé ! Ah, l’on me porterait dans les rues, l’on criait “Vive Laskari !”, et l’on me ceindrait le front d’une couronne de lauriers, ou …
Ou mieux …
-Ohohoh, regardez moi ça … Je m’exclame soudainement. Sans même le réaliser, je me découvre la main plongée dans l’immense coffre au trésor. Je ne me souviens pas l’avoir ouvert … n’avait-il pas … de serrure … ? Je …
Entre mes doigts lourds, un diadème, si fin, si délicat, magnifique, tout d’or, aux reflets immaculés. Je peux voir … mes yeux, mon visage ; rendus resplendissants par ce miroir doré. Ah, qu’il est beau … Si je peux seulement le …
…Voyez comme il me sied à merveille ! On dirait qu’il a été fait pour moi ! Je m’époumone fièrement en me tournant de nouveau vers Kratos, les mains posées sur les hanches et le diadème coiffé à la perfection au sommet de mon crâne.
… Pour moi, oui ! Pour moi … Ma dextre replonge immédiatement dans le coffre, d’où je tire miraculeusement un plateau d’or et d’argent, serti de saphirs polis. A l’observation de mon propre reflet, jamais ne me suis-je trouvée aussi … souveraine. Perchée juste au-dessus de ma frange, posée sur mes broches, la tiare resplendit de ses éclats dorés et du scintillement de ses cinq améthystes, dont la couleur se marie si bien, si naturellement à celle de mes yeux. Ahah, c’est que … je n’avais encore jamais réalisé … à quel point les couronnes me vont bien …
Un certain frisson vient me parcourir l'échine. Tout de même ! Me voilà bientôt à explorer un tombeau oublié et semi-légendaire, méconnu de tous et aux richesses vraisemblablement épargnées par l'avarice (mais peut-être guère par les ravages du temps, cela dit) ; en compagnie d'un frère juré de l'ordre ! A braver les énigmes de jadis, à dépoussiérer des fresques anciennes, à ouvrir de vieux trésors centenaires ! C'est quand même pour cela que tout le monde signe à l'Erevnitis, au départ ! Ça, et l'accès à la presque-intégralité de toutes les bibliothèques de Cheldis, l'immense prestige de la profession, et la meilleure cantine de toute la chevalerie akieloise - n'en déplaise à ceux de la Kavalaris ! Allez, en avant, et à nous la gloire ! Cependant et hélas, et bien que rendue enthousiaste par l’appel de l’inconnu, un douloureux raclement de gorge vient me rappeler sous peu mon bien piètre état de santé et ma pauvre mine. Ah, que diable, fallait-il que les Dieux punissent mon pauvre être à l’aube d’une telle découverte ? Le sens de l’humour du divin n’aura jamais de cesse de me surprendre comme de me faire froncer les sourcils !
Humble comme souffreteuse, je laisse par conséquent sire Haeresis s’engager le premier dans le tombeau, reconnaissant volontiers sa plus grande expertise dans le domaine de l’exploration de cryptes, mausolées ou autres fosses communes … Non pas que je sois une parfaite amatrice en la matière, mais je dois bien avouer me sentir plus à l’aise à l’idée de le savoir au devant d’éventuels pièges plutôt que ma pauvre et inconsciente personne, moins prompte que lui à reconnaître une dalle bizarrement incrustée ou un quelconque faux-plafond retenant trois cent livres de roches prêtes à s’abattre sur nos crânes au moindre faux-mouvement. L’on m’a déjà raconté quels coups retors pouvaient receler les ruines des anciens souverains djinn, et bien que l’Homme-aux-Mains-d’Or n’ait jamais ceint de quelconque couronne (bien qu’il en fit lui-même un bon nombre !), je crains que cet endroit - s’il s’agit bien de sa dernière demeure - ne nous réserve quelques surprises sordides …
Lorsque Kratos me fait signe, je jette un dernier coup d'œil aux brigands finement saucissonnés par nos soins, toujours inconscients. La question de leur réveil potentiel me taraude, mais, en vérité, que faire de plus ? Nous ne pouvons guère les traîner avec nous devers le cœur du tombeau (à moins que mon collègue ne se trouve le courage de les tirer tous les six, et en ce cas bon vent à lui !), et les mettre définitivement hors d’état de nuire me paraît désormais quelque peu … excessif, dès lors qu’ils se trouvent à présent sans moyen de défense ; et après que sire Haeresis ait tant pris le soin de ne ravir aucune de leur vie. Aussi n’avons-nous guère d’autre choix que de les laisser en plan … J’ai bon espoir que - si par malheur l’un d’entre eux rouvre l'œil avant notre retour - la solidité de leurs liens saura endurer leur très probable agitation jusqu’à ce qu’on leur assène de nouveau une bonne nuit de sommeil à grand renfort de coups de pommeau ...
