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Léonore Laskari
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Akielos
Ode à la Divine Zeshia.
Traité quant à la nature de la mort, de la nuit et de la mise en ordre originelle du monde - Critique de l'ingratitude des Hommes quant à la Mère de la Nuit qu'ils dénomment injustement « Traîtresse » ou « Maudite » - Anthologie d'hymnes, prières et vénérations anciennes pour la grande Déesse.
Édition indexée, agrémentée des commentaires de la Congrégation de l'Index et de la critique raisonnée dudit ouvrage en seconde partie.
Préface et avertissement.
Traité quant à la nature de la mort, de la nuit et de la mise en ordre originelle du monde - Critique de l'ingratitude des Hommes quant à la Mère de la Nuit qu'ils dénomment injustement « Traîtresse » ou « Maudite » - Anthologie d'hymnes, prières et vénérations anciennes pour la grande Déesse.
Édition indexée, agrémentée des commentaires de la Congrégation de l'Index et de la critique raisonnée dudit ouvrage en seconde partie.
Préface et avertissement.
Rares sont les ouvrages, même les plus blasphématoires, à afficher si hautement le contenu déviant de leurs pages. Comme son nom et ses sous-titres l'indiquent si éhontément, l'Ode à la Divine Zeshia est un ouvrage littéraire tripartite de deux-mille-cent-vingt-et-une pages divisé en trois livres distincts, c'est à savoir un traité de théologie et de cosmogonie voulant mettre en valeur le rôle de la Traîtresse dans la mise en ordre et le fonctionnement de l'Univers, un essai littéraire s'attaquant avec violence au culte des Dieux et à la Latreia, et enfin une compilation savante de textes antiques vraisemblablement écrits de la main d'adorateurs de la Maudite à diverses époques. Cet ouvrage fut connu des autorités de la Latreia près de six ans après sa rédaction, lorsque sa reproduction illicite par un atelier de copistes clandestin fut mis au jour par le saint ordre de Naos.
L'auteur de cet ouvrage est un certain sire Hadrien Theophilius Cherilius, âgé au jour de son jugement de quarante-six ans. Il est le troisième fils de sire Ulpien Cornelius Cherilius, éminent chevalier-chercheur qui eut l'honneur de servir l'Ordre de l'Erevnitis pendant trente-trois ans ; et dont l'âme fut libérée en l'an de grâce mille-quatre-cent-vingt-et-quatre. Nous mentionnons cette ascendance en raison de la double importance qu'elle revêt dans le jugement rendu à l'encontre de l'accusé : d'une part, il est le descendant d'un éminent savant qui, manifestement, a su lui transmettre en partie sa maîtrise des sources, son savoir historique et littéraire et la méthode historiographique. Or, l’accusé a usé de ces savoirs à mauvais escient et en les retournant contre la Foi, ce qui constitue un crime devers Iell(e) et la Lateria. D'autre part, l'une des membres de notre assemblée – c'est à savoir dame Valeria Sabina Aureliani – fut familière de sire Ulpien, dont elle se trouve être une parente par alliance, créant par conséquent un certain conflit d'intérêt entre le jury, la jurée et l'accusé. Dame Aureliani a cependant juré sur ses titres, sa lame et son âme que sa parenté devers l'accusé ne saurait obscurcir son jugement : l'assemblée lui accorda ainsi trois jours de méditation afin de pleinement s’éloigner des attaches de sang et matérielles de ce monde, pour mieux rendre la justice divine au nom des Dieux, de la Sainte et de la Latreia.
