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Léonore Laskari
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Akielos
Longtemps je me suis sentie idiote. Ou plutôt, longtemps me suis-je considérée comme intelligente, mais le monde s'est régulièrement acharné à me convaincre du contraire, et me couvrit, à maintes et maintes reprises, de honte et d'opprobre pour avoir commis le péché d'orgueil de ne serait-ce que seulement songer à m'attribuer quelques vertus de sagesse et de savoir. Je ne compte plus le nombre de fois où les érudits et les membres de l'Erevnitis m'ont fait - et me font encore, parfois - me sentir petite, bête, inculte et écervelée ; indépendamment de leur volonté ou non. Et pour cela, je les ai jalousé, je les ai détesté, je les ai haï ; et je me suis haïe à mon tour, autant pour l'apparente médiocrité de ma personne que pour les sentiments indignes et mauvais sachant germer si souvent en mon cœur. Ce sentiment, affreux, de se sentir aussi ignare que bilieuse ; je ne le connais que trop bien. Il m'est honni, et je l’exècre sincèrement de toute mon âme et tout mon être, et pourtant, depuis une demi-lune environ, je paierai le prix fort pour retrouver son étreinte familière, car au moins sa présence m'est-elle coutumière ; comme les froids mordants d'un hiver trop rude, ou comme les douleurs aiguës d'une rage de dent.
Mais aujourd'hui, comme hier, comme avant-hier, comme le jour d'avant encore, comme depuis cette journée du 8 janvier où l'univers semble s'être désarticulé, démantelé et déréalisé sous mes yeux, je me trouve emplie d'une émotion nouvelle, inconnue, et épouvantable. Je ne me sens pas même idiote ; car les idiots sont au moins dotés d'un potentiel exploitable d'apprentissage de par la grâce de la page vierge qu'est leur esprit. Non, non, ce qui m'agite est bien pire que cela ; je me sens … je me sens … trompée. Abusée, ou désabusée, je ne sais pas moi-même. Emplie de fausseté, bourrée à ras-bord d'ignorantes inexactitudes, et surtout égarée, très profondément égarée ; comme perdue dans une forêt sombre, opaque et étrangère, sous une nuit noire et sans lune. Comme sous les frondaisons monstrueuses de Thulea ...
Il m'est difficile de dater la naissance exacte de ce mal au creux de mon être. A la suite de ma mésaventure en Zogrà, je dois bien avouer avoir été parcourue - durant les premiers jours succédant à notre découverte - d'une agitation extatique. Que de perspectives excitantes s'offraient alors à moi ! Un peuple d'outre-mer, mi-hommes mi-bêtes, aptes à parler notre langage ! Des fidèles de la Sainte, usant d'une technologie fabuleuse et inouïe, dotés de pouvoirs magiques exceptionnels ! Des envoyés de multiples monarchies à l'existence parallèle aux nôtres ; dont nous n'avons eu ni vent, ni la moindre trace ou le moindre vestige ! Des indices quant au passé trouble et nimbé de mystère de l'Ancien Cheldis ! Tant de promesses, tant de choses à découvrir, tant de savoirs à assimiler ! Sous ce tourbillon d'émotions, je n'ai su identifier – ou j'ignorai, sciemment comme inconsciemment – cette pression sous-jacente semblant s'exercer à l'intérieur de mon crâne, compressant l'arrière de ma cervelle ; comme les prémisses d'une très mauvaise migraine. L'appréhension de la quantité de travail à fournir dans un avenir proche, me suis-je persuadée.
Puis est venu le jour de notre remise de rapport à l'archevêque. C'est, peut-être, à cet instant précis que les graines du mal, semées depuis ce fameux 8 janvier, germèrent en mon esprit. A la suite de notre récit - prononcé par sire Solomos et moi-même - quant aux événements de Zogrà, l'on me partagea très succinctement les découvertes effectuées, le mois dernier, par Sa Sainteté en personne, accompagnée de sire Haeresis et de ma chère Asteria. Le dieu Galdred lui-même se serait manifesté dans les environs de Naxos, menant toute une expédition lancée à sa recherche à s'enfouir sous les hauts-reliefs bordant la cité. C'est là, au plus profond des entrailles des montagnes, que Sa Sainteté Kléomène et Asteria furent confrontées à des stèles ancestrales au langage indéchiffrable … et à des sculptures antiques, représentant des êtres hybridés entre humains et bêtes. La nouvelle s'abattit sur ma tête comme un couperet. Je m'offusquai d'abord que l'on ne me renseignât plus tôt ; mais, trop occupée que je fus à m'empêtrer dans mes propres recherches, puis à voguer devers Thulea au cours de la seconde moitié du mois de décembre, personne n'eut vraisemblablement le temps de me mettre au clair quant à ces événements – pas même Asteria, vis-à-vis de laquelle je crains avoir été une amie plus que médiocre. Quant à l'évidence d'une présence – ou du moins, d'une représentation sculpturale - d'êtres semi-humains au cœur-même de la théocratie, je ne sus qu'en penser. Un profond désarroi m'envahit peu à peu, car ce que je devinai jusqu'alors être la découverte d'une ambassade étrangère inédites sur nos rives sembla se révéler être une seconde venue de ce peuple hybride en Cheldis … Et cette pression qui pesait et écrasait ma cervelle depuis ce 8 janvier me devint, dès lors, de plus en plus apparente, et de plus en plus insupportable.
Au fil des jours comme des nuits de la seconde décade de janvier, la fièvre empira. Mes projets de recherche se muèrent en marqueurs irrécusables de notre ignorance flagrante – à nous, les historiens de Cheldis - quant à ces êtres hybridés. Tout - que ce soit dans mes longues lectures, dans mes prospections acharnées en les archives les plus lointaines et désertées de l'Ordre, dans ma paire de visites infructueuses au musée de Zogrà et en ses réserves archéologiques – tout, me fit défaut. Rien depuis la fin du règne du Dictateur n'indique le moindre gage d'existence d'une culture autre que les cultures cheldiennes de jadis et d'aujourd'hui, et les très rares écrits – souvent postérieurs – s'essayant à relater la Guerre Céleste n'apportent guère d'importance qu'aux Dieux et aux héros de la race humaine d'antan. Pas de femme semi-féline, pas de jeune homme ailé, pas de guerrière à la queue reptilienne … et pourtant, les statues de leurs semblables trônent sous nos montagnes si familières. Il m'est complètement inconcevable que pas le moindre des érudits de la Latreia ou des chevaliers-chercheurs de naguère n'eurent trouvé le moindre artefact, le moindre vestige de cette civilisation en l'espace de cinq siècles de tradition historiographique ; tandis que leurs ruines gisent apparemment sous les hautes cimes d'Akielos. C'est donc que l'existence de ces peuples hybrides fut un secret incroyablement bien gardé … et malgré cela, nous les avons découverts en chair et en os, sire Solomos et moi-même. Qu'en penser ? Et pourquoi se dévoilent-ils donc au cours d'une époque aussi troublée et chaotique que la nôtre ? Se révèlent-ils sciemment à nous ? Rien dans les dires proférés et les actes commis par Otarra, Xalgoris ou Anaël ne parurent s'incliner en ce sens ; tant ils se montrèrent secrets et réservés. Et pourtant, nous les avons vus et avons percé leurs dissimulations arcaniques ; malgré toute leur volonté, malgré toute leur apparente puissance magique et malgré leur indubitable supériorité technologique. Comment expliquer cela ? Comment concilier d'une part ces cinq siècles de secrets jamais ne serait-ce qu'effleurés de par nos sciences humaines, et d'autre part cette récente foulée de découvertes si densément rapprochées qu'elles en donnent le tournis ? Sont-ce là les volontés des peuples hybrides, des Dieux, de la Sainte ? Ou bien d'une autre force à l’œuvre … ?
Est-ce là la marque et l'ombre de l'Obscurité dont firent très brièvement mention Xalgoris, Otarra et Anaël ? Un symptôme de la rupture de cet Équilibre dont ils semblent être les protecteurs ; sinon des observateurs avertis ? Et nous, peuples de Cheldis, que savons-nous de cet Équilibre, de cette Obscurité pesant supposément sur notre monde ? Incapable de déterrer quoique ce soit à propos de ces hommes-bêtes, mes recherches me dirigèrent alors devers des sentiers bien plus ténébreux, et des lectures … déplaisantes. Malsaines, sans doute. Hérétiques, diraient certains – et j'en conviens. Mais je me devais de chercher, de trouver quelque chose à propos de cette Obscurité, de ce mal indicible paraissant guider les actions de ces étrangers, et pesant vraisemblablement sur tout Cheldis. Et, par quelques insistances et tractations auprès des archivistes de l'Erevnitis, je parvins - non sans mal - à mettre la main sur un ensemble de livres ésotériques, que l'Ordre s'était efforcé de mettre à l'index tout au long de son existence ; et qui ne furent conservés qu'en quelques minces exemplaires pour être étudiés, critiqués et rabroués par les théologiens de la Latreia. Cette poignée d'ouvrages – une douzaine – rivalisent d'horreur dans leurs titres et leurs intitulés : entre un très provoquant Ode à la Divine Zeshia, ou encore un Panégyrique au Dictateur se trouvent des livres aux propos blasphématoires bien plus subtils, tels que les Commentaires éclairés sur le Périple d'Akielos s'appliquant à ne jamais qualifier notre Mère Spirituelle de sainte, et remet ponctuellement en doute la véracité de certains épisodes de ce récit sacré ; ou encore De la nature des Dieux, qui estime que les divinités, depuis leur disparition à la suite de la Guerre Céleste, ne tiennent leurs pouvoirs que par la grâce de la ferveur des mortels.
Que de propos horribles ! Mais certains passages – rares, certes – de ces affreux tomes recèlent quelques sombres mentions à propos de concepts mystiques s'approchant du terme de « Obscurité », prononcé par Xalgoris. L'Ode à la Divine Zeshia loue ainsi des « Ténèbres Primordiales » dont la Traîtresse se ferait l'incarnation et la maîtresse, les Commentaires préfèrent user du terme de « Chaos de l'Univers », sans but ni volonté, et De la nature des Dieux postule de l'existence d'un « Mal Éternel » ou « Mal Inexorable », à la source même de toutes les puissances démoniaques observables dans notre monde. Que d'intéressantes hypothèses ... Cependant, ces lectures apostates, l'Ordre n'a guère manqué de les remarquer, et de me questionner quant à leur nécessité … c'est que je ne suis guère théologienne, aussi craignent-ils que ces textes damnés n'aient une quelconque influence néfaste sur mon âme. J'ai dû remercier bon nombre de mes collègues pour leur très touchante et très agaçante sollicitude, jusqu'à ce que cela ne m'irrite définitivement. Dès lors, j'ai préféré poursuivre mes travaux de recherche chez moi ; chez ma famille sise en Ysraïl, loin des yeux inquisiteurs de l'Erevnitis. Là, bercée par la chaleur et la quiétude de mon foyer familial, je me pensais plus à l'abri de cette discorde agitant ma psyché, et plus susceptible de dénicher quoique ce soit à propos de l'Obscurité, de l'Équilibre, et des motivations des peuples hybrides ; de déceler une part des secrets qu'ils entendent détenir sur l'histoire de Cheldis et sur nous-même.
Il n'en fut rien. Non seulement toutes ces épouvantables lectures ne paraissent guère m'avancer d'un iota quant à la compréhension de ce que peut bien être l'Équilibre ou la nature-même des ténèbres nous menaçant ; mais, pis encore - et sans doute est-ce là une conséquence concrète du mal qui enserre si douloureusement mon esprit – toute forme de savoir, toute capacité d'apprentissage, de réflexion, de théorisation et d'expression me font pleinement, entièrement et inexorablement défaut. C'est là vraisemblablement l'état le plus similaire que je puisse connaître à l'agonie. Envers et contre tous mes efforts, mes lectures me deviennent de plus en plus ardues, frôlant même parfois l'insurmontable. Sous mes yeux, les phrases s'entortillent comme des serpents ; dont les mots s'emmêlent en une mosaïque incohérente de caractères troubles ; et dont les lettres s'amassent en d'incompréhensibles et grossiers agglomérats de traits griffés à la plume. Depuis une paire de journées déjà, il m'a été impossible de retenir quoique ce soit de ce que j'ai pu lire ; ou plutôt survolé de mes pupilles éteintes. Tout porte à croire que le savoir me fait résistance, s'oppose à moi, moi, sa plus fidèle partisane, sa plus ardente défenseuse, sa plus humble comme sa meilleure de ses servantes ! Moi ! Moi, moi, moi ! Moi, qui suis en quête des ultimes vérités de Cheldis et de notre monde, moi, qui brave les écrits hérétiques et s'immerge dans leur poisse ténébreuse à la recherche des racines du Mal, à la recherche de l'Obscurité ...
-L’Obscurité … l'Obscurité … l'Équilibre ... Je maugrée malgré moi à répétition, à l'instar d'une vieille berceuse. L’Équilibre … l'Obscurité … l'Obscu...
J'entends soudain Léon pousser un minuscule miaulement ; sans doute un véritable rugissement à sa petite, toute petite échelle. Malgré le caractère adorable de ce petit cri, je ne peux m'empêcher d'être parcourue d'un certain sursaut et d'un frisson d'appréhension à son écoute. J'eus presque oublié qu'elle devait arriver aujourd'hui … Ma chère, ma pauvre Asteria ! Cela fait déjà près d'une moitié d'année que je n'ai pu la voir ou lui parler ! Quelle idée saugrenue elle eut de séjourner aussi longtemps en Djinn, dans ce pays épouvantablement chaud ! Heureusement que Sa Sainteté l'a rappelée devers nous ! Et quels malheurs la frappèrent lorsque Heliopolis fut assaillie jusque dans son enceinte, et que l'un de leur prince fut mortellement percé d'une flèche assassine ? Que ne fut-elle pas en meilleure sécurité et en meilleure compagnie à Ios, à traînasser dans les belles rues du quartier marchand et à s'asseoir sur les marches des temples avec moi ; pour parler de tout et de rien … ? Cependant, je dois bien l'avouer, une grande part de responsabilité m'incombe quant à la cessation de nos échanges. C'est que Asteria, toute attentionnée qu'elle est, m'a déjà écrit à plusieurs reprises ; sur des papyrus djinn d'une très belle facture, par des traits d'encre fins et délicats, pour m'apporter de ses nouvelles comme pour s'enquérir de mes propres états d'âme. Sans doute un privilège dû à sa qualité de proche de l'Archevêque, elle parvenait à faire embarquer ses lettres sur des frégates royales voguant d'Heliopolis jusqu'à Ios, où un coursier venait directement me les livrer jusqu'à mon domicile. Que d'efforts fournis pour mon humble personne ! J'aurai dû lui répondre, au moins une fois ; et lui écrire à la suite des événements d'octobre, également … mais le courrier me rappelle de mauvais, très mauvais souvenirs du couvent des Sœurs-Paisibles. J'aurai dû outrepasser cela, mais ...
Enfin, enfin, peu importe. Asteria est là, désormais. Je souhaite simplement que mon long silence de jusqu'alors ne l'a guère blessée, et n'a pas entaché notre longue amitié. J'espère également que mes soudaines sollicitations ne l'ont guère trop troublée ; encore que je l'imagine très aisément inquiète à mon égard – mais c'est là dans sa nature que d'être inquiète pour tout le monde, au demeurant. Si, tout au long du mois de janvier, je me suis emmurée dans une solitude de plus en plus coûteuse ; il m'est venu en tête et apparu au cœur - il y a cinq jours environ - le besoin de m'entretenir avec, certes, mon amie chère, mais surtout une personne à la tête bien pleine ; et dotée par la volonté d'Ielle du don d'astromancie de surcroît. Asteria, si diserte sur l'histoire d'Akielos, si érudite à propos des Dieux, bénie par ses capacités divinatoires, et observatrice directe des artefacts laissés par les peuples hybridés (ou peut-être par leurs adorateurs), saurait sans doute m'éclairer de ses douces lumières … peut-être, au gré de ses visions, a-t-elle entraperçu ces ténèbres que je recherche tant … ? Peut-être saura-t-elle adresser quelques repos à mon âme en tourment ...
Mes paupières se font à nouveau lourdes, et je prends – lentement – conscience de l'état physique effroyable dans lequel je me trouve plongée. Un simple coup d’œil à mon reflet dans une fenêtre adjacente suffit à m'arracher une grimace. Des cernes pourpres me descendent jusqu'au sommet des joues ; des cheveux ébouriffés et en pagaille trônent sur mon crâne ; et mon teint rappelle celui des souffrants parqués dans les hospices d'Azaïth. Pis encore, je sens la fatigue lentement m'arracher le peu de conscience que je parviens à rassembler en une quelconque cohérence. Il faut que je me ressaisisse. Je ne voudrais pas m'assoupir sous les paroles d'Asteria : ce serait malvenu. Selon mes propres estimations - dont la valeur comme la justesse s'avèrent sans aucun doute très relatives au vu de mon état cognitif actuel - mon dernier somme officiel remonte à environ … deux jours ? Un jour et demi peut-être ? Quant à mon dernier roupillon officieux, il s'est inopinément déclaré ce midi : j'ai clos les yeux un seul et court instant, et me suis réveillée étendue sur un tapis, Léon assoupi sur mon ventre … Ah, que ce fut doux …
On frappe gentiment à la porte. Léon miaule à nouveau, avec une excitation enfantine. Il a reconnu notre invitée.
-Entre, entre … c'est ouvert ! Je hèle dans une voix haute, qui se casse sur le dernier mot de ma phrase.
J'entends le lourd battant d'ébène s'entrouvrir, tandis que Léon miaule une ultime fois ; puis commence à ronronner bruyamment. Je peux l'imaginer et le visualiser faire ses salutations à Asteria ... Je peux également ouïr les pas de cette dernière fouler les tapis de l'entrée, puis talonner le parquet de cèdre menant au salon. Un éclair de lucidité me traverse tandis que, le regard alerte, je parcoure des yeux le salon en sondant sa disposition. Elle m'apparaît finalement on-ne-peut-plus acceptable du fait que ce n'est guère moi qui s'assure de l'entretien courant de la villa familiale, mais ma très chère et très maniaque grande sœur Irène ; dont les obsessions ménagères coïncident - selon elle - avec les vœux pris lors de son accession à la prêtrise de Bokteth (rendre pur tout ce qui est impur par les vertus des Eaux, c'est à savoir un chiffon mouillé je suppose …). Et dire qu'elle a renvoyé tous nos domestiques pour s'occuper toute seule de notre maisonnée !
Aux dernières nouvelles, Irène – alertée par la venue d'Asteria – s'était affairée à « dépoussiérer » (je n'y ai jamais vu la moindre miette ni poussière, mais passons) le grand vestibule d'entrée ; en époussetant dans notre jardin le grand tapis de laine rouge bordant la porte d'entrée sur lequel trône une représentation de Tikraes sous forme de dragon, perché sur un immense sablier cousu de fils de soie dorés. Les deux longues tapisseries murales disposées d'une part et d'autre du couloir - de grandes fresques écarlates étirées sur plusieurs mètres narrant un condensé du Périple de la Sainte - subirent le même impitoyable traitement. Le grand miroir disposé près de l'entrée du salon, au cadre d'argent serti de rubis, fut lui aussi astiqué jusqu'à le rendre un brin trop éclatant à la moindre lueur trop prononcée du soleil. Une fois encore, Irène en avait trop fait.
