La surface de Cheldis est étrange. Si tu n’as jamais connu les caprices de la météorologie naturelle, tu es émerveillé par la création des Kami. Ainsi, Djinn est situé sous un soleil de plomb et garde une chaleur constante, mais se rafraîchit la nuit, bien qu’un manteau ne soit pas utile. Tu as pris des notes. De nombreuses notes. Dans des carnets qui se sont remplis plus vite qu’un marché qui propose des produits inédits. Ce qui t’a également surpris, c’est la couleur foncée de la peau des Djinns. Une jolie teinte brune qui contraste parfaitement avec celle de Leviatheas. Toi par exemple, malgré tes écailles bleues disséminées sur tes bras et tes cuisses, tu as une peau si blanche que l’on pourrait penser à de la porcelaine. Un aspect que tu n’as encore jamais relevé jusqu’à aujourd’hui, mais qui semble plus intéressant après avoir fait la rencontre des habitants du pays du sable.

Alors même si ces nouveautés t’ont valu beaucoup de notes, les possibilités de découvertes, ici, en ces terres du milieu, te rendent fou. Tu n’en dors pas beaucoup, trop excité à l’idée de partir à l’aventure pour y récupérer un nouvel artefact. Le fait que vous, peuple Amari, soyez venus ici, sur les pays en guerre, n’est pas anodin. Tu sais que vous avez un rôle à jouer, et le tien est de mettre le plus d’artefacts anciens dans ton sac pour les examiner.

Tu ne sais pas combien de temps tu resteras ici, mais tu n’as pas de temps à perdre.

Trop pressé d’explorer les autres pays, tu as jeté ton dévolu sur Kanagawa. L’extrême opposé de Djinn qui, quelques mois auparavant, était réticent à l’idée d’accueillir des étrangers sur son sol. Et quand on dit “étrangers”, on parlait bien sûr de Djinn avant toute chose. Un conflit de culture, sans doute. La discrimination a toujours existé de toute façon, et de toutes les formes qui soient. Il suffit de prendre Nytverius et son peuple mage élitiste. Si l’on ne manie pas la magie un minimum, c’est presque comme si l’on insultait leur Magisterium.

Une idiotie.

Ainsi donc, tu as pris le bateau durant plusieurs jours avant d’arriver aux abords de la capitale kanagawaise. Ici, on t’a bien sûr accueilli comme une pierre précieuse. Tu te fichais pas mal de la manière dont on te voyait, même s’il était étrange d’être considéré comme une bête de foire. Tu ne peux ni cacher tes oreilles pointues, ni même ta langue bleue qui en a interpellé plus d’un. Si tes mèches de cheveux peuvent tomber sur tes esgourdes, c’est bien différent avec ton muscle buccal, qui se voit chaque fois que tu ouvres la bouche.

Tu prends l’habitude de mettre ta main devant ta bouche lorsque tu dois bailler dorénavant … Non pas que tu sois éduqué à ouvrir ton gouffre comme un hippopotame lorsque la fatigue s’éprend de toi, mais disons que, parfois, tu es tellement absorbé par tes réflexions que tu ne fais pas attention à ton élégance et ce que tu renvoies à ton public curieux.

Cela ne fait même pas une journée que tu es là qu’une petite rumeur intéressante parvient à tes oreilles. Un domaine submergé et la chance qu’il y ait un esprit mécontent ; voilà tout ce qu’il te faut pour prendre tes affaires, un sac rempli de victuailles et de carnets vierges. Bien sûr, par habitude, tu as prévenu les autorités de ton escapade. Il fallait que quelqu’un soit au courant de ta destination, tu es trop précieux pour devenir un mort-vivant …

Et, lorsque ton pied allait traverser les immenses portes rouges de Nagano, tu as aperçu la silhouette d’une jeune femme qui semblait chercher quelque chose. Ou quelqu’un. La chevelure immaculée virevoltant au vent, tu as haussé un sourcil avant de continuer ta route.