Comme précédemment énoncé, sire Hadrien Theophilius Cherilius est issu de noble lignée : selon les registres de l'Erevnitis, la maison Cherilius compte parmi les féaux des ducs d'Uzuri depuis trois siècles environ, et règne sur la baronnie de Revessio depuis l'ascension de Gaïus Felix Cherilius à la tête de la seigneurie en l'an de grâce mille-trois-cent-et-quatre. L'accusé appartient à une branche cadette de cette prestigieuse maison, dont les prétentions devers la seigneurie de Revessio sont très éloignées en termes d'ordre successoral. La maison Cherilius s'est néanmoins remarquablement démarquée de par le grand nombre de serviteurs de la Théocratie qu'elle a su engendrer, que ce soit par le fonctionnariat ou la prêtrise, un héritage que sire Hadrien s'est lui aussi efforcé de poursuivre. L'accusé rejoint ainsi l'Institut de Magie dès que son jeune âge le lui permet, et en ressort fort instruit dans toutes les disciplines classiques et les arts libéraux, tout comme rompu aux arts de magie noire et de magie naturelle. Dès lors, il s'engage auprès de la cour du duc d'Uzuri, duquel il deviendra l'un des enchanteurs attitré en l'an de grâce mille-quatre-cent-vingt-et-six. C'est grâce à cette éminente position que sire Cherilius put avoir accès aux archives de nombreuses cours, vassales comme souveraines, en de nombreuses seigneuries de Cheldis, d'où il tira un grand savoir que les mauvais esprits enfouis en son âme vicièrent de manière indélébile.
Sire Cherilius fut reçu le premier jour de mars de l'an de grâce mille-quatre-cent-quarante-et-sept devant la congrégation. Ses superviseurs de l'ordre de Naos nous signalèrent qu'il fut tout à fait compréhensif de son arrestation, et consentit sans la moindre résistance de les suivre jusqu'à Ios. Pas une seule fois, au cours de leur trajet de Uzuri jusqu'à Ios, il ne tenta de s'enfuir ou de soudoyer nos incorruptibles chevaliers, ce qui est la preuve d'un esprit à la fois éclairé et paisible. Si cette attitude est aussi vertueuse que louable, elle est nous est apparue proportionnellement comme toute aussi inquiétante en raison de l'apparente tranquillité d'esprit de sire Cherilius devant le jugement de la congrégation et la justice de la Latreia.
Comme de coutume, le procès fut tenu à huis-clos afin que les propos blasphématoires et hérétiques de l'accusé n'attirent les mauvais esprits devers les auditeurs non-avertis. L'accusé écouta avec grande attention les divers chefs d'accusation à son encontre, qu'il jugea nuls et non avenus dès lors qu'on lui confia le droit de parole. Il s'ensuivit un débat excessivement long, dont la transcription fut réalisée par quatre greffiers différents, contraints de se relayer au vu de l'étendue et de la densité des prises de paroles respectives entre les jurés et l'accusé. Cette transcription fut relue et approuvée par les jurés, et sa copie originale peut être consultée dans nos archives sous requête soumise à la Congrégation de l'Index.
Il est à la fois difficile et peu utile de s'essayer à résumer l'ensemble des propos tenus par sire Cherilius. Nous pouvons néanmoins en dresser les grandes lignes menant à l'application irrévocable de notre sentence : l'accusé refusa catégoriquement de renier le moindre de ses propos séditieux exprimés dans son ouvrage, et assume entièrement sa croyance et sa dévotion impies devers la Traîtresse, qu'il considère comme l'indiscutable divinité majeure de notre panthéon. De la même manière, l'accusé refuse de retirer la moindre de ses attaques devers la Latreia, qu'il considère comme « une institution aujourd'hui mensongère » et « incapable de mener à la paix de l'âme » en raison de notre juste déférence devers la Maudite, et la décrit comme un « culte mensonger des Dieux dans sa forme actuelle ». Dans l'enceinte de sa pensée sacrilège, ces dires étourdissants de blasphème ne sont pas sans continuité logique, étant donné que sire Cherilius estime que de nombreux aspects du culte sacré se « rapportant originellement, aux temps de la véritable Latreia » à la Traîtresse furent détournés au profit d'autres divinités, c'est à savoir Zelun, Iell(e), Tikraes et Hirshan.
