Tu le sais. Oui, tu le sais pertinemment. Mais le dire à voix haute te fait finalement quelque chose. Tu ne parviens pas à l’expliquer, mais si le monde devait cesser d’exister sans que ta vengeance ait atteint le point culminant … Parviendras-tu à te pardonner ? Tu en as conscience, tu n’es pas digne de réincarnation, si cela existe réellement. Et pourtant, si tout ceci était véridique, tu aimerais naître à ses côtés, pour la hanter encore et encore, de n’importe quelle façon.

Tu es attachée à elle.
De la pire façon qui soit.
De la manière la plus tordue qui puisse exister sur cette terre.
Mais tu aimes ça.
Au plus profond de toi, tu es mordu d’Alstroemeria.
Elle te rend fou.
Elle te secoue.

Obsession est le surnom que tu pourrais lui donner.

Sa remarque renforce le sourire présent aux commissures de tes lèvres, s’agrandissant légèrement, les yeux brillants d’une fausse sincérité troublante. Touché, tu pourrais l’être si tu étais un humain comme les autres. Si tu avais un cœur. Si tu croyais en ce sentiment nommé “amour”. Ou peut-être es-tu épris d’Alstroemeria à ta façon. Peut-être que ton amour pour elle n’est que destruction et perversité.

Le baiser déposer à l’emplacement de ton cœur te fait frissonner. Malgré les bandages qui recouvrent quelques parcelles de peau, tu peux sentir la chaleur de son corps contre toi. L’hésitation qui trahit ses paroles pourtant confiantes. Est-elle sûre de vouloir s’embarquer là-dedans ? Aussi loin ? Aussi profondément ?

« Aucun regret. »

Tu le répètes comme pour sceller une promesse muette. Tu espères qu’elle se souviendra de ce moment, de cette exquise promesse, lorsque la vérité éclatera à ses yeux. Elle ne pourra jamais revenir dessus, car elle est aujourd’hui consentante et pleinement consciente de la suite des évènements.

Ton âme tordue sourit.
Effrayant prédateur, tu es.

Ses doigts se joignent aux tiens et ton regard transperce le sien à sa dernière phrase. L’invitation est officielle, comme écrite sur les murs de sa chambre, d’un rouge sang que l’on ne peut éviter. Sans attendre plus longtemps, ta main occupée par la sienne se relève jusqu’à ta nuque pour qu’elle s’y tienne, tandis que ton bras libre entoure sa taille afin de la porter. Si facilement.

Son corps est collé au tien, ne touchant plus le sol, alors que ta bouche cherche la sienne pour un nouvel échange. Sans t’arrêter, tu marches jusqu’au lit pour la déposer délicatement, prenant place au-dessus d’elle sans hésitation. Un bras te permet de ne pas l’écraser, tu la regardes, souffle court.

Tu descends tes doigts le long de son cou, effleurant le tissu comme la dernière barrière, l’unique dernier moyen pour elle de reculer. Lorsque tu soulèveras sa robe de nuit, elle ne pourra plus abandonner. Il sera trop tard. Elle sera cœur, corps et âme à toi.

Tes phalanges glissent sur sa poitrine pour la faire frissonner, ne s’y attardant pas, continuant leur chemin jusqu’à son ventre. Jusqu’à son nombril. Jusqu’à retrouver sa cuisse à demi couverte. Sans même t’en rendre compte, tes yeux ont suivi le mouvement de tes gestes. Tu marques un temps de pause en attrapant le pan de sa toge, comme pour lui demander l’autorisation, comme pour l’entendre dire que tu peux la déshabiller.

« Je veux te voir. »

Ta voix chaude caresse ses lèvres, alors que les mots prononcés ne sont ni raccourcis par tes mauvaises habitudes, ni provocateurs. Tu es sincère au moins avec cette exigence. Car pour être pleinement satisfait, il te faut tout d’Alstroemeria.

Absolument tout.

Ressentir l’intensité de son regard doré sur toi te donne quelques petits frissons. Comme une décharge localisée à un seul endroit, rendant l’effet étrange, mais pas déplaisant. Le tressaillement de cette femme sous toi, lorsque tes doigts parcourent, avec la légèreté d’une plume, les formes de son corps, est ennivrant. Elle réagit à tout et n’importe quoi, te confortant dans l’idée qu’elle n’a jamais laissé qui que ce soit la toucher jusqu’à présent. Tu es le premier à te permettre une intimité si déconcertante pour elle. Le premier qu’elle autorise à pénétrer dans son jardin secret bien gardé et dissimulé au fond de son cœur.