Tu es très loin de penser que, cette même femme, est là pour toi.

Votre regard se croise alors que tu y découvres une couleur énigmatique au fond de ses yeux, si clair et si lointain à la fois, tu ne sais exactement comment le décrire. Tu délaisses ces pensées pour te concentrer sur ton début de voyage. Bien entendu, tu n’as pas pris de moyen de transport, tu t’es vaguement dit que tu y arriverais d’une quelconque façon. Peut-être en demandant à un cocher de t’y emmener contre quelques écus si tu en croises un sur la route ou … Tu ne sais pas vraiment.

Si à Leviatheas, tu aurais pensé prendre une monture, ici, ce n’est pas la même chose.
Tu n’es pas certain de savoir comment monter.

Ainsi, avec l’ultime pensée d’arriver sur les lieux du domaine hanté au plus vite, tu as tracé ta route sans faire attention plus que nécessaire à la jeune femme. Cependant, aussi rapidement, tu es rattrapé et une douce voix s’élève dans les airs. Tu arrêtes donc temporairement ta route pour la regarder sans trop savoir comment réagir.

« Ah. »

C’est bien la seule réponse que tu es capable de lui donner dans un premier temps. Ton esprit s’était déjà aventuré sur les routes de la région d’Ama, alors revenir sur l’instant présent où tu viens seulement de franchir les portes de Nagano … C’est quelque peu frustrant. Tu replaces quelques mèches de cheveux rebelles qui se laissent porter par le vent.

« Pardonnez mon impolitesse. Je ne m’attendais pas à ce que Kanagawa m’envoie un garde du corps, mais je suis plutôt ravi. Je ne connais pas votre pays, et si vous, oui, cela m’arrange grandement. »

Ta casse supportant tout le côté du poids de ton corps pour éviter de t’appuyer sur ta cheville, tu plisses les yeux en regardant le ciel. Cette couleur est tout simplement magnifique, et tu ne peux tout simplement pas t’empêcher de tout imprimer dans ton esprit. Tu redescends sur terre pour accorder ton attention à la jeune femme.

« Et bien, qu’attendons-nous ? Le temps m’est compté, j’ai une tâche importante à accomplir et des lieux à visiter. »

Tes propos peuvent paraître malpolis ou hautains, mais comme à ton habitude, tu remets en marche ton esprit qui va totalement se concentrer sur ton objectif. L’idée que tu puisses y découvrir un nouvel artefact ou que tu puisses faire face à un esprit mécontent noue tes entrailles d’excitation. C’est une sensation dont tu ne pourras probablement jamais te passer.

La femme du nom de Chang’e te fait sortir de tes rêveries en te proposant de monter sur son canasson, une monture robuste, à n’en point douter. Bien que l’idée de refuser te traverse l’esprit, tu penses à ta condition et cette cheville qui ne tiendra pas longtemps.

« J’accepte volontiers. »

Tu observes le cheval de loin, sans oser t’approcher. Et dire qu’il s’agit de l’animal lié à Galdred, et pour ainsi dire, ton signe astrologique. Il y a bien des créatures marchant sur la terre à Kardarahl, mais les chevaux te font toujours un drôle d’effet. Comme si naturellement, vous n’étiez pas compatibles.

Après quelques instants, tu t’installes sur la monture avec la jeune femme et partez à l’aventure. Tu te surprends à bien tenir sur le cheval malgré ta réticence et suis les conseils avisés de ton garde du corps pour éviter de fatiguer la créature plus qu’elle ne le sera déjà.

Après six bonnes heures de galop et de pauses méritées pour la brave jument, la dame t’indique les contours de Daishan. Si pour toi, cela ne ressemble qu’à la mer, pour elle, tu le sens, cela représente beaucoup plus. Si tu en crois tes recherches sur Kanagawa, l’origine de son nom doit provenir de cette région immergée par ta Reine quelques mois plus tôt. Tu attends de descendre définitivement du cheval pour t’étirer. Tu prends le temps de masser quelques secondes ta cheville pour la remettre d’aplomb et à l’aide de ta canne, observes les environs.