Il est également à noter que près de la moitié du procès de sire Cherilius eut pour objet sa démarche et méthode de compilation de textes antiques relatifs à la Traîtresse, entrepris dans la troisième et dernière partie de son ouvrage. Interrogé sur les lieux d'acquisition de ces textes apocryphes, sire Cherilius s'est en premier lieu montré très taciturne, avant de ployer sous les habiles questionnements et argumentaires de dame Aureliani. L'accusé prétend avoir collecté la majeure partie de ces textes dans des archives de la cour souveraine de Wandering, ce qui ne manqua guère de susciter une grande méfiance quant à leur authenticité en raison de l'amour de cette nation pour les arts du théâtre, de la romance et de la littérature fictionnelle. Dame Aureliani affirme par ailleurs avoir décelé et identifié plusieurs faux au sein de l'anthologie présentée par sire Cherilius dans l’ultime tiers de son ouvrage, ce qui fut peut être le seul argument de notre provenance semblant l'avoir un tant soit peu ébranlé au cours de son procès. Dans la confidence néanmoins, dame Aureliani estime qu'une bonne part des textes compilés sont vraisemblablement authentiques, notamment tout un ensemble d'hymnes que sire Cherilius affirme avoir trouvé dans une antique crypte varennoise, et dont la forme de la langue tout comme l'omniprésence de la monodie sans accompagnement musical correspondent à d'autres ensembles de prières ritualisées mises à l'écrit sous la Dictature. L’œuvre de sire Cherilius détient par conséquent des écrits hérétiques de première main, dont il faut impérativement limiter la circulation. Confronté à ses torts quant à l'entretien desdits textes apocryphes, l'accusé estime simplement « rétablir le culte véritable » comme le ferait « tout bon croyant ».
Questionné quant à ses associés et ses probables lecteurs, sire Cherilius a en premier lieu refusé d'admettre sa familiarité avec l'atelier clandestin de copistes démantelé en Uzuri, avant que ne soit mis en évidence la présence de certains membres de son proche entourage au sein dudit cercle de copistes, c’est à savoir deux de ses camarades de promotion de l'Institut de Magie. Il avoua finalement être à l'origine et à la tête dudit atelier, dont les activités illicites s'étendirent également à la copie non-agréée de romans de chevalerie à succès et à la rédaction non-approuvée d'écrits de mœurs légères, dans le seul but de financer l'activité prosélyte de l'Ode à la Divine Zeshia. Quant aux acheteurs et lecteurs dudit ouvrage, sire Cherilius affirme ne pas avoir connaissance de son public. Ses associés, soumis à la question, nous ont dévoilés avoir vendu un certain nombre d'exemplaires de l'Ode à la Divine Zeshia à des membres de la petite noblesse uzurite, ainsi qu'à plusieurs moines de la Latreia intrigués par son titre. Une enquête est aujourd'hui encore tenue pour retrouver l'ensemble des coupables. La congrégation donna l'opportunité à sire Cherilius de formuler quelques regrets quant à sa tentative d'organisation d'un mouvement religieux clandestin parallèle à la Latreia, ce qu'il refusa catégoriquement, en qualifiant son œuvre néfaste de « rétablissement de la véritable Lateria ».
La persistance de sire Cherilius dans l'hérésie l'a par conséquent condamné à être sanctionné par la Latreia, malgré toutes les mains tendues par la congrégation afin qu'il revienne dans le droit chemin. La phase de négociation de la peine fut quant à elle assez brève. L'accusé a catégoriquement refusé de renier son écrit et de le brûler de ses mains. Il s'est également refusé à se soumettre à une retraite spirituelle perpétuelle, arguant que les coutumes « actuelles » de la Latreia sont trop « corrompues » pour lui permettre de s'astreindre des « prétendus mauvais esprits » habitant son être, si bien que l'atteinte du Nirvana ne lui serait par conséquent possible que soit dans une autre vie, soit en poursuivant la sienne selon ses propres préceptes. L'assemblée s'est ainsi proposée d'opter pour la mise à mort compassionnelle, dans l'espérance que la prochaine réincarnation de sire Cherilius se révèle moins tourmentée par les esprits malins. L'accusé accepta cette peine, « non sans avoir le cœur lourd, non pas de remords, mais de savoir que la bonne parole n'ira guère plus loin ».