Les rougeurs de ses joues, montant jusqu’à ses oreilles, te donnerait presque envie de sourire. C’est un petit détail parmi tant d’autres, et pourtant, tu le trouves particulièrement mignon. Cela contraste fortement avec sa personnalité détachée et contrôlée, brisant ainsi ce masque factice qu’elle se met au quotidien pour se protéger. Se protéger de quoi ? D’elle-même. De ses cauchemars. De ses tourments.

Ne pas s’attacher lui donne le plein contrôle sur sa vie.
Alors te laisser entrer doit lui coûter quelque chose.
Tu te demandes si elle en a conscience.
Si elle se rend compte de la liberté qu’elle te donne.

Reprenant un semblant de maîtrise sur elle-même, alors que, de toute évidence, elle est perdue dans ce qu’elle ressent et doit faire, tu te redresses légèrement pour lui laisser la place de détacher elle-même le vêtement qui la couvre. Tu n’aurais jamais pensé aimer cette tenue, pour la simplicité dont elle fait preuve à en écarter les pans.

Si concentrée sur son action, elle ne remarque pas le regard noir qui plane sur elle, mêlant vengeance et désir indompté, pour cette femme que tu veux torturer. Et tu le fais, un peu plus à chaque visite, à chaque rencontre. Doucement, tes yeux descendent sur les lignes de son corps, sur les formes qui s’enchaînent pour construire sa silhouette. Ton cœur s’accélère, faisant pulser les veines de ton cou.

Ta mâchoire se contracte une fois.
Pour ensuite se relâcher, bouche entrouverte.
Puis elle se contracte à nouveau, plusieurs fois.
Comme pour résister à quelque chose.

La folie doit être contenue pour ne pas exploser. Il est difficile pour quelqu’un comme toi, dans une situation aussi pure, de ne pas tout simplement lui dévoiler la vérité. Tu as envie de lui murmurer qui tu es, que le traumatisme qu’elle combat depuis des années se trouve justement sur elle, à bientôt lui faire l’amour pour marquer sa vie à jamais.

il fait chaud un peu:

Tu lui appartiendras dans une certaine limite. Jamais personne ne pourra t’entraver, jamais personne ne pourra se mettre au travers de ton chemin. Tu possèdes un caractère beaucoup trop libre et fou pour te contenter d’une vie enchaîner, d’une existence dépendant d’une autre. Cependant, le fait est là, sous tes yeux : tu es obsédé par elle depuis l’instant où vous regards se sont croisés. Depuis que le sang de sa génitrice a coulé sur le sol de leur domaine luxueux. Depuis que l’or et l’argent se sont regardés brièvement.

Son visage t’a suivi, durant des années. Tu n’as jamais pu oublier. Lorsque tu as pris plus d’assurance, que tu as gagné plus de puissance, tu es revenu. Auprès d’elle, à une distance raisonnable. Pourquoi avoir soudainement décidé de t’approcher ? De la côtoyer plus que nécessaire récemment ? Pourquoi cette envie ? Pourquoi ce désir ardent de la posséder ?

Parce que tu es tordu.
Parce que tu t’es accroché à elle d’une manière que tu ne peux pas expliquer.
Parce qu’elle fait partie du lot qui a détruit ta vie.

Son visage se colore de nouveau de quelques rougeurs après la question maladroite que tu n’as pas pu poser. Tu t’étonnes parfois toi-même d’être si doué, de parvenir à la tromper, d’être cet homme si doux qu’elle semble apprécier. Ses mains glissent sur les contours de ton visage, alors que tes yeux se ferment pour profiter du contact. Jamais personne ne t’a touché de cette manière. Jamais personne ne s’est montré si doux dans ce genre de moments. Mais sans doute que cela est dû au fait que tu n’as jamais permis à qui que ce soit de se faire des illusions.