Quant au salon en lui-même, je subodore que ma sœur m'étranglerait si, par malheur, elle prenait connaissance de l'état auquel je l'ai rabaissé. De par l'embrasure des rideaux dorés à peine entrouverts, une lumière tamisée – déjà rendue pâlotte par le soleil hivernal de janvier – vient à grand peine éclairer la pièce. La lumière du jour empire mon mal de tête, aussi je lui préfère quelques bougies éparses disposées d'un coin à l'autre de la pièce, pour reposer mes yeux. Sur les planches de cèdre récemment vernies s'étalent une vingtaine – peut-être une trentaine – de parchemins en désordre, tandis qu'un amas de livres occupe presque chacun des huit fauteuils disposés autour de l'immense tablée rectangulaire trônant au milieu de la pièce. Seul deux sièges sont rendus libres : celui que j'occupe, et un autre à ma gauche, dégagé au profit d'Asteria pour l'occasion. Je ne sais même plus ou j'ai refourgué la foule de papyrus et le gros tome d'anthologie de prose ésotérique akieloise qui y traînait jusqu'alors … La nappe orangée – toute neuve – qui sert de support à tout mes travaux de recherche est tachetée, ça et là, d'encre noire comme la suie, et je suffoque à l'avance du savon que Irène me passera à l'instant même où elle posera les yeux sur cet affront fait à son travail.
Mes pupilles s'arrêtent momentanément sur le tome ouvert devant moi, encadré par mes bras aux manches retroussées ; et mes doigts aux ongles trop longs, rongés et tachés d'encre. Je ne sais même plus ce que j'étais entrain de lire … Je rabats l'ensemble du bouquin pour en redécouvrir le titre, et écarquille les yeux. De la réanimation des corps et l'origine des démons, dont la première de couverture est fustigée d'un imposant sceau de condamnation à l'index par l'Ordre de l'Erevnitis et par les autorités de la Latreia. J'avale douloureusement ma salive. En tant que chevaleresse-chercheuse, je suis, certes, jugée apte mentalement - et dispose des privilèges nécessaires - pour consulter ce genre d'ouvrages considérés comme blasphématoires, voire hérétiques. Mais quelle impression donnerais-je donc à Asteria, si elle me voit penchée sur de tels traités aussi … aussi … impies ?
J'entrevois sa silhouette pénétrer dans le salon. Vite !
-J-Je t'en prie, assieds-toi ! Je m'exclame en tâtonnant la nappe étendue sur la tablée, jusqu'à en trouver un pan et le rabattre très grossièrement sur tous les ouvrages ésotériques dispersés autour de ma place assise. Laisse-moi juste … Je ramasse quelques parchemins aux épouvantables intitulés, que je glisse sous la table comme un adolescent penaud cachant ses romans d'amour courtois sous son lit.
Mon regard pivote prestement, et s'arrête sur un amas de cheveux de feu encadrant deux émeraudes scintillantes ; à grand peine assombries par l'obscurité de la pièce. Un nez fin, des grands yeux plein d'éclat et rutilants de vivacité d'esprit, un visage pâle et immaculé souligné par une chevelure écarlate très peu commune pour une native d'Akielos … comme de coutume, mes yeux échouent à associer ce visage à la moindre remembrance ou à un quelconque sentiment. Seul mon esprit sait énumérer et mettre en cohérence ces traits, et les associer à ma chère amie.
-Asteria ! Comment vas-tu ? Je parviens à lancer sur un ton relativement naturel. Un léger tremblement dans ma voix trahit mon appréhension ; motivée par la peur qu'elle se soit offusquée de mes silences épistolaires ou qu'elle ne jette un œil trop curieux à mes lectures.
Je me redresse de mon siège d'un geste un tantinet trop brusque. Mon équilibre me fait défaut une mince poignée de secondes, avant que je ne m'appuie sur les rebords de la tablée de cèdre. Mon mouvement secoue légèrement cette dernière, occasionnant le tintement de ma collection de béricles dispersés au gré du chaos de mes lectures ; et des quelques plateaux d'argent mis à disposition entre une paire d'immenses tomes de chroniques althéennes. Soucieuse d'être une hôte à peu près convenable, et très au fait de l'appétit d'Asteria pour les confiseries en tout genre, j'eus cette nuit l'excellente idée d'installer un petit ensemble de quelconques douceurs trouvées ça et là – notamment dans la chambre d'Irène, j'espère qu'elle me le pardonnera – à l'attention de mon invitée. Dattes fourrées à la pâte d'amande, loukoumades aux noix, baklavas à la djinn, sablés de Naxos, et quelques mandarines d'Ysraïl pour couronner le tout. Une tisane, également, dont j'ai du mal à identifier l'arôme …
-J-Je t'en prie, sers-toi, c'est pour toi ! Lui dis-je en désignant l'ensemble de mets d'un revers de main. J'ai déjà mangé ! Un bien pieux mensonge. J'ai grignoté une pomme ce matin, me semble-t-il. Je n'en ai pas grand souvenir. Tu as fait bonne route j'espère ? Désolée de n'être pas … J'hésite un instant sur mes mots. ... de ne pas avoir pu venir à Ios, j'ai été … occupée.
Un sentiment coupable quant à mon indélicatesse vient une nouvelle fois me parcourir l'échine. Engoncée comme je le fus dans mes travaux, il m'est apparu comme inconcevable la simple éventualité de retourner à Ios pour visiter Asteria ; ou de se donner rendez-vous à un endroit de commune convenance. Mais, maintenant que je la vois ici, cernée par les ombres de mon salon ; ma bonne conscience (ou du moins le peu qui s'en manifeste encore) me souffle que j'aurais pu faire plus d'efforts pour rechercher sa compagnie. Dire que je l'ai faite venir de la capitale … je n'ai pas même prévu la moindre promenade au gré des charmants faubourgs d'Ysraïl, ou sur les beaux sentiers de la côte. Je ne sais même pas si la chambre d'hôte est prête à l'accueillir … je suppose que Irène a su faire le nécessaire ...
-Je … j'espère que tu as fait bonne route ? Je m'enquiers en détournant légèrement les pupilles, à la recherche de la moindre couverture de livre légèrement trop louche que j'aurai encore à dissimuler. Je suis très, très contente de te voir, et soulagée aussi. Je lui adresse un sourire anxieux. J'ai ouï dire d'horribles rumeurs à propos d'Heliopolis, et de ce qu'il s'y est passé en automne … mais tu m'as l'air d'être en un seul morceau, et c'est là l'essentiel.
Mais aujourd'hui, comme hier, comme avant-hier, comme le jour d'avant encore, comme depuis cette journée du 8 janvier où l'univers semble s'être désarticulé, démantelé et déréalisé sous mes yeux, je me trouve emplie d'une émotion nouvelle, inconnue, et épouvantable. Je ne me sens pas même idiote ; car les idiots sont au moins dotés d'un potentiel exploitable d'apprentissage de par la grâce de la page vierge qu'est leur esprit. Non, non, ce qui m'agite est bien pire que cela ; je me sens … je me sens … trompée. Abusée, ou désabusée, je ne sais pas moi-même. Emplie de fausseté, bourrée à ras-bord d'ignorantes inexactitudes, et surtout égarée, très profondément égarée ; comme perdue dans une forêt sombre, opaque et étrangère, sous une nuit noire et sans lune. Comme sous les frondaisons monstrueuses de Thulea ...
Il m'est difficile de dater la naissance exacte de ce mal au creux de mon être. A la suite de ma mésaventure en Zogrà, je dois bien avouer avoir été parcourue - durant les premiers jours succédant à notre découverte - d'une agitation extatique. Que de perspectives excitantes s'offraient alors à moi ! Un peuple d'outre-mer, mi-hommes mi-bêtes, aptes à parler notre langage ! Des fidèles de la Sainte, usant d'une technologie fabuleuse et inouïe, dotés de pouvoirs magiques exceptionnels ! Des envoyés de multiples monarchies à l'existence parallèle aux nôtres ; dont nous n'avons eu ni vent, ni la moindre trace ou le moindre vestige ! Des indices quant au passé trouble et nimbé de mystère de l'Ancien Cheldis ! Tant de promesses, tant de choses à découvrir, tant de savoirs à assimiler ! Sous ce tourbillon d'émotions, je n'ai su identifier – ou j'ignorai, sciemment comme inconsciemment – cette pression sous-jacente semblant s'exercer à l'intérieur de mon crâne, compressant l'arrière de ma cervelle ; comme les prémisses d'une très mauvaise migraine. L'appréhension de la quantité de travail à fournir dans un avenir proche, me suis-je persuadée.
Puis est venu le jour de notre remise de rapport à l'archevêque. C'est, peut-être, à cet instant précis que les graines du mal, semées depuis ce fameux 8 janvier, germèrent en mon esprit. A la suite de notre récit - prononcé par sire Solomos et moi-même - quant aux événements de Zogrà, l'on me partagea très succinctement les découvertes effectuées, le mois dernier, par Sa Sainteté en personne, accompagnée de sire Haeresis et de ma chère Asteria. Le dieu Galdred lui-même se serait manifesté dans les environs de Naxos, menant toute une expédition lancée à sa recherche à s'enfouir sous les hauts-reliefs bordant la cité. C'est là, au plus profond des entrailles des montagnes, que Sa Sainteté Kléomène et Asteria furent confrontées à des stèles ancestrales au langage indéchiffrable … et à des sculptures antiques, représentant des êtres hybridés entre humains et bêtes. La nouvelle s'abattit sur ma tête comme un couperet. Je m'offusquai d'abord que l'on ne me renseignât plus tôt ; mais, trop occupée que je fus à m'empêtrer dans mes propres recherches, puis à voguer devers Thulea au cours de la seconde moitié du mois de décembre, personne n'eut vraisemblablement le temps de me mettre au clair quant à ces événements – pas même Asteria, vis-à-vis de laquelle je crains avoir été une amie plus que médiocre. Quant à l'évidence d'une présence – ou du moins, d'une représentation sculpturale - d'êtres semi-humains au cœur-même de la théocratie, je ne sus qu'en penser. Un profond désarroi m'envahit peu à peu, car ce que je devinai jusqu'alors être la découverte d'une ambassade étrangère inédites sur nos rives sembla se révéler être une seconde venue de ce peuple hybride en Cheldis … Et cette pression qui pesait et écrasait ma cervelle depuis ce 8 janvier me devint, dès lors, de plus en plus apparente, et de plus en plus insupportable.
Au fil des jours comme des nuits de la seconde décade de janvier, la fièvre empira. Mes projets de recherche se muèrent en marqueurs irrécusables de notre ignorance flagrante – à nous, les historiens de Cheldis - quant à ces êtres hybridés. Tout - que ce soit dans mes longues lectures, dans mes prospections acharnées en les archives les plus lointaines et désertées de l'Ordre, dans ma paire de visites infructueuses au musée de Zogrà et en ses réserves archéologiques – tout, me fit défaut. Rien depuis la fin du règne du Dictateur n'indique le moindre gage d'existence d'une culture autre que les cultures cheldiennes de jadis et d'aujourd'hui, et les très rares écrits – souvent postérieurs – s'essayant à relater la Guerre Céleste n'apportent guère d'importance qu'aux Dieux et aux héros de la race humaine d'antan. Pas de femme semi-féline, pas de jeune homme ailé, pas de guerrière à la queue reptilienne … et pourtant, les statues de leurs semblables trônent sous nos montagnes si familières. Il m'est complètement inconcevable que pas le moindre des érudits de la Latreia ou des chevaliers-chercheurs de naguère n'eurent trouvé le moindre artefact, le moindre vestige de cette civilisation en l'espace de cinq siècles de tradition historiographique ; tandis que leurs ruines gisent apparemment sous les hautes cimes d'Akielos. C'est donc que l'existence de ces peuples hybrides fut un secret incroyablement bien gardé … et malgré cela, nous les avons découverts en chair et en os, sire Solomos et moi-même. Qu'en penser ? Et pourquoi se dévoilent-ils donc au cours d'une époque aussi troublée et chaotique que la nôtre ? Se révèlent-ils sciemment à nous ? Rien dans les dires proférés et les actes commis par Otarra, Xalgoris ou Anaël ne parurent s'incliner en ce sens ; tant ils se montrèrent secrets et réservés. Et pourtant, nous les avons vus et avons percé leurs dissimulations arcaniques ; malgré toute leur volonté, malgré toute leur apparente puissance magique et malgré leur indubitable supériorité technologique. Comment expliquer cela ? Comment concilier d'une part ces cinq siècles de secrets jamais ne serait-ce qu'effleurés de par nos sciences humaines, et d'autre part cette récente foulée de découvertes si densément rapprochées qu'elles en donnent le tournis ? Sont-ce là les volontés des peuples hybrides, des Dieux, de la Sainte ? Ou bien d'une autre force à l’œuvre … ?
Est-ce là la marque et l'ombre de l'Obscurité dont firent très brièvement mention Xalgoris, Otarra et Anaël ? Un symptôme de la rupture de cet Équilibre dont ils semblent être les protecteurs ; sinon des observateurs avertis ? Et nous, peuples de Cheldis, que savons-nous de cet Équilibre, de cette Obscurité pesant supposément sur notre monde ? Incapable de déterrer quoique ce soit à propos de ces hommes-bêtes, mes recherches me dirigèrent alors devers des sentiers bien plus ténébreux, et des lectures … déplaisantes. Malsaines, sans doute. Hérétiques, diraient certains – et j'en conviens. Mais je me devais de chercher, de trouver quelque chose à propos de cette Obscurité, de ce mal indicible paraissant guider les actions de ces étrangers, et pesant vraisemblablement sur tout Cheldis. Et, par quelques insistances et tractations auprès des archivistes de l'Erevnitis, je parvins - non sans mal - à mettre la main sur un ensemble de livres ésotériques, que l'Ordre s'était efforcé de mettre à l'index tout au long de son existence ; et qui ne furent conservés qu'en quelques minces exemplaires pour être étudiés, critiqués et rabroués par les théologiens de la Latreia. Cette poignée d'ouvrages – une douzaine – rivalisent d'horreur dans leurs titres et leurs intitulés : entre un très provoquant Ode à la Divine Zeshia, ou encore un Panégyrique au Dictateur se trouvent des livres aux propos blasphématoires bien plus subtils, tels que les Commentaires éclairés sur le Périple d'Akielos s'appliquant à ne jamais qualifier notre Mère Spirituelle de sainte, et remet ponctuellement en doute la véracité de certains épisodes de ce récit sacré ; ou encore De la nature des Dieux, qui estime que les divinités, depuis leur disparition à la suite de la Guerre Céleste, ne tiennent leurs pouvoirs que par la grâce de la ferveur des mortels.
Que de propos horribles ! Mais certains passages – rares, certes – de ces affreux tomes recèlent quelques sombres mentions à propos de concepts mystiques s'approchant du terme de « Obscurité », prononcé par Xalgoris. L'Ode à la Divine Zeshia loue ainsi des « Ténèbres Primordiales » dont la Traîtresse se ferait l'incarnation et la maîtresse, les Commentaires préfèrent user du terme de « Chaos de l'Univers », sans but ni volonté, et De la nature des Dieux postule de l'existence d'un « Mal Éternel » ou « Mal Inexorable », à la source même de toutes les puissances démoniaques observables dans notre monde. Que d'intéressantes hypothèses ... Cependant, ces lectures apostates, l'Ordre n'a guère manqué de les remarquer, et de me questionner quant à leur nécessité … c'est que je ne suis guère théologienne, aussi craignent-ils que ces textes damnés n'aient une quelconque influence néfaste sur mon âme. J'ai dû remercier bon nombre de mes collègues pour leur très touchante et très agaçante sollicitude, jusqu'à ce que cela ne m'irrite définitivement. Dès lors, j'ai préféré poursuivre mes travaux de recherche chez moi ; chez ma famille sise en Ysraïl, loin des yeux inquisiteurs de l'Erevnitis. Là, bercée par la chaleur et la quiétude de mon foyer familial, je me pensais plus à l'abri de cette discorde agitant ma psyché, et plus susceptible de dénicher quoique ce soit à propos de l'Obscurité, de l'Équilibre, et des motivations des peuples hybrides ; de déceler une part des secrets qu'ils entendent détenir sur l'histoire de Cheldis et sur nous-même.
Il n'en fut rien. Non seulement toutes ces épouvantables lectures ne paraissent guère m'avancer d'un iota quant à la compréhension de ce que peut bien être l'Équilibre ou la nature-même des ténèbres nous menaçant ; mais, pis encore - et sans doute est-ce là une conséquence concrète du mal qui enserre si douloureusement mon esprit – toute forme de savoir, toute capacité d'apprentissage, de réflexion, de théorisation et d'expression me font pleinement, entièrement et inexorablement défaut. C'est là vraisemblablement l'état le plus similaire que je puisse connaître à l'agonie. Envers et contre tous mes efforts, mes lectures me deviennent de plus en plus ardues, frôlant même parfois l'insurmontable. Sous mes yeux, les phrases s'entortillent comme des serpents ; dont les mots s'emmêlent en une mosaïque incohérente de caractères troubles ; et dont les lettres s'amassent en d'incompréhensibles et grossiers agglomérats de traits griffés à la plume. Depuis une paire de journées déjà, il m'a été impossible de retenir quoique ce soit de ce que j'ai pu lire ; ou plutôt survolé de mes pupilles éteintes. Tout porte à croire que le savoir me fait résistance, s'oppose à moi, moi, sa plus fidèle partisane, sa plus ardente défenseuse, sa plus humble comme sa meilleure de ses servantes ! Moi ! Moi, moi, moi ! Moi, qui suis en quête des ultimes vérités de Cheldis et de notre monde, moi, qui brave les écrits hérétiques et s'immerge dans leur poisse ténébreuse à la recherche des racines du Mal, à la recherche de l'Obscurité ...
-L’Obscurité … l'Obscurité … l'Équilibre ... Je maugrée malgré moi à répétition, à l'instar d'une vieille berceuse. L’Équilibre … l'Obscurité … l'Obscu...
J'entends soudain Léon pousser un minuscule miaulement ; sans doute un véritable rugissement à sa petite, toute petite échelle. Malgré le caractère adorable de ce petit cri, je ne peux m'empêcher d'être parcourue d'un certain sursaut et d'un frisson d'appréhension à son écoute. J'eus presque oublié qu'elle devait arriver aujourd'hui … Ma chère, ma pauvre Asteria ! Cela fait déjà près d'une moitié d'année que je n'ai pu la voir ou lui parler ! Quelle idée saugrenue elle eut de séjourner aussi longtemps en Djinn, dans ce pays épouvantablement chaud ! Heureusement que Sa Sainteté l'a rappelée devers nous ! Et quels malheurs la frappèrent lorsque Heliopolis fut assaillie jusque dans son enceinte, et que l'un de leur prince fut mortellement percé d'une flèche assassine ? Que ne fut-elle pas en meilleure sécurité et en meilleure compagnie à Ios, à traînasser dans les belles rues du quartier marchand et à s'asseoir sur les marches des temples avec moi ; pour parler de tout et de rien … ? Cependant, je dois bien l'avouer, une grande part de responsabilité m'incombe quant à la cessation de nos échanges. C'est que Asteria, toute attentionnée qu'elle est, m'a déjà écrit à plusieurs reprises ; sur des papyrus djinn d'une très belle facture, par des traits d'encre fins et délicats, pour m'apporter de ses nouvelles comme pour s'enquérir de mes propres états d'âme. Sans doute un privilège dû à sa qualité de proche de l'Archevêque, elle parvenait à faire embarquer ses lettres sur des frégates royales voguant d'Heliopolis jusqu'à Ios, où un coursier venait directement me les livrer jusqu'à mon domicile. Que d'efforts fournis pour mon humble personne ! J'aurai dû lui répondre, au moins une fois ; et lui écrire à la suite des événements d'octobre, également … mais le courrier me rappelle de mauvais, très mauvais souvenirs du couvent des Sœurs-Paisibles. J'aurai dû outrepasser cela, mais ...