En considération de la noble ascendance de l'accusé, un vote fut tenu quant aux modalités de sa mise à mort compassionnelle. A trois voix contre deux, l'honneur de la décapitation par l'épée fut maintenu au profit de sire Cherilius ; un privilège qu'il accepta avec grâce, et dont il nous remercia. Dame Aureliani se proposa d’exécuter la sentence en raison de sa familiarité devers l'accusé, ce que l'assemblée lui concéda volontiers. Ladite sentence fut rendue le soir-même, sous notre surveillance et avec l'assistance des frères mortuaires ; qui prodiguèrent les sutras nécessaires à la purification de l'esprit du condamné.
Quant à son œuvre, en raison de ses atteintes aux mœurs et au culte des Dieux, de ses dires séditieux et hérétiques et de sa compilation de textes apocryphes, il en va sans dire que sa condamnation fut votée à l'unanimité par l'assemblée ; dont tous les membres apposèrent leurs sceaux personnels sur l’acte de damnation mémorielle afin de marquer leur assentiment.
Nous nous devons cependant d'avertir le lecteur, qu'il soit membre du haut-clergé, censeur, rhéteur, théologien, chevalier ou étudiant confirmé de l'Archevêque, quant aux propos contenus en cet ouvrage. L’Ode à la Divine Zeshia est le fruit d’un lettré formé aux arts de la rhétorique, et constitue une véritable oeuvre de prosélytisme au service d’une mission hérétique et séditieuse. Le lecteur peu attentif peut ainsi se trouver séduit par certaines idées évoquées dans ces textes blasphématoires, et se surprendre à y trouver un sens et même de partiellement y agréer. A cet effet, la Congrégation de l’Index a ordonné d’impérativement rattacher en seconde partie de n’importe quelle copie restante de cet ouvrage une critique raisonnée des argumentaires fallacieux de sire Cherilius, auquel le lecteur devra constamment se référer, de peur de se perdre dans les méandres de la pensée hérétique contenue en ces pages.
De ce fait, et par prise d’acte de l’ensemble de l’assemblée, je, Faustus Cornelius Cinna, Frère Supérieur de Iell(e), censeur de la Très Sainte Latreia et préfet de la Congrégation de l'Index, élu de par mes pairs et confirmé dans mes pouvoirs de par la volonté de Sa Sainteté l'Archevêque, condamne donc cet ouvrage pernicieux à l'anathème, et par conséquent à l'oubli immémorial.
Fait le troisième jour du mois de mars, en l'an de grâce mille-quatre-cent-quarante-et-sept.
L'auteur de cet ouvrage est un certain sire Hadrien Theophilius Cherilius, âgé au jour de son jugement de quarante-six ans. Il est le troisième fils de sire Ulpien Cornelius Cherilius, éminent chevalier-chercheur qui eut l'honneur de servir l'Ordre de l'Erevnitis pendant trente-trois ans ; et dont l'âme fut libérée en l'an de grâce mille-quatre-cent-vingt-et-quatre. Nous mentionnons cette ascendance en raison de la double importance qu'elle revêt dans le jugement rendu à l'encontre de l'accusé : d'une part, il est le descendant d'un éminent savant qui, manifestement, a su lui transmettre en partie sa maîtrise des sources, son savoir historique et littéraire et la méthode historiographique. Or, l’accusé a usé de ces savoirs à mauvais escient et en les retournant contre la Foi, ce qui constitue un crime devers Iell(e) et la Lateria. D'autre part, l'une des membres de notre assemblée – c'est à savoir dame Valeria Sabina Aureliani – fut familière de sire Ulpien, dont elle se trouve être une parente par alliance, créant par conséquent un certain conflit d'intérêt entre le jury, la jurée et l'accusé. Dame Aureliani a cependant juré sur ses titres, sa lame et son âme que sa parenté devers l'accusé ne saurait obscurcir son jugement : l'assemblée lui accorda ainsi trois jours de méditation afin de pleinement s’éloigner des attaches de sang et matérielles de ce monde, pour mieux rendre la justice divine au nom des Dieux, de la Sainte et de la Latreia.