« Vous habitiez ici, n’est-ce pas ? »

Tu regardes le paysage. Si la mer est ton chez toi, si tu as envie d’y plonger pour y être plus à l’aise, tu ne peux décemment pas renier la douleur de cette femme.

« Je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Zephyrius Helmaris, et comme vous l’avez sans doute deviné, je suis un Amari. »

Tu inspires un grand coup et tournes les yeux vers l’orée de la forêt. Au loin, une silhouette se détache des arbres pour s’avancer vers le bord de l’eau. Attentif, tu observes avec une grande concentration ce personnage, avant de dévier vers le domaine à demi immergé par la mer.

« Je crois que quelqu’un est intrigué par ce domaine, ou alors il a envie de nager … Mais c’est étrange de venir ici tout de même. »

Et puis, les éléments s’enchaînent dans ta tête. Les rumeurs mentionnent des personnes entendant des voix, et ces voix les conduiraient dans l’eau pour y trouver la mort. Ton regard panique légèrement et se tournes avec une certaine détresse vers la jeune femme.

« Il faut attraper cette personne au plus vite, je dois l’interroger ! »

Ce n’était probablement pas le premier argument à mettre en avant pour sauver une personne mais … Soit.

Handicapé comme tu es, tu essaies de marcher rapidement mais tu te fais plus mal qu’autre chose. La jeune femme a bien fait de partir sans toi … Le type n’avait probablement aucune chance de survie avec ta cheville enflée.

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Lancers de dés
1. y a des gens
2. y a une personne
3. y a personne

1. un civil
2. un soldat

1. possédé
2. pas possédé

Tes yeux se portent sur la femme dont le regard est mélancolique. Il semble qu’elle ait vécu dans la région avant que l’eau ne couvre cette partie du territoire, et même si tu ne peux comprendre la détresse qu’elle ressent, tu peux au moins compatir. Tu ne le montres pas, mais tu fais un effort pour ne pas paraître trop brutal dans tes questions ou dans ta curiosité. Dans le silence de cette pseudo-plage forcée par la Déesse Bokteth, tu restes un instant dans tes réflexions.

La nature est fantastique, elle reprend ses droits là où lui avait antérieurement interdit. Elle n’a aucune limite, aucune barrière, elle prend ce qui est à elle grâce au pouvoir du panthéon divin. Tu ne doutes pas une seule seconde du fait que la région submergée s’est offert une nouvelle beauté en étant sous les eaux de ta Reine.

« Je ne sais pas quelle réponse vous attendez, ou quels mots pourraient vous réconforter … Je ne dois rien vous apprendre sur la décision des Dieux concernant la région de Daishan, l’urgence de la situation a provoqué une solution drastique mais nécessaire … Cela n’enlève pas la douleur de perdre sa maison, je peux compatir avec cela. »

Et même si ton apparence est hautaine, il n’en est rien. Tu n’es pas quelqu’un de profondément mauvais, bien au contraire, tu fais comme tu peux avec ta personnalité ouverte et dispersée. Tu te racles la gorge et regardes de nouveau le paysage, pour apercevoir la silhouette … Tes mots mal choisis font grimacer la jeune femme qui t’accompagne, et alors qu’elle s’en va pour rattraper le malheureux qui veut se jeter à l’eau, tu pousses un soupir. Tu es maladroit parfois, et cela conduit à ces malentendus désagréables si tu ne fais pas attention.