Tu n’es pas vierge. Loin de là. Tu te souviens des nuits dans des bordels ou lorsqu’une femme avait besoin d’une aventure sans lendemain. Tu n’as jamais craché sur les plaisirs simples de la vie, même si tu n’es pas certain d’avoir eu l’occasion de vibrer comme avec Alstroemeria.

Un léger sourire flotte sur tes lèvres lorsqu’elle se déclare de manière franche et arrogante. Elle veut te posséder, elle aussi, dans ce semblant de contrôle qu’elle veut préserver. Vos bouches se connectent pour un nouveau baiser.



Tu souffles chaudement, guidant toujours ses gestes pour qu’elle sache quoi faire et comment. Après tout … Tu peux te vanter de formater Alstroemeria comme tu le souhaites. Lui apprendre les choses comme toi, tu aimes. Parce qu’elle ne pourra jamais faire de comparaison.

Parce qu’elle ne connaîtra personne d’autre que toi.

Une tension s’installe doucement entre vous. Si quelques secondes auparavant, ce n’était que découverte et tâtonnement, tu peux sentir que Alstroemeria ne veut pas simplement apprendre gentiment ce que tu lui enseignes. Elle prend les devants, ses gestes sont différents. Un regard provocateur lui est adressé alors que tes yeux sont noirs d’un désir malsain mal contenu. Tu fais de ton mieux pour rester le gentil Isaac qu’elle connaît, mais tu as l’impression qu’elle joue avec tes limites. Le fait-elle exprès ?

Bien sûr que oui.

Elle veut des réactions, elle veut que tes traits se déforment pour savoir comment elle doit faire pour que tu réagisses, pour que tu sortes de ce contrôle énervant que tu affiches. Tes soupirs deviennent de plus en plus lourds, lorsque ses mouvements sont le reflet de sa personnalité.

Tout en elle semble t’exciter finalement.



Tu soupires, chaudement. Ton souffle caresse son ouïe volontairement alors qu’un murmure est prononcé tout près d’elle, dans une voix lente et calculée.

« Tu veux jouer, Alstroemeria ? »

Le plaisir, tant physique que psychologique, est puissant.

Tu prends toujours la peine de dire son prénom dans sa globalité, cela te fait toujours un petit quelque chose de l'entendre, de pouvoir aligner les syllabes de son identité "sous ses yeux". Parce que, aujourd'hui, tu es dans sa vie. Elle "te voit".

« Jouons jusqu’au bout. »

Même si le perdant de cette histoire est décidé à l’avance, il est amusant de la voir se débattre tout en allant vers sa fin.



Un frisson te parcourt. Penser que tu vas baiser Alstroemeria et la posséder toute entière d’ici quelques minutes te fait perdre la tête. Jusqu’à quand vas-tu rester soft ? Tu atteins déjà tes limites. La folie n’est plus très loin.

Le chant d’Alstroemeria te rend fou. La satisfaction psychologique est immense et innommable. Tes neurones sont en ébullition, tout se mélange, tu n’arrives plus à faire la différence entre la réalité et la fiction. Toutes ces années à imaginer l’avoir rien que pour toi, la posséder entièrement pour la détruire à la fin … Tu n’arrives pas à assimiler l’information. Tu n’arrives pas à te rendre compte. Sa voix enchante ton esprit à une vitesse ahurissante, tu n’es pas capable et comprendre de suivre tout ce qui se passe.

De nombreuses fois, tu as imaginé la toucher au travers de ses vêtements lorsque tes yeux perçants l’observaient la nuit. Lorsque ses draps glissaient de sa peau alors que son sommeil était tourmenté par des cauchemars incessants et que son corps ne parvenait pas à rester immobile et serein. Tu ne comptes plus les opportunités placées sous ton attention prédatrice, te retenant de la dévorer toute crue.

Tu ne regrettes pas cette attente.
Tout est plus intense.
Plus fort.



Le contrôle ?
Il n’existe plus.
Tu n’es plus maître de tes actions ni de tes pensées, alors quand tes lèvres veulent voler les siennes dans un baiser aux allures amoureuses, tu ne luttes pas. Tu laisses ton corps prendre ce qu’il veut, autant qu’il le veut, quand il le veut. Il n’y a plus de limites, et pourtant … Peut-être devrais-tu l’épargner. La première fois d’une femme est symbolique, importante, cela devrait être fait avec précaution.

