Tes derniers mots lui empêchent toute envie de répliquer ou se plaindre, tu sais toujours comment lui couper l’herbe sous le pied et finir en beauté. Il est séduit, tu le vois dans ses yeux, sur l’expression soudainement adoucie de son visage. Tu suis sa silhouette du regard, jusqu’à ce que son poids affaisse un côté du lit. Tu observes quelques instants les courbes de son dos. Malgré le début de soirée, tu peux apprécier le grain de sa peau et sa couleur toute particulière. Tu as toujours aimé son teint, et le noir de ses yeux. Cela t’a souvent déstabilisé, même si tu ne l’as jamais montré. Même s’il n’en saura jamais rien.

Tu es surpris qu’il se souvienne de ta manière d’écrire, quelque peu brouillonne, tu dois bien l’avouer. Cela fait belles lurettes que tu ne lui as pas écrit, et le seul moyen de pour lui de se souvenir, après tant d’années, serait soit une incroyable mémoire qui ne subit pas le cours de dix années, soit qu’il ait gardé le contenu de vos échanges passés.

Tu restes songeur un instant, fronçant les sourcils, avant de laisser quelques mots glisser sur sa dernière remarque.

« Tu en riais plus qu’autre chose. Une fois qu’on y est habitué … »

De nouveau, la surprise traverse tes yeux. Ce petit rire et ce changement de ton dans sa voix sont agréables à tes oreilles. Tu te mets à penser que ce petit Prince a finalement passé plus de bons moments avec toi que tu ne l’avais imaginé. Lui, si discret, avec ses sourires dissimulés derrière le dos de sa main, à détourner les yeux et rougir comme un coquelicot … Tu sembles l’avoir marqué et d’une manière plutôt positive.

Tu sors de tes rêveries en te prenant un coussin en pleine tronche. Celui-là même que Geb était en train de remettre en forme. Tu affiches un haussement de sourcil interloqué en enlevant le tissu de ton visage et une expression qui n’a besoin d’aucune explication.

« … De me câliner ? De m’embrasser ? Résister est inutile, pourquoi ne pas le faire plutôt ? »

La lueur amusée dans tes yeux dans comme un feu vif dans une nuit d’hiver.

« Il faut bien que quelqu’un s’occupe de mouvementer positivement ta vie. »

Tu te redresses légèrement, entoures tes bras autour de lui et te replonges dans le lit avec un Geb contre toi. En le tenant contre ton corps dénudé, tu tires rapidement le drap sur vous qui s’envole jusqu’à complètement couvrir vos silhouettes.

« Prince héritier de Djinn, Votre Altesse Geb Ramses … Je pense que nous avons du temps à rattraper, vous et moi … »