Comme précédemment énoncé, sire Hadrien Theophilius Cherilius est issu de noble lignée : selon les registres de l'Erevnitis, la maison Cherilius compte parmi les féaux des ducs d'Uzuri depuis trois siècles environ, et règne sur la baronnie de Revessio depuis l'ascension de Gaïus Felix Cherilius à la tête de la seigneurie en l'an de grâce mille-trois-cent-et-quatre. L'accusé appartient à une branche cadette de cette prestigieuse maison, dont les prétentions devers la seigneurie de Revessio sont très éloignées en termes d'ordre successoral. La maison Cherilius s'est néanmoins remarquablement démarquée de par le grand nombre de serviteurs de la Théocratie qu'elle a su engendrer, que ce soit par le fonctionnariat ou la prêtrise, un héritage que sire Hadrien s'est lui aussi efforcé de poursuivre. L'accusé rejoint ainsi l'Institut de Magie dès que son jeune âge le lui permet, et en ressort fort instruit dans toutes les disciplines classiques et les arts libéraux, tout comme rompu aux arts de magie noire et de magie naturelle. Dès lors, il s'engage auprès de la cour du duc d'Uzuri, duquel il deviendra l'un des enchanteurs attitré en l'an de grâce mille-quatre-cent-vingt-et-six. C'est grâce à cette éminente position que sire Cherilius put avoir accès aux archives de nombreuses cours, vassales comme souveraines, en de nombreuses seigneuries de Cheldis, d'où il tira un grand savoir que les mauvais esprits enfouis en son âme vicièrent de manière indélébile.
Sire Cherilius fut reçu le premier jour de mars de l'an de grâce mille-quatre-cent-quarante-et-sept devant la congrégation. Ses superviseurs de l'ordre de Naos nous signalèrent qu'il fut tout à fait compréhensif de son arrestation, et consentit sans la moindre résistance de les suivre jusqu'à Ios. Pas une seule fois, au cours de leur trajet de Uzuri jusqu'à Ios, il ne tenta de s'enfuir ou de soudoyer nos incorruptibles chevaliers, ce qui est la preuve d'un esprit à la fois éclairé et paisible. Si cette attitude est aussi vertueuse que louable, elle est nous est apparue proportionnellement comme toute aussi inquiétante en raison de l'apparente tranquillité d'esprit de sire Cherilius devant le jugement de la congrégation et la justice de la Latreia.
Comme de coutume, le procès fut tenu à huis-clos afin que les propos blasphématoires et hérétiques de l'accusé n'attirent les mauvais esprits devers les auditeurs non-avertis. L'accusé écouta avec grande attention les divers chefs d'accusation à son encontre, qu'il jugea nuls et non avenus dès lors qu'on lui confia le droit de parole. Il s'ensuivit un débat excessivement long, dont la transcription fut réalisée par quatre greffiers différents, contraints de se relayer au vu de l'étendue et de la densité des prises de paroles respectives entre les jurés et l'accusé. Cette transcription fut relue et approuvée par les jurés, et sa copie originale peut être consultée dans nos archives sous requête soumise à la Congrégation de l'Index.
Il est à la fois difficile et peu utile de s'essayer à résumer l'ensemble des propos tenus par sire Cherilius. Nous pouvons néanmoins en dresser les grandes lignes menant à l'application irrévocable de notre sentence : l'accusé refusa catégoriquement de renier le moindre de ses propos séditieux exprimés dans son ouvrage, et assume entièrement sa croyance et sa dévotion impies devers la Traîtresse, qu'il considère comme l'indiscutable divinité majeure de notre panthéon. De la même manière, l'accusé refuse de retirer la moindre de ses attaques devers la Latreia, qu'il considère comme « une institution aujourd'hui mensongère » et « incapable de mener à la paix de l'âme » en raison de notre juste déférence devers la Maudite, et la décrit comme un « culte mensonger des Dieux dans sa forme actuelle ». Dans l'enceinte de sa pensée sacrilège, ces dires étourdissants de blasphème ne sont pas sans continuité logique, étant donné que sire Cherilius estime que de nombreux aspects du culte sacré se « rapportant originellement, aux temps de la véritable Latreia » à la Traîtresse furent détournés au profit d'autres divinités, c'est à savoir Zelun, Iell(e), Tikraes et Hirshan.