Mais est-ce ta faute si tu n’y parviens pas ?
Est-ce seulement de ta faute si Alstroemeria te donne envie de recommencer, encore et encore, jusqu’à ce que ton corps ne puisse plus bouger ?
Es-tu fou à ce point, Isaac ?
Réponds à la question.

Pourquoi ressens-tu autant de plaisir ?
Parce que tu es fou.

Pourquoi n’as-tu pas envie de finir ?
Parce que tu es fou.

Pourquoi reviens-tu vers elle à chaque fois ?
Parce que tu es fou.

Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Parce que tu es fou d’elle.



Non pas par les efforts fournis, mais par la simple constatation de l’acte.
Tu as enfin atteint ton but.
Tu as eu ce que tu voulais.
Mais il est trop tôt pour s’arrêter.
Ou … Trop tard pour toi.

Toujours entre ses cuisses, tu te redresses pour t’asseoir sur tes mollets, la tête rejetée en arrière, essayant de récupérer une respiration correcte. Le corps suintant d’une pellicule de sueur, tu offres à Alstroemeria une vue imprenable sur les imperfections de ton torse. Ta main passe dans ton épaisse chevelure pour les mettre en arrière, afin de libérer ton front de cette importante masse noire. Mais presque immédiatement, ils retombent sur ta peau.

Un nouveau soupir, plus long, plus chaud, plus détendu et tes yeux se posent dans ceux de cette femme qui t’appartient désormais entièrement. Tu te contentes de la fixer, une lueur indescriptible au fond de tes prunelles.

Pourquoi est-elle si belle ?

Épuisé par ton voyage, par tes blessures, par les efforts que tu viens de fournir, par l’immense pression psychologique que tu viens de subir contre ton gré, tu la regardes. Elle et seulement elle. Tu sembles déconnecté de l’instant, comme ailleurs, comme ne la regardant même pas. Et pourtant, l’esprit embrumé par un orgasme récent, tu ne vois qu’elle. Tu es incapable de détourner les yeux de cette femme. Que dis-tu, c’est une sorcière.

Lorsque ses mains viennent toucher ton visage, tu clignes des yeux de surprise avec un très léger sursaut. Comme si tu venais de te faire réveiller d’un long rêve incroyable, un rêve que tu ne voulais pas quitter. La chaleur de ses mains parcourt ton visage, comme si Alstroemeria cherchait à imprimer tes contours à l’aide de ses doigts, à l’aide de sa peau. Comme si elle essayait de se connecter, elle aussi, à quelque chose.

Ton regard glacé se pose dans le sien, petits soleils éteints par la fatigue, brillant encore d’une affection certaine pour toi. Sans même en prendre conscience, tu t’es penché vers elle, pour faciliter ses caresses, comme un chat soudainement docile qui ne demande que des papouilles sous le cou. Tu fermes un instant les yeux. Ton cerveau est noir, tu n’y trouves rien à part le néant et le silence.

Et de nouveau, tu es surpris par sa déclaration. Une invitation à passer la nuit à ses côtés, à profiter des heures sombres dans la même couche qu’elle, et l’opportunité de l’observer dormir. De sentir son souffle près de toi, sans que tu n’aies besoin de te cacher derrière un de ces longs et épais rideaux de sa chambre. Sans avoir besoin de te fondre dans l’obscurité de la pièce pour qu’elle ne croit qu’à un cauchemar de son esprit lorsqu’elle semble apercevoir ta silhouette.

Ta langue passe distraitement sur tes lèvres en observant les siennes. Tu es pris d’une forte envie de lui voler des baisers encore et encore, jusqu’à ce que vous soyez trop épuisés pour pouvoir bouger. Mais tu risquerais de faire remonter l’excitation et de la malmener cette fois. Bien plus que ce qu’elle n’a subi jusqu’à présent.

« J’essaierai de rester alors. »

Car tu ne peux pas promettre de supporter sa présence paisible. Tu ne sais pas. Tout est nouveau pour toi aussi. Tu n’as jamais été aussi loin dans tes actes, jamais aussi près de ton but. Tu as l’impression de pouvoir le toucher du bout des doigts si tu continues encore un peu ta mascarade.