Enfin, enfin, peu importe. Asteria est là, désormais. Je souhaite simplement que mon long silence de jusqu'alors ne l'a guère blessée, et n'a pas entaché notre longue amitié. J'espère également que mes soudaines sollicitations ne l'ont guère trop troublée ; encore que je l'imagine très aisément inquiète à mon égard – mais c'est là dans sa nature que d'être inquiète pour tout le monde, au demeurant. Si, tout au long du mois de janvier, je me suis emmurée dans une solitude de plus en plus coûteuse ; il m'est venu en tête et apparu au cœur - il y a cinq jours environ - le besoin de m'entretenir avec, certes, mon amie chère, mais surtout une personne à la tête bien pleine ; et dotée par la volonté d'Ielle du don d'astromancie de surcroît. Asteria, si diserte sur l'histoire d'Akielos, si érudite à propos des Dieux, bénie par ses capacités divinatoires, et observatrice directe des artefacts laissés par les peuples hybridés (ou peut-être par leurs adorateurs), saurait sans doute m'éclairer de ses douces lumières … peut-être, au gré de ses visions, a-t-elle entraperçu ces ténèbres que je recherche tant … ? Peut-être saura-t-elle adresser quelques repos à mon âme en tourment ...
Mes paupières se font à nouveau lourdes, et je prends – lentement – conscience de l'état physique effroyable dans lequel je me trouve plongée. Un simple coup d’œil à mon reflet dans une fenêtre adjacente suffit à m'arracher une grimace. Des cernes pourpres me descendent jusqu'au sommet des joues ; des cheveux ébouriffés et en pagaille trônent sur mon crâne ; et mon teint rappelle celui des souffrants parqués dans les hospices d'Azaïth. Pis encore, je sens la fatigue lentement m'arracher le peu de conscience que je parviens à rassembler en une quelconque cohérence. Il faut que je me ressaisisse. Je ne voudrais pas m'assoupir sous les paroles d'Asteria : ce serait malvenu. Selon mes propres estimations - dont la valeur comme la justesse s'avèrent sans aucun doute très relatives au vu de mon état cognitif actuel - mon dernier somme officiel remonte à environ … deux jours ? Un jour et demi peut-être ? Quant à mon dernier roupillon officieux, il s'est inopinément déclaré ce midi : j'ai clos les yeux un seul et court instant, et me suis réveillée étendue sur un tapis, Léon assoupi sur mon ventre … Ah, que ce fut doux …
On frappe gentiment à la porte. Léon miaule à nouveau, avec une excitation enfantine. Il a reconnu notre invitée.
-Entre, entre … c'est ouvert ! Je hèle dans une voix haute, qui se casse sur le dernier mot de ma phrase.
J'entends le lourd battant d'ébène s'entrouvrir, tandis que Léon miaule une ultime fois ; puis commence à ronronner bruyamment. Je peux l'imaginer et le visualiser faire ses salutations à Asteria ... Je peux également ouïr les pas de cette dernière fouler les tapis de l'entrée, puis talonner le parquet de cèdre menant au salon. Un éclair de lucidité me traverse tandis que, le regard alerte, je parcoure des yeux le salon en sondant sa disposition. Elle m'apparaît finalement on-ne-peut-plus acceptable du fait que ce n'est guère moi qui s'assure de l'entretien courant de la villa familiale, mais ma très chère et très maniaque grande sœur Irène ; dont les obsessions ménagères coïncident - selon elle - avec les vœux pris lors de son accession à la prêtrise de Bokteth (rendre pur tout ce qui est impur par les vertus des Eaux, c'est à savoir un chiffon mouillé je suppose …). Et dire qu'elle a renvoyé tous nos domestiques pour s'occuper toute seule de notre maisonnée !
Aux dernières nouvelles, Irène – alertée par la venue d'Asteria – s'était affairée à « dépoussiérer » (je n'y ai jamais vu la moindre miette ni poussière, mais passons) le grand vestibule d'entrée ; en époussetant dans notre jardin le grand tapis de laine rouge bordant la porte d'entrée sur lequel trône une représentation de Tikraes sous forme de dragon, perché sur un immense sablier cousu de fils de soie dorés. Les deux longues tapisseries murales disposées d'une part et d'autre du couloir - de grandes fresques écarlates étirées sur plusieurs mètres narrant un condensé du Périple de la Sainte - subirent le même impitoyable traitement. Le grand miroir disposé près de l'entrée du salon, au cadre d'argent serti de rubis, fut lui aussi astiqué jusqu'à le rendre un brin trop éclatant à la moindre lueur trop prononcée du soleil. Une fois encore, Irène en avait trop fait.
Quant au salon en lui-même, je subodore que ma sœur m'étranglerait si, par malheur, elle prenait connaissance de l'état auquel je l'ai rabaissé. De par l'embrasure des rideaux dorés à peine entrouverts, une lumière tamisée – déjà rendue pâlotte par le soleil hivernal de janvier – vient à grand peine éclairer la pièce. La lumière du jour empire mon mal de tête, aussi je lui préfère quelques bougies éparses disposées d'un coin à l'autre de la pièce, pour reposer mes yeux. Sur les planches de cèdre récemment vernies s'étalent une vingtaine – peut-être une trentaine – de parchemins en désordre, tandis qu'un amas de livres occupe presque chacun des huit fauteuils disposés autour de l'immense tablée rectangulaire trônant au milieu de la pièce. Seul deux sièges sont rendus libres : celui que j'occupe, et un autre à ma gauche, dégagé au profit d'Asteria pour l'occasion. Je ne sais même plus ou j'ai refourgué la foule de papyrus et le gros tome d'anthologie de prose ésotérique akieloise qui y traînait jusqu'alors … La nappe orangée – toute neuve – qui sert de support à tout mes travaux de recherche est tachetée, ça et là, d'encre noire comme la suie, et je suffoque à l'avance du savon que Irène me passera à l'instant même où elle posera les yeux sur cet affront fait à son travail.
Mes pupilles s'arrêtent momentanément sur le tome ouvert devant moi, encadré par mes bras aux manches retroussées ; et mes doigts aux ongles trop longs, rongés et tachés d'encre. Je ne sais même plus ce que j'étais entrain de lire … Je rabats l'ensemble du bouquin pour en redécouvrir le titre, et écarquille les yeux. De la réanimation des corps et l'origine des démons, dont la première de couverture est fustigée d'un imposant sceau de condamnation à l'index par l'Ordre de l'Erevnitis et par les autorités de la Latreia. J'avale douloureusement ma salive. En tant que chevaleresse-chercheuse, je suis, certes, jugée apte mentalement - et dispose des privilèges nécessaires - pour consulter ce genre d'ouvrages considérés comme blasphématoires, voire hérétiques. Mais quelle impression donnerais-je donc à Asteria, si elle me voit penchée sur de tels traités aussi … aussi … impies ?
J'entrevois sa silhouette pénétrer dans le salon. Vite !
-J-Je t'en prie, assieds-toi ! Je m'exclame en tâtonnant la nappe étendue sur la tablée, jusqu'à en trouver un pan et le rabattre très grossièrement sur tous les ouvrages ésotériques dispersés autour de ma place assise. Laisse-moi juste … Je ramasse quelques parchemins aux épouvantables intitulés, que je glisse sous la table comme un adolescent penaud cachant ses romans d'amour courtois sous son lit.
Mon regard pivote prestement, et s'arrête sur un amas de cheveux de feu encadrant deux émeraudes scintillantes ; à grand peine assombries par l'obscurité de la pièce. Un nez fin, des grands yeux plein d'éclat et rutilants de vivacité d'esprit, un visage pâle et immaculé souligné par une chevelure écarlate très peu commune pour une native d'Akielos … comme de coutume, mes yeux échouent à associer ce visage à la moindre remembrance ou à un quelconque sentiment. Seul mon esprit sait énumérer et mettre en cohérence ces traits, et les associer à ma chère amie.
-Asteria ! Comment vas-tu ? Je parviens à lancer sur un ton relativement naturel. Un léger tremblement dans ma voix trahit mon appréhension ; motivée par la peur qu'elle se soit offusquée de mes silences épistolaires ou qu'elle ne jette un œil trop curieux à mes lectures.
Je me redresse de mon siège d'un geste un tantinet trop brusque. Mon équilibre me fait défaut une mince poignée de secondes, avant que je ne m'appuie sur les rebords de la tablée de cèdre. Mon mouvement secoue légèrement cette dernière, occasionnant le tintement de ma collection de béricles dispersés au gré du chaos de mes lectures ; et des quelques plateaux d'argent mis à disposition entre une paire d'immenses tomes de chroniques althéennes. Soucieuse d'être une hôte à peu près convenable, et très au fait de l'appétit d'Asteria pour les confiseries en tout genre, j'eus cette nuit l'excellente idée d'installer un petit ensemble de quelconques douceurs trouvées ça et là – notamment dans la chambre d'Irène, j'espère qu'elle me le pardonnera – à l'attention de mon invitée. Dattes fourrées à la pâte d'amande, loukoumades aux noix, baklavas à la djinn, sablés de Naxos, et quelques mandarines d'Ysraïl pour couronner le tout. Une tisane, également, dont j'ai du mal à identifier l'arôme …
-J-Je t'en prie, sers-toi, c'est pour toi ! Lui dis-je en désignant l'ensemble de mets d'un revers de main. J'ai déjà mangé ! Un bien pieux mensonge. J'ai grignoté une pomme ce matin, me semble-t-il. Je n'en ai pas grand souvenir. Tu as fait bonne route j'espère ? Désolée de n'être pas … J'hésite un instant sur mes mots. ... de ne pas avoir pu venir à Ios, j'ai été … occupée.
Un sentiment coupable quant à mon indélicatesse vient une nouvelle fois me parcourir l'échine. Engoncée comme je le fus dans mes travaux, il m'est apparu comme inconcevable la simple éventualité de retourner à Ios pour visiter Asteria ; ou de se donner rendez-vous à un endroit de commune convenance. Mais, maintenant que je la vois ici, cernée par les ombres de mon salon ; ma bonne conscience (ou du moins le peu qui s'en manifeste encore) me souffle que j'aurais pu faire plus d'efforts pour rechercher sa compagnie. Dire que je l'ai faite venir de la capitale … je n'ai pas même prévu la moindre promenade au gré des charmants faubourgs d'Ysraïl, ou sur les beaux sentiers de la côte. Je ne sais même pas si la chambre d'hôte est prête à l'accueillir … je suppose que Irène a su faire le nécessaire ...
-Je … j'espère que tu as fait bonne route ? Je m'enquiers en détournant légèrement les pupilles, à la recherche de la moindre couverture de livre légèrement trop louche que j'aurai encore à dissimuler. Je suis très, très contente de te voir, et soulagée aussi. Je lui adresse un sourire anxieux. J'ai ouï dire d'horribles rumeurs à propos d'Heliopolis, et de ce qu'il s'y est passé en automne … mais tu m'as l'air d'être en un seul morceau, et c'est là l'essentiel.
***
- Signature:
Icon :
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
52
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
26/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
542
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
Icon
Asteria Lugis
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Astromancienne d'Ios
Changement de paradigme.
Asteria franchit le seuil de la pièce, bercée par une ambiance familière mais habitée d'une étrange odeur de renfermé. Lorsque la porte s'ouvre, elle est accueillie par le doux miaulement de Léon qui se précipite vers elle avec une affection évidente. Les mains de la jeune femme trouvent instinctivement leur chemin vers le pelage soyeux de l'animal qu’elle prend rapidement dans ses bras, heureuse de retrouver cette adorable boule de poils.
À peine a-t-elle le temps de faire un pas dans la pièce que ses yeux balayent les longues tapisseries murales et fresques avant que son attention ne se porte sur le désordre qui règne au centre de cette dernière.
Des parchemins éparpillés jonchent l’immense table réquisitionnée en guise de bureau, des livres entassés ont pris place des convives habituels sur les fauteuils et quelques ouvrages semblent maladroitement dissimulés sous les tissus tachés d’encre. En constatant l'état de la pièce, Asteria ne peut s’empêcher de songer à Irène et à la panique que cela pourrait lui causer. Cependant son inquiétude s’éloigne vite de la maîtresse des lieux pour se concentrer sur la principale intéressée : Léonore.
Voilà des mois que l’historienne n’avait pas de nouvelles de son amie. La dernière fois qu’elle l’avait vue, Asteria se rappelle avoir échangé avec elle sur l’art de bien de tenir à table, un cours fort intéressant, mais dont la roturière n’a hélas pas retenu toute la complexité.
Aujourd’hui Léonore semble fatiguée, les traits de son visage sont ternis par un manque évident de sommeil et de sombres cernes habillent ses yeux améthyste.
Lorsque leurs regards se croisent, la noble sursaute, et, dans un mouvement de panique, commence à ranger quelques livres et parchemins qui encombrent la table. Soucieuse de l’aider, Asteria abandonne momentanément Léon pour se joindre à elle. Alors qu’elle tend le bras, elle ne peut s'empêcher de remarquer quelques ouvrages suspects, des traités obscures dédiés à la Traîtresse et autres recueils aux titres peu convenables. Son amie a sans doute souhaité éviter cela, raison pour laquelle elle se lève soudainement afin de dissimuler lesdits ouvrages.
L’astromancienne observe avec une inquiétude grandissante les gestes maladroits de la demoiselle, sa main prête à la soutenir si besoin. Elle retient son souffle alors que son amie tente de retrouver son équilibre, ses propres mains se serrant instinctivement autour des bords de la table, prêtes à intervenir.
Le tintement des bibelots dispersés manquent de faire sursauter la jeune femme qui détourne brièvement le regard vers les plateaux d'argent, où reposent diverses douceurs et une boisson parfumée, sans doute un thé vert avec quelques notes d’agrumes. Léonore saute sur l’occasion et s’empresse de lui en proposer, essayant de masquer sa propre détresse derrière une offre alléchante de nourriture.
Naïve mais pas stupide, Asteria perçoit sans encombre le mensonge dans la voix de sa camarade. Bien que touchée par les efforts de son amie malgré son état évident de fatigue, l’écarlate ne peut s’empêcher de soupirer, inquiète.
- Léonore.
Sans même attendre son consentement, la rouquine saisit un sablé et le dépose contre les lèvres de Léonore, déterminée à la faire manger, que cela lui plaise ou non.
- Ne me prends pas pour une imbécile. Manges avant que je ne t’enfonces ce biscuit dans la bouche.
Elle maintient le regard, déterminée à faire entendre raison à la chevaleresse.
- Nous ne parlerons qu’une fois que tu auras mangé quelque chose.
Icon :
“Le seul voyage qui vaille est celui que nous faisons là où nous sommes, toutes écoutilles au vent, quand notre but n'est pas de conquérir le monde mais d'être conquis par lui.”
Phrase :
351
Messages :
Shirayuki | Akagami no Shirayuki
Featuring :
GRAPH BG
Crédits :
Frame :
Sprite :
12
Niveau :
043/120
Expérience :
53 406
Écus :
-- ÉQUIPÉS --
Anneau résistance (2) RES+2
Bouclier fer (1) DEF+2
Bouclier res (1) RES+2
Verre d'été ; Ajoute +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC.
-- SOIN--
Potion S : Restaure 20 pv (2)
Couronne florale : Restaure 20 pv (1)
Soin altération état (1)
-- NOURRITURE --
P'tit biscuit : soulage 50 PF (1)
Crèpe : soulage 30 PF (1)
Sakura Mochi : soulage 30 PF (1)
-- TONIQUES --
Tonique vitesse (1) VIT+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique def (1) DEF+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique pv (2) PV+5 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
-- INCLASSABLE --
Réductions : 25% (0) ; 30% (0) ; 40% (0) ; 50% (1) ; 60% (0)
Ticket Tenue (1)
Ticket Familier (1)
-- MATÉRIAUX --
Matériau Magie Naturelle (1)
Matériau Arc (1)
Matériau Magie Terre (1)
Matériau Magie Noire (1)
Anneau résistance (2) RES+2
Bouclier fer (1) DEF+2
Bouclier res (1) RES+2
Verre d'été ; Ajoute +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC.
-- SOIN--
Potion S : Restaure 20 pv (2)
Couronne florale : Restaure 20 pv (1)
Soin altération état (1)
-- NOURRITURE --
P'tit biscuit : soulage 50 PF (1)
Crèpe : soulage 30 PF (1)
Sakura Mochi : soulage 30 PF (1)
-- TONIQUES --
Tonique vitesse (1) VIT+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique def (1) DEF+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique pv (2) PV+5 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
-- INCLASSABLE --
Réductions : 25% (0) ; 30% (0) ; 40% (0) ; 50% (1) ; 60% (0)
Ticket Tenue (1)
Ticket Familier (1)
-- MATÉRIAUX --
Matériau Magie Naturelle (1)
Matériau Arc (1)
Matériau Magie Terre (1)
Matériau Magie Noire (1)
Inventaire :
Tome lumière C
Arme par défaut :
PV 36 | FOR 06 | MAG 29 | VIT 18 | TEC 24 | DEF 13 | RES 14 | MVT 04
Stats :
C C
-- ARMES --
Tome Lumière E : MAG+03 (fatigue : 5)
Tome Lumière D : MAG+05 (fatigue : 10)
Chant Céleste : Inflige des dégâts de lumière sur un ennemi 3 fois (se base sur la MAG de l'utilisateur et ignore la RES ennemie), ne peut pas attaquer au tour suivant. DEF/RES +3, Portée d'attaque 2 cases (fatigue : 5).
Thani :Condense la lumière ambiante sous la forme d'une sphère lumineuse qui éclate au contact de l'ennemi. RES+3 , MAG+7. Portée d'attaque 1-2 cases (fatigue : 15).
Tome Lumière C : MAG+07 (fatigue : 13)
Lumière des étoiles : Invoque une étoile lumineuse qui inflige des dégâts de lumière. MAG+11. Au début de l’attaque si les PV de l'unité ≥25%, accorde DEF/RES+6 à l'unité et restaure 15 PV à l'unité. Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 19) peut être amélioré.
Flotus: MAG+11. Lorsque l'attaque réussie, 50% de chance d'infliger Charme (= allié temporaire pendant 2 tours ; compétences de soutien sur les alliés et offensives sur les autres ; se désactive dés que l'ennemi est attaqué, ce dernier ne pourra pas être charmé pendant 2 tours). Ne fonctionne pas sur les Boss. Portée 1-2 cases. (fatigue 8)
Bâton Magie Naturelle E : MAG+02 (fatigue : 2)
Bâton Magie Naturelle D : MAG+04 (fatigue : 7)
Auto-récupération : Accorde de l’auto-récupération de PV à l’allié (montant des PV récupérés à chaque tour = MAG du lanceur) pendant 2 tours. Portée d'utilisation 2 cases. (fatigue : 12)
Équilibre Naturel : Inflige RES-3 à l’ennemi pendant 1 tour après l’avoir attaqué. Si l’ennemi riposte à l’attaque de l’unité, l’unité attaque une nouvelle fois. MAG+6 Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 15) peut être amélioré.
Bâton Magie Naturelle C : MAG+06 (fatigue : 12)
-- ARMES --
Tome Lumière E : MAG+03 (fatigue : 5)
Tome Lumière D : MAG+05 (fatigue : 10)
Chant Céleste : Inflige des dégâts de lumière sur un ennemi 3 fois (se base sur la MAG de l'utilisateur et ignore la RES ennemie), ne peut pas attaquer au tour suivant. DEF/RES +3, Portée d'attaque 2 cases (fatigue : 5).
Thani :Condense la lumière ambiante sous la forme d'une sphère lumineuse qui éclate au contact de l'ennemi. RES+3 , MAG+7. Portée d'attaque 1-2 cases (fatigue : 15).
Tome Lumière C : MAG+07 (fatigue : 13)
Lumière des étoiles : Invoque une étoile lumineuse qui inflige des dégâts de lumière. MAG+11. Au début de l’attaque si les PV de l'unité ≥25%, accorde DEF/RES+6 à l'unité et restaure 15 PV à l'unité. Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 19) peut être amélioré.
