Le dernier Anthroporaptis s’effondre sous le dernier coup d’estoc de Selim, et Tarek se permet enfin de souffler. C’est à cet instant que la douleur est la plus mordante, quand la pression du combat redescend, quand l’adrénaline disparaît des veines.

Le prince met un pied à terre, se tenant le flanc malgré les protections de son armure. Si les potions ont rempli leur rôle en faisant disparaître les blessures, elle n’ôte en rien la sensation ou la fatigue. Il parcourt les alentours de ses yeux mordorés avant de hocher doucement la tête.

Le danger est écarté. Pour l’instant.

Il s’approche de Selim, posant sa main sur son épaule tout en lui adressant un hochement de tête suivi d’un sourire bienveillant.

— Vous avez été brave et efficace, Selim. Bien que je regrette de vous avoir entraîné dans ce combat, vous n’avez pas failli. Je suis fier d’avoir combattu à vos côtés. Je ne dispose d’aucun titre militaire, mais soyez assuré que vous avez ma reconnaissance en tant que compagnon d’armes, et en tant que prince de Djinn.

Il libère son épaule pour regarder sa wyverne qui semble lécher quelques unes de ses plaies. Le prince s’attarde de nouveau sur le sort des monstres végétaux. Si ces maudites fleurs disposent des mêmes attributs qu’une plante, doit-on présumer qu’elles en possèdent également les faiblesses ?

Il s’inquiète également de leur manière de proliférer.
Est-ce que cela marche comme les fleurs classiques ? Quel risque y a-t-il pour la population ? Il se pince l’arête du nez, soufflant brièvement avant que la fatigue le rappelle à l’ordre. Tarek regarde Selim, désignant sa wyverne.

— Nous devrions retourner faire notre rapport au sujet de ce qu’il s’est passé aujourd’hui. Si des civils souhaitent s’aventurer par ici pour chercher des victuailles ou des herbes médicinales, il faudra songer à les faire accompagner. Ou à ratisser le périmètre pour anéantir toute menace. Il marque une pause. Pour l’heure, il est de me devoir de vous ramener en sécurité.

Il sait que ça n’a pas vraiment de sens étant donné leur statut respectif.
Mais Tarek y tient. Parce que, même s’il ne sera jamais voué à diriger Djinn, il n’en reste pas moins l’un des princes Ramses. Et par conséquent, c’est son devoir de protéger son peuple en temps de guerre.