Une belle journée se lève sur Ios, les oiseaux chantent, le soleil brille, les marchands marchandent et les voleurs, comme les oiseaux, volent. Une mauvaise langue dirait que les marchands peuvent facilement devenir des voleurs, surtout quand on voit les prix du grain en cette saison, ce qui peut mener a des disputes. En somme, la place du marché est un lieu sensible où la surveillance se doit d'être accentué d'où la présence renforcée de gardes et d'agent capable de calmer les incidents.

Aujourd'hui, Ismène n'est pas là en tant que mercenaire, mais à la recherche d'une bonne chose à manger. Le dernier contrat fut assez lucratif, la protection d'un riche marchand qui craint pour sa vie, mais qui fut finalement une bonne planque. Ismène remercie les dieux de leur bienfait (et d'avoir créé la paranoïa), sa bourse bien pleine est la preuve de leur bienveillance. Mais alors qu'elle flâner entre les stands de nourriture, elle sent sur ses hanches un poids disparaître, à peine le temps de se retourner et de tâter de ses mains sa ceinture pour se rendre compte que sa bourse avait disparue. Maudissant la malchance qui lui a retiré les bienfaits des dieux aussi vite qu'elle leur rend grâce, elle observe la foule, voyant un mouvement sur sa gauche. Suivant son instinct, elle part comme une furie, bousculant la foule, jouant des coudes, elle se fraie un chemin, pourchassant une silhouette encapuchonné qui se fraie un chemin bien plus efficacement qu'elle. La brune suit des yeux les mouvements de capes, bousculant une pauvre vieille dame sur son passage. La perte de sa bourse représente ses repas du mois, une situation drastique pour elle qui se refuse a voler de nouveau pour survivre.

Étrangement, malgré ses difficultés, elle parvient à rattraper la cape flottante, qui se retrouve être bien petite, à force d'effort, elle joue encore des coudes et saute sur la silhouette, tenant sa bourse entre ses mains. Une jeune fille de 12 ans, brune, le visage sale, qui se débat comme une lionne pour échapper à Ismène.

Ismène est surprise de voir une gamine entre ses mains, surtout que cet enfant lui rappelle la gamine qu'elle était au même âge. La même bouille sale, les mêmes loques qui lui servaient d'habit, une nostalgie qui n'est pas si bienvenue que cela. Surtout quand une idiote, se prenant pour une grande chevaleresse lui mets l'épée sous la gorge, lui intimant d'abandonner l'enfant. La foule se tourne vers eux, Ismène sent le jugement des passants. Il est facile de tomber dans le quiproquo. Les tensions sont vives, les marchants et habitants souffre de la situation. Mais c'est alors qu'un marchand hurle.

"- Attraper cette sale gamine, elle m'a volé quand j'avais le dos tourné."

L'homme lance alors un pavé en direction de l'enfant. Ismène sert les dents et s'interpose.

"- Damné soit eu."

La pierre frappe son épaule de plein fouet, voyant tout les risques qu'elle fait prendre à l'enfant, elle la lâche.

"- Barre toi !"

La petite anguille abandonne la bourse où le nom d'Ismène Andreia est gravé, puis part en courant sans demander son reste, alors qu'un groupe de marchands tente de la suivre. Ismène attrape la bourse et la lance sur la chevaleresse en carton pâte.

"- Faut retrouver la gamine avant les marchands, sinon, il y a de fortes chances qu'il la frappe et non seulement, vous aurez dépouillé une victime innocente de son argent, mais en plus, vous aurez laissé une pauvre enfant mourir dans le caniveau. Une enfant avec une bourse pleine d'écu, mais qui est habillé de simples haillons, ce qui vous semble parfaitement logique."

Ismène avait tant vue ses chevaliers se donner bonne conscience en agissant que sur des signes visibles, sans régler les problèmes de fond. À voir si cette jeune femme fera le bon choix et aurait subit, tout comme Ismène que d'un mauvais timing. Ismène part ensuite dans la foule à la poursuite de l'enfant et des marchand qui veulent lui faire du mal.