Flotus: MAG+11. Lorsque l'attaque réussie, 50% de chance d'infliger Charme (= allié temporaire pendant 2 tours ; compétences de soutien sur les alliés et offensives sur les autres ; se désactive dés que l'ennemi est attaqué, ce dernier ne pourra pas être charmé pendant 2 tours). Ne fonctionne pas sur les Boss. Portée 1-2 cases. (fatigue 8)
Bâton Magie Naturelle E : MAG+02 (fatigue : 2)
Bâton Magie Naturelle D : MAG+04 (fatigue : 7)
Auto-récupération : Accorde de l’auto-récupération de PV à l’allié (montant des PV récupérés à chaque tour = MAG du lanceur) pendant 2 tours. Portée d'utilisation 2 cases. (fatigue : 12)
Équilibre Naturel : Inflige RES-3 à l’ennemi pendant 1 tour après l’avoir attaqué. Si l’ennemi riposte à l’attaque de l’unité, l’unité attaque une nouvelle fois. MAG+6 Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 15) peut être amélioré.
Bâton Magie Naturelle C : MAG+06 (fatigue : 12)
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
1992
Réputation :
MAG+6 si magie Blanche/Naturelle/Gun utilisée. DEF/RES+6 si Bouclier utilisée.
Aura Draconique: Augmente les dégâts à hauteur de 30 % l'ATK (FOR/MAG) de l'unité (4)
Miracle : Permet à l'unité de survivre à un seul coup qui autrement réduirait ses PV à zéro.
Aura Draconique: Augmente les dégâts à hauteur de 30 % l'ATK (FOR/MAG) de l'unité (4)
Miracle : Permet à l'unité de survivre à un seul coup qui autrement réduirait ses PV à zéro.
Maitrises :
Célibataire
Statut :
Soutien S :
Icon
Léonore Laskari
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Akielos
Le simple écho de mon prénom au travers de la voix d'Asteria me laisse immédiatement présager le pire : la vraisemblance que, hélas, ma bonne amie n'est guère dupe quant à ma salubrité d'esprit. Malgré le déploiement de mes plus amples trésors de duplicité, rien ne semble pouvoir tromper les obligeantes et louables suspicions de ma camarade, aiguisées par sa naturelle bienveillance tout comme son œil accoutumé à ma personne et mon habituelle contenance. Ah, la peste soit des gardes-fous de l'amitié ! J'eus sans doute moins de mal à tromper le jugement des Dieux que de cacher mes maux, ma fatigue et ma déraison à une amie si proche et tant au fait de mes excès de caractère, aussi ponctuels soient-ils (du moins, selon ma propre opinion !).
Soucieuse de ma faim, Asteria m’oppresse le bec par la menace d'un sablé au beurre dangereusement proche de mes lèvres, comme s'il s'agissait d'une cuillerée d'épinards que l'on gaverait de force à une gamine récalcitrante. Je ne peux m'empêcher de pousser un rictus devant le bien aimable coup de force de ma camarade, qui m'apparaît déterminée à prendre d'assaut mon estomac. Mais c'est que j'ai passé l'âge d'être nourrie à l'instar d'une morveuse, d'autant plus de la main d'une cadette venue cinq ans au monde après moi ... !
Me redressant légèrement pour marquer un tant soit peu de distance avec le biscuit qu'elle me tend sous le nez, je me targue d'un sourire que je ne peux dépêtrer de ma propre nervosité, puis argue sans grande réflexion préalable :
-Allons, Asteria, voyons. Inutile de t'inquiéter ! Il se trouve seulement que je m'essaie, en ce moment, à la bien pieuse pratique du jeûne méditatif. ... Une trouvaille somme toute médiocre ! Je crains hélas que le mensonge improvisé ne soit pas mon fort, de même que je doute que Asteria se laisse convaincre par un si piteux argument. Aussi me permets-je de jouer sur une autre corde que j'espère un tantinet plus sensible : la culpabilité. Allons ! Tu ne vas pas non plus me donner la becquetée comme à un nourrisson, et me nourrir de fo-
Je n'ai guère le temps de parachever ma phrase. Sans plus de sommation, ma bien trop soucieuse camarade passe à l'offensive, et bien vite mes papilles s'éveillent tandis que s'achève leur longue traversée du désert. Le biscuit croque immédiatement sous mes dents ; et sous la contrainte des yeux ardents, inquisiteurs, inexorables de Asteria, je me résigne à l'engloutir et le morceler sous mes molaires. Je dois avouer ne pas faire acte de grande résistance. Je connais assez bien ma chère amie pour savoir qu'elle ne ferait que peu de cas d'une énième esbroufe. Et, après-tout, je n'allais guère recracher mon sablé pour démontrer mon très relatif mécontentement – c'est que ça coûte cher, les sablés de Naxos !
-... de forche. Je m'efforce de terminer ma phrase malgré mes mastications, quitte à commettre une fâcheuse infraction aux manières de tables – que je me suis pourtant efforcée d'inculquer à ma très-chère-mais-aussi-très-roturière amie. … Achteria, che ne te prends pas pour une imbéchile, et che chuis décholée chi ... Le sablé, réduit à l'état de pâte informe comme succulente, dévale mon œsophage et me laisse à nouveau maîtresse de mon parler. ... désolée si c'est ce que je te laisse à croire, jeeee, euh ...
... Ma foi. Il est vrai que, factuellement, je l'ai peut être un peu prise pour une idiote. S'il fallait tant mentir, j'eus pu mieux ménager son arrivée, je suppose, et m'appliquer à la dissimulation de l'amas de tomes interdits et manuscrits apocryphes que j'ai bien trop inconsciemment éparpillés dans mon salon (ou plutôt, celui d'Irène). Pareillement, j'eus pu mieux élaborer un discours préalable et inventer je-ne-sais-quelles billevesées pour m'essayer à tromper les trop fines intuitions de ma camarade. Mon manque de préparation tient autant de la crétinerie et de l’orgueil que d'une certaine marque de … irrespect, je gage, pour Asteria. Et peut-être s'en sent-elle blessée, par ailleurs ?
Elle serait en son bon droit, je suppose. Après-tout, quelle image renvoie-je d'elle ? Ne lui fais-je donc guère assez confiance pour me confier à elle avec honnêteté ? Est-ce que je n'approfondirai pas plus encore la distance que j'ai moi-même creusée de par mes silences et mes négligences de cette dernière moitié d'année ? Ah ! Que je sois maudite ! La demi-mesure me tuera ! Je ne suis pas assez capable de lui mentir, et trop parée de fierté pour m'oser à tout lui dire !
Et elle, ne peut-elle pas le comprendre, en fin de compte ? L'embarras dans lequel je me trouve, l'embarras dans lequel elle se risque à me mettre ! Ne peut-elle pas deviner pourquoi je lui mentirai ? N'eut-il guère été plus simple qu'elle entre dans mon jeu et puisse me laisser sauver la face ? Doit-elle vraiment me signaler qu'elle a su reconnaître mon mal-être, et me mettre au devant de ce dernier ? Ah, maudites soient les amies trop perspicaces, et maudites soient les piètres menteuses !
… Mais, au creux de mon être, me dis-je, peut-être voulais-je être vue ainsi ; au plus mal, et que l'on vienne me tirer de là. Sans que je n'ai à entacher mon propre honneur en appelant à l'aide, et sans que je puisse me dérober à la main secourable dont je savais qu'elle serait infailliblement tendue devers moi ...
… Je me sens m'enfoncer en des abîmes de ridicule. Vaincue, je concède alors mon inconditionnelle reddition.
-Bon, bon, très bien, tu gagnes. Maugréé-je en baissant légèrement les pupilles.
Et, d'un mouvement de poignet un zeste trop enthousiaste malgré-moi, mes doigts viennent rafler une, deux dattes fourrées à la pâte d'amande, et un sablé traînant par là ; séparé de ses congénères par la légère pagaille causée par mon précédent déséquilibre. Je me rassois lentement, non sans pousser une légère grimace d'inconfort lorsque mon pauvre dos vient tristement constater le retour à une position de par trop voûtée – c'est que passer des jours et des jours penchée sur de vieux bouquins, ça tire sur la colonne vertébrale ! D'un geste poli de la dextre, j'invite à nouveau ma chère amie à prendre place et à se servir au sein des mets étalés sur la tablée - et si elle-même n'avale pas le moindre baklava, alors devra-t-elle goûter à mon ire … !
Je gobe une première datte, puis croise les bras tandis que je mâchonne lentement sa chair et que la pâte d'amande vient se scinder sous mes incisives. J'hésite quant à mes prochains mots. Force est de constater que mentir à Asteria semble être voué à l'échec, en plus de constituer une injure à notre longue amitié. Aussi me dois-je d'être un tant soit peu honnête … mais comment puis-je seulement introduire les si sombres sujets qui tourmentent mon âme ?
... Jeee ... J'hésite en un trop long instant de réflexion, avant de pleinement me lancer. … Bon, je ne te le cache pas – ou plutôt ne suis-je guère parvenue à te le cacher ! - ça ne va pas fort. Mais euh … pas plus que que pendant les derniers mois de rédaction de ma thèse, héhé. Mon rire sonne creux à mes oreilles, et sans aucun doute aux siennes. C'est juste que … les récents événements m'ont fait réfléchir et … je souhaitais t'en parler. Mes récents objets d'étude et mes inquiétudes ont pris quelques ... euuuh, propensions et proportions inopinées, mais je t'assure que tu n'as pas à t'inquiéter quant à ma raison d'esprit ! Je te rassure, je ne suis pas devenue folle !
... Hmm. C'est, un peu, une phrase que prononcerait une démente complète. Cela sonnait légèrement mieux dans ma tête. Sans doute puis-je trouver un phrasé plus adapté ?
-Comment dire … les … récents événements … me font, euh … douter quant à … la nature fondamentale de l'univers. Et du cosmos. Je crois.
... Hmmmmm. C'est … maladroitement formulé mais … l'idée est là. Héhé ...
-Donc, euh, évidemment … ça ne va pas très bien. Mais, et toi, comment te portes-tu, en fin de compte ? Je lance avec un zeste d'inquiétude. C'est que je m'en voudrais de monopoliser la parole … !
Soucieuse de ma faim, Asteria m’oppresse le bec par la menace d'un sablé au beurre dangereusement proche de mes lèvres, comme s'il s'agissait d'une cuillerée d'épinards que l'on gaverait de force à une gamine récalcitrante. Je ne peux m'empêcher de pousser un rictus devant le bien aimable coup de force de ma camarade, qui m'apparaît déterminée à prendre d'assaut mon estomac. Mais c'est que j'ai passé l'âge d'être nourrie à l'instar d'une morveuse, d'autant plus de la main d'une cadette venue cinq ans au monde après moi ... !
Me redressant légèrement pour marquer un tant soit peu de distance avec le biscuit qu'elle me tend sous le nez, je me targue d'un sourire que je ne peux dépêtrer de ma propre nervosité, puis argue sans grande réflexion préalable :
-Allons, Asteria, voyons. Inutile de t'inquiéter ! Il se trouve seulement que je m'essaie, en ce moment, à la bien pieuse pratique du jeûne méditatif. ... Une trouvaille somme toute médiocre ! Je crains hélas que le mensonge improvisé ne soit pas mon fort, de même que je doute que Asteria se laisse convaincre par un si piteux argument. Aussi me permets-je de jouer sur une autre corde que j'espère un tantinet plus sensible : la culpabilité. Allons ! Tu ne vas pas non plus me donner la becquetée comme à un nourrisson, et me nourrir de fo-
Je n'ai guère le temps de parachever ma phrase. Sans plus de sommation, ma bien trop soucieuse camarade passe à l'offensive, et bien vite mes papilles s'éveillent tandis que s'achève leur longue traversée du désert. Le biscuit croque immédiatement sous mes dents ; et sous la contrainte des yeux ardents, inquisiteurs, inexorables de Asteria, je me résigne à l'engloutir et le morceler sous mes molaires. Je dois avouer ne pas faire acte de grande résistance. Je connais assez bien ma chère amie pour savoir qu'elle ne ferait que peu de cas d'une énième esbroufe. Et, après-tout, je n'allais guère recracher mon sablé pour démontrer mon très relatif mécontentement – c'est que ça coûte cher, les sablés de Naxos !
-... de forche. Je m'efforce de terminer ma phrase malgré mes mastications, quitte à commettre une fâcheuse infraction aux manières de tables – que je me suis pourtant efforcée d'inculquer à ma très-chère-mais-aussi-très-roturière amie. … Achteria, che ne te prends pas pour une imbéchile, et che chuis décholée chi ... Le sablé, réduit à l'état de pâte informe comme succulente, dévale mon œsophage et me laisse à nouveau maîtresse de mon parler. ... désolée si c'est ce que je te laisse à croire, jeeee, euh ...
... Ma foi. Il est vrai que, factuellement, je l'ai peut être un peu prise pour une idiote. S'il fallait tant mentir, j'eus pu mieux ménager son arrivée, je suppose, et m'appliquer à la dissimulation de l'amas de tomes interdits et manuscrits apocryphes que j'ai bien trop inconsciemment éparpillés dans mon salon (ou plutôt, celui d'Irène). Pareillement, j'eus pu mieux élaborer un discours préalable et inventer je-ne-sais-quelles billevesées pour m'essayer à tromper les trop fines intuitions de ma camarade. Mon manque de préparation tient autant de la crétinerie et de l’orgueil que d'une certaine marque de … irrespect, je gage, pour Asteria. Et peut-être s'en sent-elle blessée, par ailleurs ?
Elle serait en son bon droit, je suppose. Après-tout, quelle image renvoie-je d'elle ? Ne lui fais-je donc guère assez confiance pour me confier à elle avec honnêteté ? Est-ce que je n'approfondirai pas plus encore la distance que j'ai moi-même creusée de par mes silences et mes négligences de cette dernière moitié d'année ? Ah ! Que je sois maudite ! La demi-mesure me tuera ! Je ne suis pas assez capable de lui mentir, et trop parée de fierté pour m'oser à tout lui dire !
Et elle, ne peut-elle pas le comprendre, en fin de compte ? L'embarras dans lequel je me trouve, l'embarras dans lequel elle se risque à me mettre ! Ne peut-elle pas deviner pourquoi je lui mentirai ? N'eut-il guère été plus simple qu'elle entre dans mon jeu et puisse me laisser sauver la face ? Doit-elle vraiment me signaler qu'elle a su reconnaître mon mal-être, et me mettre au devant de ce dernier ? Ah, maudites soient les amies trop perspicaces, et maudites soient les piètres menteuses !
… Mais, au creux de mon être, me dis-je, peut-être voulais-je être vue ainsi ; au plus mal, et que l'on vienne me tirer de là. Sans que je n'ai à entacher mon propre honneur en appelant à l'aide, et sans que je puisse me dérober à la main secourable dont je savais qu'elle serait infailliblement tendue devers moi ...
… Je me sens m'enfoncer en des abîmes de ridicule. Vaincue, je concède alors mon inconditionnelle reddition.
-Bon, bon, très bien, tu gagnes. Maugréé-je en baissant légèrement les pupilles.
Et, d'un mouvement de poignet un zeste trop enthousiaste malgré-moi, mes doigts viennent rafler une, deux dattes fourrées à la pâte d'amande, et un sablé traînant par là ; séparé de ses congénères par la légère pagaille causée par mon précédent déséquilibre. Je me rassois lentement, non sans pousser une légère grimace d'inconfort lorsque mon pauvre dos vient tristement constater le retour à une position de par trop voûtée – c'est que passer des jours et des jours penchée sur de vieux bouquins, ça tire sur la colonne vertébrale ! D'un geste poli de la dextre, j'invite à nouveau ma chère amie à prendre place et à se servir au sein des mets étalés sur la tablée - et si elle-même n'avale pas le moindre baklava, alors devra-t-elle goûter à mon ire … !
Je gobe une première datte, puis croise les bras tandis que je mâchonne lentement sa chair et que la pâte d'amande vient se scinder sous mes incisives. J'hésite quant à mes prochains mots. Force est de constater que mentir à Asteria semble être voué à l'échec, en plus de constituer une injure à notre longue amitié. Aussi me dois-je d'être un tant soit peu honnête … mais comment puis-je seulement introduire les si sombres sujets qui tourmentent mon âme ?
... Jeee ... J'hésite en un trop long instant de réflexion, avant de pleinement me lancer. … Bon, je ne te le cache pas – ou plutôt ne suis-je guère parvenue à te le cacher ! - ça ne va pas fort. Mais euh … pas plus que que pendant les derniers mois de rédaction de ma thèse, héhé. Mon rire sonne creux à mes oreilles, et sans aucun doute aux siennes. C'est juste que … les récents événements m'ont fait réfléchir et … je souhaitais t'en parler. Mes récents objets d'étude et mes inquiétudes ont pris quelques ... euuuh, propensions et proportions inopinées, mais je t'assure que tu n'as pas à t'inquiéter quant à ma raison d'esprit ! Je te rassure, je ne suis pas devenue folle !
... Hmm. C'est, un peu, une phrase que prononcerait une démente complète. Cela sonnait légèrement mieux dans ma tête. Sans doute puis-je trouver un phrasé plus adapté ?
-Comment dire … les … récents événements … me font, euh … douter quant à … la nature fondamentale de l'univers. Et du cosmos. Je crois.
... Hmmmmm. C'est … maladroitement formulé mais … l'idée est là. Héhé ...
-Donc, euh, évidemment … ça ne va pas très bien. Mais, et toi, comment te portes-tu, en fin de compte ? Je lance avec un zeste d'inquiétude. C'est que je m'en voudrais de monopoliser la parole … !
***
- Signature:
Icon :
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
52
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
26/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
542
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
Icon
Asteria Lugis
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Astromancienne d'Ios
Changement de paradigme.
L’écarlate fixe son amie avec une certaine appréhension, craignant d'avoir outrepassé les limites de par son insistance. Léonore esquisse un rictus devant cette tentative avant de se redresser légèrement, essayant de mettre une distance entre elle et le biscuit que son invitée lui tend obstinément.
- Allons, Asteria, voyons. Inutile de t'inquiéter ! Il se trouve seulement que je m'essaie, en ce moment, à la bien pieuse pratique du jeûne méditatif.
Asteria plisse les yeux, peu convaincue par cette excuse improvisée. Elle connaît trop bien Léonore pour savoir que son "jeûne méditatif" n'est qu'une autre de ses nombreuses tentatives de détourner l'attention.
Sans perdre de temps, et avant de s’énérver contre son hôte, elle pousse le sablé dans la bouche de la jeune femme, obligeant cette dernière à céder à l'offensive. Sous le regard inquisiteur et implacable de l’historienne, la chevaleresse se résigne.
Lorsque, à contrecoeur, Léonore se décide à mâcher le biscuit poussé de force dans sa gorge, sa camarade ne peut s'empêcher de ressentir un profond soulagement. Léonore se sert alors quelques friandises tandis qu’Asteria se permet un discret sourire en la voyant finalement se laisser aller à goûter à la nourriture. Alors que la chercheuse s'assoit lentement, l’astromancienne s'installe face à elle.
L’akieloise observe son amie avec une intensité brûlante. Elle remarque, avec inquiétude, les cernes sous ses yeux, la pâleur de son teint et les signes évidents de fatigue et de stress. Depuis combien n’a-t-elle pas mangé ? Quand a-t-elle dormi pour la dernière fois ? Elle ne comprend pas pourquoi sa camarade, habituellement si franche et directe, choisit de lui dissimuler la vérité. Bien que légèrement blessée par ce manque de transparence, elle essaie de ne pas laisser ses émotions transparaître. Léonore a toujours été une personne fière, indépendante, et Asteria sait que celle-ci aura du mal à montrer ses faiblesses, même à elle.
Quand, finalement, la chevaleresse évoque ses doutes quant à la nature fondamentale de Cheldis, Asteria fait rapidement le lien avec ses propres doutes à ce sujet. Rapidement, voyant que de tels propos pourraient l’inquiéter davantage, la noble tente de rassurer l’astromancienne qui met rapidement fin à sa crainte.
- Je me doute que tu cherches à m’éloigner de tes soucis, Léonore, mais nous sommes amies, tu te souviens ? Plus que jamais, ce n'est pas le moment de nous cacher des vérités.