Ta bouche s’avance pour prendre les siennes sans lui demander son avis, et puis tu descends du lit. Tu attrapes le corps d’Alstroemeria pour la conduire dans la salle d’eau, évitant de la regarder cette fois. Car tu risquerais de lui faire du mal, de laisser parler tes pulsions et t’enfoncer en elle jusqu’à la briser.

Tu inspires et la déposes sur ses pieds, sans t’éloigner pour autant.

« Tu devrais- enfin on devrait se nettoyer … Je pense ? »

Tu n’es pas certain des coutumes des nobles là-dessus, mais tu aimerais qu’elle se sente à l’aise. Tu viens de lui prendre sa toute première fois, tu peux au moins essayer d’être courtois. Sa chute n’en sera que meilleure à la toute fin. Tu écartes les mèches de ses cheveux pour les placer derrière ses oreilles, traçant de ton doigt le contour de son cartilage au passage dans un geste délicat.

« T’es vraiment belle, tu sais ? »

Tu laisses apparaître un petit sourire aux coins de tes lèvres, légèrement taquin, car tu sais qu’elle rougira, à coup sûr.

Tu souffles par le nez à l’entente de son compliment plus que timide et bancal. Il faudrait probablement qu’elle apprenne à être honnête. Ce n’est pas maintenant que son corps est couvert d’une substance blanchâtre séchée qu’elle doit jouer les prudes. Ce rôle est définitivement fini pour elle, sa crédibilité de sainte nitouche s’est envolée il y a quelques minutes par ta faute. Tu te contentes de lui lancer un regard qui veut tout dire, avec un haussement de sourcil explicite également.

Tu la laisses faire couler le bain, tandis que tu observes les courbes de ses hanches, avec la terrible envie de les toucher. De les entourer de tes grandes mains parfaites et entretenues depuis ton enfance. Tu veux te rapprocher d’elle, et te coller contre les fesses qu’elle continue d’exhiber sous tes yeux.

Mais tu ne fais rien.
Tu te contentes de regarder.
La tête légèrement penchée.
Les bras nonchalamment croisés sur ton torse.

Tu préfères les garder en sécurité, pour éviter de laisser ton esprit vagabonder jusqu’à faire agir ton corps sans que tu y prêtes attention. Tu te contrôles au mieux, même si Alstroemeria ne t’aide en rien lorsqu’elle décide de te nettoyer. L’eau s’écoule sur ta touffe de cheveux rebelles et par réflexe, comme un chat qui déteste la sensation, tu baisses la tête d’inconfort. Tu la regardes à travers les mèches sombres qui dégoulinent à présent sur toi, lui permettant de continuer ses douces actions sur toi.

Est-ce de la provocation ?
Cherche-t-elle à connaître tes limites ?
Tu te poses la question alors que tes yeux ne la lâchent pas une seule seconde, essayant de comprendre ce qui se passe dans sa petite tête rousse. Un instant, tu préfères sceller tes paupières, pour ne plus la voir, pour ne plus être tenté par le diable, pour … profiter des caresses, de la tendresse. De tout ce que tu n’as jamais connu finalement. L’attention d’une mère, la douceur d’une sœur, l’affection … Non, l’amour d’une amante, d’une femme, d’une épouse.

Tu ne fais pas dans le dramatique, mais il faut bien avouer que ce n’est pas désagréable. La pensée qu’il s’agisse de ta proie est encore plus appréciable en réalité. Lorsque ta peau semble nettoyée de toutes les imperfections et saletés accumulées, tu te permets de dévisager Alstroemeria une nouvelle fois après sa demande plus que provocatrice.

« Joues avec le feu et tu risques de te brûler. »

Tu l’attires contre toi et prends ses lèvres dans un baiser fiévreux. Si jusqu’alors tu étais parvenu à calmer les ardeurs de ton corps, tu ne parviens pas à cacher ta nouvelle érection alors que tu la colles contre toi. L’une de tes mains mouillée se perd dans sa chevelure et la décoiffe. L’autre appuie sur le bas de son dos jusqu’à glisser sous l’une de ses cuisses pour la soulever avec facilité.

Elle est si légère que tu n’as besoin d’aucun effort.

« On joue pas avec un homme sans assumer les conséquences. On joue pas avec moi comme ça Alstroemeria. »