Il est également à noter que près de la moitié du procès de sire Cherilius eut pour objet sa démarche et méthode de compilation de textes antiques relatifs à la Traîtresse, entrepris dans la troisième et dernière partie de son ouvrage. Interrogé sur les lieux d'acquisition de ces textes apocryphes, sire Cherilius s'est en premier lieu montré très taciturne, avant de ployer sous les habiles questionnements et argumentaires de dame Aureliani. L'accusé prétend avoir collecté la majeure partie de ces textes dans des archives de la cour souveraine de Wandering, ce qui ne manqua guère de susciter une grande méfiance quant à leur authenticité en raison de l'amour de cette nation pour les arts du théâtre, de la romance et de la littérature fictionnelle. Dame Aureliani affirme par ailleurs avoir décelé et identifié plusieurs faux au sein de l'anthologie présentée par sire Cherilius dans l’ultime tiers de son ouvrage, ce qui fut peut être le seul argument de notre provenance semblant l'avoir un tant soit peu ébranlé au cours de son procès. Dans la confidence néanmoins, dame Aureliani estime qu'une bonne part des textes compilés sont vraisemblablement authentiques, notamment tout un ensemble d'hymnes que sire Cherilius affirme avoir trouvé dans une antique crypte varennoise, et dont la forme de la langue tout comme l'omniprésence de la monodie sans accompagnement musical correspondent à d'autres ensembles de prières ritualisées mises à l'écrit sous la Dictature. L’œuvre de sire Cherilius détient par conséquent des écrits hérétiques de première main, dont il faut impérativement limiter la circulation. Confronté à ses torts quant à l'entretien desdits textes apocryphes, l'accusé estime simplement « rétablir le culte véritable » comme le ferait « tout bon croyant ».
Questionné quant à ses associés et ses probables lecteurs, sire Cherilius a en premier lieu refusé d'admettre sa familiarité avec l'atelier clandestin de copistes démantelé en Uzuri, avant que ne soit mis en évidence la présence de certains membres de son proche entourage au sein dudit cercle de copistes, c’est à savoir deux de ses camarades de promotion de l'Institut de Magie. Il avoua finalement être à l'origine et à la tête dudit atelier, dont les activités illicites s'étendirent également à la copie non-agréée de romans de chevalerie à succès et à la rédaction non-approuvée d'écrits de mœurs légères, dans le seul but de financer l'activité prosélyte de l'Ode à la Divine Zeshia. Quant aux acheteurs et lecteurs dudit ouvrage, sire Cherilius affirme ne pas avoir connaissance de son public. Ses associés, soumis à la question, nous ont dévoilés avoir vendu un certain nombre d'exemplaires de l'Ode à la Divine Zeshia à des membres de la petite noblesse uzurite, ainsi qu'à plusieurs moines de la Latreia intrigués par son titre. Une enquête est aujourd'hui encore tenue pour retrouver l'ensemble des coupables. La congrégation donna l'opportunité à sire Cherilius de formuler quelques regrets quant à sa tentative d'organisation d'un mouvement religieux clandestin parallèle à la Latreia, ce qu'il refusa catégoriquement, en qualifiant son œuvre néfaste de « rétablissement de la véritable Lateria ».
La persistance de sire Cherilius dans l'hérésie l'a par conséquent condamné à être sanctionné par la Latreia, malgré toutes les mains tendues par la congrégation afin qu'il revienne dans le droit chemin. La phase de négociation de la peine fut quant à elle assez brève. L'accusé a catégoriquement refusé de renier son écrit et de le brûler de ses mains. Il s'est également refusé à se soumettre à une retraite spirituelle perpétuelle, arguant que les coutumes « actuelles » de la Latreia sont trop « corrompues » pour lui permettre de s'astreindre des « prétendus mauvais esprits » habitant son être, si bien que l'atteinte du Nirvana ne lui serait par conséquent possible que soit dans une autre vie, soit en poursuivant la sienne selon ses propres préceptes. L'assemblée s'est ainsi proposée d'opter pour la mise à mort compassionnelle, dans l'espérance que la prochaine réincarnation de sire Cherilius se révèle moins tourmentée par les esprits malins. L'accusé accepta cette peine, « non sans avoir le cœur lourd, non pas de remords, mais de savoir que la bonne parole n'ira guère plus loin ».