Elle soupire avant de reprendre, l’air on ne peut plus sérieux.
- Je vais bien mais ne viens pas changer de sujet… Je ne vais pas me fâcher, quand bien même j’ai envie de te jeter mon verre au visage pour te réveiller. Je comprends que tu te poses des questions, ces derniers temps ont été éprouvants pour nous tous.
Elle s'approche un peu plus, posant une main réconfortante sur celle de Léonore.
- Mais tu n'as pas à vivre ça toute seule. Ensemble, nous pouvons chercher des réponses. Ton esprit est l'un des plus brillants que je connaisse, tu es maligne, mais même les esprits les plus brillants ont besoin de soutien. Parles-moi de tes recherches et expliques-moi ce qui te travaille. Deux têtes valent mieux qu'une et peu importe ce que tu lis ou ce que tu penses je ne te jugerais pas. Et si toutefois je vois que tu vas trop loin, je me contenterai de remettre ta jolie tête en place.
Icon :
“Le seul voyage qui vaille est celui que nous faisons là où nous sommes, toutes écoutilles au vent, quand notre but n'est pas de conquérir le monde mais d'être conquis par lui.”
Phrase :
351
Messages :
Shirayuki | Akagami no Shirayuki
Featuring :
GRAPH BG
Crédits :
Frame :
Sprite :
12
Niveau :
043/120
Expérience :
53 406
Écus :
-- ÉQUIPÉS --
Anneau résistance (2) RES+2
Bouclier fer (1) DEF+2
Bouclier res (1) RES+2
Verre d'été ; Ajoute +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC.
-- SOIN--
Potion S : Restaure 20 pv (2)
Couronne florale : Restaure 20 pv (1)
Soin altération état (1)
-- NOURRITURE --
P'tit biscuit : soulage 50 PF (1)
Crèpe : soulage 30 PF (1)
Sakura Mochi : soulage 30 PF (1)
-- TONIQUES --
Tonique vitesse (1) VIT+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique def (1) DEF+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique pv (2) PV+5 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
-- INCLASSABLE --
Réductions : 25% (0) ; 30% (0) ; 40% (0) ; 50% (1) ; 60% (0)
Ticket Tenue (1)
Ticket Familier (1)
-- MATÉRIAUX --
Matériau Magie Naturelle (1)
Matériau Arc (1)
Matériau Magie Terre (1)
Matériau Magie Noire (1)
Anneau résistance (2) RES+2
Bouclier fer (1) DEF+2
Bouclier res (1) RES+2
Verre d'été ; Ajoute +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC.
-- SOIN--
Potion S : Restaure 20 pv (2)
Couronne florale : Restaure 20 pv (1)
Soin altération état (1)
-- NOURRITURE --
P'tit biscuit : soulage 50 PF (1)
Crèpe : soulage 30 PF (1)
Sakura Mochi : soulage 30 PF (1)
-- TONIQUES --
Tonique vitesse (1) VIT+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique def (1) DEF+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique pv (2) PV+5 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
-- INCLASSABLE --
Réductions : 25% (0) ; 30% (0) ; 40% (0) ; 50% (1) ; 60% (0)
Ticket Tenue (1)
Ticket Familier (1)
-- MATÉRIAUX --
Matériau Magie Naturelle (1)
Matériau Arc (1)
Matériau Magie Terre (1)
Matériau Magie Noire (1)
Inventaire :
Tome lumière C
Arme par défaut :
PV 36 | FOR 06 | MAG 29 | VIT 18 | TEC 24 | DEF 13 | RES 14 | MVT 04
Stats :
C C
-- ARMES --
Tome Lumière E : MAG+03 (fatigue : 5)
Tome Lumière D : MAG+05 (fatigue : 10)
Chant Céleste : Inflige des dégâts de lumière sur un ennemi 3 fois (se base sur la MAG de l'utilisateur et ignore la RES ennemie), ne peut pas attaquer au tour suivant. DEF/RES +3, Portée d'attaque 2 cases (fatigue : 5).
Thani :Condense la lumière ambiante sous la forme d'une sphère lumineuse qui éclate au contact de l'ennemi. RES+3 , MAG+7. Portée d'attaque 1-2 cases (fatigue : 15).
Tome Lumière C : MAG+07 (fatigue : 13)
Lumière des étoiles : Invoque une étoile lumineuse qui inflige des dégâts de lumière. MAG+11. Au début de l’attaque si les PV de l'unité ≥25%, accorde DEF/RES+6 à l'unité et restaure 15 PV à l'unité. Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 19) peut être amélioré.
Flotus: MAG+11. Lorsque l'attaque réussie, 50% de chance d'infliger Charme (= allié temporaire pendant 2 tours ; compétences de soutien sur les alliés et offensives sur les autres ; se désactive dés que l'ennemi est attaqué, ce dernier ne pourra pas être charmé pendant 2 tours). Ne fonctionne pas sur les Boss. Portée 1-2 cases. (fatigue 8)
Bâton Magie Naturelle E : MAG+02 (fatigue : 2)
Bâton Magie Naturelle D : MAG+04 (fatigue : 7)
Auto-récupération : Accorde de l’auto-récupération de PV à l’allié (montant des PV récupérés à chaque tour = MAG du lanceur) pendant 2 tours. Portée d'utilisation 2 cases. (fatigue : 12)
Équilibre Naturel : Inflige RES-3 à l’ennemi pendant 1 tour après l’avoir attaqué. Si l’ennemi riposte à l’attaque de l’unité, l’unité attaque une nouvelle fois. MAG+6 Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 15) peut être amélioré.
Bâton Magie Naturelle C : MAG+06 (fatigue : 12)
-- ARMES --
Tome Lumière E : MAG+03 (fatigue : 5)
Tome Lumière D : MAG+05 (fatigue : 10)
Chant Céleste : Inflige des dégâts de lumière sur un ennemi 3 fois (se base sur la MAG de l'utilisateur et ignore la RES ennemie), ne peut pas attaquer au tour suivant. DEF/RES +3, Portée d'attaque 2 cases (fatigue : 5).
Thani :Condense la lumière ambiante sous la forme d'une sphère lumineuse qui éclate au contact de l'ennemi. RES+3 , MAG+7. Portée d'attaque 1-2 cases (fatigue : 15).
Tome Lumière C : MAG+07 (fatigue : 13)
Lumière des étoiles : Invoque une étoile lumineuse qui inflige des dégâts de lumière. MAG+11. Au début de l’attaque si les PV de l'unité ≥25%, accorde DEF/RES+6 à l'unité et restaure 15 PV à l'unité. Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 19) peut être amélioré.
Flotus: MAG+11. Lorsque l'attaque réussie, 50% de chance d'infliger Charme (= allié temporaire pendant 2 tours ; compétences de soutien sur les alliés et offensives sur les autres ; se désactive dés que l'ennemi est attaqué, ce dernier ne pourra pas être charmé pendant 2 tours). Ne fonctionne pas sur les Boss. Portée 1-2 cases. (fatigue 8)
Bâton Magie Naturelle E : MAG+02 (fatigue : 2)
Bâton Magie Naturelle D : MAG+04 (fatigue : 7)
Auto-récupération : Accorde de l’auto-récupération de PV à l’allié (montant des PV récupérés à chaque tour = MAG du lanceur) pendant 2 tours. Portée d'utilisation 2 cases. (fatigue : 12)
Équilibre Naturel : Inflige RES-3 à l’ennemi pendant 1 tour après l’avoir attaqué. Si l’ennemi riposte à l’attaque de l’unité, l’unité attaque une nouvelle fois. MAG+6 Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 15) peut être amélioré.
Bâton Magie Naturelle C : MAG+06 (fatigue : 12)
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
1992
Réputation :
MAG+6 si magie Blanche/Naturelle/Gun utilisée. DEF/RES+6 si Bouclier utilisée.
Aura Draconique: Augmente les dégâts à hauteur de 30 % l'ATK (FOR/MAG) de l'unité (4)
Miracle : Permet à l'unité de survivre à un seul coup qui autrement réduirait ses PV à zéro.
Aura Draconique: Augmente les dégâts à hauteur de 30 % l'ATK (FOR/MAG) de l'unité (4)
Miracle : Permet à l'unité de survivre à un seul coup qui autrement réduirait ses PV à zéro.
Maitrises :
Célibataire
Statut :
Soutien S :
Icon
Léonore Laskari
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Akielos
La poigne réconfortante d'Asteria allège immédiatement l’accablante masse pesant sur mes épaules, éclaire quelque peu ma tête et mes traits, et je me surprends à laisser échapper un léger soupir de soulagement à l'entente de ses paroles et à la chaleur de sa paume. Ah, que c'est bête ! J'eus oublié que la simple présence et le simple toucher d'une amie peuvent faire tant de bien à l’âme et à l'esprit ! Et que de gentillesse et de sollicitude de sa part, que de tant donner d'attention à ma presque-démente personne … Tant de bonté en elle ! Trop, sans doute, pour son propre bien ; et trop peu, assurément, en ma propre personne et à l'endroit de mes amitiés. Asteria, pleine de douceur et d'empathie, toujours présente et toujours de bon conseil, ne m'a jamais fait faux-bond ; preuve en est de sa place actuelle à mes côtés. Peut-on en dire autant de moi … ?
-C'est que … Un silence. Dois-je vraiment lui jeter en plein visage toute ma culpabilité et tous mes remords, sous peine de la plonger à son tour dans la gêne ? Ne serait-il guère plus digne d'embouteiller ces sentiments et de simplement … Rah, et baste ! ... C'est que j'estime avoir été une bien médiocre amie. A ma plus grande honte. Je t'ai tant peu demandé de nouvelles pour tout le temps que tu fus à Djinn ; et ne t'en ai fait part d'aucune ; et quand j'ai appris que tu y as risqué jusqu'à ta vie, je … j'aurais dû venir te voir. Mais je ne l'ai pas fait. Mes yeux penauds évitent immédiatement son regard. De fait, et bien … te solliciter si prestement pour te faire part uniquement de mes problèmes, je … ça … ça m’embarrasse. Mais euh ...
... Mais j'ai besoin de toi. Rah, misère, c'est absolument de par trop dramatique ! Demeurons sobre, par pitié !
-... Mais ton aide m'est indispensable sur ce coup là. Pas trop mal. Je n'arrive pas à me dépêtrer de … de tout ça … et j'ai besoin d'une tête bien remplie comme la tienne pour avoir un avis - si ce n'est des réponses – à mes questionnements. Juste … promets moi que, après avoir parlé de toutes mes affaires, nous parlerons plutôt de toi. Mes pupilles reviennent à la rencontre des siennes. Ça me ferait plaisir, d'accord ?
Ma senestre toujours sous le bienveillant joug de la paume d'Asteria, je viens coller ma main droite au sommet de la sienne ; et lui adresse un rictus embarrassé, bien que on-ne-peut-plus sincère. Ah, ma chère amie ; je ne saurai jamais assez te remercier de ton abnégation. Il ne tient désormais qu'à moi de te rendre, au moins un peu, une part de toute la bonté que tu as pour moi. A la suite de ma dissertation à venir, je devrais l'emmener faire quelque chose qu'elle aimerait bien … ! Prendre un thé quelque part, aller se promener sur les falaises, faire un tour du côté du quartier des temples et chercher quelques grigris à se mettre dans les cheveux, une bêtise de ce genre ! Pour nous rappeler nos jeunes années, pourtant pas si lointaines, ahah … Aussi, et peut-être est-ce la fatigue, mais l'entassement de nos trois paumes me donne l’envie morbide de jouer au pouilleux massacreur, bien que Asteria soit relativement forte aux jeux de carte (un don que j'attribue volontiers à sa roture et à son éducation populaire !), si bien que mes mains souffriraient très vraisemblablement de cette aventure !
Enfin. Nous verrons cela plus tard. A dire vrai, je peine à savoir par où commencer. Ma folle recherche des traces de l'Obscurité et de ses liens avec Zeshia ou le Dictateur, mes vains essais à déterminer ce qu'est ce fameux Équilibre et ses hypothétiques gardiens hybrides, l'existence de royaumes et de peuples au-delà de Cheldis, dotés d'une magie et d'une science inimaginable … C'est à en donner le tournis. Cela étant dit, je ne peux que – humblement ! - reconnaître la véracité (au moins partielle, peut-être complète !) des propos d'Asteria quant à l'habileté de ma matière grise. Après tout, un doctorat sanctionné par l'Ordre n'est pas à la portée du premier parvenu … je ne suis tout de même pas la moitié d'une conne ! Si, certes, je n'ai pu donner que peu de sens à ce que j'ai vu et lu ; ce que j'ai accompli jusqu'alors doit tout de même avoir un semblant de valeur et de méthode ; que ma chère Asteria saura infailliblement relever. Alors, allons-y ! Après tout, c'est pour cela que je l'ai faite venir chez moi. Lentement, délicatement, je retire mes mains encerclant celles d’Asteria ; avant de croiser les bras et de me reposer sur le dossier de ma chaise.
-Je vais m'efforcer d'être brève. J'esquisse une grimace douce-amère. Jamais la concision ne fut mon point fort, et on ne me le reproche que par trop souvent. Mais soit, essayons-nous à l'exercice. Peut-être sais-tu que je me suis rendue à Zogrà il y a quelque temps déjà, aux côtés de sire Solomos de la Kavalaris ? Sa Sainteté a dû t'en toucher quelques mots ?
Le cas inverse susciterait, en vérité, toute ma surprise. Asteria est à la fois pupille, confidente et amie de Sa Sainteté ; et je peux mettre mon oreille à couper que - dès qu’elle fut sortie de son embarcation la portant de Djinn à notre sainte Théocratie - les pas d’Asteria entreprirent directement le chemin devers l’étude de l’Archevêque, pour lui narrer ses malheurs comme ses découvertes. Moi aussi, j’aurai dû être là … Allez, ouste aux mauvaises pensées, j’aurais le temps de m’en vouloir après ! Je m’empare d’une paire de dattes, et poursuis mon propos dès lors que leur chair sucrée et la pâte d’amande écrasée sous mes dents s’engouffre dans mon oesophage.
-Là-bas, nous vîmes et rencontrâmes des êtres ... Les mots viennent à me manquer. Je dirais bien indescriptibles, alors qu’il m’est en vérité assez aisé de les dépeindre. Invraisemblable serait plus adapté, mais porteur d’un jugement peu flatteur. ... Hors du commun, dirons-nous. Des bêtes aux traits d'homme et de femme, ou bien des humains partiellement mués en animaux ; je ne saurais dire. Une blonde aux oreilles de tigre, un garçon que j'ai supposé disposer d'ailes, et une malapprise à la queue de crocodile. Toute une ménagerie, je te jure ... Les souvenirs de Otarra me pointant du bout de sa lance me reviennent désagréablement en tête. En premier lieu, je les pris pour des diableries notoires. Quelques démons ayant corrompu la chair animale comme humaine, ou des chimères de cet acabit. Mais il s’est avéré que …
Je marque un arrêt. La nervosité me vient. Me croira-t-elle seulement, si je lui fait part de l’existence de fidèles de la Sainte en dehors du monde connu ? Légèrement plus raidie que de coutume, je fixe Asteria avec intensité.
-Ce sont des croyants. Des fidèles de la Sainte. Ils se sont référés à Akielos comme leur Mère Spirituelle. Et ils … Asteria, ils ne viennent pas de Cheldis ! Ils viennent d’ailleurs ! Ailleurs ! De terres lointaines, de peuples inconnus, mais néanmoins frères de notre foi ! Et ils connaissent Cheldis, tandis que nous ignorons tout d’eux ! Comment est-ce possible ? Comment pouvons-nous tout ignorer d’eux, et eux tant savoir sur nous ? Ma voix hausse d’un ton, avant que je ne me reprenne. Ils ont des rois, des royaumes, des gouvernements ! Et, les Dieux m’en sont témoins, ils disposent de savoirs, de sciences et de magies que nous ne pouvons guère imaginer ! Asteria, ils peuvent contrôler la perception de l’espace ! Moi et sire Solomos étions comme invisibles aux yeux du monde tandis que nous fûmes sous le joug de l’un de leur artefact ; brillant comme le soleil, mais tenant dans la paume d’une main ! Et je subodore qu’ils ne sont guère venus par navire, mais bien plutôt par la force de leur sorcellerie. Ce sont des êtres formidables, puissants, mystérieux et … Terrifiants, me retiens-je d’énoncer.
Quelque chose me revient à l’esprit. Je me penche légèrement de côté, puis - agacée de ne pas trouver l’objet de mes recherches - me voûte complètement pour mettre mes deux mains dans une pile de parchemins et de vieux vélins ; avant de ressortir une liasse de papiers lâchement ficelés entre eux. Je le jette négligemment sur la table, puis l’ouvre d’un geste brusque et sec, menaçant de rompre le semblant de jointure tenant héroïquement l’ensemble.
-Tiens, regarde, j’en ai dessiné deux d’entre eux dans mon fourbi de ce temps. C’est un peu de tête je te l’avoue, et griffonné tandis que nous parcourions le chemin du retour, avant que ma mémoire ne me joue encore des tours. J’explique en revisitant des pupilles les gribouillis de ma propre confection.
Sans en tirer trop de fierté, je les trouve plutôt réussis ! On identifie autant la grâce féline de Xalgoris, sa queue de tigre et ses oreilles de chat, que la caudale reptilienne de cette fichue Otarra. Leurs traits de visage sont certes grossiers - la faute à mon habituelle médiocre capacité de souvenance - mais l’on remarque au moins le plus important : leur nature flagrante à mi-chemin entre l’homme et la bête. A leur côté est également dessiné un large parallélépipède aux aspects cristallins ; encadré par des estimations de dimensions approximatives.
-Intriguants, non ? L’espèce de femme-crocodile, là, fut une affreuse harpie aux premiers abords ; mais s’est apaisée dès lors que le partage de notre foi fut révelé. Il y avait aussi un jeune homme semblant pouvoir manipuler l’espèce d’artefact que tu peux voir ici ; qu’il a décrit comme semblable à l’Heka de Djinn. Dis-je en pointant mon gribouillis rectangulaire du bout de mon index. Et la femme féline m’a fait part de l’existence de leurs royaumes, de leurs dirigeants, sans plus entrer dans les détails. Tous m’ont promis que je les reverrais d’une façon ou d’une autre, et peut-être même me donneront-ils accès à une part du savoir de leur peuple … Je me tourne à nouveau vers Asteria, le regard légèrement perdu dans le vide. Oh, que ne donnerai-je guère pour ne goûter qu’à ne serait-ce qu’une lichette de leur sapience à l’heure qu’il est … Ils m'ont aussi fait part de propos plus … inquiétants encore, qui sont à la source de mes recherches actuelles ; mais déjà, j'aimerais que tu me dises … as-tu déjà seulement vu, entendu, appris ou rêvé de quelque chose s'approchant de près ou de loin de ces êtres hybrides ? Ma rencontre avec eux fut trop courte et nos échanges trop brefs pour que je puisse apprendre quoique ce soit de plus substantiel à leur propos …
Je me penche légèrement vers elle, toute ouïe et pleine d’appréhension. Si la science de l’Ordre m’a failli jusqu’alors, toujours reste-t-il les dieux et leurs manifestations divines … Asteria, touchée par la grâce onirique de l’astromancie, fut peut-être sujette à des visions se rapportant à ces êtres ?
-C'est que … Un silence. Dois-je vraiment lui jeter en plein visage toute ma culpabilité et tous mes remords, sous peine de la plonger à son tour dans la gêne ? Ne serait-il guère plus digne d'embouteiller ces sentiments et de simplement … Rah, et baste ! ... C'est que j'estime avoir été une bien médiocre amie. A ma plus grande honte. Je t'ai tant peu demandé de nouvelles pour tout le temps que tu fus à Djinn ; et ne t'en ai fait part d'aucune ; et quand j'ai appris que tu y as risqué jusqu'à ta vie, je … j'aurais dû venir te voir. Mais je ne l'ai pas fait. Mes yeux penauds évitent immédiatement son regard. De fait, et bien … te solliciter si prestement pour te faire part uniquement de mes problèmes, je … ça … ça m’embarrasse. Mais euh ...