Je m’engage finalement sur la pente dégagée par nos bras, talonnant sire Haeresis en me tenant à un bon mètre de distance de ce dernier ; le regard alerte et les doigts de la dextre fermement agrippés à mon fourreau. Le manque d’étroitesse du tunnel dans lequel nous nous engageons - large d’au moins deux toises - ne manque guère de me surprendre, de même que la hauteur du plafond dont les aspérités irrégulières, la mousse végétale et les quelques rais de lumière filtrant au travers d’infimes percées dans la roche me laissent fort à penser que ce passage fut creusé somme toute très grossièrement, voire pas du tout … C’est là une singulière curiosité, qui porte à croire que la tombe que Kratos et moi avons entrouverte recouvrait une sorte de grotte ou cavité rocheuse qui, peut-être, servit de fondation à la dernière demeure de Farid Nakthy … Et ma foi, ce serait là une sacrée surprise ! Des siècles durant, les géographes de l’Erevnitis se sont affairés à relever et enregistrer la totalité des formations souterraines naturelles d’Akielos, des plus insignifiantes crevasses aux immenses nappes phréatiques sises sous les montagnes bordant Naxos. Ah, ils seront verts lorsque je leur rapporterai l’existence de celle-ci !
Une petite vingtaine de mètres parcourus avec précaution nous amène enfin à une pièce de grande envergure, toute en longueur mais très nettement taillée par des mains humaines - sans doute les ouvriers ont-ils suivi le prolongement logique de la cavité souterraine, tout en l’aménageant avec beaucoup plus de soin à partir de cet endroit. Les parois, rendues plus droites et lisses par un ponçage remarquable, arborent diverses plaques d’airain aux inscriptions effacées par les affres du temps ; que je suis bien en peine de déchiffrer du coin de l'œil. L’éclairage de la pièce nous parvient par une apparente fissure au plafond laissant entrevoir de pâles rais de lumière, que je suppose être issus du soleil … À moins qu’une puissante magie de lumière ne soit à l'œuvre ?
A nos pieds, sire Haeresis découvre un long damier semé d’or et enlaidi de quelques dalles de pierre nue. Mes yeux s’écarquillent un instant à la vue de ce trésor : contrairement au tombeau découvert en extérieur, il s’agit là, à n’en pas douter, d’or authentique … Quel faste ! Farid Nakthy fut-il si riche au point de se permettre d’essuyer ses bottes sur de l’or pur, au lieu d’un simple tapis comme tout le monde ? Quelle merveille ! Mon regard pivote dans la direction de Kratos ; et je suis sur le point de débiter une ineptie lorsque j’entrevois ses yeux focalisés sur les dalles, mais également l’estoc de son épée tâtonnant ces dernières. Je suis lentement le fil de sa lame, avant de découvrir avec horreur les souillures carmin parsemant ça et là divers endroits du damier.
La formule simple et concise de mon collègue, « évitons l’or », m’arrache un sourire. Une mauvaise plaisanterie me vient immédiatement à l’esprit.
-Au vu de la solde que l’on se se coltine tous les mois, l’on évite déjà bien assez l’or à mon goût, sire Haeresis. Mais soit !
C’est non sans un un malin plaisir que j’observe un premier temps Kratos se plier en quatre afin de se déplacer d’une dalle grisâtre à une autre, avant de réaliser que j’aurai bien vite à faire de même - avec pour handicap ma taille un zeste plus modeste. Mes pupilles s'arrêtent sur la première dalle, à plus de cinq bons pieds de distance, puis glissent devers mes propres jambes ; dont l’une est encore endolorie par le vilain coup asséné par le bandit rouquin de tout à l’heure … Je pense que je peux enjamber la distance. A peu près. En forçant un peu. Je n’ai jamais su faire le grand écart, mais, quand même, je suppose que je dispose d’assez de souplesse pour … y arriver … je ne vais quand même pas devoir sauter à cloche-pied … si ? Non, non, un peu de tenue, Léonore. J’ai passé l’âge de sautiller comme une gamine jouant à la marelle !
