“Vous devez le retrouver avant les autres.”

Circonspect, Gaius mâchouille ses bonbons sans un mot. Un commanditaire avait fait son apparition pour demander faire une requête aux Beasts, le rouquin en top-priorité sur cette mission en raison du temps limité des autres malgré l’intérêt porté à la somme proposée à la fin du contrat. Le voleur aux doigts collants a toujours été très habile de ses doigts alors quand il s’agissait de dérober un objet, il était le plus fiable de la bande malgré son air imbécile et sa passion enfantine pour les sucreries. Quand finalement le commanditaire termine son discour, il avale ce qu’il a en bouche et reprend :

“M’okay, et du coup, c’est quoi que je dois récupérer ?”
- “Un astrolab.”
- “Un astroquoi ?” répéta-t-il en haussant un sourcil.

“Un astrolab ressemble à une horloge… Mais elle était jadis utilisé par les Astromanciens pour déterminer la position des étoiles.”

Le voleur le regarde expliquer de geste ample la babiole qui lui a été dérobée par quelques concepts alambiqués, et finalement lorsqu’il remarque que le garçon semble perdu, il récupère dans son sac un papier et un encrier avant de dessiner grossièrement les contours de l’objet. “Tenez, gardez-le. Vous n’aurez qu’à le montrer à mon ami à Wandering, il vous montrera la maison en question. Je lui dirai que vous avez ce papier” Ainsi qu’une brève description sur la personne qu’il devait rencontrer.

Après tout, les petits rouquins à l’air un peu niais ne court pas vraiment les quartiers.

C’était tout du moins ce que Gaius se remémorait de sa discussion avec le commanditaire. Un simple coup d’oeil sur le dessin en question le rend d’autant plus sceptique. Pourquoi voudrait-on une vieillerie pareille ? se dit-il avant de le ranger mollement dans sa poche. Au moins, il n’avait pas grand chose à faire si ce n’est attendre qu’on vienne l’interpeler, aller voler l’objet en question et repartir sans demander son reste.

“Hey, M’sieur ! M’sieur !” Soudainement, une petite bouille d’enfant le sonde du regard et le sort de sa rêverie, les yeux brillants à la vue des bonbons que le voleur picore. “Je peux avoir un bonbon ?”

Une grimace “Certainement pas. Je n’en ai déjà plus beaucoup.” Du moins, de ce genre-là. Mais le Rouquin n’est pas partageur et il n’allait pas pouvoir s’arrêter pour en racheter avant la fin de sa mission.

Mais les jérémiades de l’enfant insistant le fait perdre sa concentration et il ne remarque pas le deuxième enfant, petit farceur qui, en passant à ses côtés récupère ce qui dépasse de sa poche. A Wandering, les enfants n’ont pas grand chose de mieux à faire que d’ennuyer les adultes, même si cela a souvent tendance à mener à des problèmes sans grande importance.

Mais malheureusement pour lui, le morceau de papier récupéré a sitôt fait de l’ennuyer : rien d’intéressant à l’horizon si ce n’est qu’un dessin d’horloge étrange. Il lève le regard devant lui et, d’un regard inquisiteur du tavernier, il fait rapidement demi tour pour rendre le papier au monsieur à la chevelure rousse avant de se faire tirer les oreilles. L’Homme roux est devant lui, tant mieux. Il profite de son air distrait pour lui remettre le papier dans la poche.

Voilà, le problème est résolu et l’enfant ayant aussitôt réparé sa bêtise retourne vers l’autre enfant pour aller jouer plus loin.

Mais ce n’était malheureusement pas le bon propriétaire.
Roux, oui. Mais pas voleur.

Et le pauvre Gaius, quant à lui, n’a pas encore compris la situation, bien trop occupé à protéger ses précieux bonbons d’un marmot.

Au même moment, un homme entre dans la pièce, l'air un peu perdu, il regarde dans la taverne à la recherche de quelqu'un.