... Mais j'ai besoin de toi. Rah, misère, c'est absolument de par trop dramatique ! Demeurons sobre, par pitié !
-... Mais ton aide m'est indispensable sur ce coup là. Pas trop mal. Je n'arrive pas à me dépêtrer de … de tout ça … et j'ai besoin d'une tête bien remplie comme la tienne pour avoir un avis - si ce n'est des réponses – à mes questionnements. Juste … promets moi que, après avoir parlé de toutes mes affaires, nous parlerons plutôt de toi. Mes pupilles reviennent à la rencontre des siennes. Ça me ferait plaisir, d'accord ?
Ma senestre toujours sous le bienveillant joug de la paume d'Asteria, je viens coller ma main droite au sommet de la sienne ; et lui adresse un rictus embarrassé, bien que on-ne-peut-plus sincère. Ah, ma chère amie ; je ne saurai jamais assez te remercier de ton abnégation. Il ne tient désormais qu'à moi de te rendre, au moins un peu, une part de toute la bonté que tu as pour moi. A la suite de ma dissertation à venir, je devrais l'emmener faire quelque chose qu'elle aimerait bien … ! Prendre un thé quelque part, aller se promener sur les falaises, faire un tour du côté du quartier des temples et chercher quelques grigris à se mettre dans les cheveux, une bêtise de ce genre ! Pour nous rappeler nos jeunes années, pourtant pas si lointaines, ahah … Aussi, et peut-être est-ce la fatigue, mais l'entassement de nos trois paumes me donne l’envie morbide de jouer au pouilleux massacreur, bien que Asteria soit relativement forte aux jeux de carte (un don que j'attribue volontiers à sa roture et à son éducation populaire !), si bien que mes mains souffriraient très vraisemblablement de cette aventure !
Enfin. Nous verrons cela plus tard. A dire vrai, je peine à savoir par où commencer. Ma folle recherche des traces de l'Obscurité et de ses liens avec Zeshia ou le Dictateur, mes vains essais à déterminer ce qu'est ce fameux Équilibre et ses hypothétiques gardiens hybrides, l'existence de royaumes et de peuples au-delà de Cheldis, dotés d'une magie et d'une science inimaginable … C'est à en donner le tournis. Cela étant dit, je ne peux que – humblement ! - reconnaître la véracité (au moins partielle, peut-être complète !) des propos d'Asteria quant à l'habileté de ma matière grise. Après tout, un doctorat sanctionné par l'Ordre n'est pas à la portée du premier parvenu … je ne suis tout de même pas la moitié d'une conne ! Si, certes, je n'ai pu donner que peu de sens à ce que j'ai vu et lu ; ce que j'ai accompli jusqu'alors doit tout de même avoir un semblant de valeur et de méthode ; que ma chère Asteria saura infailliblement relever. Alors, allons-y ! Après tout, c'est pour cela que je l'ai faite venir chez moi. Lentement, délicatement, je retire mes mains encerclant celles d’Asteria ; avant de croiser les bras et de me reposer sur le dossier de ma chaise.
-Je vais m'efforcer d'être brève. J'esquisse une grimace douce-amère. Jamais la concision ne fut mon point fort, et on ne me le reproche que par trop souvent. Mais soit, essayons-nous à l'exercice. Peut-être sais-tu que je me suis rendue à Zogrà il y a quelque temps déjà, aux côtés de sire Solomos de la Kavalaris ? Sa Sainteté a dû t'en toucher quelques mots ?
Le cas inverse susciterait, en vérité, toute ma surprise. Asteria est à la fois pupille, confidente et amie de Sa Sainteté ; et je peux mettre mon oreille à couper que - dès qu’elle fut sortie de son embarcation la portant de Djinn à notre sainte Théocratie - les pas d’Asteria entreprirent directement le chemin devers l’étude de l’Archevêque, pour lui narrer ses malheurs comme ses découvertes. Moi aussi, j’aurai dû être là … Allez, ouste aux mauvaises pensées, j’aurais le temps de m’en vouloir après ! Je m’empare d’une paire de dattes, et poursuis mon propos dès lors que leur chair sucrée et la pâte d’amande écrasée sous mes dents s’engouffre dans mon oesophage.
-Là-bas, nous vîmes et rencontrâmes des êtres ... Les mots viennent à me manquer. Je dirais bien indescriptibles, alors qu’il m’est en vérité assez aisé de les dépeindre. Invraisemblable serait plus adapté, mais porteur d’un jugement peu flatteur. ... Hors du commun, dirons-nous. Des bêtes aux traits d'homme et de femme, ou bien des humains partiellement mués en animaux ; je ne saurais dire. Une blonde aux oreilles de tigre, un garçon que j'ai supposé disposer d'ailes, et une malapprise à la queue de crocodile. Toute une ménagerie, je te jure ... Les souvenirs de Otarra me pointant du bout de sa lance me reviennent désagréablement en tête. En premier lieu, je les pris pour des diableries notoires. Quelques démons ayant corrompu la chair animale comme humaine, ou des chimères de cet acabit. Mais il s’est avéré que …
Je marque un arrêt. La nervosité me vient. Me croira-t-elle seulement, si je lui fait part de l’existence de fidèles de la Sainte en dehors du monde connu ? Légèrement plus raidie que de coutume, je fixe Asteria avec intensité.
-Ce sont des croyants. Des fidèles de la Sainte. Ils se sont référés à Akielos comme leur Mère Spirituelle. Et ils … Asteria, ils ne viennent pas de Cheldis ! Ils viennent d’ailleurs ! Ailleurs ! De terres lointaines, de peuples inconnus, mais néanmoins frères de notre foi ! Et ils connaissent Cheldis, tandis que nous ignorons tout d’eux ! Comment est-ce possible ? Comment pouvons-nous tout ignorer d’eux, et eux tant savoir sur nous ? Ma voix hausse d’un ton, avant que je ne me reprenne. Ils ont des rois, des royaumes, des gouvernements ! Et, les Dieux m’en sont témoins, ils disposent de savoirs, de sciences et de magies que nous ne pouvons guère imaginer ! Asteria, ils peuvent contrôler la perception de l’espace ! Moi et sire Solomos étions comme invisibles aux yeux du monde tandis que nous fûmes sous le joug de l’un de leur artefact ; brillant comme le soleil, mais tenant dans la paume d’une main ! Et je subodore qu’ils ne sont guère venus par navire, mais bien plutôt par la force de leur sorcellerie. Ce sont des êtres formidables, puissants, mystérieux et … Terrifiants, me retiens-je d’énoncer.
Quelque chose me revient à l’esprit. Je me penche légèrement de côté, puis - agacée de ne pas trouver l’objet de mes recherches - me voûte complètement pour mettre mes deux mains dans une pile de parchemins et de vieux vélins ; avant de ressortir une liasse de papiers lâchement ficelés entre eux. Je le jette négligemment sur la table, puis l’ouvre d’un geste brusque et sec, menaçant de rompre le semblant de jointure tenant héroïquement l’ensemble.
-Tiens, regarde, j’en ai dessiné deux d’entre eux dans mon fourbi de ce temps. C’est un peu de tête je te l’avoue, et griffonné tandis que nous parcourions le chemin du retour, avant que ma mémoire ne me joue encore des tours. J’explique en revisitant des pupilles les gribouillis de ma propre confection.
Sans en tirer trop de fierté, je les trouve plutôt réussis ! On identifie autant la grâce féline de Xalgoris, sa queue de tigre et ses oreilles de chat, que la caudale reptilienne de cette fichue Otarra. Leurs traits de visage sont certes grossiers - la faute à mon habituelle médiocre capacité de souvenance - mais l’on remarque au moins le plus important : leur nature flagrante à mi-chemin entre l’homme et la bête. A leur côté est également dessiné un large parallélépipède aux aspects cristallins ; encadré par des estimations de dimensions approximatives.
-Intriguants, non ? L’espèce de femme-crocodile, là, fut une affreuse harpie aux premiers abords ; mais s’est apaisée dès lors que le partage de notre foi fut révelé. Il y avait aussi un jeune homme semblant pouvoir manipuler l’espèce d’artefact que tu peux voir ici ; qu’il a décrit comme semblable à l’Heka de Djinn. Dis-je en pointant mon gribouillis rectangulaire du bout de mon index. Et la femme féline m’a fait part de l’existence de leurs royaumes, de leurs dirigeants, sans plus entrer dans les détails. Tous m’ont promis que je les reverrais d’une façon ou d’une autre, et peut-être même me donneront-ils accès à une part du savoir de leur peuple … Je me tourne à nouveau vers Asteria, le regard légèrement perdu dans le vide. Oh, que ne donnerai-je guère pour ne goûter qu’à ne serait-ce qu’une lichette de leur sapience à l’heure qu’il est … Ils m'ont aussi fait part de propos plus … inquiétants encore, qui sont à la source de mes recherches actuelles ; mais déjà, j'aimerais que tu me dises … as-tu déjà seulement vu, entendu, appris ou rêvé de quelque chose s'approchant de près ou de loin de ces êtres hybrides ? Ma rencontre avec eux fut trop courte et nos échanges trop brefs pour que je puisse apprendre quoique ce soit de plus substantiel à leur propos …
Je me penche légèrement vers elle, toute ouïe et pleine d’appréhension. Si la science de l’Ordre m’a failli jusqu’alors, toujours reste-t-il les dieux et leurs manifestations divines … Asteria, touchée par la grâce onirique de l’astromancie, fut peut-être sujette à des visions se rapportant à ces êtres ?
Dernière édition par Léonore Laskari le 17/08/24, 12:38 pm, édité 1 fois
***
- Signature:
Icon :
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
52
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
26/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
542
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
Icon
Asteria Lugis
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Astromancienne d'Ios
Changement de paradigme.
Asteria sent son coeur s’emballer en entendant les mots de sa camarade. La noble semble lutter pour exprimer ses sentiments, son égo habituel battu en brèche par la nécessité de demander de l'aide. Voir Léonore, d'ordinaire si fière, s’exprimer ainsi, avec tant de difficultés, étonne Asteria au point que celle-ci peine également à trouver ses mots. Doucement, et après un moment d’hésitation, elle serre la main de son amie, levant les yeux au plafond comme si cela pourrait l’aider.
- Nous avons toutes les deux eu nos défis à surmonter… Et… Comment dire… Ça me fait vraiment plaisir que tu sois venue me demander de l’aide.
Elle se gratte légèrement la joue de sa main libre, ne sachant pas trop comment s’y prendre pour rassurer la chevaleresse. Mais alors qu’elle s’apprêtait à répondre, elle remarque l’air gêné de Léonore tandis que cette dernière finit par avouer, de façon tout à fait détournée, que sa présence lui est indispensable.
Si Asteria est habituée aux longs discours émotifs, ce n’est absolument pas le cas de son amie. Instinctivement, et sans parvenir à se contrôler, l’écarlate laisse un rire franc lui échapper, surprise, mais surtout touchée, par les paroles de sa camarade.
- Je suis honorée de savoir ma présence indispensable, Ô grande chevaleresse. Mais sachez que ma tête, aussi remplie soit-elle, ne vaudra jamais celle d’un vieil érudit ou autre grand personnage.
Elle offre un sourire amusé à son hôte, espérant ainsi détendre un peu l’atmosphère et alléger la conscience de la jeune femme par la même occasion.
- Je te promets que nous parlerons de moi par la suite, il n'est pas question que je parte d'ici sans avoir pris le temps de te raconter mes propres aventures. Et tu sais combien j'aime partager mes histoires.
Vraisemblablement rassurée, du moins un minimum, Léonore finit par relâcher la main de la roturière pour entamer les explications tant attendues par l’historienne.
L’écarlate écoute attentivement la noble, son intérêt piqué par des révélations de plus en plus étranges. Elle se souvient effectivement d’une conversation à ce sujet avec Kléomène, de ce rapport intrigant laissé sur le bureau, et de la curiosité qui l'avait poussée à interroger sa mentor sur les découvertes de Zogra.
Alors que Léonore décrit les êtres étranges qu'elle a rencontrés, Asteria essaie de se représenter la scène. Des hybrides mi-humains, mi-animaux, des fidèles de la Sainte venant d'un ailleurs inconnu, cela dépasse de loin ses attentes. Très vite, l’astromancienne se retrouve captivée par le récit de son amie. L’existence de telles créatures et la notion même d'un "ailleurs" inconnu, habité par des fidèles d’Akielos, remet en question les fondements de leur compréhension du Cheldis.
Quand Léonore mentionne leurs capacités et leur artefact, Asteria se penche en avant, son intérêt redoublant. La révélation de l’existence de cette mystérieuse communauté plonge les deux amies dans une euphorie difficilement contenue. Asteria, dans un contexte plus léger, aurait certainement manifesté sa joie quant à cette découverte, mais les difficultés rencontrées par Cheldis ne sont pas à l'émerveillement, loin de là.
Alors qu’Asteria se concentre pour rassembler les différents morceaux du puzzle, elle voit Léonore se relever d’un coup et fouiller fébrilement dans ses papiers afin d’en sortir une liasse de dessins. La demoiselle présente ses œuvres à son amie qui examine les croquis avec une grande attention. Peu concentrée sur l’aspect réaliste des dessins, Asteria reconnaît néanmoins les traits des créatures décrites par Léonore. L’écarlate ne peut s'empêcher de les saisir avec une certaine précipitation. Elle les tend fermement face à elle, ses yeux parcourant avidement chaque trait. Sa fascination grandit à mesure qu'elle découvre les détails des dessins, qui, bien que sommairement exécutés, captent toute son attention.
Très vite, elle associe ces illustrations à sa propre découverte au sein de la grotte de Galdred. Elle se souvient des statues étranges qu'elle a rencontrées lors de sa dernière expédition avec Kléomène. Il faut admettre que les similarités entre les sculptures et l’un des trois protagonistes sont plus que frappantes.
L’historienne sent une vague d’excitation la traverser, qu’elle peine à dissimuler malgré la gravité de la chose. Cette découverte pourrait bien remettre en cause toute l’histoire de Cheldis.
- Ces dessins sont incroyables, Léonore ! Ces êtres... ils semblent tout droit sortis d'un conte, et pourtant ils sont réels. Je savais qu’il y avait une partie de l’histoire qui nous était cachée ! Tu te rends compte ? Ce que tu as découvert pourrait changer notre compréhension du monde, de la foi... de tout !
Elle repose délicatement les dessins sur la table.
- Avec Kléo… l’Archevêque, nous avons recherché Galdred près de Naxos. Sur place, il y avait un passage secret, une étrange stèle dans une langue inconnue et un autel, du moins cela y ressemblait, autour duquel se trouvaient plusieurs statues d’êtres hybrides. Selon Kratos, les statues datent de l’époque de Lars.
Plongée dans ses souvenirs, la demoiselle se rappelle soudainement avoir pris soin de copier les symboles de la stèle sur un morceau de tissu. Elle ouvre alors son sac, farfouillant parmi ses affaires. Finalement, elle le trouve et le déplie face à sa camarade.
- Je n'ai pas ton talent pour le dessin, et je n’ai pas pensé à reproduire les statues, mais j'ai noté les symboles de la stèle. J’ignore si celle-ci est de la même période que les statues, mais il est certain qu’elle est très ancienne. La grotte semblait relier Naxos et Ios, le temps est passé très vite sur place… Peut-être trop. Et si tu me dis qu’ils maîtrisent l’espace-temps, alors il y a sans doute un lien ? C’était comme voyager d’un lieu à l’autre, en moins d’une journée nous nous sommes retrouvés à Ios, c’était très étrange.
L’astromancienne réfléchit profondément à la question de Léonore, essayant de rassembler les éléments en sa possession.
- Je n’ai pas souvenir de rêves et de visions les concernant.. Il faut dire que mes visions sont encore assez… floues. En revanche, j’ai fait une rencontre incroyable, moi aussi, lors de mon séjour au royaume du sable. Avec le benjamin des Ramses, nous avons rencontré une femme que nous avons pris pour la Grande Prêtresse de Djinn. Selon ses dires, Galdred serait descendu pour une raison bien spécifique. Elle a mentionné des chaînes brisées et des erreurs répétées. C’est également une astromancienne, mais à la différence de moi, elle avait l’air de savoir ce qui se passait. Mon futur, tout comme celui de Cheldis, ne semblait pas avoir de secrets pour elle. Mais elle a disparu dès lors que la véritable Prêtresse s’est présentée. J’ai l’intime conviction que cette femme était une divinité, et je ne connais qu’un dieu qui possède également mon don.
Dernière édition par Asteria Lugis le 26/10/24, 02:54 pm, édité 1 fois
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“Le seul voyage qui vaille est celui que nous faisons là où nous sommes, toutes écoutilles au vent, quand notre but n'est pas de conquérir le monde mais d'être conquis par lui.”
Phrase :
351
Messages :
Shirayuki | Akagami no Shirayuki
Featuring :
GRAPH BG
Crédits :
Frame :
Sprite :
12
Niveau :
043/120
Expérience :
53 406
Écus :
-- ÉQUIPÉS --
Anneau résistance (2) RES+2
Bouclier fer (1) DEF+2
Bouclier res (1) RES+2
Verre d'été ; Ajoute +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC.
-- SOIN--
Potion S : Restaure 20 pv (2)
Couronne florale : Restaure 20 pv (1)
Soin altération état (1)
-- NOURRITURE --
P'tit biscuit : soulage 50 PF (1)
Crèpe : soulage 30 PF (1)
Sakura Mochi : soulage 30 PF (1)
-- TONIQUES --
Tonique vitesse (1) VIT+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique def (1) DEF+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique pv (2) PV+5 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
-- INCLASSABLE --
Réductions : 25% (0) ; 30% (0) ; 40% (0) ; 50% (1) ; 60% (0)
Ticket Tenue (1)
Ticket Familier (1)
-- MATÉRIAUX --
Matériau Magie Naturelle (1)
Matériau Arc (1)
Matériau Magie Terre (1)
Matériau Magie Noire (1)
Anneau résistance (2) RES+2
Bouclier fer (1) DEF+2
Bouclier res (1) RES+2
Verre d'été ; Ajoute +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC.
-- SOIN--
Potion S : Restaure 20 pv (2)
Couronne florale : Restaure 20 pv (1)
Soin altération état (1)
-- NOURRITURE --
P'tit biscuit : soulage 50 PF (1)
Crèpe : soulage 30 PF (1)
Sakura Mochi : soulage 30 PF (1)
-- TONIQUES --
Tonique vitesse (1) VIT+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique def (1) DEF+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique pv (2) PV+5 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
-- INCLASSABLE --
Réductions : 25% (0) ; 30% (0) ; 40% (0) ; 50% (1) ; 60% (0)
Ticket Tenue (1)
Ticket Familier (1)
-- MATÉRIAUX --
Matériau Magie Naturelle (1)
Matériau Arc (1)
Matériau Magie Terre (1)
Matériau Magie Noire (1)
Inventaire :
Tome lumière C
Arme par défaut :
PV 36 | FOR 06 | MAG 29 | VIT 18 | TEC 24 | DEF 13 | RES 14 | MVT 04
Stats :
C C
-- ARMES --
Tome Lumière E : MAG+03 (fatigue : 5)
Tome Lumière D : MAG+05 (fatigue : 10)
Chant Céleste : Inflige des dégâts de lumière sur un ennemi 3 fois (se base sur la MAG de l'utilisateur et ignore la RES ennemie), ne peut pas attaquer au tour suivant. DEF/RES +3, Portée d'attaque 2 cases (fatigue : 5).
Thani :Condense la lumière ambiante sous la forme d'une sphère lumineuse qui éclate au contact de l'ennemi. RES+3 , MAG+7. Portée d'attaque 1-2 cases (fatigue : 15).