Enhardie par la peur d’être salement jugée, je prends une grande inspiration et m’avance en direction du premier grand écart ; tend une jambe … et là, je la sens. La tension musculaire, pure et quintessentielle, d’une personne qui ne s’étire pas assez, et qui ne devrait définitivement pas autant tendre la jambe sous peine d’attraper une très très méchante crampe. Je me ravise aussitôt, serre les dents, lance un regard inquiet à mon collège qui me tourne encore le dos, puis me rend à l’évidence. Pliant la jambe gauche vers l’arrière, ployant le genou droit ; je prends mon élan, puis bondit avec le plus de précision que possible sur la dalle de pierre nue … et me réceptionne sans encombre à l’arrivée. Toutes ces années à sauter de meubles en meubles dans la chambre de Mère en prétendant que son parquet fut de lave me serviraient-elles enfin ?
-... J-Je vous prie de me pardonner, sire Haeresis, mais je vais prendre un peu de temps pour, euh … vous rejoindre … J’énonce d’une voix piteuse.
Et, prestement, je m’élance à nouveau, non sans m’inquiéter de commettre un mauvais bond, et par conséquent d’effleurer une dalle d’or qui saurait vraisemblablement mettre un terme définitif à mes sauts de mouton. Escomptant bien en terminer le plus rapidement possible avec ce trajet aussi pénible que humiliant, je n’ai guère le temps de me questionner quant à la nature et même la signification de cette série de pièges. L’on doit éviter de marcher sur l’or … Dois-je y trouver une symbolique, comme un appel au dénuement et à l’humilité, à un rejet des richesses terrestres ? Ou quelque chose de cet acabit ? C’est, à dire vrai, l’un des grands poncifs des riches personnages aux portes de la mort que de clamer haut et fort à tous que l’argent ne leur a apporté que le malheur et le vice, et de louer les humbles, les pauvres et les indigents tout comme de les ériger en modèle. Sans doute se découvre-t-on toujours une humilité soudaine lorsque sonne notre dernière heure, mais cela n’empêche guère de s’être gavé d’écus tout au long de son opulente vie ! C’est quelque chose de le regretter, mais c’eut été mieux d’avoir dispensé de bonnes grâces devers le pauvre peuple ou notre sainte Latreia de son vivant afin de participer au bien commun et à l’harmonie de ce bas-monde. Enfin, toujours est-il que l’or employé sur ce foutu damier aurait pu être fondu en pièces à distribuer aux mendiants d’Héliopolis, plutôt que d’en faire un piège mortel !
Une fois parvenue au bout de mes peines, je découvre à la suite de sire Haeresis une dernière salle - plus large - que je peux déjà deviner être une vaste chambre funéraire. Plus richement décorée encore que la pièce précédente, j’y trouve des yeux autant de lustres, de coupoles, d’assiettes, de vases et de gobelets que dans le vaisselier du roi de Djinn (ou du moins, de comment je me figure ledit royal vaisselier). Au sol, une série de sept cercles concentriques gravés dans la roche et aux caractères enduits d’un vernis doré dépeignent un texte qui m’est tout bonnement incompréhensible. Diverses clochettes en argent pendent aux murs- rendues muettes faute de vent - et nombreux joyaux entassés ça et là sur les quelques meubles en bois précieux et étonnamment intacts ne luisent d’aucun éclat malgré la lumière du jour perçant le plafond, décoré d’une immense peinture rupestre représentant une main tendue, sertie d'un diamant à chacune de ses phalanges.
Le faste considérable de cet endroit manque de très peu de me couper le souffle. J’ai, très honnêtement, vu des tombes de princes djinn plus modestes que celle-ci (enfin cela dit, j’ai également visité beaucoup plus pompeux - le mausolée du prince Yaakub l'Illettré qui s’étendait autrefois sur plus de dix hectares de désert et dont chaque poignée de porte fut taillée dans de la jade kanagawaise me vient notamment en tête). Dire que les Pargassois marchèrent des générations durant au dessus de cet immense pactole sans en soupçonner une miette d’existence laisse on-ne-peut plus songeur, et donne la furieuse envie d’aller creuser des ravines aux alentours de chaque bourgade akieloise dans l’espoir d’y découvrir des tertres similaires … !
L’interrogation de mon compagnon d’armes - qui, par ailleurs, m’apparaît soudainement bien pâle - vient me cueillir de surprise. Quelle question saugrenue !
-... Ce que j’en pense ? J’en pense que c’est formidable ! Tout bonnement ! Non mais, vous voyez tout cet or ? Un petit rire nerveux m’échappe. L’on vient d’en trouver assez pour couvrir toute la façade des quartiers généraux de l’Ordre ! Et même un peu plus … Pour nous, j’eus presque envie de dire.