En considération de la noble ascendance de l'accusé, un vote fut tenu quant aux modalités de sa mise à mort compassionnelle. A trois voix contre deux, l'honneur de la décapitation par l'épée fut maintenu au profit de sire Cherilius ; un privilège qu'il accepta avec grâce, et dont il nous remercia. Dame Aureliani se proposa d’exécuter la sentence en raison de sa familiarité devers l'accusé, ce que l'assemblée lui concéda volontiers. Ladite sentence fut rendue le soir-même, sous notre surveillance et avec l'assistance des frères mortuaires ; qui prodiguèrent les sutras nécessaires à la purification de l'esprit du condamné.
Quant à son œuvre, en raison de ses atteintes aux mœurs et au culte des Dieux, de ses dires séditieux et hérétiques et de sa compilation de textes apocryphes, il en va sans dire que sa condamnation fut votée à l'unanimité par l'assemblée ; dont tous les membres apposèrent leurs sceaux personnels sur l’acte de damnation mémorielle afin de marquer leur assentiment.
Nous nous devons cependant d'avertir le lecteur, qu'il soit membre du haut-clergé, censeur, rhéteur, théologien, chevalier ou étudiant confirmé de l'Archevêque, quant aux propos contenus en cet ouvrage. L’Ode à la Divine Zeshia est le fruit d’un lettré formé aux arts de la rhétorique, et constitue une véritable oeuvre de prosélytisme au service d’une mission hérétique et séditieuse. Le lecteur peu attentif peut ainsi se trouver séduit par certaines idées évoquées dans ces textes blasphématoires, et se surprendre à y trouver un sens et même de partiellement y agréer. A cet effet, la Congrégation de l’Index a ordonné d’impérativement rattacher en seconde partie de n’importe quelle copie restante de cet ouvrage une critique raisonnée des argumentaires fallacieux de sire Cherilius, auquel le lecteur devra constamment se référer, de peur de se perdre dans les méandres de la pensée hérétique contenue en ces pages.
De ce fait, et par prise d’acte de l’ensemble de l’assemblée, je, Faustus Cornelius Cinna, Frère Supérieur de Iell(e), censeur de la Très Sainte Latreia et préfet de la Congrégation de l'Index, élu de par mes pairs et confirmé dans mes pouvoirs de par la volonté de Sa Sainteté l'Archevêque, condamne donc cet ouvrage pernicieux à l'anathème, et par conséquent à l'oubli immémorial.
Fait le troisième jour du mois de mars, en l'an de grâce mille-quatre-cent-quarante-et-sept.
Signataires.
Faustus Cornelius Cinna, Frère Supérieur de Iell(e).
Pénélope Appia Kourkouas, Sœur Supérieure d'Hirshan.
Nino Odilius, frère du monastère de la Fraternité Jurée de la Sagesse d'Iell(e)-lès-Naxos.
Marcus Tarpeius, prêtre du temple de l'Éternelle Lumière de Zelun d'Argos.
Valeria Sabina Aureliani, commandeuse et grande-maîtresse de l'Ordre de l'Erevnitis.
Pénélope Appia Kourkouas, Sœur Supérieure d'Hirshan.
Nino Odilius, frère du monastère de la Fraternité Jurée de la Sagesse d'Iell(e)-lès-Naxos.
Marcus Tarpeius, prêtre du temple de l'Éternelle Lumière de Zelun d'Argos.
Valeria Sabina Aureliani, commandeuse et grande-maîtresse de l'Ordre de l'Erevnitis.
***
- Signature:
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Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
52
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
26/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
542
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
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