Tome Lumière C : MAG+07 (fatigue : 13)
Lumière des étoiles : Invoque une étoile lumineuse qui inflige des dégâts de lumière. MAG+11. Au début de l’attaque si les PV de l'unité ≥25%, accorde DEF/RES+6 à l'unité et restaure 15 PV à l'unité. Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 19) peut être amélioré.
Flotus: MAG+11. Lorsque l'attaque réussie, 50% de chance d'infliger Charme (= allié temporaire pendant 2 tours ; compétences de soutien sur les alliés et offensives sur les autres ; se désactive dés que l'ennemi est attaqué, ce dernier ne pourra pas être charmé pendant 2 tours). Ne fonctionne pas sur les Boss. Portée 1-2 cases. (fatigue 8)
Bâton Magie Naturelle E : MAG+02 (fatigue : 2)
Bâton Magie Naturelle D : MAG+04 (fatigue : 7)
Auto-récupération : Accorde de l’auto-récupération de PV à l’allié (montant des PV récupérés à chaque tour = MAG du lanceur) pendant 2 tours. Portée d'utilisation 2 cases. (fatigue : 12)
Équilibre Naturel : Inflige RES-3 à l’ennemi pendant 1 tour après l’avoir attaqué. Si l’ennemi riposte à l’attaque de l’unité, l’unité attaque une nouvelle fois. MAG+6 Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 15) peut être amélioré.
Bâton Magie Naturelle C : MAG+06 (fatigue : 12)
-- ARMES --
Tome Lumière E : MAG+03 (fatigue : 5)
Tome Lumière D : MAG+05 (fatigue : 10)
Chant Céleste : Inflige des dégâts de lumière sur un ennemi 3 fois (se base sur la MAG de l'utilisateur et ignore la RES ennemie), ne peut pas attaquer au tour suivant. DEF/RES +3, Portée d'attaque 2 cases (fatigue : 5).
Thani :Condense la lumière ambiante sous la forme d'une sphère lumineuse qui éclate au contact de l'ennemi. RES+3 , MAG+7. Portée d'attaque 1-2 cases (fatigue : 15).
Tome Lumière C : MAG+07 (fatigue : 13)
Lumière des étoiles : Invoque une étoile lumineuse qui inflige des dégâts de lumière. MAG+11. Au début de l’attaque si les PV de l'unité ≥25%, accorde DEF/RES+6 à l'unité et restaure 15 PV à l'unité. Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 19) peut être amélioré.
Flotus: MAG+11. Lorsque l'attaque réussie, 50% de chance d'infliger Charme (= allié temporaire pendant 2 tours ; compétences de soutien sur les alliés et offensives sur les autres ; se désactive dés que l'ennemi est attaqué, ce dernier ne pourra pas être charmé pendant 2 tours). Ne fonctionne pas sur les Boss. Portée 1-2 cases. (fatigue 8)
Bâton Magie Naturelle E : MAG+02 (fatigue : 2)
Bâton Magie Naturelle D : MAG+04 (fatigue : 7)
Auto-récupération : Accorde de l’auto-récupération de PV à l’allié (montant des PV récupérés à chaque tour = MAG du lanceur) pendant 2 tours. Portée d'utilisation 2 cases. (fatigue : 12)
Équilibre Naturel : Inflige RES-3 à l’ennemi pendant 1 tour après l’avoir attaqué. Si l’ennemi riposte à l’attaque de l’unité, l’unité attaque une nouvelle fois. MAG+6 Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 15) peut être amélioré.
Bâton Magie Naturelle C : MAG+06 (fatigue : 12)
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
1992
Réputation :
MAG+6 si magie Blanche/Naturelle/Gun utilisée. DEF/RES+6 si Bouclier utilisée.
Aura Draconique: Augmente les dégâts à hauteur de 30 % l'ATK (FOR/MAG) de l'unité (4)
Miracle : Permet à l'unité de survivre à un seul coup qui autrement réduirait ses PV à zéro.
Aura Draconique: Augmente les dégâts à hauteur de 30 % l'ATK (FOR/MAG) de l'unité (4)
Miracle : Permet à l'unité de survivre à un seul coup qui autrement réduirait ses PV à zéro.
Maitrises :
Célibataire
Statut :
Soutien S :
Icon
Léonore Laskari
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Akielos
Longuement, j’examine les traits d’Asteria tandis qu’elle parcourt des pupilles mes humbles gribouillis. Bien que sa sollicitude comme ses doux mots aient amortis mes craintes, je ne peux m’empêcher d’être prise d’une certaine appréhension dans l’attente de son verdict : me prendra-t-elle pour une démente, que de lui présenter ainsi toutes ces apparentes chimères avec autant de conviction ? Que dirais-je, moi, si ma chère amie venait à me narrer sa rencontre avec des lézards bicéphales à taille humaine, ou encore quelques hommes-poulpes venus des profondeurs pour lui conter fleurette ? Que ne l’enverrais-je au plus proche temple d’Azaïth pour lui trouver une commotion cérébrale, ou l’exorciser de je-ne-sais-quel démon pétrissant sa cervelle ! Ah, bon sang …
Fort heureusement (je suppose), Asteria paraît soudain prise d’un étrange frémissement, avant de signifier avec entrain tout son enthousiasme qui, je l’avoue, parvient infailliblement à me décrocher un sourire. Nerveux, certes, mais un sourire nonobstant ; d’une part car elle prête quelque crédit à mon ubuesque récit - et je lui en rends grâce - mais également car je reconnais là son air de nos jeunes années de chercheuses. Les émeraudes pétillantes dans ses yeux, l’amorce de son grand sourire, les exclamations dans sa voix d’habitude si paisible. Ah ! Les circonstances eurent été différentes, je me serai gaussée d’elle en lui intimant de ménager son excitation pour garder ses idées claires, et lui aurait jeté un bout de brioche ou une figue sur la tête non sans lui asséner un “ça t’aidera à la garder sur les épaules”, ou autre bas asticotage dont j’ai le secret ! Mais l’ère n’est guère aux rires, et le goût de mes pitreries m’est bien fade dès lors que l’univers en son entier me semble être sur le point de s’engouffrer dans les ténèbres.
Mes sombres pensées m’amènent à traiter l’ardeur de ma chère Asteria avec une légère anxiété. “Ce que tu as découvert pourrait tout changer”, dit-elle. Oui, et c’est bien ce dont j’ai peur. S’il est des royaumes inconnus et des peuples étrangers partageant notre foi, qui sait ce que nous ignorons toujours ? Et, pis encore, sur quoi avons nous pu éventuellement nous fourvoyer ? Il est des choses dont on peut naturellement douter : la vraisemblance de l’Histoire, l’exactitude de l’astronomie ou encore l’utilité de la géométrie (un avis hautement personnel, mais dont je ne démordrai pas !), mais s'il est bien un ensemble de principes que l'on ne peut remettre en question ; ce sont la pureté et la véracité de la Foi Véritable, l'omnipotence du pouvoir des Dieux et la bonté de leurs desseins. Mais alors ? Pourquoi tant de bouleversements, pourquoi tant de fléaux, pourquoi nous révéler ces êtres hybrides si infiniment plus sages et plus puissants que nous ? Le désespoir sourd enraciné au creux de mon âme m’enserre plus douloureusement le cœur encore. Il y a un an à peine, le monde était parfait, l’univers en harmonie, les Dieux hauts dans les Cieux, et le sacré régnait en maître ; et mon âme, toujours trouble, pouvait espérer un jour atteindre l’harmonie. Cela n’est plus possible. Les cataclysmes ravagent nos terres, les Tours sacrées sont abattues les unes après les autres, les Dieux - supposément - prétendent fouler nos terres si bien que partout l'on crie à l'apocalypse, et le chaos voile peu à peu notre monde ; et, dans cette horrible pénombre, je me perds dans l’obscurité la plus noire, la plus froide et la plus indifférente à mon sort. Les Dieux - les vrais Dieux - aient pitié de nous … aient pitié de moi ... pourquoi tant de tourments ?
Rembrunie par mes songes, j’écoute Asteria d’une mine soucieuse, avant de peu à peu m’interloquer ; ma bouche entrouverte et le plissement de mes yeux s’accentuant de phrase en phrase. L’on m’avait déjà succinctement narré l’expédition de Sa Sainteté, Kratos et elle-même sous les montagnes d’Ios ; mais c'est quelque d’autre de l’entendre de sa propre bouche. Et, surtout, l’ajout de ses détails sait hautement titiller mon intérêt. Si Kratos - que je sais être un excellent archéologue - date ces statues du temps de la Dictature ; alors je lui abandonne ma plus entière confiance. Quant aux inscriptions, leur calligraphie m’est entièrement étrangère, et je ne peux que demeurer pantoise devant leur découverte ; tant ils me sont baroques et indéchiffrables. Peut-être - si d’aventure je les recroise, mais ils me l’ont promis ! - Xalgoris, Anaël et Otarra auraient l’obligeance de les traduire pour nous …
Lorsque Asteria évoque son hypothèse d’avoir vécu une altération de l’espace et du temps l’amenant d’un point à l’autre de la théocratie en une poignée d’heures seulement, mes sourcils se froncent d’eux-mêmes et mes méninges s’ébouillantent d’un battement de paupières. A n’en pas douter, c’est là, assurément, une autre marque de l’esotérique et puissante sorcellerie de ces hommes-animaux … les ruines dans lesquelles se sont aventurés Sa Sainteté et sa garde rapprochée se trouveraient-elles ainsi sous le sceau de quelque puissant enchantement, toujours vif après des siècles d’application ? Quel pouvoir, en ce cas ! Et peut-être camouflait-il également lesdites ruines par le biais d'une puissante illusion ? Cela expliquerait comment - en l’espace de plusieurs centaines d’années, rappelons-le ! - pas le moindre chevalier-chercheur, archéologue de la Latreia ou paysan du cru ne soit tombé sur ce lieu. Peut-être celui que l’on suppose être Galdred sut rompre le sort dissimulant l’entrée dans le cœur des montagnes, le révélant dès lors à nous ; pauvres humains si facilement trompés par leur magie ... Cette simple idée m’en fait frémir la nuque. Qui sait alors quelles autres parties du monde nous sont cachées, peut-être même jusque sous nos yeux !
Les derniers propos de ma chère compagnonne, enfin, parviennent à invoquer ma plus entière sidération. Voilà que, elle aussi, se mettait à voir des supposés Dieux ! Que la Sainte me vienne en aide … !
-Q-Qu’insinues-tu, Asteria ? Tu aurais … rencontré un dieu ? L’idée est - évidemment - absurde. Aussi absurde, sans doute, que la supposée révélation du dieu de la Terre s’ensuivant la chute d’une étoile, aussi absurde que des peuples d’hommes-animaux maîtrisant des soleils au creux de leurs paumes … Que ne puis-je la traiter de folle, quand moi-même suis si prompte à débiter des fables apparentes ; et pourtant si véritables, hélas ! ... Asteria, je, euuuh …
L’hésitation cause un certain trébuchement de mes mots. Je ne veux la vexer ou la blesser, mais, tout de même, réalise-t-elle l’énormité de ce qu’elle me narre ? Certes, ma chère amie est bénie par la grâce divine de l’astromancie ; et ses rêves sont autant de dialogues avec le divin là où mes plus sincères prières ne sont que de muettes implorations devers le Ciel. S’il est bien quelqu’un pouvant entrer en contact avec les divinités, c’est bien ma pauvre astromancienne qui, assurément, peine encore à appréhender son si précieux don. Mais, ah ! Ce qu’elle me décrit là, ce n’est là ni songe prophétique, ni divination apportée par les fragrances de l’encens ! Ne taille pas une bavette avec Iell qui veut ! … Pour autant, son entrevue avec cette mystérieuse astromancienne sachant s’évaporer à temps comme les contribuables lorsque vient le receveur communal a, assurément, quelque chose de … grand, oui, sans aucun doute. De sacré, même. Un petit je-ne-sais-quoi de quelque chose nous dépassant de loin, de très loin. Se pourrait-il que …
... Hmmm … loin de moi l’idée de vouloir remettre en doute ton intuition, mais … Mes dents se serrent, et mes bras se croisent. Et si … ... N’as-tu pu guère voir ses traits, à cette étrange astromancienne … ? Quelques attributs, euh … étranges, pour un être humain ? L’esquisse d’une écaille sur le plat de la main, des yeux légèrement trop félins ? Une caudale qui traîne quelque part, vers son arrière-train ?
Que l’on ne m’accuse guère d’outrancier scepticisme ou de manque de compassion devers une amie chère ! Je n’applique là qu’un doute raisonnable au fondement même de mes sciences de prédilection, et me soumets ni plus ni moins au devoir exigé par mon rang et mes titres de chevaleresse-chercheuse. Je ne puis accepter sans broncher qu’on me raconte avoir rencontré des Dieux - fut-ce là des paroles de ma plus tendre amie ! - et ne pas émettre la moindre réserve ; d’autant qu’une autre explication un tantinet plus rationnelle éclot et fleurit en ma cervelle.
-Je te prie de m’excuser de vouloir mettre de l’eau dans ton vin, mais je pense que l’on se doit, toi comme moi, de conserver un doute raisonnable quant à la présence physique des Dieux en notre monde mortel. J’amorce un sourire empli de toute ma bienveillance ; que je sais cependant - et hélas - souvent mésinterprété comme un rictus de hautainerie toute sardonique. Néanmoins, Asteria ne s’y trompe que rarement. J’entends par là que si ces peuples d’êtres hybrides peuvent tordre l’espace et le temps à leur guise ; se déplacer d’un point à l’autre du monde par de moindres efforts et se dissimuler par enchantement à nos yeux ; alors il est possible qu’ils puissent en partie questionner et révéler l’avenir, et que tu les aies rencontrés bien avant moi - plutôt que de t’être tenue à quelques pas d’Iell dans toute sa divine grâce.
Une trame s’avérant, selon moi, autrement plus vraisemblable. Au vu de leurs pouvoirs immenses, l’on pourrait aisément se méprendre sur la nature de ces créatures hybrides et les rattacher au divin, et je ne serai par ailleurs guère étonnée de les savoir on-ne-peut-plus versés dans les arts de l’astromancie. Cela signifierait néanmoins que ces êtres se rendirent en premier lieu à Djinn pour avertir Asteria des motifs du retour de "Galdred". Mais à quelle fin … ? Pourquoi à elle, et pourquoi à Djinn ? Peut-être certaines ruines de Djinn, ensablées sous des siècles de poussière, recèlent-elles des reliques de leur antique présence en Cheldis ? Ou quelques artéfacts relatifs à la Sainte, tels ceux qu’ils recherchèrent à Zogrà ? Mystère ...
-... Quant à tes statues, j’en ai entendu parler, oui. Reprends-je après un léger temps de réflexion. Tu m’affirmes donc qu’elles seraient un tant soit peu … similaires, disons, aux dessins que je te montre ? Je désigne mes gribouillis d’un vague tournemain, puis reporte mon regard sur Asteria, la mine circonspecte. C’est donc que ces êtres furent présents en Cheldis il y a de cela bien des siècles … Du temps de Lars, donc ? Peut-être pour prendre part à la guerre ? Aucune chronique du temps ne fait mention d’êtres leur ressemblant de près de loin … Des paumes de mes mains, je masse doucement mes paupières avant de pousser un léger soupir de fatigue. Une autre question demeure, qui plus est : sont-ce les hybrides eux-mêmes qui s'immortalisèrent à-même la pierre, où est-ce nous, les Hommes, qui les avons représentés ? Et si tel est le cas, pourquoi ? Et pourquoi avons-nous tout oublié d’eux ?
Un nouveau silence, plus pesant.
-Et à propos de … Je tique. ...de Galdred. Ton astromancienne fait mention d’erreurs répétées ? De chaînes brisées ? Quelles erreurs, et quelles chaînes ? As-tu quelques idées de ce dont elle pouvait bien parler ?
Je laisse mon dos choir sur le dossier de mon fauteuil. Une fatigue immense, jusqu’alors embouteillée par la crainte du jugement d’Asteria, semble me rattraper d’un souffle. Au coût d’une désagréable grimace, je tends les doigts vers un sablé ; le saisit du bout des ongles, et le ramène à mes lèvres. Le moindre mâchonnement fourni me semble alors s'effectuer au prix d’efforts très ridiculement élevés. Ah, quelle plaie …
Fort heureusement (je suppose), Asteria paraît soudain prise d’un étrange frémissement, avant de signifier avec entrain tout son enthousiasme qui, je l’avoue, parvient infailliblement à me décrocher un sourire. Nerveux, certes, mais un sourire nonobstant ; d’une part car elle prête quelque crédit à mon ubuesque récit - et je lui en rends grâce - mais également car je reconnais là son air de nos jeunes années de chercheuses. Les émeraudes pétillantes dans ses yeux, l’amorce de son grand sourire, les exclamations dans sa voix d’habitude si paisible. Ah ! Les circonstances eurent été différentes, je me serai gaussée d’elle en lui intimant de ménager son excitation pour garder ses idées claires, et lui aurait jeté un bout de brioche ou une figue sur la tête non sans lui asséner un “ça t’aidera à la garder sur les épaules”, ou autre bas asticotage dont j’ai le secret ! Mais l’ère n’est guère aux rires, et le goût de mes pitreries m’est bien fade dès lors que l’univers en son entier me semble être sur le point de s’engouffrer dans les ténèbres.
Mes sombres pensées m’amènent à traiter l’ardeur de ma chère Asteria avec une légère anxiété. “Ce que tu as découvert pourrait tout changer”, dit-elle. Oui, et c’est bien ce dont j’ai peur. S’il est des royaumes inconnus et des peuples étrangers partageant notre foi, qui sait ce que nous ignorons toujours ? Et, pis encore, sur quoi avons nous pu éventuellement nous fourvoyer ? Il est des choses dont on peut naturellement douter : la vraisemblance de l’Histoire, l’exactitude de l’astronomie ou encore l’utilité de la géométrie (un avis hautement personnel, mais dont je ne démordrai pas !), mais s'il est bien un ensemble de principes que l'on ne peut remettre en question ; ce sont la pureté et la véracité de la Foi Véritable, l'omnipotence du pouvoir des Dieux et la bonté de leurs desseins. Mais alors ? Pourquoi tant de bouleversements, pourquoi tant de fléaux, pourquoi nous révéler ces êtres hybrides si infiniment plus sages et plus puissants que nous ? Le désespoir sourd enraciné au creux de mon âme m’enserre plus douloureusement le cœur encore. Il y a un an à peine, le monde était parfait, l’univers en harmonie, les Dieux hauts dans les Cieux, et le sacré régnait en maître ; et mon âme, toujours trouble, pouvait espérer un jour atteindre l’harmonie. Cela n’est plus possible. Les cataclysmes ravagent nos terres, les Tours sacrées sont abattues les unes après les autres, les Dieux - supposément - prétendent fouler nos terres si bien que partout l'on crie à l'apocalypse, et le chaos voile peu à peu notre monde ; et, dans cette horrible pénombre, je me perds dans l’obscurité la plus noire, la plus froide et la plus indifférente à mon sort. Les Dieux - les vrais Dieux - aient pitié de nous … aient pitié de moi ... pourquoi tant de tourments ?