Je le dépasse d’un pas enthousiasmé, contourne l’imposant tombeau doré en y laissant traîner une main avide, et me dirige d’instinct vers le grand coffre trônant sur l’immense tablée d’or installée au fond de la pièce. Je me fige devant lui durant de longues secondes, tandis qu’un frisson d’excitation vient me faire tressaillir de la pointe des pieds jusqu’à la racine des cheveux. Je ne saurai expliquer pourquoi, mais je sens mon cœur battre la chamade. J'écoute ses pulsations dans ma tête, jouées d’un rythme régulier, berçant, harmonieux, enivrant ; comme les tintements des cloches de Ios à la pointe du crépuscule d’été. La fragrance métallique de l’or se loge au creux de mes narines, tandis qu’un parfum doux-amer de fer pèse sur ma langue et sur l’arrière de ma gorge. Je me sens … fébrile, et pourtant extatique. Le manque d’air, peut-être ? Nous ne sommes pourtant pas entrés dans la grotte depuis si longtemps …
-... Enfin, vous vous rendez compte ? Dis-je en effectuant un demi-tour sur moi-même, qui m’assène un léger vertige. Sire Haeresis, n’avez-vous jamais rêvé de mettre la main sur de tels trésors ? Mon regard vient se porter à nouveau sur le coffre, duquel je m’approche d’un pas lourd.
Et moi, en ai-je déjà rêvé, en vérité ? D’être riche, si riche, couverte d’or ? … Jamais, de souvenir, mais, après-tout, je suis née au sein d’une famille très aisée (louée soit notre noblesse !). Je n’ai jamais manqué - matériellement - de rien. Mais ai-je déjà souhaité être véritablement fortunée ? C’est que la paie de chevaleresse est par trop indigente, et c’est que l’héritage des Laskari se trouvera bien amoindri le jour où l’on aura à le partager entre frères et sœurs. Hé ! Pourquoi ne pas … mettre de côté … héhé …
… Enfin, enfin ! Je divague, évidemment ! L’avarice et la cupidité comptent parmi les plus vils péchés combattus par la Latreia. C’est que, entre les mains des moins vertueux, l’or sert à engraisser le vice et à affamer les démunis. Il est communément admis que l’argent n'est employé à bon escient qu’entre les mains des bons, des sages et des généreux. Et décidément, tout cet or pourrait nourrir les bas-quartiers de Ios pour quelques belles semaines de bonne chère ! Ah, que de bontés pourrions nous dispenser au monde de par ce trésor ! Ne serai-je point à l’apogée de ma bonté et de mes chevaleresques vertus, les bras plein de coffres remplis à ras-bord de joyaux, les balançant à tout va aux indigents, acclamée comme une sainte âme apaisant les maux du bas-peuple de par mon immense générosité, héhé ! Ah, l’on me porterait dans les rues, l’on criait “Vive Laskari !”, et l’on me ceindrait le front d’une couronne de lauriers, ou …
Ou mieux …
-Ohohoh, regardez moi ça … Je m’exclame soudainement. Sans même le réaliser, je me découvre la main plongée dans l’immense coffre au trésor. Je ne me souviens pas l’avoir ouvert … n’avait-il pas … de serrure … ? Je …
Entre mes doigts lourds, un diadème, si fin, si délicat, magnifique, tout d’or, aux reflets immaculés. Je peux voir … mes yeux, mon visage ; rendus resplendissants par ce miroir doré. Ah, qu’il est beau … Si je peux seulement le …
…Voyez comme il me sied à merveille ! On dirait qu’il a été fait pour moi ! Je m’époumone fièrement en me tournant de nouveau vers Kratos, les mains posées sur les hanches et le diadème coiffé à la perfection au sommet de mon crâne.
… Pour moi, oui ! Pour moi … Ma dextre replonge immédiatement dans le coffre, d’où je tire miraculeusement un plateau d’or et d’argent, serti de saphirs polis. A l’observation de mon propre reflet, jamais ne me suis-je trouvée aussi … souveraine. Perchée juste au-dessus de ma frange, posée sur mes broches, la tiare resplendit de ses éclats dorés et du scintillement de ses cinq améthystes, dont la couleur se marie si bien, si naturellement à celle de mes yeux. Ahah, c’est que … je n’avais encore jamais réalisé … à quel point les couronnes me vont bien …
***
- Signature:
Icon :
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
43
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
25/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
485
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
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