En rejoignant lentement les deux êtres, tu peux aisément voir la scène et inspecter le comportement étrange de l’homme. Il semble dépourvu de raison et vouloir attirer, en vain, la femme avec lui, dans les eaux de Kanagawa. Tu hausses un sourcil en accélérant le pas, trottinant du mieux que tu le peux dans la terre humide sous tes pieds. Chang’e parvient à maîtriser cet enragé sans aucun mal et tu es impressionné par la force naturelle dans une si belle personne. Bien entendu, l’habit ne fait pas le moine, mais il reste surprenant d’assister à un retournement pareil.

Autant le retournement de situation, que de l’homme maîtrisé au sol.

Tu sors de tes pensées en croisant le regard de Chang’e qui te demande une corde. Sans tarder, tu explores le fond de ton sac pour en sortir une et le lui tendre.

« Vous avez une force et une dextérité à couper le souffle. Je vous félicite d’avoir réglé la situation avec brio. Nous n’aurons pas un cadavre de plus à ramener, c’est également une bonne chose. »

Tu plisses les yeux et te reprends tout de suite.

« Entendez par là que je suis ravi que cette personne soit saine et sauve, avant de penser à le questionner sur la présente situation. »

Tu soupires à nouveau, doucement, en fermant les yeux. Tu espères, cette fois-ci, avoir été clair dans ce que tu voulais lui transmettre. Il n’est jamais facile de suivre le fil de tes pensées, et tes mots vont souvent à l’essentiel, voire directement à la conclusion du cheminement.

Tu te focalises sur l’homme au sol. Ton regard se porte sur sa tenue ; un simple hakama qui devait être blanc autrefois, sali par le dur labeur manuel que présente son métier. Tu n’es pas sûr de pouvoir identifier sa profession, mais tu sais à l’usure de ses mains qu’il les utilise régulièrement. Tu descends tes yeux pour continuer ton inspection méticuleuse, et tu peux apercevoir sur la peau de sa jambe, une marque. Une sorte de brûlure.

Une fois l’homme attaché, il ne présente aucune résistance. C’est comme s’il était ailleurs, dans un monde créé par son subconscient. Avec prudence, tu t’approches de sa jambe pour la saisir après t’être baissé.

« Regardez, il a une blessure. Cela ressemble à une brûlure mais si l’on regarde de près, cela ressemble plutôt à une succion. »

Rien que l’idée que l’on puisse sucer un morceau de peau jusqu’à provoquer cet effet te donne des frissons désagréables. Tu décroches de ton regard de cette étrangeté pour te concentrer sur son visage.

« Il ne semble pas souffrir d’un mal physique, ni même de fièvre. Cela ne peut donc pas être une conséquence délirante liée à cela. Mais son regard est … Vide. Je ne suis pas certain qu’il ait conscience de notre présence. »

Cela dit, tu ne peux pas t’avouer vaincu si vite. Tu prends alors la peine de lui poser des questions, en commençant par lui demander son nom, où il vit, s’il a de la famille. Tu essaies de toucher des cordes personnelles et sensibles, mais … Le fait est qu’il ne te regarde même pas, qu’il ne cille pas à tes mots comme s’il était totalement imperméable à son environnement.

Tu te redresses.

« Bien. Je suppose qu’il ne me reste plus qu’à vérifier la véracité des rumeurs entendues en explorant directement leur source. »

Sans attendre, tu retires tes bottes et ton manteau, pour les déposer délicatement sur le sol, dans un endroit éloigné de la rive pour éviter une catastrophe, et, pieds nus, tu t’avances vers la rive. Tu t’arrêtes, observant le domaine à demi submergé, excité à l’idée de t’aventurer dans un endroit comme celui-ci.

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Lancers de dés
1. il se débat
2. il est calme mais complètement ailleurs
3. il reprend ses esprits aussitôt maîtrisé

1. il est incapable de comprendre ce qu'on lui dit
2. il marmonne des trucs incompréhensibles
3. il se met à hurler et se débattre soudainement

1. un roturier simple
2. un bourgeois
3. un noble

1. aucune marque
2. une marque sur sa jambe
3. une marque sur son bras