Rembrunie par mes songes, j’écoute Asteria d’une mine soucieuse, avant de peu à peu m’interloquer ; ma bouche entrouverte et le plissement de mes yeux s’accentuant de phrase en phrase. L’on m’avait déjà succinctement narré l’expédition de Sa Sainteté, Kratos et elle-même sous les montagnes d’Ios ; mais c'est quelque d’autre de l’entendre de sa propre bouche. Et, surtout, l’ajout de ses détails sait hautement titiller mon intérêt. Si Kratos - que je sais être un excellent archéologue - date ces statues du temps de la Dictature ; alors je lui abandonne ma plus entière confiance. Quant aux inscriptions, leur calligraphie m’est entièrement étrangère, et je ne peux que demeurer pantoise devant leur découverte ; tant ils me sont baroques et indéchiffrables. Peut-être - si d’aventure je les recroise, mais ils me l’ont promis ! - Xalgoris, Anaël et Otarra auraient l’obligeance de les traduire pour nous …
Lorsque Asteria évoque son hypothèse d’avoir vécu une altération de l’espace et du temps l’amenant d’un point à l’autre de la théocratie en une poignée d’heures seulement, mes sourcils se froncent d’eux-mêmes et mes méninges s’ébouillantent d’un battement de paupières. A n’en pas douter, c’est là, assurément, une autre marque de l’esotérique et puissante sorcellerie de ces hommes-animaux … les ruines dans lesquelles se sont aventurés Sa Sainteté et sa garde rapprochée se trouveraient-elles ainsi sous le sceau de quelque puissant enchantement, toujours vif après des siècles d’application ? Quel pouvoir, en ce cas ! Et peut-être camouflait-il également lesdites ruines par le biais d'une puissante illusion ? Cela expliquerait comment - en l’espace de plusieurs centaines d’années, rappelons-le ! - pas le moindre chevalier-chercheur, archéologue de la Latreia ou paysan du cru ne soit tombé sur ce lieu. Peut-être celui que l’on suppose être Galdred sut rompre le sort dissimulant l’entrée dans le cœur des montagnes, le révélant dès lors à nous ; pauvres humains si facilement trompés par leur magie ... Cette simple idée m’en fait frémir la nuque. Qui sait alors quelles autres parties du monde nous sont cachées, peut-être même jusque sous nos yeux !
Les derniers propos de ma chère compagnonne, enfin, parviennent à invoquer ma plus entière sidération. Voilà que, elle aussi, se mettait à voir des supposés Dieux ! Que la Sainte me vienne en aide … !
-Q-Qu’insinues-tu, Asteria ? Tu aurais … rencontré un dieu ? L’idée est - évidemment - absurde. Aussi absurde, sans doute, que la supposée révélation du dieu de la Terre s’ensuivant la chute d’une étoile, aussi absurde que des peuples d’hommes-animaux maîtrisant des soleils au creux de leurs paumes … Que ne puis-je la traiter de folle, quand moi-même suis si prompte à débiter des fables apparentes ; et pourtant si véritables, hélas ! ... Asteria, je, euuuh …
L’hésitation cause un certain trébuchement de mes mots. Je ne veux la vexer ou la blesser, mais, tout de même, réalise-t-elle l’énormité de ce qu’elle me narre ? Certes, ma chère amie est bénie par la grâce divine de l’astromancie ; et ses rêves sont autant de dialogues avec le divin là où mes plus sincères prières ne sont que de muettes implorations devers le Ciel. S’il est bien quelqu’un pouvant entrer en contact avec les divinités, c’est bien ma pauvre astromancienne qui, assurément, peine encore à appréhender son si précieux don. Mais, ah ! Ce qu’elle me décrit là, ce n’est là ni songe prophétique, ni divination apportée par les fragrances de l’encens ! Ne taille pas une bavette avec Iell qui veut ! … Pour autant, son entrevue avec cette mystérieuse astromancienne sachant s’évaporer à temps comme les contribuables lorsque vient le receveur communal a, assurément, quelque chose de … grand, oui, sans aucun doute. De sacré, même. Un petit je-ne-sais-quoi de quelque chose nous dépassant de loin, de très loin. Se pourrait-il que …
... Hmmm … loin de moi l’idée de vouloir remettre en doute ton intuition, mais … Mes dents se serrent, et mes bras se croisent. Et si … ... N’as-tu pu guère voir ses traits, à cette étrange astromancienne … ? Quelques attributs, euh … étranges, pour un être humain ? L’esquisse d’une écaille sur le plat de la main, des yeux légèrement trop félins ? Une caudale qui traîne quelque part, vers son arrière-train ?
Que l’on ne m’accuse guère d’outrancier scepticisme ou de manque de compassion devers une amie chère ! Je n’applique là qu’un doute raisonnable au fondement même de mes sciences de prédilection, et me soumets ni plus ni moins au devoir exigé par mon rang et mes titres de chevaleresse-chercheuse. Je ne puis accepter sans broncher qu’on me raconte avoir rencontré des Dieux - fut-ce là des paroles de ma plus tendre amie ! - et ne pas émettre la moindre réserve ; d’autant qu’une autre explication un tantinet plus rationnelle éclot et fleurit en ma cervelle.
-Je te prie de m’excuser de vouloir mettre de l’eau dans ton vin, mais je pense que l’on se doit, toi comme moi, de conserver un doute raisonnable quant à la présence physique des Dieux en notre monde mortel. J’amorce un sourire empli de toute ma bienveillance ; que je sais cependant - et hélas - souvent mésinterprété comme un rictus de hautainerie toute sardonique. Néanmoins, Asteria ne s’y trompe que rarement. J’entends par là que si ces peuples d’êtres hybrides peuvent tordre l’espace et le temps à leur guise ; se déplacer d’un point à l’autre du monde par de moindres efforts et se dissimuler par enchantement à nos yeux ; alors il est possible qu’ils puissent en partie questionner et révéler l’avenir, et que tu les aies rencontrés bien avant moi - plutôt que de t’être tenue à quelques pas d’Iell dans toute sa divine grâce.
Une trame s’avérant, selon moi, autrement plus vraisemblable. Au vu de leurs pouvoirs immenses, l’on pourrait aisément se méprendre sur la nature de ces créatures hybrides et les rattacher au divin, et je ne serai par ailleurs guère étonnée de les savoir on-ne-peut-plus versés dans les arts de l’astromancie. Cela signifierait néanmoins que ces êtres se rendirent en premier lieu à Djinn pour avertir Asteria des motifs du retour de "Galdred". Mais à quelle fin … ? Pourquoi à elle, et pourquoi à Djinn ? Peut-être certaines ruines de Djinn, ensablées sous des siècles de poussière, recèlent-elles des reliques de leur antique présence en Cheldis ? Ou quelques artéfacts relatifs à la Sainte, tels ceux qu’ils recherchèrent à Zogrà ? Mystère ...
-... Quant à tes statues, j’en ai entendu parler, oui. Reprends-je après un léger temps de réflexion. Tu m’affirmes donc qu’elles seraient un tant soit peu … similaires, disons, aux dessins que je te montre ? Je désigne mes gribouillis d’un vague tournemain, puis reporte mon regard sur Asteria, la mine circonspecte. C’est donc que ces êtres furent présents en Cheldis il y a de cela bien des siècles … Du temps de Lars, donc ? Peut-être pour prendre part à la guerre ? Aucune chronique du temps ne fait mention d’êtres leur ressemblant de près de loin … Des paumes de mes mains, je masse doucement mes paupières avant de pousser un léger soupir de fatigue. Une autre question demeure, qui plus est : sont-ce les hybrides eux-mêmes qui s'immortalisèrent à-même la pierre, où est-ce nous, les Hommes, qui les avons représentés ? Et si tel est le cas, pourquoi ? Et pourquoi avons-nous tout oublié d’eux ?
Un nouveau silence, plus pesant.
-Et à propos de … Je tique. ...de Galdred. Ton astromancienne fait mention d’erreurs répétées ? De chaînes brisées ? Quelles erreurs, et quelles chaînes ? As-tu quelques idées de ce dont elle pouvait bien parler ?
Je laisse mon dos choir sur le dossier de mon fauteuil. Une fatigue immense, jusqu’alors embouteillée par la crainte du jugement d’Asteria, semble me rattraper d’un souffle. Au coût d’une désagréable grimace, je tends les doigts vers un sablé ; le saisit du bout des ongles, et le ramène à mes lèvres. Le moindre mâchonnement fourni me semble alors s'effectuer au prix d’efforts très ridiculement élevés. Ah, quelle plaie …
***
- Signature:
Icon :
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
Phrase :
52
Messages :
Ashei - Twilight Princess
Featuring :
Tarek, Geb, Iseko
Crédits :
Frame :
Sprite :
04
Niveau :
26/40
Expérience :
2750 écus
Écus :
Potion (1).
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
DEF +2.
FOR +5.
MAG +2.
Inventaire :
Épée fer
Arme par défaut :
PV 24/24 | FOR 12 | MAG 14 | VIT 10 | TEC 08 | DEF 13 | RES 11 | MVT 04 | PF 100 |
Stats :
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
542
Réputation :
PV +5
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
BAUME VIVIFIANT = LORSQUE L'UNITÉ SOIGNE UN ALLIÉ À L'AIDE D'UN BÂTON, CONFÈRE VIT +4 À TOUS LES ALLIÉS PENDANT UN TOUR. (3)
Maitrises :
Akielos
Statut :
Soutien S :
Icon
Asteria Lugis
Phrase
Messages
Messages
Joueur Joueur
Feat Feat
Crédits Crédits
Astromancienne d'Ios
Changement de paradigme.
La réponse d'Asteria plonge Léonore dans un silence stupéfait, et, tandis que l’historienne décrit la mystérieuse rencontre survenue à Djinn, la chercheuse bégaie légèrement, perturbée par l’hypothèse de son amie au sujet d’une rencontre divine. Son visage, habituellement si assuré, se décompose un instant, avant qu’elle ne croise les bras, visiblement en quête de logique dans un récit qui défie toute rationalité.
Ses mots se font hésitants, et dans un effort de conciliation, elle tente de remettre un peu d’ordre dans la folle théorie de sa camarade, sans pour autant la traiter de folle. Asteria, de son côté, devine facilement ce qui traverse alors l’esprit de la chevaleresse. Une part d’elle pourrait presque trouver comique ce moment d’incrédulité, mais elle le comprend bien trop pour s’en moquer. Astromancienne ou pas, les dieux ne se présentent pas aussi facilement au commun des mortels.
Léonore ne peut alors s’empêcher d'émettre des réserves et de questionner sa camarade sur l’apparence de cette femme, qui pourrait très bien faire partie de ces hybrides récemment découverts. L’écarlate ferme les yeux un instant. L’image de l’Oracle lui revient en mémoire avec une intensité troublante.
- Je... me souviens de son visage. Elle était d’une beauté presque surnaturelle, et d’une longue chevelure blanche se fondant dans le sable. Son regard… ce regard-là, Léonore, je ne saurais comment te le décrire. Des iris rouges, mais pas d’un rouge quelconque – celui-là semblait lire en moi comme dans un livre ouvert. Comme si elle savait tout de moi, tout de Cheldis… tout de l’avenir. Elle portait une immense cape qui recouvrait l’ensemble de son corps… Alors… peut-être qu’elle dissimulait quelque attribut animal, mais je n’ai rien vu de tel. Si elle n’est pas une divinité, elle en a au moins le charisme et l’aura.
La chercheuse laisse échapper un soupir, le regard perdu dans le vide, tandis qu'elle se laisse aller dans son fauteuil avec un geste las. Ses doigts plongent dans la petite assiette de pâtisseries sur la table ; elle en choisit une avec soin, comme si elle espérait y trouver une réponse dissimulée sous la fine couche de sucre en attendant la réponse de l’historienne.
Cette dernière, elle, reste un instant absorbée par les esquisses de son hôte. Ces créatures à l’allure étrange semblaient bel et bien figées dans la pierre bien avant que le temps n’enfouisse leurs traces. La possibilité qu’ils aient pu être représentés par les Hommes, il y a bien longtemps n’était pas à exclure. En revanche, pour quelle raison ne sont-ils mentionnés nulle part ?
- Je n’ai malheureusement aucune idée de ce que tout cela peut bien signifier. J’ai eu l’impression, sans que cela soit bien clair, qu’il s’agissait d’une sorte de cycle. Un cycle qui se serait reproduit, peut-être maintenu malgré des efforts pour y mettre un terme…? J’en ai conclu qu’il devait y avoir eu des tentatives pour rompre ces “chaînes” dont elle parlait, et que ces tentatives auraient échoué.
La roturière marque une pause.
- Et pour ces hybrides, peut-être sont-ils témoins d’un ancien conflit dont nous n’avons pas connaissance ? D’une lutte que nous avons fini par oublier… Ou que nous avons choisi d’oublier ? Tu n’as jamais trouvé ça étrange toi ? Le fait que toute une partie de l’histoire est manquante ? Regarde Lars ? Nous n’avons quasiment pas d’information sur la façon dont il a vaincu les dieux, ni même la raison. Il n’est pas impossible que ces hybrides étaient présents à ce moment-là. Si leur technologie est si puissante, ils avaient certainement les connaissances nécessaires à la création d’une arme capable de terrasser un dieu.
Icon :
“Le seul voyage qui vaille est celui que nous faisons là où nous sommes, toutes écoutilles au vent, quand notre but n'est pas de conquérir le monde mais d'être conquis par lui.”
Phrase :
351
Messages :
Shirayuki | Akagami no Shirayuki
Featuring :
GRAPH BG
Crédits :
Frame :
Sprite :
12
Niveau :
043/120
Expérience :
53 406
Écus :
-- ÉQUIPÉS --
Anneau résistance (2) RES+2
Bouclier fer (1) DEF+2
Bouclier res (1) RES+2
Verre d'été ; Ajoute +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC.
-- SOIN--
Potion S : Restaure 20 pv (2)
Couronne florale : Restaure 20 pv (1)
Soin altération état (1)
-- NOURRITURE --
P'tit biscuit : soulage 50 PF (1)
Crèpe : soulage 30 PF (1)
Sakura Mochi : soulage 30 PF (1)
-- TONIQUES --
Tonique vitesse (1) VIT+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique def (1) DEF+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique pv (2) PV+5 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
-- INCLASSABLE --
Réductions : 25% (0) ; 30% (0) ; 40% (0) ; 50% (1) ; 60% (0)
Ticket Tenue (1)
Ticket Familier (1)
-- MATÉRIAUX --
Matériau Magie Naturelle (1)
Matériau Arc (1)
Matériau Magie Terre (1)
Matériau Magie Noire (1)
Anneau résistance (2) RES+2
Bouclier fer (1) DEF+2
Bouclier res (1) RES+2
Verre d'été ; Ajoute +1 à toutes les stats (sauf MVT) durant une MC.
-- SOIN--
Potion S : Restaure 20 pv (2)
Couronne florale : Restaure 20 pv (1)
Soin altération état (1)
-- NOURRITURE --
P'tit biscuit : soulage 50 PF (1)
Crèpe : soulage 30 PF (1)
Sakura Mochi : soulage 30 PF (1)
-- TONIQUES --
Tonique vitesse (1) VIT+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique def (1) DEF+2 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
Tonique pv (2) PV+5 pour la durée d'un combat ou d'un étage dans la Tour.
-- INCLASSABLE --
Réductions : 25% (0) ; 30% (0) ; 40% (0) ; 50% (1) ; 60% (0)
Ticket Tenue (1)
Ticket Familier (1)
-- MATÉRIAUX --
Matériau Magie Naturelle (1)
Matériau Arc (1)
Matériau Magie Terre (1)
Matériau Magie Noire (1)
Inventaire :
Tome lumière C
Arme par défaut :
PV 36 | FOR 06 | MAG 29 | VIT 18 | TEC 24 | DEF 13 | RES 14 | MVT 04
Stats :
C C
-- ARMES --
Tome Lumière E : MAG+03 (fatigue : 5)
Tome Lumière D : MAG+05 (fatigue : 10)
Chant Céleste : Inflige des dégâts de lumière sur un ennemi 3 fois (se base sur la MAG de l'utilisateur et ignore la RES ennemie), ne peut pas attaquer au tour suivant. DEF/RES +3, Portée d'attaque 2 cases (fatigue : 5).
Thani :Condense la lumière ambiante sous la forme d'une sphère lumineuse qui éclate au contact de l'ennemi. RES+3 , MAG+7. Portée d'attaque 1-2 cases (fatigue : 15).
Tome Lumière C : MAG+07 (fatigue : 13)
Lumière des étoiles : Invoque une étoile lumineuse qui inflige des dégâts de lumière. MAG+11. Au début de l’attaque si les PV de l'unité ≥25%, accorde DEF/RES+6 à l'unité et restaure 15 PV à l'unité. Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 19) peut être amélioré.
Flotus: MAG+11. Lorsque l'attaque réussie, 50% de chance d'infliger Charme (= allié temporaire pendant 2 tours ; compétences de soutien sur les alliés et offensives sur les autres ; se désactive dés que l'ennemi est attaqué, ce dernier ne pourra pas être charmé pendant 2 tours). Ne fonctionne pas sur les Boss. Portée 1-2 cases. (fatigue 8)
Bâton Magie Naturelle E : MAG+02 (fatigue : 2)
Bâton Magie Naturelle D : MAG+04 (fatigue : 7)
Auto-récupération : Accorde de l’auto-récupération de PV à l’allié (montant des PV récupérés à chaque tour = MAG du lanceur) pendant 2 tours. Portée d'utilisation 2 cases. (fatigue : 12)
Équilibre Naturel : Inflige RES-3 à l’ennemi pendant 1 tour après l’avoir attaqué. Si l’ennemi riposte à l’attaque de l’unité, l’unité attaque une nouvelle fois. MAG+6 Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 15) peut être amélioré.
Bâton Magie Naturelle C : MAG+06 (fatigue : 12)
-- ARMES --
Tome Lumière E : MAG+03 (fatigue : 5)
Tome Lumière D : MAG+05 (fatigue : 10)
Chant Céleste : Inflige des dégâts de lumière sur un ennemi 3 fois (se base sur la MAG de l'utilisateur et ignore la RES ennemie), ne peut pas attaquer au tour suivant. DEF/RES +3, Portée d'attaque 2 cases (fatigue : 5).
Thani :Condense la lumière ambiante sous la forme d'une sphère lumineuse qui éclate au contact de l'ennemi. RES+3 , MAG+7. Portée d'attaque 1-2 cases (fatigue : 15).
Tome Lumière C : MAG+07 (fatigue : 13)
Lumière des étoiles : Invoque une étoile lumineuse qui inflige des dégâts de lumière. MAG+11. Au début de l’attaque si les PV de l'unité ≥25%, accorde DEF/RES+6 à l'unité et restaure 15 PV à l'unité. Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 19) peut être amélioré.
Flotus: MAG+11. Lorsque l'attaque réussie, 50% de chance d'infliger Charme (= allié temporaire pendant 2 tours ; compétences de soutien sur les alliés et offensives sur les autres ; se désactive dés que l'ennemi est attaqué, ce dernier ne pourra pas être charmé pendant 2 tours). Ne fonctionne pas sur les Boss. Portée 1-2 cases. (fatigue 8)
Bâton Magie Naturelle E : MAG+02 (fatigue : 2)
Bâton Magie Naturelle D : MAG+04 (fatigue : 7)
Auto-récupération : Accorde de l’auto-récupération de PV à l’allié (montant des PV récupérés à chaque tour = MAG du lanceur) pendant 2 tours. Portée d'utilisation 2 cases. (fatigue : 12)
Équilibre Naturel : Inflige RES-3 à l’ennemi pendant 1 tour après l’avoir attaqué. Si l’ennemi riposte à l’attaque de l’unité, l’unité attaque une nouvelle fois. MAG+6 Portée d'attaque 1-2 cases. (fatigue : 15) peut être amélioré.
Bâton Magie Naturelle C : MAG+06 (fatigue : 12)
Armes :
00
Etage Tour :
00
Missions accomplies :
1992
Réputation :
MAG+6 si magie Blanche/Naturelle/Gun utilisée. DEF/RES+6 si Bouclier utilisée.
Aura Draconique: Augmente les dégâts à hauteur de 30 % l'ATK (FOR/MAG) de l'unité (4)
Miracle : Permet à l'unité de survivre à un seul coup qui autrement réduirait ses PV à zéro.
Aura Draconique: Augmente les dégâts à hauteur de 30 % l'ATK (FOR/MAG) de l'unité (4)
Miracle : Permet à l'unité de survivre à un seul coup qui autrement réduirait ses PV à zéro.
Maitrises :
Célibataire
Statut :
Soutien S :
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